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Théory
#39
Huitième séance (suite) :
Je n'étais pas vraiment sûr de l'accueil que Frédérique lui réserverait mais on en arrivait à un point où je ne me faisais plus trop de soucis sur ses réactions.
Il est vrai qu'au début, j'appréhendai beaucoup lorsque j'introduisais (hihi) un nouvel élément. La peur de perdre mon nouveau jouet. Comme si le fait de me restreindre allait le préserver.
Je sais, c'est con. Mais c'est notre lot à tous.
Et puis, avec le temps, on accepte enfin de se laisser aller.
Pas parce qu'on a moins peur de perdre son jouet mais parce que les proportions entre l'anticipation et l'habitude changent. Cela devient de l'acquis.
J'ai souvent remarqué que certaines personnes semblaient moins affectées par cela. Qu'elles agissaient naturellement dès le début (ou en tout cas plus naturellement que d'autres) comme si le risque de perdre ne les atteignait pas (ou moins).
Pour résumer, j'avais suffisamment ken pour m'en battre la race que ces petits cinq à sept s'en terminent illico. Du coup, je me lâchais et allai dans les directions qui m'attiraient.
J'avais préparé une séance bien plus orientée sur le rite que sur le contenu, favorisant l'ambiance aux sensations physique.
Pour l'occasion, j'étais arrivé en avance, dérogeant à notre habitude de venir ensemble pour regarder la réaction de la personne à l'accueil.
La chambre, plutôt grande, était baignée dans le noir, les rideaux tirés et la soirée aidants.
Quelques bougies habilement positionnées pour créer zones d'ombres et de pénombres.
Lorsque je réfléchis à une séance (ou à tout autre chose), j'imagine la chose comme un film, le laissant se dérouler dans ma tête. Heureusement, la vie n'est pas un film mais ça donne un petit côté commedia dell'arte lorsqu'on se lance enfin. Et puis, ça permet de prêter attention à certains détails qui ne viennent pas de prime abord. L'art de la visualisation.
Je préparai donc mon cheminement dans la pièce, égrainant ici et là les outils nécessaires à ma performance.
Parce que oui, pour cette séance, je me sentais plus comme un metteur en scène qu'un acteur.
Frédérique serait ma chose, mon objet. Ce pantin articulé qu'utilisent les peintres.
Elle avait pour consigne d'arriver à heure fixe, le numéro de la chambre lui était connu.
Je lui demandais aussi de s'habiller d'une manière sage. Robe et pas de sous-vêtements.
J'avais, quant à moi, laissé la porte ouverte, l'attendant dans la penderie à l'entrée.
La porte s'ouvrit à l'heure précise.
J'avais pris soin de disposer un lit de pétales par terre allant de l'entrée au milieu de la chambre. Là, un presque cercle de bougie lui signifiait l'endroit où se tenir. Elle avança docilement jusqu'alors et s'immobilisa, patientant.
Deux choses.
.Les bougies ne déclenchèrent pas le détecteur de fumée discrètement installé sur le plafond. A vrai dire, je n'y avais même pas pensé. C'est Frédérique qui me fit la remarque après la session. Cela aurait été plutôt cocasse que ce fusse le cas.
.Les pétales de fleurs ne sont pas uniquement réservées à monsieur Tout-le-monde espérant par la dispersion maladroite des dites fleurs ainsi que d'un massage hésitant des trapèzes pouvoir échanger ces maigres efforts contre un rapide et plutôt décevant rapport sexuel à l'occasion de la sacro-sainte journée du consumérisme affectif qu'est le 14 février (oh putain la phrase à rallonge).
Je me rapprochai d'elle par derrière, sans un bruit. J'eusse beau être d'une discrétion féline, le silence de la pièce à peine perturbé par les bruissements du quotidien extérieur eu raison de ma tentative.
Elle sursauta.
"
- Maître?
