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marina001
#34
Sadomasochisme, études, et regard féministe
Si vous demandez aux bdsm'ers leur avis sur telle ou telle question générale ayant trait au BDSM, vous obtiendrez très souvent un étalage de clichés, d'approximations, voire de contre-vérités. La subjectivité est presque compréhensible : comme dit le proverbe français, chacun voit midi à sa porte. Pourtant, les études sérieuses ne manquent pas, généralement issues de la sphère universitaire américaine, particulièrement au sein des départements de Gender Studies. Une difficulté toutefois : les résultats sont éparpillés entre de nombreuses revues et bulletins scientifiques.
C'est pour cette raison que la compilation ci-dessous - issue de la très sérieuse revue Psychologytoday - qui vous présente à la fois le résultat résumé de telle ou telle étude, mais aussi ses références précises, est très précieuce. C'est précieux, parce que des résultats objectifs valent toujours mieux que des avis subjectifs. Précieux, parce que la méthodologie des surveys est toujours exposée dans ces publications scientifiques. Précieux, parce que là il y a une base de réflexion, de discussion, dans laquelle les récits personnels plus ou moins fantasmés voire tout simplement inventés n'ont pas leur place.
https://www.psychologytoday.com/intl/blog/magnetic-partners/201403/sexual-masochism
Bases sur lesquelles la critique féministe peut s'exercer. Prenez un sujet très généraliste : le sado-masochisme, qui fait quoi à qui ? Et presque toutes et tous de s'exclamer « mais voyons, c'est un monsieur qui domine une dame ! ».
Ce qui est faux. Archi-faux. Statistiquement parlant c'est tout le contraire. Or malgré cette prépondérance statistique les dominatrices sont absentes du paysage fantasmé véhiculé par les bdsm'ers auprès du grand public. Dans ce milieu soit disant ouvert et éclairé, on retrouve encore et toujours les vieilles lunes de la pensée patriarcale. Hommes = dominateurs. Femmes = soumises. Bon, comme des dames affublées de la panoplie de parfaite dominatrice (talons de 10 cm, latex moulant, fouet à la main) ça existe quand même, il faut bien les caser quelque part dans le paysage. C'est vite fait : une femme dominatrice est automatiquement une professionnelle vénale. La logique est sauve !
Etre une féministe, à mon sens, c’est débusquer les inégalités, les clichés dévalorisants, où qu’ils se trouvent. Dans le BDSM comme ailleurs. Les bdsm’ers, surtout les novices, se gargarisent un peu trop d’une pseudo-mystique, et se prévalent trop souvent d’une supériorité innée qu’aurait tout bdsm’er sur « les autres ». My foot… Il est inutile de se cacher derrière la jolie image du BDSM : le « milieu » ne fait que reproduire en son sein les inégalités fondamentales de la société qui le génère.
Dernière modification le 22/12/2018 04:35:05 par marina001.
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