Lady Spencer
#0
Pour en avoir rediscuté récemment, je reprends un sujet délicat, longuement exploré mais toujours d'actualité : les limites que l'on fixe entre participants .
Par limites, ce que moi je comprends, c'est ce cadre réfléchi dans lequel on fait entrer tous nos désirs privés, nos fantasmes, nos barrières psychologiques, celles que l'on pourrait repousser et d'autres qui sont infranchissables, les limites évidentes que nous respecterons toujours
La pédocriminalité portant enfin bien son nom, par exemple. Parce que personnellement, les enfants, c'est le sens interdit majeur et absolu pour moi.
Ce cadre là, n'est pas trop difficile à poser.
En revanche, là où ça peut se compliquer, ce sont les limites de certains actes : si une personne soumise dit non, ce "non" est-il réellement accepté et respecté ?
Une soumise, par ex, peut ne plus avoir envie en cours de "jeux" pour toutes les raisons voulues : dès qu'elle dit "non" , le jeu cesse pour vous, ou il peut se poursuivre ?
Là, on sort du cadre, mais ce "non" ponctuel est aussi important, voire plus, sans que la relation en soit entachée pour autant.
Mais si ce refus n'est pas entendu et respecté, puis analysé dans un second temps, le passage à l'acte sort du cadre DS ou BDSM, et se transforme en agression et en viol .
J'ai échangé avec des soumises et parfois des soumis, disant avoir vécu ce viol et n'osant pas porté plainte car les limites du BDSM étaient floues.
Là où tout devrait être sécurisé pour les soumis-es, la "vraie" violence existe et certains-es l'utilise comme moyen de pression pour baiser une soumise, par ex. même lorsqu'elle dit "non" : entre l'obéissance qu'elle a promis à son "maître" ou sa "maîtresse", et l'emprise exercée par le ou la dom, le concept de limite semble encore "flou" pour certains.
Mais....un NON, reste un non : c'est un refus, une non-acceptation, un arrêt sur image, un stop et pas encore : en fait, ce n'est pas compliqué à comprendre.
"Tu veux de la glace à la vanille ?
Non, je veux du chocolat " : on ne donnera pas de vanille, vous êtes d'accord ?
" Tourne-toi et ouvre-toi pour que je te baise.
Non, je préfère tout arrêter" : le ou la dom ne passera pas outre, vous êtes d'accord ?
Alors, pourquoi forcer le passage sous prétexte de relation dominatrice ?
Jusqu'où ça va, la domination ?
C'est un sujet sensible, donc svp, pas de règlements de compte en commentaires, et pas d'accusations gratuites non plus : je ne cherche absolument pas à condamner les doms dans leur ensemble, mais juste (!!) nous faire réfléchir ensemble .
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loic33
#1
Lady
je retrouve dans cet écrit toute votre sagesse et votre capacité d’analyse factuelle et systémique. Je plussois à 100% à ce que vous avez écrit, et je ne peux que vous suivre et confirmer que le BDSM dans sa relation est un échange d'acte consentis avec des règles établit à l'avance. Si le safeword existe, c'est pas fait pour les "chiens". Si le soumis(e) le dit alors tout s’arrête, Effectivement , de continuer , fait que d'un acte consentis on passe à un acte répréhensible par la loi, et dans ce cas là , il faut porter plainte, car ces personnes sont des dangers pour la société ,pour notre monde. La police aujourd’hui sait être à l'écoute, une de mes amies vient de le vivre et elle se reconstruit petit à petit de cette acte violant et traumatisant. Son agresseur devra en répondre et ce ne sera que justice.
N'oublions jamais que le maître mot du BDSM est la confiance, à la fois pour le Dominant(a) et pour le soumis(e). Sans elle , rien ne pourra avancer, progresser et créer cette indéfinissable lien qui unit deux êtres dans ce plaisir inexplicable.Alors la trahir ne peut que détruire cette relation si incroyable.
