Deuxième séance :Il se passa deux semaines entre la première et la deuxième séance. La faute à nos emplois du temps respectifs. Nous échangions néanmoins beaucoup par téléphone et sms. Nous n'endossions pas nos rôles durant ces moments mais elle me parlait de ses envies, moi des miennes, en dehors des discussions plus classiques.Deux semaines, c'est long. Voilà mon constat. J'étais comme un enfant avant Noël, cochant les jours sur mon agenda. J'avais bloqué ma journée sur mon planning afin d'être sûr d'être à l'heure. Aucun imprévu ne serait autorisé.La séance précédente était une mise en bouche, un taquinage, rien de plus. Je voulais que celle-ci soit plus emprunt de formalisme, voir comment elle se comporterait et savoir si elle aimerait.Elle arriva en avance (j'aime encore plus les gens qui arrivent en avance), un sac sous le bras." - Je peux t'emprunter ta salle de bain? "Elle en ressortit maquillée et coiffée. J'aime énormément le naturel mais je dois bien avoué qu'elle était très attirante ainsi transformée. J'admirais l'implication.A l'heure précise, elle se positionna comme précédemment. Je m'installai sur mon siège et lui expliquai la teneur de la séance.Je voulais la voir soumise. Dans son attitude, ses gestes, son ton.Les trois choses seraient,La position d'attente.Bien droite, jambes écartées un peu plus large que les épaules, les mains derrière la tête, poitrine bien ouverte.J'avais expérimenté ces mises en position dans ma précédente expérience et découvert l'effet que cela produisait en moi. C'est pour moi de la véritable soumission. Le reste, il y a une récompense, un plaisir, là, rien ne l'oblige à prendre ses positions, elle n'aura rien en retour si ce n'est la satisfaction qu'elle trouvera dans l’exécution (si elle en trouve). Elle le fait parce qu'elle m'est soumise, pour MON plaisir. Et en fait, c'est ça qui me plaît, qu'elle le fasse pour moi, pas la suggestivité de la pose même si c'est un plus. Soyons clair, je ne suis pas ascétique. J'aime les plaisirs du corps. J'aime aussi les plaisirs de l'esprit. Et quand les deux se rejoignent, et bien, et bien... Et bien je suis content.C'est cela que j'essayai de créer avec Marie.Comme nous en étions à nos débuts, avec un futur incertain, je fonctionnai à tâtons, par suppositions, par expérimentations.Me remercier à chaque action.Sans expérience, je me suis basé sur l'idée que j'avais de la soumission. Sûrement véhiculée par la culture populaire, les diverses influences que j'ai pu avoir.Je n'éprouve aucun sentiment avec cet usage.Néanmoins, avec le temps, Marie c'est appropriée cette pratique, elle utilisait ces phrases pour me motiver, m'exciter, pour me communiquer son état actuel. Les mots, l'intonation, le rythme, les pauses. Il est arrivé un moment où nous nous comprenions parfaitement grâce à cela et la manière dont elle me remerciait me renseignait sur ce que je ferais ensuite.Obéissance.Bein oui, quand même.Je lui fis prendre la position d'attente." - Ne voulez-vous pas que je me mette nue, monsieur? "Je le giflai pour son interruption.Ce n'était pas fort mais elle recula, se tenant la joue. Ça ne dut durer qu'un instant mais je vis son visage changer du tout au tout, ses yeux s'embrumer et des larmes perler puis elle se détourna et couru se réfugier dans la salle de bain.J'entendis ses sanglots à travers la porte en bois.Je ne suis pas insensible, loin de là. J'ai été élevé par des femmes, j'ai travaillé dans le social, je sais que les larmes ne sont pas anodine, que l'on ne peut pas non plus forcer quelqu'un à s'ouvrir et que parfois, il vaut mieux laisser la personne se calmer avant de s'en mêler.Quand les pleurs se transformèrent en sanglots, je tapai doucement à la porte. Celle-ci n'était pas verrouillée mais ne voulant pas m'imposer j'attendis.Quand il n'y eu plus que des reniflements, j’entrouvris la porte. Elle était assise par terre, entre la douche et le panier à linge sale, les bras entourant ses jambes, genoux remontés contre la poitrine.Je m'assis à côté d'elle me collant à elle. Elle ne dit rien." - Je suis désolé. "Je l'entourai de mes bras lui caressant les cheveux doucement.Nous sommes restés un long moment comme cela, sa tête se reposant sur mon épaule. Si vous avez lu mon premier récit, vous savez à quel point j'ai peur de dépasser les limites. Je m'en voulais. D'avoir dépasser les limites, mais aussi de ne pas l'avoir vu venir.Elle a fini par fermer les yeux. Son corps s'est alourdi et sa respiration s'est apaisée. Je n'osai bouger.Elle finit par se réveiller en sursaut. Sans un regard, elle se leva, s'excusa et partie. Je suis resté là, incapable de réagir.Elle ne répondit pas à mes appels pendant deux jours.Puis elle m'envoya un sms me demandant à ce que l'on se voit.J'étais terrorisé. Mon imagination galopante avait déjà imaginé une quinzaine de scénarios et comme souvent dans ce genre de situations, aucun n'était très réjouissant.Elle arriva en retard, s'excusant rapidement. J'étais extrêmement gêné et cela était palpable.Je lui offrais un thé.Elle brisa la première ce long silence gênant.Elle s'excusa pour son comportement, me promettant que cela ne se reproduirait plus. Elle voulait que nous reprenions au plus tôt.J'étais médusé." - J'ai deux heures devant moi si tu es disponible... enfin si tu veux toujours? "Les points de vue, c'est quand même un truc de ouf. Elle pensait que c'était sa faute et je pensai que c'était la mienne.Elle ne savait pas trop pourquoi cette claque avait eu cet effet sur elle. Ce n'était pas la douleur, ça l'avait surpris. Elle portait, pour la séance, un ensemble de sous-vêtements particulièrement sensuel et avait voulu me le montrer, très contente de me faire plaisir. Ma claque l'avait cassé dans son élan, contrastant trop fortement avec son désir. Elle s'était alors retrouvée comme une petite fille punie.Puis la honte de son comportement l'avait prise et elle n'avait trouvé comme échappatoire que la fuite.Nous primes rendez-vous pour le jour suivant afin de tenter à nouveau car je ne m'en sentais pas capable sur le moment.Avant de partir, je la pris dans mes bras. L’ascenseur émotionnel m'avait fait prendre conscience d'une chose, son bien-être était ma priorité ET, je voulais protéger ce que nous étions en train de construire.
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