Un Mal Des Mots
#0
Bonjour
Est-ce que certains d'entre vous (soumis(es)) ressentent leur état de soumission sans jamais vouloir rechercher la fierté ni pour vous ni pour votre dominant(e) ?
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#1
Bonsoir,
Le terme de "fierté" m'interpelle, mais j'ai du mal à cerner le sens que vous lui donnez dans votre question… Pourriez-vous m'éclairer à ce sujet s'il vous plaît ?
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Un Mal Des Mots
#2
Merci le chaperon rouge, je comprends votre sentiment.
Je n'aimerais pas donner une mauvaise interprétation de ma pensée Goepin ; mais dans l'idée ce serait que l'un ou l'autre tire un certain orgueil de la position du soumis ou de la soumise.
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#3
Je n'aimerais pas donner une mauvaise interprétation de ma pensée Goepin ; mais dans l'idée ce serait que l'un ou l'autre tire un certain orgueil de la position du soumis ou de la soumise.
Merci pour cette précision Un Mal Des Mots. Alors j'espère ne pas faire moi-même de hors-sujet… :)
Je n'ai pour ma part pas vraiment d'expérience en dehors d'échanges de messages. Mais une chose est sûre : j'aime à la fois briller et m'humilier aux yeux d'une dominatrice que je courtise. Cela peut paraître contradictoire, mais j'adore donner le spectacle de ce que j'essaye de tirer de meilleur de moi-même pour le déposer à ses pieds. :)
Pour quelle raison ? Cela m'échappe… Mais il me revient à l'esprit la maxime "à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire". On peut y voir une sorte d'analogie avec le comportement que j'essaye d'offrir : montrer à une potentielle partenaire que soumettre une larve n'a pas vraiment de valeur en comparaison de soumettre un petit paon. ^^
Cela est-il conforme au sujet que vous proposez à notre réflexion ?
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Un Mal Des Mots
#4
Merci pour votre réponse honnête Goepin, elle suit un questionnement qui me taraude justement !
J'ai effectivement l'impression que les soumis(es) cherchent à montrer le meilleur d'eux-mêmes pour faire briller leur dominant(e) et je comprends ce sentiment sans le partager.
Je me sens en fait, plus proche de la larve que du petit paon : même si je ne me sens pas larve, l'envie de briller s'oppose à mon besoin de soumission. C'est difficile à exprimer c'est pourquoi j'aimerais savoir si certains d'entre vous partagent et/ou comprennent cet état.
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#5
Je me sens en fait, plus proche de la larve que du petit paon : même si je ne me sens pas larve, l'envie de briller s'oppose à mon besoin de soumission. C'est difficile à exprimer c'est pourquoi j'aimerais savoir si certains d'entre vous partagent et/ou comprennent cet état.
Je comprends je pense votre sentiment. Je me voyais également "larve" lorsque j'ai commencé à fréquenter les sites BDSM. Je pense que cela est assez naturel quand on est soumis car cela va dans le sens de nos fantasmes pour certains et de nos pratiques pour d'autres… Et de toutes façons, de par sa position tout soumis est un peu "larve" au fond, fut-il paon en surface… (rires)
Pourtant, rapidement, en échangeant, le besoin de briller (de mon point de vue en tout cas, car cela est très relatif en faisant le pitre ^^) a repris le dessus naturellement. À préciser aussi que pour dire ma soumission, j'ai besoin de l'exprimer en y déployant tout le raffinement et le travail dans l'expression, faisant de ce labeur comme une forme de sacrifice et de cadeau. Cela signifie : "voici tout ce que j'ai fait pour vous", c'est à dire à la fois "voyez comme vous comptez pour moi"… mais aussi "voyez ce dont je suis capable" ^^ (J'espère poster un sujet bientôt à propos de la glorification de la personne dominante par la personne soumise).
Pour compléter l'aspect de valorisation de la personne dominante que peut représenter la soumission d'une personne fière… je me demande parfois si la fierté d'un soumis ne provoquerait pas parfois un sentiment de crainte chez la personne dominante, plutôt que de valorisation (il me semble en tout cas que c'est ce que je ressentirais au moins en partie quant à moi).
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Un Mal Des Mots
#6
Je comprends ce que vous ressentez Game64, ce n'est pas le sentiment que je partage mais je vous remercie chaleureusement pour votre témoignage qui m'éclaire.
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Empire
#7
Bonjour
Est-ce que certains d'entre vous (soumis(es)) ressentent leur état de soumission sans jamais vouloir rechercher la fierté ni pour vous ni pour votre dominant(e) ?
