Câoline
#0
C'est un sujet qui me préoccupe car ce n'est pas la première fois que je le lance à l'issue d'une rencontre mais là je décide de le lancer plus largement.
Dans mon vécu, mes envies, quel que soit le coté où je me trouve, il y a un mélange intime de SM, de sensualité et de sexe dans le même moment sinon, je n'y trouve aucun plaisir.
J'ai plusieurs fois été impressionnée de voir que des personnes semblent prendre du plaisir dans du SM pur. Si ça convient à l'ensemble des joueurs aucun souci. Par contre entendre dire par la suite après une séance de fouet par le fouetteur au dom de la soumise fouettée "pas de problème pour que tu sois près d'elle... mais lui caresser le sexe ça ne se fait pas". Ca me fait bondir. Que lui n'aime pas car ça le perturbe ok, il a le droit de donner ses conditions pour participer à un jeu. Mais là, je l'ai vraiment vécu comme l'affirmation d'une règle absolue. Et en y repensant par la suite, je constate qu'à part ce couple là pour qui il y a eu quelques caresses intimes, en dehors du pincement de tétons la sensualité et le sexe semble assez tabou dans ces rencontres. Je n'ai pas fait beaucoup de soirées de groupes, juste 4 ou 5 dont certaines orientées cordes mais c’est une constante.
Du coup je me demande si c’est la règle en général, que le sexe est tabou en public dans le milieu BDSM ou si c’est juste qu'on a pas trouvé un groupe qui nous correspondrait vraiment ?
Dernière question, ceux qui ne ressentent pas le besoin de ce mélange SM et sexe seraient ils choqués, gênés que d'autres ne se modèrent pas sur ce sujet en leur présence ?

Merci d'avance pour vos avis.
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#1
Le "vrai" BDSM, dont je n'ai pas la prétention d'en détenir la vérité absolue, est, à mon avis, l'exaltation des 5 sens et du plaisir orgasmique poussée à leur paroxysme, par un échange "consenti" (consciemment ou non, et au delà du rôle d'autorité joué par le partenaire dominant) entre les partenaires en présence, qu'ils soient dominant-e-s ou sousmi-e-s !
C'est ensuite une question d' "accord", de "tempo" et de "désir" entre ces partenaires, pour décider quels sens, du partenaire dominant et de celui soumis, vont être sollicités par les épreuves choisies (en général, c'est le partenaire dominant qui a l'initiative et le choix de la décision finale des épreuves imposées ...).
Donc pas de sexe peut faire partie du choix volontaire de ces partenaires, mélange de sexe et d'épreuves contraignantes aussi : par contre, ce que je considère comme "éloigné", voire sans aucun rapport avec l'esprit BDSM, c'est lorsque il y a ouvertement "exclusivité" d'actes sexuels (d'ailleurs d'autant plus fréquents que le partenaire dominant est un homme et celui soumis une femme !), et que, dans les 5 premières secondes de la mise en scène, le sexe de l'homme est déjà dans la bouche de la soumise, puis dans ses orifices intimes, sans aucune impulsion propre au BDSM, ni aucune contrainte sensorielle !!!
Pour conclure (provisoirement), le BDSM est avant tout et de façon fondamentale la mise en "communion" de 2 corps (a minima), et même si c'est, dans tel ou tel cas, le mental qui prédomine et oriente les situations, il est indiscutable que ce sont 2 corps qui sont en présence et en "dialogue" (verbalisé ou non, peu importe), "dialogues" par leurs gestes, leurs sensations ... :
leur sexualité est obligatoirement mise en jeu, qu'elle soit exprimée par un acte sexuel ou non, car dès qu'il y a sexualité, il y a "sexe", certes sous la forme - sexualisée ou asexualisée - qu'auront choisi les partenaires en présence, mais avec obligatoirement des répercussions sur le ressenti libidinal de l'un-e et l'autre !
Sophya.
Dernière modification le 25/08/2015 20:21:06 par Sophya.
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Thutale
#2
Câoline a dit...
Dernière question, ceux qui ne ressentent pas le besoin de ce mélange SM et sexe seraient ils choqués, gênés que d'autres ne se modèrent pas sur ce sujet en leur présence ?


Je ne désire pas de sexe, au sens de pénétration orale-génitale-anale, dans les soirées bdsm que je fréquente.

Premièrement, je n'en ai pas envie pour moi : il se trouve que mes fantasmes, exclusivement axés sur le SM, n'incluent pas du tout de pénétration (sauf si je suis love love, mais ça ne se fera pas dans ce cadre public - il s'agit d'ailleurs plutôt d'un fantasme de soumission et de disponibilité sexuelles, que d'une stricte attirance pour la pénétration).
Et... c'est en vérité très classique chez les masos, les sadiques, etc., c'est même un des éléments de diagnostic des "perversions" (dans le référentiel théorique de la métapsychologie freudienne par exemple) (nota bene : rien à voir avec l'acception commune du terme).

Deuxièmement, je n'ai pas envie non plus d'en voir, car ça me refroidit totalement.

J'aime ces espaces différents - purement bdsm sans sexe donc -, si peu nombreux (pitié ne nous les enlevez pas !) où la sexualité peut se vivre sur ce mode atypique qui m'est cher. J'aime la retenue, la maîtrise, la frustration très certainement (quoi que je ne me sente jamais frustrée en soirée), les beaux vêtements fetish, la lingerie. A ce propos je suis totalement déstabilisée par l'esthétique du peignoir et du paréo qui fait fureur dans les clubs libertins, mais vraiment gravement. Je me sens au-delà de la perplexité : ahurie !

Bref : j'apprécie de ressentir une profonde communauté de fantasmes avec d'autres personnes qui comme moi n'ont pas atteint le stade génital dans leur développement psycho-affectif. (On s'amuse bien quand même. Tongue )


Je ne suis pas contre le fait qu'il existe des espaces intermédiaires, bien au contraire, avec une formule sexe + bdsm pour ceux que ça tente, puisqu'il semble y avoir une demande. C'est d'ailleurs une tendance actuelle : de plus en plus de clubs libertins proposent une soirée mensuelle "SM" ou "fetish", tout en restant ouverts à leur clientèle habituelle.

Mais je ne suis pas tentée de les fréquenter personnellement, sauf à la rigueur - mais c'est vraiment trop triste - pour cause de famine extrême, faute d'autre chose qui me convienne davantage... Euh... hum. Ou alors pour provoquer et choquer les libertins classiques Tongue , ça ça peut me motiver. Smile Smile Smile (exhibition jouissive du masochisme) (plaisir à générer de la consternation).

Il existe aussi des lieux bdsm réputés pour leur orientation plus marquée vers la domination sexuelle (chez Charon par exemple, sans vouloir m'attirer ses foudres pour info erronée), et des temps de "public disgrace" chez des tenants du no-sex. Mais on est loin de l'esprit du libertinage et de l'échangisme (l'humiliation étant centrale).



Ce n'est pas en ce qui me concerne une posture, pas même un choix, c'est simplement dû au fait que les fantasmes qui s'imposent à moi ne correspondent pas à ce mix, aussi incompréhensible que cela soit pour certains.
Dernière modification le 22/09/2015 14:18:21 par Thutale.
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