Lady Spencer
#0
Avez-vous fait dans votre existence, des actes dont vous avez le regret ou le remords ?
En BDSM principalement
Par exemple, ne pas avoir osé faire tel ou tel "jeu" par crainte, par inexpérience, par peur d'avoir mal ou de faire mal.
Autre exemple : avoir dit oui à une personne et le regretter ensuite .
Ou avoir dit non et le regretter tout autant !
Etre allé trop loin dans un acte qui aurait pu être dangereux, pour soi ou pour l'autre .
Je me souviens de deux jeunes femmes, dominatrices, ayant confié leur désarroi quant à la flagellation qu'elles avaient fait vivre à leur soumis.
Elles s'étaient laissées dépasser par leurs émotions, et avaient alors dépassé le seuil du supportable pour leur compagnon : l'une s'est arrêtée à temps, l'autre a porté un coup de trop et a perdu la confiance de son ami soumis.
Ces deux jeunes femmes se croisaient sur un forum BDSM, et ne se connaissaient pas
A l'occasion d'un échange sur un tchat ce soir là, où nous étions toutes les 3, elles ont répondu à mes questions (comme dab, je suis et resterai une incorrigible curieuse) et ont ressenti ce besoin de s'amender de cette expérience très mal vécue
L'une a décrit ce dépassement comme un danger réel qu'elle avait croisé et fait subir à son soumis : elle a ressenti une violence insoupçonnée en elle, et a su alors, que le fouet tenu devenait une arme redoutable .
Elle a stoppé immédiatement la flagellation, alors que son soumis appréciait grandement cette "puissance" en elle .
Elle a compris qu'elle perdrait la maitrise de son geste si elle poursuivait.
Elle raconta son histoire et nous avoua qu'elle n'avait plus repris son fouet depuis plusieurs mois.
La seconde domina n'a pas eu conscience de son geste de trop mais a ressenti cette violence grisante qui la possédait, sans pouvoir se contrôler.
Plus grave encore, elle n'a pas ressenti le BESOIN de se contrôler : elle ne se rendait pas compte qu'elle allait au-delà de la ligne rouge.
En détachant son soumis, elle se sentie "giflée" par les larmes de son visage, et compris alors être allée trop loin.
La relation a pris fin dès le lendemain : beaucoup de regrets et de tristesse pour ce couple brisé
Ces deux exemples sont rares à plusieurs titres : d'abord, peu de Doms "avouent" être allés trop loin, et heureusement, peu de Doms se laisser envahir par une violence "gratuite"
Une violence qui n'a pas de sens donc.
Ensuite, peu de Doms, hommes ou femmes, sont capables de reconnaitre une erreur "publiquement" : sur un tchat dédié certes, mais au vu et su des autres membres DS et SM
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#1
Qu'est-ce qu'une violence gratuite ? Cette violence avait un sens probable pour elle, le souci est qu'elle s'est laissée submergée. Est-ça le domspace ?
J'essaie de ne pas avoir de regret ou de remords. bdsm ou pas d'ailleurs, J'essaie de ne pas me mettre en position de risque. Je respecte toujours le consentement, l'état physique/psychique d'un partenaire, ses envies.. mais je préfère en effet aller moins loin que trop, quitte à ce que ce ne soit pas assez. Mais je ne regrette pas.
J'ai des pincements qui ressemblent à des regrets, des doutes sur certains choix mais quand on fait un choix, on laisse forcément quelque chose de côté.
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#2
C'est en tout cas un sujet très intéressant, assez peu évoqué il me semble...
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#3
J'ai eu des regrets d'avoir dit oui.
Pas démesurés non plus car j'en ai fais l'occasion de prendre la mesure du chemin qu'il me restait à parcourir dans le respect et l'écoute de moi.
Dernière modification le 23/06/2018 14:22:11 par Lupa.
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MseSamantha
#4
Bonjour,
Je ne peux pas parler de regrets ou remords mais j'ai commencé le BDSM persuadée d'aimer faire mal, aimer jouer et un jour j'ai pris conscience d'avoir en fait commencé par vengeance sur les hommes. J'ai immédiatement arrêté afin justement de ne jamais aller trop loin, ne pas passer cette ligne rouge. J'ai fait un gros travail sur moi même, sur ma colère, ma rage...
... et je suis revenue au SM par goût en étant sûre de mes émotions et certaine de pouvoir les contrôler. J'aime jouer avec le corps masculin en particulier grâce à la douleur et je ne regrette rien malgré tout de cette époque qui m'a fait découvrir un monde merveilleux, riche et sensuel.