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Lady Hydre
#2
Vous avez toujours des sujets intéressant Lady Spenser . Oui toute est une question de confiance ,
Je me suis retrouvée deux fois avec un soumis qui m’a dit stop , évidemment , j’ai arrêté , nous en avons parler ,
Il s’agit aussi de comprendre le pourquoi ..
il y a tout un respect dans nos pratiques , parfois le/la soumis/e supporte moins bien fatigué ou stress..
Et un autre jour avec la même pratique tout se passe bien ..
il faut savoir s’arrêter , les Dominants/Dominas nous sommes responsables de nos actes ...
L.H
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Linsoumise
#3
Encore faut il que la personne subissant cet abus puisse parler... et s’exprimer. Vous serez d’accord chère lady que parfois ce n’est pas possible: je peux parler d’un bâillon par ex...
Mais pas queue!
La personne soumise agressée peut être tétanisée.
Donc question subsidiaire : l’impossibilité de dire non par un mal être puissant et incapacitant est il une permission de continuer ?
Là où c’est intéressant qd on se connaît bien :
-c’est que non seulement le NON doit être toujours respecter (attention je dis le NON comme équivalent du safeword car moi je dis souvent des Non qui ne sont pas des non ... dans nos jeux!)
- mais c’est aussi cette capacité du Dom à lire sa soumise... rien ne lui empêche de procéder par le code couleur : un rouge sera déjà un bon indicateur qd la personne soumise n’est pas dans la zone d’agression même paralysante mais en difficulté nécessitant une attention particulière.
Faut dire malgré tout que ce n’est pas simple parfois pour les Dom de « comprendre » ou de lire sa soum. Et que la progressivité et la connaissance de l’autre sont primordiale avant d’explorer les choses les plus dark.
Le safe word / safe geste sont pour moi le préservatif du bdsm comme dirait l’autre!
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Bonsoir;
Pour ma part un "non" résonne de manière radicale en moi. J'irai même plus loin, je demeure plus que rétissant à imposer quoi que ce soit.
Je pense qu'on obtient rien de bon qui soit fait à contre coeur... le désir et le plaisir restent les moteurs par excellence (AMA), mais pas nécessairement celui de faire plaisir à l'autre... ça compte, okay mais comprendre où un acte est sensé nous amener et avoir envie d'y aller pour soi même avant tout et pour le partage me semble particulièrement important pour la personne qui subit... quelque soit le but.
En position dominante je m'apperçois que je prends surtout plaisir à être un vecteur de plaisir et d'épanouissement... il est important que ma partenaire désire ce qu'elle va recevoir et sache exactement de quoi il en retourne.
A ce niveau; un échange approndis et sans taboo me semble indispensable.
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D’accord évidemment avec Lady Spencer sur la notion d’interdit absolu. Pour moi, clairement, tout ce qui pourrait nuire à autrui et au premier chef bien sur ce qui touche aux enfants, aux ados, aux personnes en état de fragilité.
Complètement d’accord également avec L’insoumise. Un non, dans le feu de l’action ne signifie pas nécessairement non. De même que des larmes, des gémissements, des suppliques voire des cris ne signifient pas nécessairement que le Maitre doive s’arrêter. En tout cas, ce n’est pas ce que j’attends de lui. Pour qu’il n’y ait aucune ambiguïté sur le sens du refus, le mieux est de mettre d’accord sur un code, verbal ou gestuel, pour signifier clairement que cela va trop loin. C’est la règle, non négociable, que Maxime m’a imposée dès le début. Après, c’est aussi le rôle et la responsabilité (oh combien lourde) du Maitre d’être en permanence à l’écoute, dans l’observation de l’esclave pour juger du moment où il doit s’arrêter.
Je suis plus réservée quant au point de vue d’Exit Mankind. Comme soumise (esclave), mon ressort premier n’est pas (plus) mon plaisir mais d’abord celui de mon Maitre. Pour moi, aujourd’hui, ce que je recherche avant tout c’est son plaisir à lui parce que c’est de lui que découle le mien.
