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Abyme
#42
À l'invitation de Miss Point47, je viens ici enfin parler de ma façon de voir l'humiliation, mais ça risque de déplaire à quelques-uns. Car comme je l'ai dit en arrivant dans ma présentation, je suis un insoumis. Je serai donc probablement en décalage avec beaucoup ici présents.

Lorsque je domine une femme, ce qui peut être considéré comme humiliant serait des postures, situations ou pratiques à endurer, mais sans insultes, tortures, ni rabaissement cérébral excessif (des noms d'animaux assortis d'attachement et de flagellations à la limite, mais faisant clairement partie d'un jeu tacitement convenu, pas d'une sorte d'asservissement moral mêlé de sentiments, comme j'ai pu en lire, de fierté, d'amour, voire à contrario de mépris).
Quant au switch : j'aime de temps en temps m'offrir à des dominatrices (c'est même ma recherche principale en ce moment), et dans ce cas je me donne totalement, je "joue le jeu", y compris celui de l'humiliation au besoin (mais en privé ou en cadre BDSM, pas en public). Étant donné que chaque fois que je me laisse dominer par une femme, c'est par jeu, par challenge, défi, dépassement de soi, et surtout plaisir sexuel de me laisser manipuler et bousculer un peu dans mes certitudes de dominant naturel, je ne ressens, contrairement aux soumis d'ici, aucune idolâtrie, adoration, dévotion, abnégation ou fierté envers quelqu'un en dessous duquel je me placerais comme un chien obéissant (qui parle fièrement de Maîtresse avec un grand M) en dehors de jeux sexuels. En effet mes jeux dans ce cadre sont avant tout sexuels, pas cérébraux. Je peux ressentir énormément d'excitation à me faire attacher dans une situation ridicule, me faire prendre et même offrir à des inconnues qui me prennent pour un objet sexuel, me pissent dessus, m'étouffent entre leurs cuisses en me rabaissant verbalement, m'exhibent, m'offrent, etc... Pas de problème, aucun sentiment d'humiliation, j'adore tout ça. En revanche je m'emmerderais ferme si une domina me faisait faire le piquet en soubrette et qu'il ne se passe rien de sexuel, et je ne prolongerai pas le jeu. Voilà la différence entre les vrais soumis et moi. Elle doit tenir à la différence entre cérébralité et pratiques sexuelles proprement dites, mais aussi à ce besoin d'appartenance (qui m'est étranger).

Pour en venir plus précisément au sujet de l'humiliation, les situations que je viens de décrire, à partir du moment où elles sont dans le cadre d'un jeu sexuel, disais-je, ne me feront ressentir aucune humiliation. En revanche je me trouverai effectivement ridicule et humilié dans un Castorama avec un poireau dans le cul devant des inconnus qui ne sont pas introduits dans cet univers, qui pourraient filmer cela au portable et l'étaler sur le web au vu et su de ma famille ou collègues vanille par exemple (seulement à cause de cette éventualité d'ailleurs car je ne suis pas du tout pudique, aucun tabou). Comme dit plus haut, je pourrais me sentir diminué et frustré (mais quand même pas vraiment humilié) et arrêter un jeu où une domina vaquerait à autre chose et me délaisserait ostensiblement du début à la fin sous prétexte que je ne serais qu'un soumis qui n'a pas à décider ou à la ramener, mais à la rigueur humilié si elle me renvoie ensuite en m'insultant et en me disant qu'en fait elle me méprise et ne voulait rien faire avec moi de toute façon. Là, ok : humiliation.
Bref je pourrais me sentir humilié dans une situation ridicule sortant du cadre du jeu sexuel et fait ostensiblement pour me rabaisser.
Donc à l'évidence je n'aime pas l'humiliation. Le JEU d'humiliation si, s'il marche avec l'excitation et le challenge, en situation de pratiques érotiques.
Pareil dans l'autre sens, en dehors d'un tel cadre, je n'aime pas humilier non plus, car pour moi c'est la démarche exactement contraire au respect. Et j'ai énormément de respect pour les femmes. Dominer oui, parfois durement, mais en donnant du plaisir.

Comme vous pouvez le constater, j'ai insisté sur les termes "jeu" et "sexuel", car je n'appartiens et n'appartiendrai jamais à personne en dehors d'un tel cadre ponctuel. En revanche, lorsque je m'offre, ça peut aller loin et être très extrême. Et jouissif pour une femme qui aime cela, et pour moi.

Voilà ce que je pouvais dire sur ma façon de voir l'humiliation.
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