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Tindalos
#2
Bonjour,
Je pense que nous, les hommes de ma génération, sommes tiraillés entre les valeurs "archaïques" patriarcales et les changements induits par cette nouvelle redistribution des rôles traditionnels. Certes, tout n'est pas tout rose, il y a encore du chemin à faire, mais au moins on parle de ces problématiques, la société prend du temps pour évoluer, même si je conçois que ça soit frustrant pour les femmes que les choses n'évoluent pas assez vite.
Enfant des années 80, le modèle viril de l'époque n'était plus celui du patriarche protégeant sa famille, mais plutôt le golden boy, le winner qui écrasait tout sur son chemin.
Lors des décennies suivantes, on a assisté à une certaine dévirilisation des hommes, pour preuve cette chasse aux poils, à la barbe, l'apparition des metrosexuels, des hipsters, tendances qui pour moi sont à l'opposé de la notion de virilité.
Je vais refaire l'analyse que j'avais faite sur un autre post, concernant le ratio soumise/domina.
Je pense que si de nombreuses femmes souhaitent se soumettre, c'est en partie pour retrouver ce modèle patriarcal, qui reste à mon avis encore très présent dans notre inconscient collectif, comme un atavisme que nous traînons depuis l'âge des cavernes.
Il y a bien évidemment d'autres raisons qui peuvent pousser à la soumission, mais je trouve que les rapports soumise/dominant peuvent se lire à l'aune d'une mise en scène d'une certaine forme d'hyper-virilité caricaturale.
Attends pour parler, sois toujours disponible sexuellement, mets ton costume de soubrette et fais le service, sois punie en cas d'écart, tout ça m'évoque la place "traditionnelle" de la femme.
Les queutards en mode "Slt, tu suces ?" ne sont qu'un cas extrême de cette "théorie" personnelle.
À l'inverse, l'obsession de nombreux soumis pour les pratiques dévirilisantes, chasteté, sodomie, féminisation, me semble correspondre à la tendance inverse, une mise en scène d'une certaine idée du féminisme, même si beaucoup ne se rendent même pas compte que vouloir imposer leurs pratiques à tout prix est aux antipodes de ce qu'est la notion de soumission ; et même de respect de la femme en général.
Bien évidemment, il y a aussi des hommes très bien qui portent cage de chasteté et strings en dentelle, je ne veux surtout pas généraliser, mais je pense que tout le monde voit de quel genre de personnes je parle.
Je vais arrêter là la sociologie de comptoir, n'ayant pas la prétention de livrer une théorie unifiée du BDSM. Je conclurai en citant Eddy de Pretto, qui a pour moi parfaitement exprimé cette injonction sociétale à la virilité :
Tu seras viril mon kid
Tu brilleras par ta force physique, ton allure dominante, ta posture de caïd
Et ton sexe triomphant pour mépriser les faibles
Tu jouiras de ta vue d'étincelles.
Soyez la première personne à aimer.