Une dernière chose : dès notre première rencontre, Maxime m’a imposé de choisir un safeword. Je ne l’ai jamais utilisé jusqu’ici.
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Maitre-d'oeuvre
#6
@ Lady Spencer
Bonjour,
Je voudrais commencer par mettre en avant ( si vous me le permettez ) que ce Topic concerne principalement les Jeux SM. Et non la relation D/s. Ce qui me parait important à préciser.
Si bien évidemment je ne remet pas en cause les safe words, et le fait qu'il faille prendre en compte tout signe envoyé par la/le soum. et stopper immédiatement le jeu dans lequel le problème se pose,
(( non sans ensuite tenter de dénouer le cœur du problème ( debriefing ) puisque par principe le Dom n'est pas supposé avoir dépassé les limites de la/du soum. ))
Pour ce qui me concerne, ma soumise n'a jamais eu à utiliser le moindre signal dans nos jeux SM. ( occasionnels toutefois )
La raison en est simple:
1) les limites ayant été fixées, les interdits également, il va de soi que nous ne commençons pas une séance si elle ne la désire pas, pour des raisons d'état physique et ou mental. Par conséquent, si le jeu commence, il n'y a pas de raison d'à priori que ce devienne nécessaire de stopper. Mais...
2) lorsque nous sommes en séance, bondage, flagellation, autres... je surveille à tout moment ses réactions, et je stoppe dès que je ressens une réticence de sa part, même lorsqu'elle me signale " pouvoir " continuer. La réponse est " Non " Aucun risque n'est pris de ma part.
Je présume que les situations qui dérapent sont le plus souvent le fruit de rencontres occasionnelles où les partenaires donc, se connaissent mal. Car sinon, dans une relation établie, la/le Dom. doit suffisamment connaitre son/sa soum. pour détecter sans qu'il y ait de signalement, lorsqu'un problème se pose. Si ce n'est pas le cas... Le problème est ailleurs et bien plus grave. ( je ne détaille pas !! )
Cela étant, je voudrais mettre le point sur une situation qui n'est jamais évoquée: Celle d'une soumise D/s en relation permanente. Cette dernière n'a pas de safe word. Elle n'a pas non plus de " raison " ou de " possibilité " à son initiative propre du reste, de refuser son statut, sa position dans le couple. Et, qu'elle soit en grande forme et en demande de sa soumission, ou qu'elle soit en situation difficile pour raison de santé ou autre raison psychologique, elle s'interdit de toute remarque, de tout signe de rejet de ses contraintes applicables dans le moment concerné. C'est à la / au Dom. De percevoir la situation, et d'apporter une dérogation provisoire, aux fins d'alléger la tâche de la soumise, sans que cette dernière ne se sente en dessous de ce qu'elle veut offrir de façon permanente à sa/son Dom. Comme l'exprime très bien @FemmeFemelleEsclave quand elle précise:
Quote
" Comme soumise (esclave), mon ressort premier n’est pas (plus) mon plaisir mais d’abord celui de mon Maitre. Pour moi, aujourd’hui, ce que je recherche avant tout c’est son plaisir à lui parce que c’est de lui que découle le mien."
Unquote
Bien sûr, et au contraire de la situation exprimée plus haut ici, là, la relation est établie et ( généralement ) des sentiments le sont aussi, ce qui aide à l’empathie, et à la rapidité de prise de décision bienveillante chez la/le Dom.
Je mentionne ce dernier paragraphe, car il est rarement mis en sujet de discussion, bien que la démarche désirée, soit, mais très contraignante du fait de sa permanence, donne je trouve, un regard bien différent sur: ( les abus, que vous mentionnez ), dans le SM en particulier, et : les situations difficiles mais acceptées que vivent les soum 24/7
Car, et j'en finirai avec cela. faisons clair: la nécessité de safe word ( ou tout autre signe d'arrêt du jeu ) ne concerne que les jeux impliquant la douleur et ou, le risque de blessure. Il est donc naturel que celui qui reçoit et donc qui peut étalonner ce risque soit celui qui a le dernier mot sur le sujet. Même si l'expérience entre deux partenaire fera dans la durée que la/le Dom, saura identifier le risque sans que la/le soum ne dise mot ou ne fasse de signe.
