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Lilas
#14
C'est compliqué pour moi de répondre. Essentiellement parce que je n'interagis guère plus qu'avec des maîtres, ayant eu pas mal de problème avec des dominas qui avaient recours à des méthodes, que je qualifierais d'étrange (en tout cas selon mes critères).

Mon premier problème avec les dominas c'est la nécessité de mentir. Beaucoup d'entre elles, comme le dit si bien elle.a sont juste des femmes comme les autres qui lavent leur linge, font du jogging, glande devant la télé sous une couette ou bouffe du chocolat en matant des films de merdes lorsqu'elles dépriment. Bref ce sont juste des être humains comme vous et moi. Elles sont des actrices du monde soumise à leur environnement comme n'importe qui. Et elles sont donc soumise (désolé je n'ai pas pu m'empêcher de la faire celle là) à des conditionnements comme nous tou(te)s. Etre une domina ne protège pas de la bêtise ou de l'intelligence, de l'empathie ou de l’égoïsme.
Nombre de dominas m'ont demandé de les séduire, de leur plaire, de leur montrer que je suis un bon soumis qui lèche ses sécrétions, qu'entre leur mains je serais leur pute et j'en passe, qu'elles sont LA femme et qu’après elle il en aura aucune autre,etc... Je trouve ça triste, d'une tristesse infini vraiment. Je trouve ça triste q'une pratique sexuelle aussi riche puisse être réduite à des modèles aliénant tout juste digne d'une parodie de films porno. Je ne connais pas cette personne vous comprenez ? Et ma seule solution pour lui plaire (dans l’hypothèse terriblement optimiste qu'elle me plaise aussi) c'est de me travestir en une espèce de caricature, de clown, de personnage symbolique hautement improbable.

Mais au final je sais d'où vient le problème. Vous savez quoi ? Bon ce n'est pas une grande découverte mais on vit dans une société sexiste où c'est le fantasme masculin qui a le dessus. Et un fantasme stéréotypé qui plus est (j'en sais quelque chose, les mecs étant mes partenaires sexuels privilégiés). Beaucoup d'hommes ont en tête cette vision de la femme castratrice qui n'est au final qu'un objet, car réduit à sa fonction. Elle ne pense pas, elle ne vit pas, elle ne mange pas, elle ne respire pas, non elle DOMINE. Car c'est LA domina, l'entité mythologique qu'on a attendu toute sa vie, celle dont les grand anciens parlaient à mot couvert en tremblant, la créature tricéphale dont l'ombre a toujours plané au dessus de nos têtes. Pour moi, ce n'est pas différent du fantasme de la lolita salope à couette, qui suce à tour de bras et se dilate à 15 cm. Au final, cette expression n'est qu'un jouet masculin. Comment s'étonner par conséquent que ces soumis adopte des comportements de consommations ?

Moi j'admire les dominas qui savent ce qu'elles veulent et le disent clairement. Elles disent ouvertement comment se construit leur désir et ce qu'elles recherchent. Elles ont le courage de briser un code établi pour passer du statut de fantasme au statut d'être humain. Il faut beaucoup de courage pour briser des conditionnements qu'on a subi depuis tou(te)s petit(e)s, j'en sais quelque chose.

Trouver un partenaire BDSM c'est accepter de se perdre et c'est accepter de se retrouver. Et consommer est toujours plus facile que construire. Voila ce que j'en pense. Désolé si j'ai été un peu trop revendicatif, j'ai le sarcasme facile. ^^
Dernière modification le 09/01/2017 11:21:18 par Lilas.
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