Bref, revenons au récitJe vous passe les tractations, les manœuvres d'approches par l'un et l'autre. Et j'en reviendrai aux raisons et motivations plus tard. Elle voulait commencer tout de suite. On ne s'était encore jamais vu qu'elle me proposait de faire une première séance. Elle m'avait joint une photo d'elle, sans artifice, genre photo d'identité ou de fichier judiciaire, visage découvert. Mais rien de mon côté.Il était pour moi, hors de question de fonctionner comme ça. Je considère avant tout l'aventure, pas l'action en elle-même. J'avoue regarder les Dom.e.s officiants au rendez-vous comme on prendrait date au coiffeur avec beaucoup de curiosité et d'incompréhension. J'ai l'impression d'être en ligue amateur et eux en ligue pro ou un truc du genre. Comment pourrais-je l'être sur commande ou avec n'importe qui? Ce n'est point un jugement, juste mon point de vue.Donc je lui proposai que l'on se rencontre une première fois. Terrain neutre. Histoire de discuter un peu et de jauger l'autre de visu. De faire connaissance, quoi.Elle refusa, n'ayant pas de temps à perdre en salamalec.Il y a un truc à savoir sur cette expérience que je vous narre. Pas une seule seconde, je dis bien pas une, je n'ai dû lutter pour entretenir cette relation, aussi fugace fut-elle.Il n'était pas dans son caractère de se soumettre. Elle voulait être dominée. Dans mes expériences passées, j'avais le beau rôle. Madame se soumettait et j'en profitai. Je devais juste faire un effort d'imagination quant à nos jeux. Si ce n'est ponctuellement avec Marie, personne ne m'avait résisté. Et même dans ces cas-là, il s'agissait avant tout d'un jeu.Avec Frédérique, j'ai du prouvé que j'étais "à la hauteur". En fait, à chaque instant, je devais être "à la hauteur" sous peine de perdre le peu d'emprise que j'avais sur elle.Et vous savez quoi? Ça m'a plu. Ce fut comme prendre mes responsabilités. Enfin avouer, pour la première fois, "et ouais, chuis un dom". Enfin, plutôt un truc du genre, "cela me plaît. J'aime ce que je fais. Pour moi. Égoïstement".In.Cr.Oya.Ble.Mais on y reviendra.Je ne sais pas pourquoi Frédérique m'a contacté en premier lieu ni pourquoi elle a continué. Clairement, elle avait l'habitude de bien d'autres choses. Elle naviguait dans les eaux du BDSM depuis un certain temps et avait des horizons bien plus ouverts/profonds que les miens.Si je devais hasardé une interprétation...Oh et puis zut, j'me lance.Voici mon postulat.La dame a l'habitude de ces doms que j'appelle "durs". Ceux qui remettent les chiennes en place. Burk, je déteste parler comme ça. Vous savez, on en voit sur le forum. Toute soumise doit être à sa place et patati et patata. Ma première soumise, qui à l'époque s'était inscrite sur le forum en même temps que moi en avait fait les frais. Elle s'était faite alpaguer par un de ces mecs qui l'avait insultée par qu'elle l'avait tutoyé.Chacun ses goûts, pas de jugement de ma part (bon ok, un peu quand même).Je ne suis pas comme ça.Dans la vie du tout les jours je suis plutôt léger. Je n'utilise jamais l'impératif.Je me doute que certaines soumises cherchent un dom qui soit imposant, qui ait une aura forte.Ce n'est pas mon cas. Donc quand je rencontre quelqu'un, cela ne transparaît pas, ce côté dom. Je conçois plutôt ça comme un cadeau que l'on fait à l'autre. Le dom offre sa dom et la soumise offre sa soumission, m'voyez. Une récompense. "hey, toi. Je t'estime. Et pour cela, je vais te montrer ma vrai nature." En voilà une preuve de confiance.Donc pourquoi une personne comme elle prend la peine, le temps de contacter un gars comme moi?Je pense qu'elle voulait seulement se faire un pseudo-dom.Je la compare à un animal sauvage, qui va rencontrer son/ses maîtres mais qui entre-temps aime bien en casser un ou deux qui ne sont pas à la hauteur. Encore une histoire de contraste. Si lui il casse, le prochain qui arrivera à me faire plier, l'écart entre les deux rend la chose encore plus savoureuse.C'est l'idée que j'ai de la chose. D'ailleurs l'interprétation de cette histoire est basée sur ce postulat.Je ne sais pas ce qui a initié un changement en elle, mais nous finîmes par nous voir.J'en étais arrivé à la proposition suivante. On se rencontre, on discute un peu et si ça le fait, on part dans une chambre d'hôtel à proximité réservée pour l'occasion.C'est, je crois, la première fois de ma vie que je faisais quelque chose comme ça. D'habitude, les choses sont implicites. Je fais le parallèle avec les coups d'un soir. On sait qu'on va couché, si tout se passe bien, mais ça reste du non-dit, on se tourne autour, on fait un pas en avant, deux en arrière, trois sur le côté...Là, un côté direct, yolo, pas de sentiment, ça passe ou ça casse.
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