J'espère être clair dans ma démarche. A vous lire.
:smiley:
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Lilas
#7
Déjà je suis pas forcément sure que ce topic ne s'adresse pas à la relation d/S et se concentrerais sur des aspects s/M qui peuvent "déraper". Déjà, parce que pour avoir expérimenté les deux (souvent en même temps) j'ai toujours trouvé les relations de domination/de pouvoir/d’éducation beaucoup plus violente que le reste. Au final une séance sm difficile, ça fait juste hyper mal, ça te déboîte et ton corps restera endoloris quelques jours. Mais quand on dessine un impact psychologique fort sur toi c'est différent. En tout cas pour moi c'est beaucoup plus difficile, orgasmique peut être mais beaucoup plus difficile.
Je rejoins évidemment tout le monde sur les enfants. Ayant moi même trois enfants à la maison j'avoue être particulièrement sensible à ces questions. Ça n'a pas de rapport direct avec le bdsm mais je me souviens que quand je tapinais, on m'a déjà demandé de "jouer" une petite fille et j'avais refusé : trop touchy pour moi. J'imagine que des problémes similaires se poserais aujourd'hui si on me le proposait en bdsm. Autant faire des jeux de régressions je pense que ça irai autant vraiment incarner une figure de l'enfance (ou même de l'adolescence) me pose soucis.
Vos exemples lady spencer sont intéressant, ils permettent de poser les choses. J'en ai vu des similaires dans le milieu sex positive et quand je suis arrivée toute fraîche dans le milieu bdsm j'étais vraiment dans cette idée "consentement éclairée", "non c'est non", "c'est moi qui décide". Mais j'avoue que plusieurs années après en ayant beaucoup alterné les postures et encaisser des trucs que je ne pensais pas pouvoir encaisser j'en reviens un peu. C'est peut être parce que mon bdsm est trop dur ou trop exigeant je sais pas ou de ma manière parfois trop singulière de pratiquer. Pour donner un exemple, j'avais un master qui m'avait posé comme challenge de repousser mon safe word le plus loin possible. J'avais bien sur le droit de m'en servir mais c'étais souvent une défaite pour moi et j'imagine que les états de fragilités qui succédaient à cette sensation d’échec faisaient partie du jeu et rendait l'emprise de mon master sur moi plus forte. Au final en six mois je m'en suis servie que deux fois mais de cette expérience je note que plus on flirte avec les limites plus on a besoin du safe word car plus il est difficile de cerner ou en est la soumis.e. En tout cas à titre personnel jouer avec les limites de ce que je peux encaisser ça rentre tout à fait dans ma pratique.
Mais je peux comprendre qu'utiliser des outils de sécurités comme accessoires de jeux pour aller plus loin puisse heurter. En tout cas y'a surement plein de gens dans mon entourage qui désapprouverais. Avec le recul je me dis qu'il y a surement une différence à faire entre des pratiquant.e.s qui débutent et qui ne savent pas trop par quoi commencer et des pratiquant.e.s plus expérimentés qui ont déjà une vision plus claire de ce dont elles ont envie/besoin. Et qui peuvent demander des pratiques assez unconsent/consent.
A bien des égards je trouve que les relations bdsm sont des jeux d'influence et de manipulation (même si manipulation consentie et transparente). Et la notion de double langage ("j'ai pas envie que tu me fasse ça mais quand même un petit peu") et de communication trouble ("est ce que j'ai envie ? Euh je sais pas, je sais plus...) me semble inhérente à la pratique. Et s'il est facile de savoir si on a plutôt envie de vanille ou de chocolat, c'est en revanche beaucoup plus ardu de savoir si on veut vraiment que la personne nous fasse pipi dans la bouche ou nous baise devant quelqu'un qu'on méprise ou qui nous dégoûte.
