Lady Spencer
#0
Sujet qui me fascine, l'emprise.
Pas une emprise malsaine, maladive, qui conduit l'un à détruire l'autre.
Pas cette emprise là.
La belle emprise : celle dont on se sert pour bousculer tout sur son passage, celle que l'on jette comme un filet sur son "autre" pour lui retourner le cerveau, une emprise d'amour et de liberté retenue, une emprise pour que "l'autre" ne respire plus que pour nous.
Vous voyez ce dont je parle ? Ce sentiment de ne plus être sans l'autre, cette émotion qui vous envoie dans les cordes avec une meute de papillons fous dans le ventre ....
Vous voyez ?
Et c'est sans doute là où le bât peut blesser, cette frontière si ténue entre l'emprise qui fait grandir et s'épanouir, et l'emprise pathologiquement dangereuse.
J'ai regardé les définitions classiques du mot :
"Ascendant intellectuel ou moral exercé par quelqu'un ou quelque chose sur un individu" (CNRTL)
"L'emprise est une forme de domination exercée par une personne sur une autre qui a mainmise sur son esprit et/ou sa volonté. C'est une forme de domination morale et/ou intellectuelle, dans laquelle la victime ne se rend pas compte sur ce qu'il se joue pour elle".
Plein de questions sur l'emprise : existe t'elle en relation BDSM ? Si oui, à quel stade de la relation ? Et existe t'elle toujours ?
Comment vivez-vous cette emprise, d'un coté comme de l'autre ?
L'emprise commence t'elle par la fascination ressentie pour sa domme ou son dhom ?
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Lady Spencer
#2
Merci beaucoup @Soumetsmoi, de cette analyse.
J'ai posté le sujet sur le mur G où beaucoup de personnes réagissent, et ensuite ici sur le forum : sur le mur G, ça recule rapidement suite à toutes les photos postées/jour, et sur le forum, peu de membres pensent à regarder les sujets abordés.
C'est trop dure, la vie ! :relieved:
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Linsoumise
#3
Soumetsmoi,
Je vois très bien ce que tu veux dire.
Mais ton emprise positive n’est donc juste pas de l’emprise.
Encouragements, influence, guidance, éducation positive, bienveillance oui, mais pas emprise.
Étymologiquement « empire » et « emprise » sont de même origine. Leurs définitions respectives données par le CNRTL sont très proches l’une de l’autre et ces deux termes appartiennent à la famille vocabulaire du verbe transitif « prendre » et de ses participes passés et adjectifs « pris, prise ».
Emprise, vient de prendre. Pas de donner.
Alors, si fantasmatiquement les mots « avoir de l’emprise » vous excitent le cerveau OK. Mais c’est de la simulation d’emprise.
Si vous emprisez au sens reel du mot alors vous engendrez une relation toxique par définition.
« L’emprise est une relation de soumission de l’autre, considéré comme une simple chose. Elle s’établit au moyen de manipulations et de stratégies « perverses » plus ou moins subtiles qui se déploient dans les dimensions interpersonnelles, familiales, institutionnelles, sociales et politiques. Elle constitue toujours un meurtre ou une tentative de meurtre psychique, le plus souvent symbolique, commis parfois pour la « bonne cause »
L’emprise réelle n’est pas qqchose de consenti. C’est qqchose que l’on subit. Et l’autre qqchose qu’il prend, le libre arbitre de l’autre.
Si c’est qqchose ds consenti : c’est de l’échange de pouvoir érotique, dont on peut aisément se départir.
L’emprise on ne peut pas. Qd il y a emprise et que « tout va bien » ... tout va bien. Le pb est la fin du jeu... c’est là que tout se révèle.
Si c’est une emprise « parcequon le veut bien » et qu’elle s’arrête sans dommage, oui. C’est une simulation d’emprise consentie. Comme l’est l’expression « simulation de viol consenti ».
Tout est dans la simulation de la situation, bien que très proche de la réalité. L’emprise réelle est loin d’être cela.
Donc je suis d’accord tant que l’on évoque la simulation d’emprise. Et tout le jeu que ça comporte, l’échange de pouvoir, l’érotisation de l’ascendant de l’un sur l’autre. Mais qd on sort de cela... je ne peux pas être d’accord.
L’Effraction psychique porte à trop de souffrance sans que chacun en ai conscience... jusqu’au jour où.
