Nos séances continuèrent. Nous expérimentions, affinant toujours plus ce que nous aimions.En dehors des séances, elle se montrait toujours plus entreprenante, séductrice, même en public.Je lui fis remarquer et elle le prit mal." - Qu'est-ce que cela peut te faire? Tu as honte de moi? "Quelque chose m'a interpellé dès mon introduction au monde du D/s. Qu'est-ce qui fait de moi un dominant? Quel rôle dois-je jouer pour le rester? Cela s'est traduit par une volonté constante pour moi de maîtriser les choses. Ma peur d'aller trop loin en découle aussi (en partie mais j'en parlerai plus tard, promis).Suis-je toujours un dominant si, au cours d'une de nos séances, je ne peux me contrôler et éjacule prématurément?Je naviguai dans le flou. Cela s'explique peut-être par le fait que je ne me considère comme un dominant seulement dans le cadre d'une relation sexuelle et pas dans la vie civile.Quand je voyais Marie s'affichait comme ma soumise en dehors de nos séances, je pensai avant tout à sa relation menthe-chocolat, au fait que je devais la protéger d'elle-même et de ses envies.Ou alors j'avais peur du rapprochement inévitable qui s'opérait. Pas du rapprochement en lui-même mais de sa signification, à savoir la séparation inévitable qui arriverait un jour.Je n'aime pas les conflits. Je n'arrive pas à m'y intéresser. Il y a peut-être deux ou trois moments où j'ai vraiment pris partie dans ma vie, le reste du temps, les choses glissent sur moi dans un je-m'en-foutisme du plus bel effet.Marie fait partie de ces deux, trois moments (en règle général ce sont des femmes, hihi).Le fait est que nous n'avions pas beaucoup de relation sexuelle (incluant la sacro-sainte pénétration) lors de nos séances. J'étais tellement obnubilé par l'envie de bien faire, que j'avais oublié la plus élémentaire des choses.Elle ne se sentait pas désirable car pas désirée. Elle pensait que je me forçai à faire ces choses pour son plaisir mais que je n'en retirai aucun. Il est vrai que j'avais découvert le plaisir de l'attacher et le shibari que je tentai d'appliquer à mon modeste niveau ne lui laissait que peu accès à mon corps.Comme je l'ai déjà dit, j'aimai qu'elle me soit soumise même en dehors de nos sessions.Peut-être que des fois, il faut arrêter de réfléchir et faire ce que l'on aime, simplement. Sans penser aux hypothétiques retombées.Je l'invitai à manger chez moi le lendemain midi.Je ne sais pas si on est toujours un dominant quand on fait l'amour à une femme, quand on la laisse nous chevaucher à son rythme, à tenir nos mains pour nous "entraver"(travail d'amateur, oui), quand il n'y a que de la tendresse, quand les vouvoiements et les ordres sont remplacés par le tutoiement et les rires.Je n'ai toujours pas de réponse impérieuse à fournir.Je sais juste que ce moment fut fabuleux, que je découvris une autre femme, à la tendresse et à la sensualité infinie. Nous avons passé l'après-midi enlacés, elle ne travaillait pas et je connais l'patron (moi).Elle m'appela "mon cœur", je l’appelai "bébé", elle m'appela "monsieur" et je lui souris.Après cela, il était évident que nous avions dépassé le simple stade de la relation D/s.
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