Pour ça que je rejoins tout le monde sur la nécessité de la communication bien en amont du safeword. J'ai toujours vu le safeword comme un bouton d'arrêt d'urgence et sauf cas particulier j'estime que quand on l'utilise c'est que toutes les autres formes de communication ont raté. Checker le ressenti de la personne tout du long quitte à érotiser la chose ("j'ai très envie de te faire mal trésor tu sais ça ?") me semble un indispensable qu'on évoque que trop rarement.
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Lady Spencer
#8
Maitre-d'oeuvre : merci pour votre commentaire : non, il ne s'agit pas QUE de relations SM, j'évoque le sujet pour des relations DS également et même pour des pratiques de Bondage où le sujet est immobilisé par exemple, et à la merci d'autres participants (plusieurs cas d'actes sexuels non consentis m'ont été rapporté en quelques années)
Sans doute faut-il distinguer les relations amoureuses entre dominant-e et soum, de relations DS où les sentiments ne prédominent pas et dans lesquelles chacun cherchera le plus grand frisson .
Lilas : merci également, Lilas. Je reviens sur votre dernier paragraphe : je ne considère pas le safe-word comme un échec ni comme la conclusion de communications ratées (peut-être n'ai-je pas bien saisi le fond de votre phrase) : oui, il s'agit bien du bouton d'arrêt d'urgence, mais je ne le vivrais pas comme un échec pour moi, et encore moins pour la personne soumise.
Surtout en début de relation, où l'on se découvre physiquement et émotionnellement.
Je le vivrais plus comme l'alerte de ne pouvoir donner plus pour le soumis, ou de supporter d'avantage.
Avec sûrement, une remise en cause pour moi, mais en posant tous les mots sur la situation qui a déclenché le SW
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Linsoumise
#9
Maître-d’œuvre : je suis du même avis que les précédentes interventions:
SM ok évidemment.
Mais moi par ex : si mon dom m’imposait de le voir caresser une autre femme en m’attachant) : je suis hors de mes limites ++ rien que l’idée qu’il en ai envie me foudroie de douleur ! (Et heureusement qu’il m’aurait attachée pour éviter des meurtres!! Pas fou le gars!)
Donc non, même qqchose de franchement pas dangereux (caresse sur une autre) aurait un impact psychologique irrémédiable sur notre relation et sur moi
Je précise que nous sommes en relation D/s de tous les jours et amoureux!
De plus, comme FemmeFemelleEsclave, je ne suis pas d’accord avec exit Manking : mon plaisir est le plaisir de mon Dom. Je n’arrive pas vraiment à prendre du plaisir pour moi. Mon Dom y travaille mais moi le sexe ne m’intéresse pas sauf à travers lui.
De plus, il décide de tout : de nos pratiques, de mes orgasmes etc.
Moi je peux lui dire mon état d’esprit mais c lui qui reste décisionnaire en fonction de ce qu’il ressent de moi.
J’ai un safe word que je n’ai jamais utilisé.
Et ce safe word peut effectivement être a but d’être non utilisé mais pourrait aussi être au contraire à utiliser pour voir jusqu’où on peut aller.
Dans les deux cas pas d’échec si la relation est bienveillante
Après les abus peuvent être d’un tout autre ordre:
Par ex : le dom qui utilise la culpabilité sur une soum c’est aussi de l’abus alors même qu’elle accepte... par culpabilité !
Donc oui la manipulation! Mais que la bienveillante ^^
Tout est avant tout question de respect.
Mais moi... j’ai le meilleur Dom du monde ^^ car il est fait pour moi :)
Dernière modification le 11/02/2020 17:54:00 par Linsoumise.
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Bien l'bonsoir;
Je garde en effet à l'esprit que l'emprise qu'accorde une personne soumise ouvre potentiellement beaucoup de possibilités... à plus forte raison lorsque le désir remonte du fond des entrailles et que "posséder" la belle se mue en un impératif qui s'exprime de manière physique par vagues puissantes... Il serait quelque part trop aisé de laisser libre court à ma férocité... et je ne voudrai surtout pas que s'y infiltre une violence autre, qui m'habite elle aussi et n'a pour autant pas sa place dans ce contexte.
