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marina001
#27
Féminisme, bondage, lesbiennes, et God Bless America !
Wonder Woman, vous connaissez ? Le personnage de film sans doute. Les comics un peu moins. Ah, la grande époque des « dimes », ces comics imprimés sur papier de mauvaise qualité, qui ont popularisé les héros de Marvel. Wonder Woman… Marston, son créateur, choisit très volontairement d’en faire une héroïne (ça n’allait pas de soi UNE super-héros !) qui de surcroît serait lesbienne (crime), défendrait le droit des femmes à ne pas s’incliner bien bas devant les hommes (grand crime) et qui aurait un appétit certain pour le bondage, la fessée, et les coups (crime gravissime).
Ne vous focalisez pas sur ce que les cinéastes ou les publicitaires ont fait de Wonder Woman après la mort de Marston en 1947 : celui-ci a du faire des sauts périlleux dans sa tombe en voyant ça ! Ce n’est que récemment qu’elle a repris un peu de ses couleurs d’antan.
Petit résumé de la naissance de ce personnage de comics ici :
http://www.lesuricate.org/wonder-woman-feminisme-bondage-banniere-etoilee/
Pourquoi Marston était-il si iconoclaste ? Peut-être parce qu’il a toujours vécu, et avec bonheur, en marge des conventions. Poly-amoureux, il mena un ménage à trois très réussi, il aimait ses deux compagnes, elles l’aimaient, et elles s’aimaient l’une l’autre. Pas évident dans l’Amérique des années 1920-1940.
Notez que Marston faisait du féminisme sans le savoir. La notion d’allié masculin des féministes n’existait pas encore. Par exemple, Marston expliqua un jour que s’il avait fait de Wonder Woman une lesbienne amatrice d’encordage, c’était parce qu’il lui semblait stupide de dire aux femmes de se comporter en solides piliers de la civilisation américaine, tout en leur déniant ce qui est le fondement même de l’Amérique : la liberté de choisir son mode de vie et de pensée. Il a donc fait de son personnage une super-héroine sauveuse de la Nation, de la veuve, de l’orphelin, du chat coincé en haut d’un arbre, et en même temps une freak socialement inacceptable aux yeux de Babitt, le He-Man américain de base.
Un de ces jours je vous parlerai des dyke’s pulps des années 1940, ces comics de quat’ sous qui ont popularisé la notion même de choix sexuel parmi la population féminine qui bossait dans les usines pendant que les boys étaient au front…
Dernière modification le 20/10/2018 04:20:53 par marina001.
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