Donc si on admet que le BDSM est un ensemble de pratiques libérées des carcans, ayant pour objet de se vautrer dans des plaisirs fantasmatiques, entre adultes consentants : simulation de viol, simulation de torture, simulation d’esclavagisme, simulation de rôle bbgirl&cnie, alors oui il existe des jeux de pouvoir dont peut faire partie la simulation d’emprise.
Dans un but « positif » de réalisation de soi à travers l’autre qui se prête à la relation.
Mais ce n’est qu’une simulation. Sinon, on verse dans la perversité relationnelle et des déséquilibres psychiques dangereux...
Si des « novices » lisent ces propos (comme ild pourraient lire et prendre au premier degré nos divers textes et autres expressions de nos fantasmes), ils doivent prendre conscience que le bdsm se fait en connaissance de cause, sans perte de conscience des rapports humains, d’égalité, de confiance.
Le pervers narcissique se jouera bien du bdsm comme fondement de la justification de sa perversion néfaste sur autrui. Sous couvert de bdsm, l’abus est bien connu...
Pour jouer à des échanges de pouvoir érotiques sains, il faut impérativement avoir une relation équilibrée qu’on s’amuse a déséquilibrer pour satisfaire nos fantasmes les plus inavouables. L’emprise étant toxique, on n’est plus dans l’échange de pouvoir mais le vol avec effraction...
Je pense qu’il est important de ne pas se tromper...
Je sais que nous savons exactement de quoi est ce que l’on parle et que nous sommes tous d’accord dans le fond.
Mais là sémantique influe et un mot garde sa définition. Même qd inconsciemment on n’a pas conscience de sa malveillance... on peut tomber très vite dans une relation toxique.
Le soum dans la dépendance et le dom dans le pouvoir de droit divin qu’il va s’arroger.
Où est alors l’épanouissement... On y croit tant que ça va... et un jour, la conscience du piège qui s’est refermé est douloureuse. Et des deux côtés ... dépendance que l’on essaye fuir / perte de pouvoir que l’on veut garder.
Dernière modification le 21/09/2020 02:37:49 par Linsoumise.
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Linsoumise
#5
On peut tout simuler qd on le veut et même se convaincre que c’est vrai... et là ça dérape !
Après par Amour ça marche bien aussi ^^ pour ceux qui ont la chance d’allier amour et lien D/s mais là aussi, il faut faire attention de la même façon:
Amour ou dépendance affective ?
C’est ici le même débat dans le fond.
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Lady Spencer
#6
Là, je suis en accord avec toi, sur presque tout : je ne vais sûrement pas dire "tout", sinon, tu vas me simuler ton emprise sur moi , enfin, tu peux toujours tenter, hein.....
@Parloire : apporte la boite à électrodes s'teplait ! :smiling_imp::smiling_imp:
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Linsoumise
#7
Ahaha le jour où être d’accord avec tes amis, c’est que tu es sous emprise : change tes amis ! Mais surtout change pas d’avis ^^
Dernière modification le 21/09/2020 10:15:24 par Linsoumise.
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@soumetsmoi
Merci. Je cherchais mes mots pour exprimer ma conception des "emprises" potentielles.
Vous avez formulé ce que je tentais d'exprimer mieux que je n'aurais pu le faire.
Je me reconnais totalement dans cette emprise positive, libératrice, qui ne vise pas a détruire mais à nous faire grandir, qui n'impose pas mais pousse à vouloir nous dépasser.
En conservant toujours notre libre arbitre, et j'ajouterai avec la conscience qu'il restera toujours un garde fou ultime, celui là même qui exerce cette emprise positive sur nous.
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Azhara
#9
Bonjour,
Je me permets juste de rebondir sur une chose, deux phrases de Soumetsmoi :
"L'emprise négative vous plonge dans un profond mal être." Autant je suis profondément d'accord là, autant
"De l'extérieur, les autres vous répètent qu'ils ne vous reconnaissent plus." Non, ou alors c'est que "l'emprisonneur" (néologisme volontaire) a mal fait le job.
Toute la perversion de l'emprise est bien là : "C'est une forme de domination morale et/ou intellectuelle, dans laquelle la victime ne se rend pas compte sur ce qu'il se joue pour elle" Je pique la définition aussi.