Sourire...
Comme il est étonnant de vous lire tous. Cela démontre les fossés allucinant qui existe entre les différentes façons de vivre son BDSM.
"Un Mal Des Mots", dans les cercles BDSM que je fréquente, la réponse à votre question serait unanime:
OUI!!! Bien sûr que nous ressentons cette "fierté" dont vous parlez... Et OUI, bien sur que nous la recherchons: Pour notre Maîtresse et par reflet pour nous même!
Mais cette "fierté" ne fait pourtant pas écho à une quête d’ego! Non... Ici, on ne parle que du sentiment d'un sentiment qui emplie tout son être... Je suis "fière" d'Elle... Et j'ai par dessus tout voir dans son regard cette petite flamme qui me dis: "Je suis si fière" de toi...
Ce que j'essaie de dire, c'est que cette "fierté" ne s'adresse pas aux autres... C'est une fierté de moi vers Elle... Et d'Elle vers moi...
Voilà... J'espère que ma réponse pourra vous éclairer...
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M des Sens
#8
......
Comme il est étonnant de vous lire tous. Cela démontre les fossés allucinant qui existe entre les différentes façons de vivre son BDSM.
..........
Ce que j'essaie de dire, c'est que cette "fierté" ne s'adresse pas aux autres... C'est une fierté de moi vers Elle... Et d'Elle vers moi...
Je vous rejoins tout à fait cher Empire....
Bien qu'à la base cette question s'adresse aux personnes de Dons...Je me permets de répondre de ma Dominance d’existence...
Ne pas avoir la réciprocité de fierté n'est d'aucun intérêt dans une relation...
J'ajouterai, de mon point de vue, sans cette fierté, je ne ferai rien...
C'est l'essence de mes aspirations...
J'agis, je fais, je fais "subir" par Fierté de l'autre..et des Pas qu'elle puisse faire...
Et ne pas voir cette fierté dans les yeux, les actes, les comportements de l'autre...j'en suis à m'en remettre en question quitte à remettre en question de la relation....
En somme, sans Fierté, des deux cotés, en tout instant...Je ne vois pas l’intérêt de la relation....
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Lise___
#9
Bonjour
je ne peux parler que de ma petite personne et ma reponse est très proche de celle de @Empire. Il n'y a en effet pas de queue d'ego donc je ne sais pas si le terme fierté personnelle est adaptée mais par contre il y a de façon indéniable deux autre types des fiertés :
- la mienne, d'être avec un Dominant qui me plait sous tous les angles. Intelligent, Juste, Bon et séduisant. Qu"une personne que vous trouvez si bien s'intéresse à vous, oui, ça me rend fière et gonfle un peu mon ego lol
- par extension, quand je ressens sa fierté à lui, quand je lis dans ses yeux que j'ai été la soumise qu'il attendait.
Et comme le dit Empire, c'est entre nous deux. Si les autres la perçoivent, eh bien tant mieux, mais cela n'a aucune importance!
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Un Mal Des Mots
#10
Merci pour tous vos témoignages, je suis touchée par le dévouement et l'attention que vous vous accordez tous mutuellement.
Je suis cependant surprise de voir qu'il n'y a pour l'instant personne qui partage un sentiment opposé à cette fierté, bien que je la comprenne entièrement.
Il n'est pas possible pour moi d'associer la soumission que je vis à de la fierté car mon état d'esprit ne me le permet pas. Lorsque je suis soumise c'est pour moi le moment où je renie tout pour ne plus satisfaire que celui qui me domine. Je n'en retire pas de sentiment de fierté car pour moi c'est simplement ce qui est et ce qui doit être fait.
C'est mon rôle, si je ne le fais pas c'est que je ne suis pas soumise, dans ce cas je peux être réparée par la punition par exemple pour redevenir soumise. Mais si tel est le cas, le cap a été franchi au moment où je suis sortie de la soumission par une désobéissance, je ne porte plus en moi ce rôle de soumise puisque je n'aurais pas pu désobéir. A partir de cet instant de désobéissance, je ne me considère plus comme la chose qui fait ce que son dominant souhaite sans broncher, donc je ne suis plus soumise. L'obéissance me paraît obligatoire, l'idée de dépassement de soi ne me semble pas exactement approprié puisqu'au moment où je ne pourrai pas accomplir ce que l'autre veut de moi, c'est que j'aurai failli, qu'il faudra me réparer pour me remettre en marche.
