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Le récit d'une certaine mésaventure m'a rappelé
ma seconde relation avec une trans
et mon premier véritable coup de cœur,
absolument magnifique et rayonnante,
sirène moitié déesse, moitié homme.
moitié française, moitié marocaine,
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J'avais tout juste vingt ans et elle cinq de plus,
nous étions en pleine Opération Daguet,
et pour les amerloques "Desert Storm"
ou "Tempête du Désert" si vous préférez.
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Elle s'appelait Sandra B.,
née Samir mais ne l'avait jamais assumé.
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J'étais pour ma part,
d'une famille très modeste mais stricte et très fermée sur les questions de genres.
Presque pucelle en tout malgré quelques aventures fugaces depuis mes années de lycée, avec quelques voisins et voisines du même âge que moi mais bien plus au fait que je l'étais dans les domaines que vous devinez.
Ainsi que quelques commerçants et commerçantes chez qui je travaillais après les cours, en cachette de mes parents, pour y acheter les robes et la lingerie qui me faisaient déjà tant fantasmer.
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Galopant ou resquillant pour mes déplacements.. à fin d'économiser patiemment l'argent des tickets de bus pourtant peu exorbitants, et ainsi parvenir à m'offrir ces objets de désirs que sont pour moi bas voiles, porte-jarretelles, corsets satinés, culottes et soutifs fendus de strip-teaseuses en satin rouge et dentelles noire, jupe Kenzo bigarrée plastifiée et robes provocantes et sexy en vinyl ou en satin, ceintures 70's, style Paco Rabanne en anneaux de métal, bottines vernies à talon aiguilles, pendants d'oreilles clippés et quelques autres accessoires que je mettais des années à acquérir malgré leur tarif peu élevé et les ristournes consenties en échange de mes services pour me livrer à certains vices filmés, au grès de leurs envies sexuelles et de mes besoins pécuniers.
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Le jour de ma rencontre avec celle qui me marqua à jamais,
j'étais en plein milieu de mon service militaire
et alors très athlétique..., ce qui avec le temps, a hélas bien changé ;)
ayant passé tout mes loisirs avant celui ci, entre la course de fond, la planche à voile, la plongée en apnée et le VTT, quand je n'allais pas me faire goder ou sodomiser dans les cabines d'essayage des boutiques de mes amants et Maîtresses.
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Ayant oublié mon paquetage à la caserne après avoir profité d'un parachutage chez mes parents, (à la suite d'une mission GPS pour ramasser un général à la base aérienne d'Hyères et le guider dans l'Arsenal proche de chez moi), ma mère m'a déposée le samedi midi à la Gare de Toulon, toujours vêtue de mon uniforme d'apparat.
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Ayant une heure devant moi avant l'arrivé du train pour Marseille, j'ai cherché du regard une personne agréable dans l'espoir de discuter avec elle à fin de faire passer le temps plus vite.
Là je croise une femme magnifique,
look mannequin, fine et élancée, habillée d'un tailleur coupe Chanel bleu gris en jersey très saillant, escarpins vernis et longue crinière blonde vénitienne coiffée en palmier assortie d'un exquis maquillage et de magnifiques pendants d'oreilles fantaisies en strass assorti à son tour de cou.
Autant vous dire que j'en ai eu le souffle coupé et me suis dit malgré ma timidité que je ne pouvais surtout pas laisser filer la chance inespérée de discuter avec une aussi renversante créature même si je devais pour cela me prendre un râteau monumental, au moins satisfaite d'avoir pris la peine d'essayer et d'oser croiser son regard glamour à vous faire chavirer.
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Me pressant pour la rejoindre avant l'escalator,
je lui proposais bégayante de l'aider à porter sa lourde valise.
Elle sembla charmée par le geste et me voyant rougir de timidité devant elle, entama la conversation, me proposant de prendre la place à coté d'elle durant mon trajet jusqu'à Saint Charles.
Le train arrivant, nous nous installâmes au beau milieu du wagon bondé de passagers sur les deux places restantes.
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Au bout de quelques minutes,
me voyant toujours aussi intimidée par sa beauté,
elle saisie ma main et la glissa hardiment sous sa jupe,
guettant ma réaction, non sans une certaine anxiété.
Je fus en effet très surpris de rencontrer un pénis ardent et raide mais délicieusement soyeux sous sa culotte de satin.
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Constatant mon étonnement,
elle me demanda si j'étais choquée.