La victime d'emprise "qui ne se rend pas compte de ce qui se joue pour elle", manipulée à outrance va par le biais d'une destruction psychique forte, assimilable à la torture morale et souvent accompagnée de torture physique arriver quoiqu'il arrive à montrer à son entourage que "tout va bien dans le meilleur des mondes"...
Le vrai danger de l'emprise est là, sinon elle serait tellement facilement décelable... Je suis assez d'accord pour ne pas avoir à parler "d'emprise positive"... ou alors avec guillemets oui !
A partir du moment où l'emprise est conscientisée de la part de la personne sous emprise elle est annihilée. Puisque "la victime" va alors se rendre compte de ce qui se joue pour elle, que ça soit positif ou négatif. Au fond peu importe la valeur bonne ou mauvaise de l'emprise ; si la personne arrive à l'exprimer ou à le montrer à son entourage, si elle a du coup les yeux grands ouverts, ce n'est pas de l'emprise... Je pense.
( D'ailleurs si c'est positif, la personne détentrice de l'emprise sur l'autre n'a aucun intérêt à ce que la personne sous emprise ne s'en rende pas compte... donc ça ne rentre toujours pas dans la définition, non ?)
(Enfin je vais m'éloigner un peu du sujet initial mais, dans un des commentaires du post du mur j'aurais aimé voir des guillemets à personnalités "faibles", [alors que pourtant je suis tellement d'accord avec ce qui a été dit dans ce commentaire et ici aussi] quand on parle d'emprise négative.
Je m'explique : il est prouvé de par les recherches psychologiques nombreuses sur le sujet que les bourreaux ne s'attaquent au contraire majoritairement qu'à des personnes pleine de joie de vivre, empathique, à caractère fort, indépendante, ce qui pour moi ne relève aucunement de la faiblesse.
Pour ce qui est de la dépendance affective, c'est encore une fois par le biais de technique de manipulation qu'ils arrivent à la créer, ce n'est pas une caractéristique intrinsèque de la victime, donc pas une faiblesse non plus, à mon sens, ça serait bien trop facile sinon ... Le défi d'emprise recherché ne serait pas valorisant à leurs yeux...)
Et après je n'arriverais pas à beaucoup plus développer ni sur l'emprise négative ni sur l'influence, la manipulation positive en ce moment, pourtant bien présente et même nécessaire dans mes relations (je rejoins assez la description qu'en fait Soumetsmoi en fait. :)) .
En tout cas, c'est encore une fois une réflexion intéressante chère Lady Spencer.
Dernière modification le 21/09/2020 13:50:58 par Azhara.
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#
#10
l'emprise, qu'elle beau débat, qui tourne autour de la manipulation, je me permets d'y ajouter mon grain de sel.
On pourrait en effet débattre de l'idée même du mot " emprise " et de ce qu'il peut apporter, alors soit, il y a les manipulateurs versé dans l'art de tromper par les mots, ceux qui aiment à offrir des idées de positif et négatif, et encore ceux qui doute de l'influence des gens.
Si bien qu'a défaut d'emprise, je prendrais le mot influence, la positive, et la négative.
Comme tout débat les arguments s'entendent du fait que chaque personne à son avis, explicite et méritant, mais qui reste SON AVIS, dû à SES expériences ce qui n'en fait pas une vérité absolue. Le principe de base de la manipulation et de l'emprise est le défi que représente le fait de transformer la personne, de psychologiquement la rendre parfaite à une image présente dans l'esprit du "manipulateur/emprisonneur" [ Azhara, je vous vole ce néologisme volontaire].
L'influence quant à elle, au delà de l'emprise peut être justement perçue, et analysée.
Le pervers narcissique a pour but de devenir la référence d'une ou d'un groupe de personnes, d'où ca personnalité toxique qui le mets au-dessus des autres[Dans son esprit], le manipulateur quant à lui attends un retour des efforts fourni pour changer la personne, le tout en choisissant des personne moralement " forte", car ils ne cherchent pas en général des personnes "faible", mais l'influence que quelqu'un peut avoir? Pouvons-nous nier qu'il existe la bonne et la mauvaise influence comme état psychologique à la dépendance affective ?
Une personne, cherche dans le fait d'aller vers les autres une forme d'équilibre, mais peut-on réellement se montrer juge du moyen utilisé pour arriver a cet équilibre ? Le BDSM, à mon sens, fait état d'une liberté de pratiques et de choix, qui sont évidemment soumis a une liberté physique et intellectuelle. Mais quid d'une personne qui accepte de se soumettre entièrement, se dépossédant ainsi, par amour ou bien dépendance affective/mentale, de sa liberté ?
