Les 4 C - postface provisoire - à toi, pour toi, pour nous

J’ai longtemps hésité à publier ces textes, regroupés sous ce vocable (merci Sabrina de me l’avoir soufflé) des 4 C. Parce que nous sommes sur un site dédié au bdsm et que mes réflexions n’ont rien à voir avec les thèmes de la domination ou de la soumission, et encore moins avec le SM. Si je m’y suis finalement résolue, c’est parce qu’in fine, quels que soient nos désirs et la manière dont nous les vivons, tout se ramène toujours à cette question fondamentale des rapports entre les individus et notre manière d’interagir avec l’autre. Il y avait aussi une autre raison, plus intime, plus personnelle. Après des années d’hésitations, de tergiversations, de refus de m’engager par peur plus de moi-même que de celui auquel j’ai choisi de me donner, j’étais en pleine réflexion sur le thème couple versus bdsm. Alors ces textes ont été aussi une forme d’introspection, une manière de clarifier mes idées, ma vision, mes désirs. ________________ Pour beaucoup, bdsm et couple sont des notions qui ne vont pas forcément ensemble. Parce qu'un couple, la vie à deux, ce peut être aussi le quotidien qui nous envahit , une moindre attention à l’autre, le sexe qui se fait routinier, le désir qui s’estompe. Et puis il y a des contre-exemples sublimes, des couples qui continuent des années après à vivre leurs désirs avec la même force qu’aux premiers jours, avec un truc en plus, mon quatrième C. Alors, j’ai décidé d’y croire. Et même si je sais que la vie n’est jamais un long fleuve tranquille, je suis convaincue désormais qu’il est possible de concilier vie de couple et bdsm. Peut-être précisément parce que nos désirs, ceux que d’aucuns considèrent comme des perversions et qui n’appartiennent qu’à nous, créent entre ceux qui les partagent, avec toujours en arrière plan le respect de l’autre, un lien qui nous rend plus forts, plus vrais. _______________ J’ai longtemps été une ado dans ma tête qui considérait la vie comme le champ de tous les possibles. Et puis, au fil du temps, j'ai appris qu'il fallait faire des choix, s’engager sur tel ou tel chemin, en se coupant ce faisant d’autres possibles. C’est la raison pour laquelle j’ai longtemps choisi de ne pas choisir, préférant les rencontres éphémères, le plaisir pour moi, sans me soucier de ceux auxquels je recourais pour l’atteindre et surtout sans jamais prendre le risque de m’engager. Il m’a fallu du temps, la patience d’un homme qui a su attendre que je me sente prête enfin et le «coup de pied au cul final » d’une amie très chère (elle se reconnaîtra) pour que je comprenne qu’à ne pas prendre de risques, on passe à coté de l’essentiel, la vie. Aujourd’hui j’ai choisi. Choisi de clore le chapitre de ma vie d’avant, en partageant la vie et en m’engageant aux côtés de celui qui m’a permis de réconcilier mes deux moi, la femme libre que je continue d’être et l’esclave que je suis dans l’intimité pour lui. Parce que j’ai compris à quel point j’avais besoin de lui pour être pleinement moi. Et ce qu’il représentait pour moi. Je ne sais pas de quoi demain sera fait. Mais ce dont je suis sûre c’est qu’il sera ce que nous aurons décidé. A deux. Et que je me battrais désormais à ses côtés, à la la place qui est la mienne, pour que nous réussissions ensemble ce que nous avons décidé de construire. Notre couple. Pour lui, pour moi, pour nous.