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Elle.a
#12
De marina001
Féminismes, pluriel, sex-wars, pluriel, et sexualités, pluriel.
Une pépite : un compte rendu de débat sur le thème de la sexualité, qui a fait brûler le torchon entre féministes dans le courant des années 1980. Je précise – c’est capital - qu’Ann Bringholm (b.p Bringholm-Ferguson) , l’animatrice du débat, faisait partie de Samois, le collectif lesbien SM dont j’ai déjà parlé ici. Et que les intervenantes étaient des féministes, mais qui n’avaient aucun lien avec Samois : elles se divisaient – pour faire simple – entre « radicales classiques » et « libertaires », au sens politique américain du terme. De nos jours on dirait ultra-libérales non conservatrices.
https://fr.scribd.com/document/383550088/The-Feminist-Sexuality-Debates
Extrait de la conclusion de Bringholm : ‘’The problem with both radical and libertarian theories is that they describe social power in too simple a fashion. There may be, in fact, no universal strategy for taking back sexual power. Although the radical feminists are right that sexual objectification characterizes patriarchally constructed heterosexuality, their account is overdrawn. We need a more careful study of sexual fantasies and their effects. Even when fantasies involve images of dominance and submission, they may empower some women to enjoy sex more fully, a phenomenon that, by enhancing connections to one's body, develops self-affirmation “
D’un côté le dogmatisme, de l’autre une dialectique généralisatrice. Comme si le sexe – kink ou autre – ne pouvait être que destructeur ! Comme si la sexualité – BDSM ou pas – ne pouvait être, parfois, un gâchis phénoménal, voire un danger pur et simple ! Face à ces deux pôles opposés, Ferguson fait entendre la voix de la raison.
On ne dira jamais assez à quel point Samois a révolutionné non pas simplement le BDSM, mais aussi la vision féministe globale de la sexualité en renvoyant dos-à-dos radicales et libertarians : JE fais ce que JE veux de MON corps. Ce n’est pas Samois qui a lancé les sex-wars. Au contraire : c’est Samois qui a placé le débat sur le seul terrain qui vaille, celui de la liberté de choisir ce qui est bon pour nous, ou pas.
(Photo: une rareté, le logo de Samois, daté de 1979)
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