Je vais me permettre un exemple, un modèle de cordes, accepte pendant une période donnée, de ne plus penser, d'abandonner réellement son corps et son esprit a celui qui l'encorde, ne pouvons-nous pas pousser se raisonnement a une personne souhaitant l'expérience de ne plus penser, et d'agir seulement selon les ordres et directive d'un tier ?
Ce n'est pas ma façon de voir les choses, mais ce débat sur l'emprise permettant de faire la présentation entre ladite emprise et l'influence, je mets à mal les neurones des esprits tenté par la lecture de ce commentaire.
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Linsoumise
#11
Oui je suis bien d’accord ... les cordes s’enlèvent en fin de séance, reste à savoir si cela peut être identique dans un mode relationnel...
je crains que cela ne le soit pas.
Sauf si cela est une volonté affiché de déposer les armes par envie de ne plus rien gérer.
Et j’en connais d’ailleurs au moins une personnellement qui cherche exactement cela... Mais nous sommes là encore dans un accord strictement cerné.
Et certainement pas dans l’emprise néfaste telle que cela a été décrit plus haut. si le cadre posé est dépassé elle s´insurge et replace le dit dominant devant le contrat de départ... point d´emprise mais lacher-prise.
lacher-prise sur un moment plus ou moins long n´est pas qqchose qui se vole mais qui se gagne par la confiance et le contrat moral des acteurs et le respect des règles posées.
Pas d´auroritarisme, de manipulation malsaine, etc...
Dernière modification le 21/09/2020 16:10:12 par Linsoumise.
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Bsoir;
J'apprécie pas mal le terme d'empire de part ce qu'il m'évoque. Je l'interprète comme le domaine physique et virtuel dont on est soi-même le régisseur; notre jardin "secret", le bastion de notre intimité.
Quelque part, quand je vous lis (ici et sur d'autres sujets), Lady Spencer, je retrouve avec un certain plaisir le ton de l'invitation au voyage... la surprise, le charisme, la richesse du "monde" intime de son/sa partenaire... s'égarer en l'autre... je pense en effet qu'il y a là de ce qu'on peut appeler de la fascination... voir une sorte d'ivresse des profondeurs.
A mon sens, c'est celà l'emprise; pouvoir incarner le terrain que l'autre aime arpenter; sans oublier que la liberté, il/elle la laisse au vestiaire le temps d'une errance désirée.
En remontant le fil d'Arianne, qui dit bon voyage dit retour à "bon" port... c'est à dire une relation saine, sans mascarade, édulcorants ni conservateurs...
De part et d'autre, j'vois mal comment livrer les clefs de son intime sans cette sécurité.
https://www.youtube.com/watch?v=rEuMAqfuCrI&frags=wn&ab_channel=Igorrr
Dernière modification le 21/09/2020 21:16:06 par Exit Mankind.
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Linsoumise
#14
80915
@exit mankind
J'aime beaucoup le choix de vos mots ''s'égarer en l'autre''. C'est ça, la liberté c'est peut-être de choisir son geôlier. Lui laisser les clés de son âme un instant, le laisser entrer vraiment sans rien dissimuler, et lui permettre de s'égarer et de visiter notre musée ou temple intérieur. J'ai été frappée par le respect. Il y a un respect et une admiration énorme de la soumise envers son maître MAIS AUSSI du maître envers sa soumise. Cela vaut aussi pour soumis et maîtresse, il va sans dire. Et la fascination est engendrée par ce que nous fait ressentir l'autre peut-être.
Bref c'est une belle aventure que de savoir lâcher un peu les rênes et les donner un peu à quelqu'un d'autre qui vous veut du bien. Et quand l'aventure se finit, il reste une reconnaissance éternelle et des souvenirs plein la tête je crois.
Bien loin des fantasmes d’emprise ^^
L’admiration, l’Amour, l’envie de partage, etc sont bien plus porteurs que l’emprise pour obtenir parfois de l’autre tout ce qu’il n’aurait jamais pu donner. Qu’il le donne sans se le faire voler.
Merci pour ton joli com :)
Soyez la première personne à aimer.