Je ne fais ici que partager mon propre point de vue et mes ressentis. J'aborde doucement cet univers en reliant ce qui fait sens avec ce que je suis et exprime dans ma vie en général... Loin de moi l'idée de dire à qui que ce soit ce qui est, ce qui devrait être, ou pas... ni même de chercher à être d'accord ou pas; je trouve que là n'est pas le sujet. Chacun sa vérité tant qu'elle n'apporte pas nuisances.
Penser en terme de séances, de pratiques... ça fait pas sens en ce qui me concerne. J'ai naturellement tendance à me positionner en contrepoids, ou à faire le balancier avec les personnes avec lesquelles j'interagis... je m'efforce d'aborder les choses avec naturel, à me laisser guider par ce que je perçois, comprends , ressent de ma partenaire... et quelque part ça ne s'inscrit pas forcément dans un cadre prédéfini... j'y vois surtout là (dans le dit cadre) des indicateurs, des tips et astuces pour mieux comprendre les tenants et aboutissants des désirs et attentes rencontrés... ainsi que les écueils à éviter. Je ne cherche pas à m'inscrire dans une projection de mes fantasmes... Plutôt à infiltrer une nature profonde des choses.
Donc je me dis que tant que je reste maître de moi même, ferme sur mes valeurs et surtout attentif à l'autre; j'ai beaucoup moins de chances de franchir la ligne rouge.
En bref, je m'efforce de répondre surtout à ce que j'identifie clairement comme naturel et d'une commune (partagée) évidence... c'est là je trouve une base éthique jusque là fiable, simple et transposable dans toutes sortes de contextes.
Je garde en mémoire que ma première rencontre dans un cadre bdsm l'a été avec une femme soumise marquée physiquement jusque dans son intimité et mentalement blessée par un dom outrancier et lâche... ça donne matière à réfléchir et incite à la plus grande prudence...et tendresse.
PS: Ceci dit c'est quand même bien parce que nos sensibilités et approches divergent qu'il me plaît de vous lire et de réagir sur ces sujets.
Tshüss!
Dernière modification le 11/02/2020 23:18:36 par Exit Mankind.
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A tous,
Débat intéressant comme toujours, avec des visions qui se recoupent souvent, divergent parfois, en fonction de nos positionnements respectifs, hommes ou femmes, D ou s. Mais qui enrichit la réflexion, et en tout cas la mienne.
Je n’ai jamais être « catégorisée », rangée dans une case. Et encore plus aujourd’hui, la distinction D/s et SM m’apparait artificielle. Je suis soumise dans l’intimité, mais en même temps maso, accro au sexe, amante, salope, chienne, pute et avant tout moi.
@Maitre d’oeuvre. Je ne vous suis pas lorsque vous dites « les limites ayant été fixées, les interdits aussi. » que la soumise/esclave fixe les interdits m’apparait légitime. Même dans une relation sm, il y a des pratiques qui ne sont pas acceptables, en fonction des individus, de leurs valeurs, de leur éthique. Et celles là qu’elles que soient les circonstances, ne seront jamais négociables. Qu’elle exprime ses réserves, ses craintes sur d’autres est tout aussi légitime. Mais elle n’a pas à les imposer. C’est de la responsabilité du Maitre d’en tenir compte, ou non. En tout cas, c’est comme cela que nous avons fonctionné depuis le début avec Maxime.
En ce sens, je rejoins pleinement Lilas lorsqu’elle dit « aimer jouer avec les limites de ce qu’elle peut encaisser » et le caractère ambigu de la communication dans le cadre d’une relation bdsm (« est ce que j’ai envie ? Euh, je ne sais pas je ne sais plus »).