Je ne sais pas si je suis plus claire sur la manière dont je vis les choses personnellement, ou si cela a fait un écho pour quelqu'un. Je ne suis pas très forte pour exprimer mes sentiments, je m'en excuse.
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Empire
#11
Merci pour tous vos témoignages, je suis touchée par le dévouement et l'attention que vous vous accordez tous mutuellement.
Je suis cependant surprise de voir qu'il n'y a pour l'instant personne qui partage un sentiment opposé à cette fierté, bien que je la comprenne entièrement.
Il n'est pas possible pour moi d'associer la soumission que je vis à de la fierté car mon état d'esprit ne me le permet pas. Lorsque je suis soumise c'est pour moi le moment où je renie tout pour ne plus satisfaire que celui qui me domine. Je n'en retire pas de sentiment de fierté car pour moi c'est simplement ce qui est et ce qui doit être fait.
C'est mon rôle, si je ne le fais pas c'est que je ne suis pas soumise, dans ce cas je peux être réparée par la punition par exemple pour redevenir soumise. Mais si tel est le cas, le cap a été franchi au moment où je suis sortie de la soumission par une désobéissance, je ne porte plus en moi ce rôle de soumise puisque je n'aurais pas pu désobéir. A partir de cet instant de désobéissance, je ne me considère plus comme la chose qui fait ce que son dominant souhaite sans broncher, donc je ne suis plus soumise. L'obéissance me paraît obligatoire, l'idée de dépassement de soi ne me semble pas exactement approprié puisqu'au moment où je ne pourrai pas accomplir ce que l'autre veut de moi, c'est que j'aurai failli, qu'il faudra me réparer pour me remettre en marche.
Je ne sais pas si je suis plus claire sur la manière dont je vis les choses personnellement, ou si cela a fait un écho pour quelqu'un. Je ne suis pas très forte pour exprimer mes sentiments, je m'en excuse.
En vous lisant, il y a plein de chose qui me vienne à l'esprit... Mais je ne vous connais pas alors je n'ai surtout pas envie de vous troubler.
Sauf si vous accepter de répondre à une seule question qui est la suivante:
"Etes vous heureuse?"
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lulu
#12
Bonjour,
Pour ma part, mes expériences sont mitigées. Mais je peux dire ceci : C'est une fierté de tenir mon rang et d'être au bout de la laisse de ma Dame. Je vis très mal si je ne peux pas ressentir et afficher cette fierté.
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Un Mal Des Mots
#13
Je vais me contenter de répondre à la question : oui je suis heureuse.
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#14
Je ne sais pas si je suis plus claire sur la manière dont je vis les choses personnellement, ou si cela a fait un écho pour quelqu'un. Je ne suis pas très forte pour exprimer mes sentiments, je m'en excuse.
Personnellement, je trouve que vous êtes très claire et que vous exprimez très bien les nuances et les contradictions d'un thème difficile à aborder. Difficile d'abord car nos personnalités se perdent dans les méandres de nos émotions. Difficile ensuite car il n'est pas forcément facile de formuler une attirance pour le rabaissement… fut-on soumis ! :)
Je trouve trés interressant, dans les explications que vous donnez de votre ressenti, que vous sembliez découper votre vie en des temps différents complètement dissociés les uns des autres : les temps où vous vous voyez soumise et les temps où vous ne vous voyez pas ainsi, soit que vous désobéissiez, soit que vous ne soyez simplement pas dans ce rôle.
C'est une façon de voir tout à fait estimable, mais mon point de vue diverge du vôtre.
Pour la désobéissance, par exemple, je trouve que celle-ci existe précisément uniquement parce que la personne qui désobéit est soumise. Sans soumission il n'y a pas d'ordre à recevoir et sans ordre à recevoir il n'y a pas d'ordre auquel désobéir. Ainsi, la personne qui désobéit, par le fait même et pendant toute la durée de sa désobéissance, manifeste par son attitude justement sa soumission. L'empereur n'a pas le pouvoir de désobéir car il fait ce qu'il veut. Seul l'esclave peut désobéir et c'est en désobéissant qu'il manifeste peut-être le mieux son état d'esclave. ^^ C'est une première façon de réconcilier la soumission avec des choix d'attitudes personnelles qui peuvent s'apparenter à de la désobéissance ou de la fierté. :)
De manière générale je me pose beaucoup de questions du genre de celle que vous soumettez à notre réflexion… Tout cela est très mystérieux et même si l'espérance semble vaine d'y apporter des réponses complètement satisfaisantes il est toujours agréable de s'y plonger. Heureusement, la contradiction est féconde… même si on ne comprend pas toujours la profondeur de ce qu'elle nous raconte. (rires)
Bonne fin de soirée à tous…
Dernière modification le 13/06/2017 23:04:10 par Goepin.