Linsoumise
#15
Bsoir;
J'apprécie pas mal le terme d'empire de part ce qu'il m'évoque. Je l'interprète comme le domaine physique et virtuel dont on est soi-même le régisseur; notre jardin "secret", le bastion de notre intimité.
Quelque part, quand je vous lis (ici et sur d'autres sujets), Lady Spencer, je retrouve avec un certain plaisir le ton de l'invitation au voyage... la surprise, le charisme, la richesse du "monde" intime de son/sa partenaire... s'égarer en l'autre... je pense en effet qu'il y a là de ce qu'on peut appeler de la fascination... voir une sorte d'ivresse des profondeurs.
A mon sens, c'est celà l'emprise; pouvoir incarner le terrain que l'autre aime arpenter; sans oublier que la liberté, il/elle la laisse au vestiaire le temps d'une errance désirée.
En remontant le fil d'Arianne, qui dit bon voyage dit retour à "bon" port... c'est à dire une relation saine, sans mascarade, édulcorants ni conservateurs...
De part et d'autre, j'vois mal comment livrer les clefs de son intime sans cette sécurité.
https://www.youtube.com/watch?v=rEuMAqfuCrI&frags=wn&ab_channel=Igorrr
N’est ce pas l’Amour, l’admiration, le plaisir, la découverte, la fascination, le désir, le partage etc?
Pourquoi noircir tous ces jolis mots et les «résumer » ou les « réduire » à ce terme négatif au sens de la sémantique du mot : Emprise?
.
Pourquoi voir dans l’élan libre et consenti vers l’autre une emprise ?
.
L’emprise c’est prendre de l’autre. Ce n’est pas l’autre qui offre et se donne.
.
Pour moi l’emprise est exactement l’inverse de tout cela.
.
Cela ne m’empêche ou ne nous empêche pas d’aimer ce mot, de bc jouer avec ce mot au sens de la fantasmagorie qu’il représente dans notre univers, comme expression du pouvoir tout aussi fantasmatique du. De la Dom... mais aussi de la personne soumise sur son.sa Dom... sur la potentialité de ce qu’elle engendre en terme d’inspiration chez l’autre.
.
Et par exemple: Inspiration / emprise ne sont absolument pas synonymes mais peuvent tout à fait cohabiter fantasmatiquement comme synonyme si chacun le décide.
.
Mais là encore on quitte la sémantique des mots pour la fantasmagorie et la résonance des mots en nous.
Dernière modification le 22/09/2020 08:15:00 par Linsoumise.
Soyez la première personne à aimer.
Lady Spencer
#16
Bon : tout le monde l'aura compris : Linsoumise n'aime pas le mot "emprise" ! Ok, ok, ok ......ça va, ne nous ressors pas la sémantique et ton rejet de l'idée même d'être visitée et emprisonnée par ce mot ! En fait, je t'ai refilé ma phobie, tu es une claustrophobe de l'emprise ! rire :heart_eyes:
Partons alors sur l'idée que l'emprise est une forme d'amour : une forme de lien passionnel ?
L'amour existe-t'il sans emprise ?
Ohhhh......j'entends déjà des tas de dents grincer......
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Pas mes dents, chère Lady, bien au contraire.
Parce que c'est tout cela, les mots d'ExitMankind, que je mets derrière le mot "emprise".
"l'invitation au voyage... la surprise, le charisme, la richesse du "monde" intime de son/sa partenaire... s'égarer en l'autre... voire une sorte d'ivresse des profondeurs.
incarner le terrain que l'autre aime arpenter; sans oublier que la liberté, il/elle la laisse au vestiaire le temps d'une errance désirée"
_______________
Je suis en train de relire Malraux.
Autant ses réflexions sur l'art, ses biographies, les anti-mémoires, les chênes qu'on abat ... et surtout son parcours de vie m'ont toujours fascinée, autant je n'ai jamais fan de ses romans.
Par contre, Maxime m'a donné de m'y replonger.
Et j'ai noté une phrase dans la voie royale, parce qu'elle résonnait particulièrement en moi "Songez que je commence à comprendre leurs cultes érotiques, cette assimilation de l'homme qui arrive à se confondre, jusqu'aux sensations, avec la femme qu'il prend, à s'imaginer elle sans cesser d'être lui-même".
L'emprise positive c'est cela aussi.
S'oublier, s'abandonner.