Sur le sujet du « consentement », autre thématique thématique récurrente dans le bdsm, aujourd’hui (ça n’était pas le cas par le passé, à l'époque où je n’étais pas « en mains »), mon approche tient en une phrase : j’accepte par avance toutes humiliations, coups, sévices, pratiques sexuelles que mon Maitre décidera de m’imposer, à l’exception des quelques interdits qu’il s’est engagé à respecter en toutes circonstances. Quant au safeword, même si j’en ai un, il ne s’agissait pas d’une demande ou exigence de ma part, mais d’une imposition de la sienne.
@l’insoumise. D’accord avec vous sur le fait que dans toute relation bdsm intervient toujours une forme de manipulation de la part du Dom (ou du Maitre). Comme dans toute relation de pouvoir.
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Lady Spencer
#12
[quote=63046]
" Je suis soumise dans l’intimité, mais en même temps maso, accro au sexe, amante, salope, chienne, pute et avant tout moi."
Bon : moi, je t'ai demandée en contact en FFE : faut que je refasse une demande pour la maso, l'accro, l'amante, la salope-pute, la chienne et toi ? Pffff, ça va en faire "des amies" ça ..... ;))
Sur la manipulation, je resterai prudente et lucidement (!!) souriante : qui domine qui ? Le D sur le ou la S ? Qui joue de la manipulation ? Toujours le ou la D sur le ou la S ?
Les soum mâles et femelles, vous êtes des maîtres en la matière : nous amener à croire que nous sommes les décideurs, c'est pas beau, ça ? :smiling_imp:
:smiling_imp:
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#13
Ayant peu d'expériences de relations continues, j'ai l'impression, peut-être erronée, que les femmes expriment mieux leurs ressentis , avant ou après. d'ailleurs je lis ici bien plus d'opinions féminines que masculines ...Le fantasme masculin me semble procéder autrement. Il me semble plus flou, moins bien verbalisé par les garçons.Dans la société, l'homme est beaucoup plus dans la transgression , il est moins résilient et beaucoup plus égocentrique...voire égoïste diront certaines.Sa moindre aisance à communiquer que la femme explique aussi en partie ce relationnel moins facile.
Ne faut-il pas chercher l'irrespect des limites par certains dominants dans ces travers-là? Moi d'abord et outrepasser les limites ...Inné ou acquis? Patriarcat pur , volonté de pouvoir ? compensation? complexe de..?
Quant aux soumis,je pose la question aux dom et dominas : Est-il moins aisé (ou au contraire plus facile) de connaître les fantasmes et les limites d'un homme que d'une femme?
L'idéal dans une relation étant de trouver un terrain d'entente: certains jeux sont connus des deux ( Ce qui ne garantit pas d'ailleurs que l'on pourra réitérer avec tou-te-s).D'autres pratiques procèdent d'une curiosité et d'un jeu avec l'inconnu de nos psychés...Les raisons qui fondent le blocage du passage à l'acte ne seraient-elles pas mieux exprimées par les femmes?.Je pose la question ...L'homme me semble moins au clair avec ses pulsions. En même temps découvrir d'autres rives de plaisir est si bon. Les femmes posent presque toujours la question du partage du plaisir avec leurs partenaires, ce qui ne vient pas naturellement à beaucoup d'hommes et ce sont bien souvent les femmes qui leur apprennent le plaisir de donner du plaisir .
il faudrait évoquer ce "non" féminin que nombre d'hommes interprètent comme une invite à forcer (" Je connais les femmes" est souvent l'antienne de ces gros cons.). Nombre de fantasmes sm procèdent aussi de ce forçage, de cette impression d'être le jouet et de ne pouvoir échapper à son/sa dom.
D'être baillonné et de ne plus avoir la possibilité d'arrêter , de lancer mon SW, est , pour moi, un fantasme en soi... Etre complètement dépendant...Comment le vivrais-je??? L'expérience peut se révéler psychologiquement catastrophique. La possibilité du SW est la preuve du caractère ludique de la relation, son absence fait rentrer la relation dans une toute autre dimension...qui m'a toujours donné le vertige...Pas simple!
