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Théory
#38
Séance 13.
Le fameux mois arrivait à son terme. Nous en étions tous les deux conscients et le déplorions. Mais aussi bon que ce fut, la situation n'était pas faite pour durer et cela participait à l'agréabilité (ce mot n'existe pas mais je l'aime bien) de la chose.
Le train-train quotidien, les séances épisodiques comme autant d'instants volés étaient agréables aussi. Cela avait son charme mais ce n'est pas pour autant que nous allions nous avouer vaincus.
Cela créa une faim en nous. Vous savez, comme ce dernier tour de manège avant de partir. Mais si, il va être fabuleux, exceptionnel puisque c'est le dernier. Oh, bein pas tant que ça finalement. Alors un autre dernier, et puis encore, et puis encore, et ainsi de suite. Sauf que petit, vos parents vous ramènent aux dures réalités. Ici, si ce n'est une date limite, personne pour tempérer nos hardeurs à vouloir faire de ce "dernier" moment une apothéose.
Marie en télétravail, nous avions autant de temps que nous voulions.
Il n'y eu aucune séance à proprement parlé. Ce mois écoulé avait fait fusionner notre relation menthe-chocolat et D/s, cela faisait maintenant partie de nous. Il n'était plus question de basculer de l'un à l'autre. Tout était plus fluide, naturel. Marie prenait toujours le parti de la soumission. Même lorsqu'elle se rebellait, c'était pour mieux m'obéir une fois matée.
De mon côté aussi. Moi qui était, à nos débuts dans le flou total sur comment agir, faire le distingo entre D et Moi, jouai à présent aisément sur les deux tableaux.
Comme je l'ai répété, Marie aimait être marquée. Elle se délectait réellement des signes de nos jeux et je la soupçonnai de vouloir plus. Plus irrévocable. Chose à laquelle je me refuse. Je ne crois pas au principe du "pour toujours", on change inévitablement. Les choses attrayantes aujourd'hui deviennent rébarbatives demain. Alors pourquoi s'en infliger les stigmates.
Nous avons passé en tout et pour tout deux jours enfermés chez moi, l'un dans l'autre, incapables de nous quitter. Toujours à portée de main de l'autre, caressant, doigtant, léchant, mordant, claquant, j'en passe et des meilleurs l'autre. Nous ne laissions aucun répit à l'autre, l'attisant de nos attitudes et gestes. Lorsque nous mangions, c'était l'un dans l'autre seulement une assiette entre nous (il m'est même arrivé de lui manger dessus ^^).
Je n'ai jamais vécu cela avec quelqu'un d'autre. Une nuit entière, oui, c'est déjà arrivé mais je finis sur les rotules. Là, quand l'un fatiguait, l'autre le rechargeait de ses hardeurs.
Je commençai par bleuir son corps. A la vue de la situation c'était complètement stupide mais je crois qu'à ce moment nous nous en fichions bien. Je me rends compte d'une chose. Je n'ai jamais levé la main ou tout autre objet sur mes partenaires menthe-chocolat. Je ne leurs claque même pas les fesses en levrette. Mais avec Marie, le fait qu'elle y prenne tellement de plaisir (pas forcément sur le moment d'ailleurs), cela me rendait complètement fou. Je ne l'aurai pas fait si elle ne l'avait pas voulu bien sûr, je n'ai pas d'attrait pour la chose en elle-même. J'aime la réaction de l'autre. Vraisemblablement, je ne le ferais pas en dehors d'une relation D/s. C'est fou, non?
Quel plaisir de la voir se promener nue dans l'appartement, son corps marqué. Je caressai son ventre strié et c'était à moi. Elle.
Marie se montrait aussi plus brutale. Ses chevauchements étaient violents, elle frappait mon buste et lors de ses jouissances elle se débattait et m'assénait quelques coups biens sentis.
C'était l'escalade. J'y répondais par des pénétrations plus brusques, je l'étouffai plus ardemment.
Et ainsi de suite.
Puis, tout retombait comme un soufflet. Elle restait allongée sur moi et nous nous reposions. En ces moments-là, elle s'assurait toujours de me garder en elle, m'encourageant de quelques caresses pour me maintenir vif. Cela faisait un certain moment que nous avions abandonné le préservatif et elle aimait me garder en elle, me sentir me ramollir jusqu'à ce que je glisse par inadvertance.
Il arrivait qu'elle vienne m'introduire à des moments inopportuns, pas pour que nous ayons une relation sexuelle, juste pour me sentir, pour avoir mon attention. C'était devenu un besoin pour nous d'être lié. C'était à ce point là.