Alors peu m'importent les mots que les psy mettront derrière cet état, qu'il s'agisse d'une forme "d'effraction psychique", que je ne sois plus moi-même dans ces moments là, mais totalement dépendante de l'autre, à sa merci.
Pour moi, ce sont des instants magiques.
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Lady Spencer
#18
Perso, j'aime cette expression "l'ivresse des profondeurs "et tout ce qu'elle permet d'explorer chez l'autre......
Soyez la première personne à aimer.
Lady Spencer
#19
Et c'est sûrement ce qui peut effrayer certaines et certaines ici : "s'oublier, s'abandonner " et être pénétrés de l'autre et par l'autre : se donner à ce point là . L'autre assume cette emprise là, qui peut être dangereuse si mal intentionnée, mais qui peut être fabuleuse lorsque tout est milimètré émotionnellement.
Oui, la ligne rouge à ne pas franchir est fine, presque invisible : mais la franchir n'aurait aucun sens, puisque nous sommes sur des émotions bienveillantes.
Ce transfert de pouvoir en ne contrôlant plus rien, est rare et précieux, et ne peut être donné au 1er venu ou à la 1ère passante.
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lulu
#21
Point intéressant. Effectivement la ligne rouge est plus que fine ou si large que le rouge est bien peu visible. Je peux me dire que ce que j'ai donné comme contrôle à un moment donné n'est pas si important. Effectivement pris individuellement, on ne voit rien de bien méchant mais faire les quelques pas en arrière pour voir l'ensemble... là est le challenge.
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@soumetsmoi. Il est facile de se dire "Maitre" ou "Maitresse", tant qu'il ne s'agit que de sexe, d'un jeu qui ne porte pas à conséquences, dès lors que les choses se passent entre adultes consentants.
Mais quand on sort de ce cadre, et qu'il ne s'agit plus seulement de jouer, mais d'assumer, alors la perspective change du tout au tout et c'est le/ la soumis(e) qui a le rôle le plus facile. J'en suis convaincue.
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Linsoumise
#23
Je pense sur c’est tout relatif : un Dom ne pourrait être soum et un soum ne pourrait être dom : sauf les switch ^^
Donc y’a pas de position plus dure à mon sens. Y’a deux positions différentes.
Pour moi qui suis dominante, la position de domina m’est bien plus naturelle que celle de soumise. J’admire bien plus de ce fait les soumis que les dom sur cette capacité à dépasser des limites et à lâcher prise.
Donc tout est relatif je pense à soi.
Dans mon travail c’est pareil : je prends des décisions à haute responsabilité et on me dit « ça doit être dur » moi je réponds « oui mais vous vous travaillez avec les enfants pour lesquels je prends ces décisions et moi je ne saurais pas le faire ».
Nous n’avons pas tous les mêmes compétences et capacités. Et forcement, regarder quelqu’un qui fait qqchose qu'on ne sait pas faire ou moins bien cela nous pousse à l’admiration.
Et c’est là tout le plaisir de la complétude du duo.
Dernière modification le 22/09/2020 22:02:08 par Linsoumise.
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Linsoumise
#24
Bon : tout le monde l'aura compris : Linsoumise n'aime pas le mot "emprise" ! Ok, ok, ok ......ça va, ne nous ressors pas la sémantique et ton rejet de l'idée même d'être visitée et emprisonnée par ce mot ! En fait, je t'ai refilé ma phobie, tu es une claustrophobe de l'emprise ! rire :heart_eyes:
Partons alors sur l'idée que l'emprise est une forme d'amour : une forme de lien passionnel ?
L'amour existe-t'il sans emprise ?
Ohhhh......j'entends déjà des tas de dents grincer......
Nnnnaaaaa je ne suis pas allergique au mot emprise loin de la, c’est juste que c’est pas sémantiquement le bon mot ! C’est tout !
Par contre je conçois qu’il le soit fantasmatiquement ou que les protagonistes le vivent sur un temps précis et en conscience de cette simulation érotique dans le cadre d’un échange de pouvoir consenti.
Ce mot est fantasmatiquement très intéressant. Comme le viol l’est dans sa simulation et « l’emprise » physique et mentale qu’il engendre pendant l’acte.
Soyez la première personne à aimer.
Linsoumise
#25
L’amour avec emprise n’est pas de l’amour :laughing:
Ça, ça vire à la possession et à la dépendance affective ! Encore une fois je vais être traitée de phobique des mots :stuck_out_tongue_winking_eye:
Mais je sais de quoi je parle : j’aime « mal ». Donc je vois bien la différence... :weary:
Même si je fais tout plein d’efforts!!