Lui répondant qu'au contraire,
rien n'était à mes yeux plus désirable
que le sexe des Anges
et que j'étais plus que ravie
de sa hardiesse comme de son anatomie,
lui avouant qu'une telle découverte me rassurait sur ma propre identité
car partageant en secret,
avec elle les mêmes affinités,
y compris son gout pour les situations les plus insolites,
le bondage et l'humiliation, dans certaines limites.
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Arrivées à destination,
elle ne lâchait plus ma main depuis le wagon et m’entraîna avec empressement dans un hôtel rue Curiol.
Réglant la chambre, elle m'y guida prestement et me jeta sur le lit
à peine la porte refermée, retira ma veste kaki
puis sa paire de collant pour me lier fermement
les mains aux barreaux, en position jointe au dessus de ma tête,
m'enfilant illico une capote de sa bouche pulpeuse tout en me suçant goulûment, désirant que je la prenne de toute mon énergie.
Constatant en retirant mon pantalon que je portais bas culotte fendue et porte-jarretelles sous mon treillis, loin de la décourager, elle préféra prendre son plaisir autrement qu'en me chevauchant, s'enfilant le plug qu'elle retira de sa valise, après l'avoir lubrifié de sa salive, puis après m'avoir doigté pour me préparer, retira une autre capote de son balconnet pour me sodomiser sans ménagement durant des heures, jusqu'à ce que nous réussîmes exténuées, à jouir ensemble.
Elle dans mon cul, sa capote dégoulinante coincée entre mes fesses quand elle se retira... et moi dans le préservatif qu'elle serrait et activait avec virtuosité avant d'en verser le contenu gluant encore chaud dans sa bouche pour me rouler avec, ce qui s'appelle... une magistrale pelle.
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J'étais tellement épuisée par notre nuit de frénésie sexuelle que nous finîmes par nous effondrer comme des pierres, dans un sommeil de plomb, au point d'en oublier pour moi, mon retour urgent à la caserne pour m'y préparer au RDV pour THE dîner professionnel capital, auquel j'étais conviée le Dimanche à midi pile, avec LE renommé avocat d'affaire spécialisé dans les échanges entre la France et le Japon, que j'avais rencontré quelque temps plus tôt au cour d'une conférence sur Douglas Mac Arthur, et devant décider de mon avenir dans ce pays, pour me mettre un pied à l'étrier... ou au derrière.
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Le hasard fou de la rencontre fortuite de cette fille au comportement de lapine, au feu au cul et à la pine inopinée fit que finalement, ce fût la deuxième option qui fût choisie ;)
Mais peu importe une carrière brillante au pays du soleil levant si toutes mes pensées me ramènent sans cesse à ses cotés.
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Après cela,
ne pensant plus qu'à elle pendant mon service, j'ai réussi à la revoir à quelques trop rares occasions, chez sa famille nombreuse, au beau milieu de la cité la plus mal famée de La Seyne sur Mer, véritable No Go Zone bien connue où seuls les plus téméraires et les paumés osaient s'aventurer, et d'où elle ne demandait ostensiblement et par tout les moyens qu'à s'évader.
Y étant malmenée depuis sa plus tendre enfance par les caïds du quartier
et leurs gangs de hyènes complètement camées, ne cessant de la harceler et la torturer à chaque occasion, pour dans les caves, faire d'elle leur jouet à violer et à cogner, contre son grès et avec tant de brutalités qu'elle en fut mainte fois défigurée.
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Œil poché, dents cassées et os brisés, sans parler des MST,
son calvaire au beau milieu de ce tas de brutes décérébrées
ressemblait bien d'avantage à un véritable enfer qu'à une partie de plaisir,
fût-il masochiste, ce qui ne l’empêchait pas de lutter de toutes ses forces pour en sortir.
Compensant ses faiblesses physiques et les lacunes de sa scolarité par un indécrottable optimisme et un appétit de vivre contagieux forçant mon admiration,
moi qui pourtant en avaient déjà vue des vertes et des pas mures au point de ne plus me faire aucune illusion sur l'humanité et de chercher en toute occasion à fuir la société, me sent encore comme une candide face à sa personnalité pourtant enjouée.
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N'étant pas de la cité et osant sortir sans leur consentement avec celle qui n'était pour eux que leur trou-à-bites et souffre-douleur, nous finîmes par nous faire agresser en sortant de chez elle pour nous rendre chez un de nos amis, passant moi même à deux doigts d'y rester après un violent coup porté à la tempe qui m'envoya m'écraser dans la boue tel un concorde en flammes, d'un morceau de palette doté de clous rouillés, alors que je fonçais dans le tas pour tenter de disperser le groupe de morveux qui nous caillassaient et nous injuriaient sous les encouragements de leurs connards de parents depuis leurs balcons.