Le deuxième jour, je dus la bâillonner, les voisins n'allaient, sinon, pas tarder à venir se plaindre. Je lui enfonçai donc mon avant-bras dans la bouche. Elle y répondit en me mordant. Pas très fort. Juste de quoi marquer son mécontentement. Je lui retournai la politesse en appuyant plus fort.
Plus j'appuyai et plus elle mordait.
Elle me regarda avec cet air de défi, celui que j'aime tant calmer. Nous continuâmes notre petite compétition jusqu'à ce que je ne puisse plus forcer sans risquer de lui déboîter la mâchoire ou lui déchirer la bouche. Mais Marie n'en démordait pas (c'est le cas de le dire), elle continuait, s'acharnait. Sur le moment, je ne sentis même pas la douleur. Ce n'était plus un jeu, c'était une vrai bataille d'égos. Je ne pouvais décemment pas me soumettre à elle et Marie, ne pouvait pas se soumettre sans être battue.
Je me mis à l'étrangler de mon autre main, intensifiant mes coups de reins. Elle tint bon un moment puis, se mit à trembler et jouit fortement. Elle desserra sa prise et j'en fis de même, lui permettant de reprendre son souffle. Quand elle fut vraiment calmée, redevenue la douce et docile soumise que j'aimai, j'enlevai mon avant-bras de sa bouche.
La rouge coloration de ses lèvres dévoila quelque chose dont je ne m'étais pas aperçu. Du sang coulait de mon membre, ses dents ayant percé ma peau à maintes reprises.
Malgrès le goût ferreux dans sa bouche, le liquide coulant, elle n'avait rien remarqué non plus.
Une autre fois, j'aurai dû la punir pour ça, la dresser mieux que ça. Une bonne chienne ne mord pas, c'est évident. Mais j'ai adoré ça.
Pas la douleur, je ne l'ai même pas senti. La confrontation puis sa soumission, inévitable.
Je sais que certain.e soumis.e aiment ce jeu de résistance puis soumission de force avec leur maître.sse. Je m'étais toujours interrogé la dessus. Le problème c'est que je me voyais mal lui dire "vas-y, rebelle-toi un peu que je te soumette". Il faut que ça vienne d'elle, que ce soit spontanné.
Ça me plut énormément. Et même si je n'imagine pas une relation D/s entièrement basée là-dessus, je trouve que lorsque l'on connaît bien l'autre, ça devient un jeu ponctuellement très agréable que je me plairai à refaire quand l'occasion se présentera.
Cela réveilla quelque chose en Marie.
Au début de notre relation, le deal était clair, notre relation D/s serait exclusive mais notre vie privée ne le serait pas. Elle avait son homme et je continuai à fréquenter mes conquêtes.
Ce fut vrai sur les deux premières semaines. Très vite, je me mis à fréquenter uniquement Marie.
Elle vit dans ce geste, une preuve d'appartenance.
Si j'aimais la posséder, en tant que soumise, elle aimait tout autant ME posséder en tant que dominant. Cela passait par des attitudes, très possessives (en privé), par sa volonté de me satisfaire, de m'obéir.
Ici, elle découvrit qu'elle pouvait me posséder physiquement, en imposant, en quelque sorte, sa marque. "C'est mon maître".
J'ai aimé ça. Encore une fois, pas la douleur, mais cette volonté de possession. C'est comme se sentir désiré mais en mille fois mieux. Je l'ai laissé faire. Pire, je l'ai encouragé à le faire. Pas par des mots, par des attitudes. Lorsque nos échanges étaient vifs, que je tapai fort en elle, elle plantait ses griffes dans mon dos, j'accélérai alors pour lui faire comprendre. Lorsque je pesai de tout mon poids sur elle, elle plantait ses dents dans mon cou, mon épaule. Elle m'a même mordu une fesse!
Le message était parfaitement reçu.
Nous passions ensuite de longs moments à caresser les zones lésées, à les lécher, comme des animaux blessés.
Nous nous réveillâmes au petit matin, profitant d'un dernier instant avant qu'elle parte. Les draps étaient bons à jeter et nous n'étions guère mieux. La pièce sentait le fauve et sûrement que nous aussi. Je me souviens encore de l'état de nos corps. Je ne sais décemment comment nous avons pu cacher cela aux gens que nous connaissons.
Une fois partie, je m’aperçus d'un vide énorme. Non seulement dans la pièce, mais aussi en moi. Je pris conscience de l'importance de ce que nous avions vécu et de la place que Marie prenait à présent dans ma vie.
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