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lulu
#26
L'amour avec emprise... Oui
Ça, ça vire à la possession et à la dépendance affective ! OUI
La "jalousie" amoureuse qui amène à demander la "preuve" d'Amour....
3 personnes aiment ça.
Nous sommes en pleine querelle sémantique et ne mettons visiblement pas mêmes ressentis derrière les mots.
Et ce n’est pas Larousse qui nous départagera, qui se borne à définir l’emprise comme « l’ascendant intellectuel ou moral de quelqu'un sur autrui ».
Cet ascendant qu’il exerce sur moi, je le ressens, j’en suis consciente, je le revendique mais il ne me gêne pas au contraire.
Il fait partie de sa « domination », du pouvoir que je lui reconnais sur moi. Et que je veux qu’il exerce.
Non pas contre moi, mais pour moi.
Quant à l’amour sous emprise, qui ne serait pas amour mais possession d’un côté et dépendance affective de l’autre, là encore, peu importent les mots.
J’aime me savoir « possédée », de lui, sous son emprise, et physiquement, quand il s’agit du sexe.
Et aussi me sentir dépendante de lui (pour tout ce qui n’est pas financier).
Autrefois, j’aurais peut-être été brûlée pour sorcellerie.
Aujourd’hui nous nous targuons d’être plus civilisés.
Alors, l’internement?
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aurion64
#28
Il me semble qu'il y a emprise du moment qu'il y a un rapport domination sur l'une des deux parties. A ce titre la, l'entreprise est à mon sens des deux coté.
On va d'abord penser à l'emprise du dominant sur son ou sa sub. La partie la plus visible, la plus facile à comprendre. Puisque celui qui a le pouvoir est le dominant. Mème si c'est un jeu consentis, le sub accepte que le dom ait un point d'action sur lui pour lui imposer tel ou telle pratique. Ou juste parce que symboliquement, le dom est au dessus du sub. Il me semble donc qu'il y ait bien une emprise.
Pour autant le dom est aussi dépendant du sub. Dans tout rapport consentit, c'est le sub qui choisi de se donner, et c'est c'est donc le dom qui a besoin du sub pour combler ses envies ses penchants... A ce titre, c'est le sub qui a sous emprise le dominant, en lui permettant ou non de faire ce qu'il souhaite.
A cela, on peut rajouter les sentiments, le rapport social, le rapport financier qui peut se rajouter.
Ce qui me fait dire, que oui en tant que dom, j'exerce une emprise sur l'autre maintenant, je dois faire attention à ce que cette emprise soit positive et non destructrice. Mais également à ce que l'autre ne soit pas destructeur envers moi.
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Lady Spencer
#29
@FemmeFemelleEsclave : tu sais bien que nous sommes des sorcières, avides de plaisirs ensorceleurs, d'un coté du fouet ou de l'autre, et que nous le revendiquons sans vergogne !
Ni bucher, ni camisole : juste la liberté de jouir de l'emprise : avant, pendant et après.:smiling_imp:
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#
#31
Bonjour Lady Spencer,
Le sujet est pour moi aussi très intéressant. Pour vous partager ma pensée, je vais démarrer en vous citant :
"La belle emprise : celle dont on se sert pour bousculer tout sur son passage, celle que l'on jette comme un filet sur son "autre" pour lui retourner le cerveau, une emprise d'amour et de liberté retenue, une emprise pour que "l'autre" ne respire plus que pour nous.
Vous voyez ce dont je parle ? Ce sentiment de ne plus être sans l'autre, cette émotion qui vous envoie dans les cordes avec une meute de papillons fous dans le ventre ....
Vous voyez ?"
Je me retrouve dans vos mots Lady.
Pour moi, tout en soulignant qu'il est important de comprendre que cela tient qu'à un fil, un équilibre dans lequel on peut malgré soi aisément basculer dans un aspect négatif comme le souligne Linsoumise au sens juridique du terme, c'est avant tout une forme d'érotisation dont j'ai besoin pour entamer une relation. Car je peux accéder à ma part d'intimité qui dans un relationnel m'épanouie en tant qu'Esclave.
