Cinquième séance :Le lendemain matin, elle se montra tout autant attentionnée. J'avais pris l'habitude, les lendemains de session de me lever avant elle pour aller nous approvisionner en viennoiseries et boissons chaudes. Cette fois-ci, elle le fit elle. Ô joie, que de se lever choyé.Ce qui s'était passé me fit réfléchir.J'avais toujours considéré le rapport Ds par son aspect physique. J'entends par là, que les preuves de ma domination s'exprimaient par nos jeux et divers tourments. Or, je n'avais jamais trop osé aborder le plan psychologique de peur de faire mal à l'autre ou d'aggraver une faille déjà présente que je n'aurais pas su détecter en amont.Comme je l'ai déjà dis, avec Frédérique, on était sur le chemin de la rédemption, du lâcher-prise. Elle avait ce pouvoir sur moi, sûrement dû à l'image que je m'étais fait d'elle. Une femme forte, capable et expérimentée. Non pas que je considérasse Marie comme une faible femme ou une loque. Elles n'entraient tout simplement pas dans le même champ d'application.Avant de nous quitter, nous prîmes rendez-vous pour la prochaine séance. Elle me demanda plein d'allant si elle devait se préparer d'une certaine façon, si quelque chose "me ferait plaisir"."- Coupe-moi le souffle."Version gentilhomme de "démerde-toi" ou encore "tu veux quelque chose? Et bien débrouille-toi pour l'obtenir, t'es une grande fille, non?"Et puis ne dit-on pas que c'est l'intention qui compte?Dans un élan de sadisme, je rajoutai d'une voix mielleuse :"- Suis-je bête, demain je suis invité à manger chez des clients (si, si, ça arrive), on se voit dans deux jours plutôt."Ceux ayant lu mes précédents écrits connaissent mon amour pour la frustration. L'art du poireautage comme j'aime à le nommer (à partir de maintenant en tout cas).J'aime cette montée en puissance, la manière dont ça change notre perception des choses, l'attente, puis, la délivrance, puissante. Toujours.J'avoue bien volontiers, que lorsque je le fais subir à quelqu'un, je me l'impose aussi. Convergence des perceptions obligent. Rien ne m'y oblige mais je ne me verrais pas, lors de la délivrance, ne pas être au même niveau de sensations que ma partenaire. J'aime cet emballement des sens, qu'un simple toucher fasse frissoner.Assez récemment, je me suis aperçu que j'avais toujours appliqué ce schéma à mes conquêtes. Amoureuses, le premier baiser, la première fois étant très espacés, parsemés d'empêchements et de reports.Sexuelles, car nous étions souvent les derniers à partir du bar, de la soirée, parce que les préliminaires étaient telleeeeeement longs.Bref, qu'il est agréable de prendre son temps.Pendant ces deux jours, je mis en place des jeux à distance, chose que je n'avais que très peu fait jusqu'à présent. Je m'attendais à ce qu'elle me rie au nez (et pas riz au lait) vu la simplicité et la naïveté de la chose mais elle se prit au jeu assez facilement. Chose très agréable que de sortir du carcan de la session, d'explorer la chose sur d'autres temps, d'autres médiums.Mais aussi innocents que ces jeux puissent être, ils avaient un but. Jouer sur la frustration.Quand je fus introduit au Ds (*récit disponible au même éditeur), lorsque nos jeux n'étaient que distanciels, les premières choses qui m'émurent furent de celles qui viennent empiéter sur le quotidien. Je découvris le frisson de savoir ma soumise marquée au quotidien, de la savoir s'isoler à prendre des photos de son intimité pour moi. Ce sont des jeux enfantins que l'on accorderait plus à des ados en chaleur qu'à une relation Ds (les ados n'ont-ils pas droit au Ds aussi?) mais cela me plaît au delà de toute description.Avec Marie, tout monta en gamme.Aller travailler sans culotte, c'est bien. Y aller avec un vêtement qui, à tout moment, peut dévoiler la supercherie (une robe courte?), c'est bien mieux.Si, lorsque je suis avec elle, ma soumise se... soumet, j'adore ça, c'est normal. Mais le fait de la savoir soumise sans ma présence, de par sa seule volonté (comme s'il pouvait en être autrement …), ça me fait un effet bœuf. Et j'ai le droit de le dire, je suis végétarien (chais pas pourquoi je dis ça).Frédérique donc, sortit de chez elle pluguée durant ses deux jours. Pour être tout à fait honnête, je ne m'embêtai même pas à vérifier. Le seul fait de l'imaginer me mettait dans tous mes états. Ses photos d'elle et de l'objet dépassant de son fondement à son travail, dans la rue, n'étaient que les cerises fort nombreuses sur un gâteau déjà bien bourratif.
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