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Théory
#33
Séance 9 (pas vraiment une séance en fait).
Marie vint me voir un soir chez moi. Ce n'était pas dans son habitude de se pointer à l'improviste et encore moins le soir.
Elle semblait agitée par quelque chose. Toute souriante elle m'embrassa et rentra comme si elle était chez elle posant ses affaires sur la table, se servant un verre d'eau.
Elle me regarda droit dans les yeux, pétillante.
"
- Mon mec part pour un mois.
"
Je restai silencieux, ne sachant pas quoi répondre à cela.
Elle prit mon silence pour ce qu'il n'était pas.
"
-On pourrait passer plus de temps ensemble.... enfin... si tu le veux.
"
Oh douce Marie. Je trouve attendrissant ton insécurité qui remonte quelques fois.
En ces moments, j'ais des envies de protection avec cette femme. La prendre dans mes bras, lui caresser les cheveux et lui chuchoter que tout aller bien.
Ce que je fis, aucune raison de se priver.
Elle vint me rejoindre pour sa première soirée de "liberté". Entretenir une relation adultère, ça bouffe pas mal de temps. En dehors de cela, nous n'en avions que peu pour nous en tant qu'amis.
Je la retrouvai donc avec grand plaisir.
Un bon repas, de la musique sympa, des rires et forcément, une fin agréable dans les draps.
Pour la première fois, je pu lui proposer de rester pour la nuit. Ce qu'elle accepta, évidemment.
Comme je l'ai déjà dit, notre relation n'a cessé d'évoluer. Si certains arrivent à dissocier D/s et sentiments, ce n'était clairement pas notre cas.
L'avoir avec moi, pour moi toute la nuit fut magique. Ce qui fit germer une idée en moi.
Le lendemain matin alors qu'elle prenait son petit déjeuner, je lui tendis ma clé.
"
- J'aimerai que tu restes ici.
"
C'était sûrement une énorme connerie mais sur le moment c'était ce que je voulais.
Elle accepta.
Il y a ce jeu qui s'installa entre nous. Je partais travailler avant elle et rentrai après elle. De son côté, elle prenait un malin plaisir à se comporter comme une petite soubrette bien docile. Je ne lui ai jamais demandé, ce n'est pas quelque chose que je trouve excitant ou quoi. Je suis plutôt du genre autonome, que l'on me materne, ça m'énerve. Néanmoins elle avait adopté le rôle naturellement et cela avait aussi de bons côtés.
Premièrement, elle était toujours nue ou en sous-vêtements à la maison. Je sentais qu'elle aimait se savoir désirée (qui n'aime pas ça...) et je profitai allégrement de la situation, de la vue et de son corps. Dans ces moments, elle adoptait une attitude complètement passive et soumise, s'abandonnant totalement. Et s'il n'y eut ses gémissements et les tremblements de son corps lors de la jouissance, j'aurai pu croire qu'elle n'en retirait aucune satisfaction.
Je jouai beaucoup avec elle, la faisant monter dans les tours puis, l'abandonnant toute dégoulinante avant la jouissance. Ce flot d'émotions intenses et variées que je distinguai dans ses yeux était vraiment fabuleux. Je la sentais complètement perdue lorsque je me retirai d'elle, la laissant à elle-même. Marie me cherchait alors du regard, me suppliait, m'implorait, tentait d'habiles techniques de séduction pour me faire flancher.
Malheureusement pour elle, j'adore ces jeux de privation, frustration. Je trouve que cela renforce le désir, hâte la prochaine fois, la rend plus intense. J'aime aussi cette chute, lorsque enfin la jouissance est là et que tout redescend, ce moment de calme. Certain.e.s n'aiment pas, moi si.
C'est sûrement, du moins en partie, pourquoi notre relation était si forte, ces moments de privations engendraient d'autres moments très intenses. Ça créait, mine de rien, une certaine dépendance, à cet état, à l'autre.
Ensuite, elle s'arrangeait pour se réveiller avant moi et après être allée faire sa toilette, revenait se glisser sous le draps pour me réveiller de sa bouche experte. Bon, son réveil me tirait du sommeil à chaque fois mais je restai les yeux fermés faisant semblant de dormir. Je savourai ces instants pour ce qu'ils étaient, une offrande de sa part. Elle n'obtenait aucune contrepartie, ne recevait aucune récompense, je n'avais ni le temps ni le courage de m'en occuper (je ne suis absolument pas du matin). Elle me rejoignait ensuite dans la douche et me lavait.
J'ai été très mal à l'aise avec ce comportement au début.
Comment dire... On aurait dit de l'adulation, je n'ai pas d'autres mots qui me viennent à l'esprit. J'ai eu l'impression d'avoir casser la femme indépendante et forte que j'aimai et admirai. Je sais que nous avions travaillé ça, le dressage, le jeu de domination/soumission mais bordel, toujours d'un accord commun, comme UN JEU!
Là, j'avais l'impression qu'il s'agissait d'un tout autre niveau et ça me perturbait au plus haut point.
Comme je l'ai dit dans la description au début, j'ai du mal avec les sentiments (tous), je ne veux pas que l'on s'attache à moi, ça me fait peur, ça me rajoute des responsabilités, ça me force à prendre parti. Je veux être libre. Et pour moi, la liberté signifie être seul.
Mais heureusement, ce n'était qu'un jeu pour elle, un rôle qu'elle voulait tester, voir si cela lui seyait.
Avec le temps, on y prend goût, on en abuse même.
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