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La tête bien amochée,
je parvenais de justesse à me relever et saisir quelques pierres et autres armes abandonnées dans la fuite de nos agresseurs pour les empêcher de nous terminer.
Je remercie au passage le connard de vigile de la cafétéria du Mammouth à proximité, nous refusant de passer un coup de téléphone pour appeler des secours alors que ma tête pissait le sang, ne devant mon salut qu'à l'intervention de touristes de passage m'ayant conduit aux urgences à la demande insistante de Sandra, alors que l'adrénaline me maintenant debout ayant cessé d'affluer, j'étais tombée dans les vaps, me réveillant sous perfusions.
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Je tentais de la revoir mais sans succès,
après quelques semaines passées en convalescence, à l'Hôpital Militaire de Laveran à subir radios et autres examens aux cotés des légionnaires et des pompiers, je profitais de ma PATC pour m'offrir en douce et en totale illégalité (pour cause de désertion si je m'étais faite pincer) pour une brève mais indispensable et régénératrice excursion tokyoïte, entre les clubs de new-half du quartier de Roppongi, les ateliers de kimono, d'éventails, de parapluies traditionnels, les studios de la Toho, les sanctuaires shinto, les théâtres, les musées, les ambassades et le marché de Tsukiji, suite à la non refusable et très généreuse proposition d'amis yakuzas rencontrés à la descente de leur jet privé quelques semaines plus tôt, en remerciement pour mes loyaux services en tant que guide gratuite, désintéressée et prévenante mais aussi qu'interprète, certes assez peu compétente mais extrêmement persévérante et dévouée.
Ayant la possibilité de prolonger mon séjour mais à la limite de la légalité, je décidais quand même de rentrer pour rassurer mes parents, éviter la taule pour désertion et par dessus tout, retrouver au plus vite ma girafe adorée.
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Personne n'osant plus répondre à mes appels téléphoniques
ni aux portes closes où je sonnais.
J'espérais au moins obtenir une explication pour ce mur de silence, imaginant tout les scénarios, tels celui que pris entre mes violentes douleurs cérébrales puis mon emploi du temps surchargé, j'avais sûrement trop tardé à la recontacter
ou qu'elle avait elle même finit par succomber sous les coups de son dangereux entourage.
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Après cinq années de recherches infructueuses,
je finis par apprendre de la bouche d'un gigolo
rencontré par hasard sur son lieu de travail une chaude nuit d'été,
ancien collègue de tapin de la belle qui avait pris mon cœur,
mon c... et tout le reste,
que ma douce et téméraire égérie avait été assassinée
(ou renversée intentionnellement)
par un mac ou un dealer sur un trottoir de Madrid,
sans aucun autre détail.
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Aujourd'hui,
la barre d'immeubles qui fut celle de son calvaire a été plastiquée et ses habitant(e)s relogé(e)s.
Le Mammouth et sa cafétéria, détruits eux aussi,
laissant la place à un complexe commercial de plus grande ampleur et apparemment un peu mieux fréquenté.
Enfin, je dis ça mais je ne l'ai pas vérifié.
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De leurs histoires mouvementées,
je ne sais pas si d'autres s'en souviennent encore,
ni s'ils en éprouvent de l'amertume ou des regrets.
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Elle s'appelait Sandra B, était douce, espiègle et sensuelle.
Elle n'avait que 25 ans quand elle lâcha son dernier soupir .
Elle avait tout d'un Ange, même le sourire,
...et désormais, même les ailes.
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Ce récit en tout point authentique,
ni romancé ni arrangé pour plus de crédibilité,
ou pour être moins pathétique,
est là aussi pour vous éclairer
sur le sens de mes démarches artistiques.
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Elles ont pour principal objectif,
avant tout philosophique,
de conserver la mémoire et l'esprit
de toutes celles qui furent sacrifiées
sur l'autel de l'égocentrisme,
de l'ignorance et de la cupidité.
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Ce que je désire avant tout,
c'est rendre hommage à leurs appétits si communicatifs
de connaissances, de sensations et à leur joie de vivre,
pour qu'à la lecture de leur souvenir,
chacun(e) puisse regretter
de ne pas en être d'avantage entouré(e)
à fin de célébrer avec elles,
le bonheur de partager et d'explorer
les chemins de traverses sensuels
permettant de s'éloigner des sentiers
et autres voies aussi ennuyeuses que mortelles
car bien trop mal fréquentées
par des légions d'hypocrites et autres en... de curés,
pour laisser en leur sein s'exprimer,
les meilleurs parts d'eux même
que sont l'androgynie et la féminité.