"
échec de mon jet de discrétion (dédicace à tous les geeks de France et de Navarre)
"Non, c'est le garçon d'étage madame."
Je dus retenir le naturel de toutes mes forces pour ne pas lui répondre. Je voulais, pour cette fois, quelque chose de sérieux, de travaillé. Interdiction formelle d'avoir de la répartie, d'être drôle, d'être spirituel. Bref, être comme tout le monde. (Aïe)
"
-Oui.
"
Claaaaaassique.
Toujours dans son dos, je fis passer une étoffe devant ses yeux et les lui bandai pour ne plus être le seul dans ce cas.
Elle se laissa faire avec une facilité presque déconcertante.
Une fois la demoiselle débarrassée de ce gênant sens, je pus, à mon plus grand plaisir, la découvrir.
Elle avait revêtu pour l'occasion une robe blanche à motifs floraux du plus belle effet. Par dessus, une veste en jean et une paire de baskets type Vans ou Converse. Le plaisir de nos hivers doux.
Ses cheveux avaient été docilisé au fer rouge et elle affichait une frange droite du plus belle effet.
Le petit détail qui complétait le tout, un cerceau sur la tête.
Elle aurait porté une paire de lunettes rondes à monture fine et on avait le fantasme de la bibliothécaire incarné.
D'ailleurs, petit message d'intérêt publique.
Lisez des livres.
Et ne les achetez pas sur Amazon, empruntez-les à la bibliothèque du coin.
Les bibliothécaires sexy sont une espèce en voie de disparition. Sauvez-les et permettez à des millions d'enfants et d'adultes de fantasmer de manière plus au moins innocente sur elles (ou eux d'ailleurs). Le monde sera ainsi meilleur.
Je la félicitai d'abord pour son assiduité et sa proactivité quant à mes demandes.
"
- Pour votre bon plaisir, maître.
"
Aïe. Si j'étais un joueur, elle avait écrit les règles. (Je n'ai pas du tout piqué cette réplique à un musicien.)
Dans ma prime jeunesse, j'ai été mono en colo. Aujourd'hui on appellerait ça encadrant en accueil collectif de mineur avec hébergement, preuve que l'esprit de l'éducation populaire est mort avec les velléités de régulation, la bêtise ambiante des parents et leur incapacité à accepter consciemment qu'ils mettent leur.s enfant.s là pour avoir un peu la paix et que donc, par définition, une colo c'est comme Las Vegas, ce qu'il s'y passe reste à la discrétion des divers intervenants.
Ce que j'aimais plus que tout, les grands jeux et les grosses veillées. On se pète le cul à créer un imaginaire puis un cheminement et on lance ensuite les enfants dedans les regardant danser à la manière d'un rat dans le labyrinthe en T.
J'avais donc, pour Frédérique, mis toute ma science issue de presque 10 ans d'éducation populaire dans la création de la session.
Ou, pour les plus cartésiens, Fort-Boyard façon DSM où Félindra porte des guêpières en cuir et use vraiment de son fouet. (Vous ne regarderez plus jamais Olivier Mine de la même manière maintenant. Hihihi)
Je commençais donc par quelques exercices de postures. Parce que cela me met en appétit (oui) et parce que j'aime monter crescendo.
Je passais néanmoins plus de temps à surveiller sa robe et les bougies qu'à profiter du spectacle. Parce que non, on ne peut pas penser à tout non-plus!
J'enchaînai ensuite sur quelques coups de règle sur diverses parties de son corps.
Je ne sais toujours pas si c'est l'exercice en lui-même ou l'effet qu'il produisait sur moi qui lui plaisait.
Pour le côté réalisateur ou marionnettiste, on repassera mais le buffet sur le plateau de tournage est en libre accès et même Zemeckis a besoin de pauses entre deux plans de Forrest Gump.
Peu importe d'ailleurs car les petites tâches humides sur sa jupe m'indiquaient qu'il était temps de continuer.
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