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#14
Sujet fort intéressant Lady Spencer et les remarques des uns et des autres sont toujours constructives
Je fais une différence entre interdits et limites
Cela dit, les limites sont-elles faites pour être dépassées ?
un NON reste un NON sur le moment. Dire non ou utiliser le Safeword peut être pour certains un échec, pour d'autres une garantie de confiance
Mes limites aujourd'hui ne sont pas celles d'hier, chacun évolue à sa façon
Reste la confiance, le respect, l'écoute. Dire non c'est aussi attente que l'autre soit à cette écoute, pouvoir en parler aussi pour avancer
bref un Non est un Non à un moment donné et il doit être entendu et respecté, il peut après être discuté
Le coté "je sais ce qui est bon pour toi" est un peu trop facile... et reste de la manipulation ... Mais c'est un autre sujet!
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Lady Gabrielle
#15
Merci Lady Spencer pour ce post : les limites : où sont les limites de chacun soumis et dominant . Dans la relation BDSM on décrit des pratiquants comme "edge players" (joueurs à la limite) . ceux qui jouent sur le fil du rasoir. C'est à nous dominant d'être objectif et de dire NON pour conserver l'intégrité physique et mental du soumis. Quand l'un des participants utilise un signal de sécurité c'est le moment de faire preuve de compréhension , quelque chose cloche . Il arrive aussi que le soumis dépasse ces limites car il veut explorer ses propres limites avec son dominant . Il faut y aller progressivement et raisonnablement dans un climat de confiance réciproque. c'est vrai , il m'est arrivé d'arrêter une session , je ne pouvais plus continuer de fouetter mon soumis. j'avais dépassé mes limites. j'ai conservé mon self contrôle et d'autres jeux sont venus après , la soirée n'était pas finie.
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eneidem
#16
Un sujet particulièrement passionnant, merci pour ce post Lady Spencer ! Nous sommes nombreux.ses à nous y intéresser de façon sérieuse et lucide. Un article reprend en filigrane votre propos sur le consentement : https://www.ospheres.com/emotionnelle/bdsm-le-consentement et par extension, sur le safeword : https://www.ospheres.com/emotionnelle/bdsm-vous-avez-dit-safeword Des articles construits sur la base de témoignages de soumis.es et Dominants.trices.
Dernière modification le 13/02/2020 15:34:36 par eneidem.
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Stanley34
#17
Bonjour Eneidem, pourriez-vous reproduire le contenu intégral des liens que vous proposez, puisqu'ils ne sont, sinon, accessibles qu'aux abonnés ?...
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Linsoumise
#18
Le dom peut tout demander à sa soumise/esclave
La seule différence entre « un mauvais dom et un bon dom » (Entre guillemets!) réside dans le fait que le « bon dom » ne demandera que ce qui est possible à la personne soumise.
Et je pense que tout est là: la responsabilité du Dom certes mais guidé par ce que la personne soumise lui aura donné comme info (verbales ou non)
En ce sens je pense que c’est bien la personne soumise qui fixe les règles... même indirectement.
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mbd76
#19
Entièrement d'accord, un Dom doit être bienveillant et respecter ce qui a été convenue avec sa soumise quelque soit sa demande. Si les limites souhaitent étre dépassées par l'un ou l'autre, cela doit faire l'objet d'un dialogue consenti, d'autant plus que si la soumise ne peut pas s'exprimer lors de la séance, son Dom doit connaître l'expression de son corps pour s'arrêter à temps. Selon moi, un bon Dom est un Dom qui aide sa soumise a toujours se dépasser, vivre des expériences intenses sans que jamais le safe word ne soit prononcé.
Comme je dit souvent, contrairement aux apparences, c'est bien le ou la soumise qui a le pouvoir !
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Lady Spencer
#20
Merci eneidem pour ce site que je découvre, Osphères : j'irai lire plus attentivement, demain. Vous savez qui a crée ce site svp ?
Soyez la première personne à aimer.
Niko
#21
Le mauvais Dom il voit une esclave, il la tire, le bon Dom et bien, il voit une esclave, il la tire mais bon c’est un bon Dom !! ???? ok je sors
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