Mse Samantha
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Lady Spencer
#5
Merci beaucoup @Mse Samantha d'oser écrire ce mot : vengeance
Merci car il est rare qu'une femme reconnaisse en elle ce désir revanchard, puis l'annonce haut et fort
Et bravo pour votre parcours !
Quel fut ce gros travail sur vous-même ? Si vous ne désirez pas répondre, pas de problème (ou en MP)
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MseSamantha
#6
J'assume mes erreurs comme j'assume mes goûts (sourire) oui un désir de vengeance, profond, lancinant, effréné.
J'ai analysé mes émotions et j'ai fait en sorte que mon désir de "tuer" ne concerne pas la totalité de la gente masculine mais seulement la personne responsable de ma colère, de ma rage oserais-je dire même. Une introspection pour remettre les choses à leur juste place. J'ai repris le BDSM, axé essentiellement sur le SM (question de goût...) par choix et par envie de pratiquer et non plus par besoin, juste parce que j'aime faire mal.
Cordialement
Mse Samantha
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#7
Regrets ? Remords ?
En résumé, la question sous-jacente est :
"Avez-vous déjà commis des erreurs ?"
Qui peut répondre, "non", à une telle interrogation.
Personne !
Alors quel intérêt de la formuler ?...
Soyez la première personne à aimer.
#8
Grégory ! M'enfin ?!
Vous me surprenez. De votre part je me serais attendue à un post ouvrant qq perspectives..
Et si le post inaugural vous a laissé perplexe, à quelque chose genre : " Lady Spencer, quelle est donc votre question ?"
Soyez la première personne à aimer.
Tout le monde fait des erreurs. Le plus dur reste de se l avouer et de ne pas les reproduire.
Pour ma part je suis aller trop loin psychologiquement avec une personne et j avais beaucoup d emprise sur elle. Trop de dépendance de sa part .
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Lady Spencer
#10
Il est vrai que pour obtenir une réponse aussi profonde que la vôtre, Greg, des questions fermées semblent plus appropriées
Je comprends que cela puisse ne pas vous intéresser d'ailleurs mais, quand même, avez-vous commis quelques erreurs en BDSM, hors celle de commenter ce post ?
Oui, @Angvins, reconnaitre le pas de trop que l'on a fait n'est pas si facile : d'autant plus difficile que nous sommes dans un système relationnel exacerbant tous nos sens en BDSM avec des pratiques parfois dangereuses
Car même en se connaissant parfaitement bien, en maîtrisant ses émotions, la vulnérabilité touche les soumis comme les dominants
Et puis, ce que l'on pensait parfaitement dominer un jour (je parle là d'émotions ou de pratiques) peut nous échapper le lendemain : donc, pas si simple .
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mael
#11
Je crois que nous avons tous des regets ou des remords, cela va avec les experiences de vie ou après coup on se dit:
-ah je n'aurais pas du faire ceci ou cela etc...
Il existe aussi les remords par manque d'audace
-ah j'aurais faire ceci ou cela
La roue du temps tourne. Les remords, les regrets ne servent que peu, car tout ce qui est devant nos yeux dans le présent est différent. Les remords, les regrets, ce ne sont que des souvenirs. Et les souvenirs sont différent de la réalité, ce sont des interprétations.
C'est au présent qu'il faut prendre les bonnes décisions pour n'avoir ni regrets ni remords ensuite.
Bon dimanche à toutes et tous
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ZarathoustraDom
#12
Avoir des remords, c'est le signe de l'expérience, et l'expérience est le début de la sagesse... à condition de ne pas répéter les mêmes erreurs, de tirer les leçons de ses manquements...
Mais la vraie sagesse est de savoir tirer des leçons de l'expérience des autres, de savoir anticiper ainsi ses erreurs possibles, pour les éviter...
Et, quand, malgré tout, parce qu'on est humain, on commet des bévues : savoir s'excuser, savoir réparer, savoir reconstruire...
Quant aux regrets, tant que la vie est devant nous, il est encore temps de vivre ce qui nous fait avoir des regrets... pour ne plus en avoir, ou du moins pour en avoir d'autres ! Car, quand on n'a plus de regrets, c'est qu'on n'a plus d'envie, et donc qu'on est mort !
"Quand tu regrettes quelque chose, tu peux trouver dans l'acte même du regret la force de faire quelque chose de bien dont tu n'aurais pas été capable autrement."
(Robert Musil, L'Homme sans qualités - 1933)
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