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Un Mal Des Mots
#15
Bonjour à tous,
J'interviens en tant que Compagnon et Maître de S pour vous remercier de participer à cette discussion très enrichissante !
Je partage la vision du BDSM de mon Esclave, cela va de soi. Et, si elle ne tire pas de fierté de ses humiliations, je suis quant à moi comblé au-delà des mots d'avoir une créature frissonnante rampant à mes pieds et acceptant tous mes desiderata.
Merci Geopin de tes réponses et pour ce long message sur l'obéissance, j'aimerais donner mon point de vue sur la question :
La désobéissance induit l'obéissance, et l'inverse est également vrai, c'est l'histoire de l'œuf et de la poule. Inutile de chercher duquel est issu l'autre.
L'empereur, pour désobéir n'a qu'à s'inventer des lois, ou même s'inventer un Dieu plus puissant que lui-même. Nous pouvons placer l'autorité où nous le voulons. Si l'Empereur fait un écart à son régime, c'est de la désobéissance ;)
Pour certains, la désobéissance fait partie du "jeu", il existe même un terme "brat" pour désigner ça. Le défi (fierté) ou la recherche de la punition sont des motivations tout à fait légitimes pour désobéir !
Pour ma S, ça n'a pas sa place dans le "jeu", il lui semble inconcevable en tant que Soumise de désobéir.
J'aimerais être en désaccord avec toi sur un point Geopin : C'est en obéissant que l'esclave manifeste le mieux son état d'esclave :) mais le soumis peut désobéir si son BDSM lui permet.
La question ne sera probablement pas résolue ce soir, et je vous souhaite à tous une excellente nuit !
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#16
Bonjour à tous,
Je partage la vision du BDSM de mon Esclave, cela va de soi. Et, si elle ne tire pas de fierté de ses humiliations, je suis quant à moi comblé au-delà des mots d'avoir une créature frissonnante rampant à mes pieds et acceptant tous mes desiderata.
Je vous crois sans peine. L'intensité du bonheur de votre soumise se lit très bien, et le vôtre à travers le sien. Car dans ces cas on est forcément heureux à deux. :)
L'empereur, pour désobéir n'a qu'à s'inventer des lois, ou même s'inventer un Dieu plus puissant que lui-même. Nous pouvons placer l'autorité où nous le voulons. Si l'Empereur fait un écart à son régime, c'est de la désobéissance ;)
En effet, l'illustration "impériale" que je donnais est toute relative… comme beaucoup de choses ici-bas. :( Sans ergoter cependant je ne pense pas que l'empereur désobéirait fondamentalement à des lois qu'il aurait lui-même édictées ou à un Dieu qu'il se serait inventé car dans ce cas il resterait le maître du jeu, celui qui en fixe les règles. Poser une loi avec l'intention d'y contrevenir est-ce vraiment désobéir ?
À mon sens, la désobéissance nécessite un minimum de transcendance. Cela marche pour l'empereur vis-à-vis d'un Dieu à mon avis à condition de ne pas l'avoir inventé… ou de lois qui le dépassent telles que les coutumes, les traditions, les lois fondamentales de son empire, pourvu qu'il n'ait pas la main dessus (l'exemple d'Édouard VIII me vient en tête).
Pour certains, la désobéissance fait partie du "jeu", il existe même un terme "brat" pour désigner ça. Le défi (fierté) ou la recherche de la punition sont des motivations tout à fait légitimes pour désobéir !
Pour ma S, ça n'a pas sa place dans le "jeu", il lui semble inconcevable en tant que Soumise de désobéir.
J'aimerais être en désaccord avec toi sur un point Geopin : C'est en obéissant que l'esclave manifeste le mieux son état d'esclave :) mais le soumis peut désobéir si son BDSM lui permet.
Je ne connaissais pas du tout la signification du terme "brat". Merci de me l'apprendre… je crois que j'en ferai un large usage. (rires)
Beaucoup de choses dans nos ressentis sont des questions de points de vue. C'est pourquoi je trouve utile de lire et apporter des éclairages différents qui font leur chemin dans nos esprits pour nous donner petit à petit une vision plus riche, plus complète et plus empathique. C'est un réel plaisir en tout cas que d'échanger avec vous deux (et avec tous).
Une bonne journée à vous.
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Un Mal Des Mots
#17
Merci beaucoup Goepin pour votre compréhension et votre ouverture, elles me touchent.
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