C'est ensuite, en étant considérée comme telle, que ma relation prend tout son sens et éprise par l'érotisation qui s'en dégage, je peux rentrer dans une soumission faites avant tout d'Amour et de Cohérence à travers les pensées que Nous partageons.
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Linsoumise
#32
Ava la plus belle des esclaves sous en-prise :)
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Lilas
#33
Un peu comme ça a été dis par certains/certaines je vois plus l'emprise comme une forme de don qui touche aussi les personnes bottom que top. Je pense que ce qui me fait dominer quelqu'un c'est avant tou son désir qui a une emprise certaine sur moi. Et ce qui me fait me soumettre à quelqu'un c'est également le désir de l'autre a aimer un certain nombre d'attitude ou de postures.
Je dis souvent que je ne suis pas soumise, pas plus qu'une personne ne l'est avec moi, je préfère dire que nous sommes soumis.e.s à nos pulsions. On est le jouet l'une de l'autre au final et c'est ça qui rend les choses désarmantes. Le fait que chacune puisse avoir envie de tirer sur la laisse pour sombrer davantage, c'est ce qui rend l'emprise que nos désirs ont sur nous même intéressant. Et puis j'aime bien l'idée de penser que nous soyons sous l'emprise d'une force qui nous dépasse.
Dernière modification le 25/09/2020 12:28:17 par Lilas.
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Phøebus
#34
Bonjour #Lady Spencer
Sujet complexe à mon sens, et je ne pense pas qu'il y est une réponse juste.
Certains peuvent pratiquer le bdsm sans amour, d'autres pas.
Certains(es) soumis(es) aiment être l'objet de l'autre, et d'autres pas.
Certains pratiquent le bdsm sans sexe, d'autres pas.
Emprise -En prise - Emprisonnement - sentiment d'appartenance ?
Être sous l'emprise de l'autre, même par amour, sans relation malsaine, c'est être sous influence car nos choix en sont alors différents.
Je dirais qu'une autre question se pose... l'emprise, ne nous fait elle pas "perdre" notre personnalité ?
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Lady Spencer
#35
C'est bien là où le bât peut blesser, savoir à quel instant l'emprise peut devenir dangereuse et manipulatrice, au point d'en faire perdre l'identité et la personnalité de l'autre.
Et là, on bascule dans tout autre chose que de l'emprise amoureuse, comme le dit @Linsoumise. La crainte de ne plus être soi et d'entrer dans la transformation prévue par celle ou celui détenant" la force" : la crainte ET la fascination : le danger est bien là.
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MseSamantha
#36
Bon, j'ai tout bien lu et ... pour moi l'emprise peut être positive ou négative mais cela dépend de tellement de paramètres en particulier des personnes concernées. N'est-ce pas à nous, dominants, détenteurs de cette emprise, de l'utiliser a bon escient et de ne pas en abuser ? enfin si on est soi-même une personne équilibrée, réfléchit, avec pour objectif de valoriser... mais ce n'est que mon humble avis
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Phøebus
#37
@lady spencer
A quel instant l'emprise peut devenir dangereuse ?
Cet instant n'existe pas. Ce n'est pas un cap qui est passé, ce n'est pas l'instant où les 12 coups de minuit résonnent avant la bascule du jour suivant.
À mon sens, et cela n'engage que moi, c'est plus sournois que cela. C'est sur le temps passé (déroulement du temps) que s'immisce la "dangerosité".
On ne s'en aperçoit que bien tard et c'est aussi le "rôle" du Dom ou Domina que d'être attentif(ve) à ne pas laisser l'emprise négative s'installer en sa(son) protégée.
Mais pour cela, il faudrait que le Dom ou Domina est une grande estime ou amour pour celle ou celui qui s'en remet à lui (elle).
Pardon pour la lourdeur de l'écriture des rôles masculins/féminins mais je voulais éviter le sexisme.
????
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Lady Spencer
#38
Si l'on évoque la manipulation mentale, effectivement, la dangerosité débute avec la relation même : la personne manipulatrice met en place sa stratégie en ayant déjà en point de mire, la destruction méthodique de l'autre, à plus ou moins brèves échéances.
L'emprise évoquée en relation BDSM ne doit en aucun cas être destructrice, et je crois que tout le monde a été d'accord avec ça : faire grandir son autre sans l'abimer .
Et sans s'abimer soi-même au passage !
Restons sur ce genre d'emprise, "la belle emprise" désirée par les deux au coeur du duo DS
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