sylvie35
#0
La liberté de conscience est, selon la définition, le droit accordé à une personne d'avoir les valeurs, les principes, les opinions qu'elle veut.
Lorsque l'on s'engage dans une relation D/s on y vient en tant qu'être humain, donc avec un ensemble de valeurs, d'opinions et de convictions. S'il est tout à fait possible de détecter (par des discussions préalables à l'engagement), des incompatibilités fondamentales, il n'en reste pas moins qu'il est matériellement impossible de faire le tour de tous les sujets. De plus, des défis nouveaux apparaissent continuellement: par exemple, certains sujets sociétaux récents, tels que la politique sanitaire, la suppression de certaines libertés publiques, se révèlent particulièrement clivants et ne pouvaient pas être anticipés.
Comment gérer cette problématique dans le cadre d'une relation D/s durable (24h/24, 7j/7) dans laquelle par principe le Maître a tous les pouvoirs? Un Maître peut-il (doit-il) imposer à la soumise de renoncer à ses convictions et d'adopter celles du Maître? Le Maître peut-il obliger sa soumise à manifester/militer pour une cause (ou un parti politique) contraire à ses convictions? Le Maître peut-il obliger sa soumise à se faire injecter, à faire injecter son enfant (https://www.youtube.com/watch?v=sRcJ_4712K0), au motif - selon la doxa - de le protéger ? Le Maître peut-il obliger sa soumise à se convertir à une religion, une philosophie ?
Mon Maître a instauré la liberté de conscience comme inaliénable dans notre relation, mais ce principe n'a jamais été réellement mis à l'épreuve car jusqu'à présent nous n'avons jamais eu de désaccord profond. Mais quand j'étais en recherche, il m'est arrivé de me fâcher avec des amis d'ici (Doms) qui considéraient qu'une soumise ne doit pas avoir d'opinions différentes de celles du Maître et qui n'appréciaient guère que j'argumente sur un point de vue différent du leur. La question n'est donc pas purement théorique.
J'utilise la configuration Maître/soumise par commodité, pour ne pas alourdir mon propos, mais la question est bien entendu similaire dans d'autres configuration (homme soumis, etc.).
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Maitre-d'oeuvre
#1
Bonjour.
Je pense que vous êtes partie bien trop loin dans votre réflexion et que la D/s n'est plus un propos dans les éléments que vous citez.
Je rappelle à toutes fins utiles que le BDSM mais la D/s sont des engagements principalement sexuels, quand bien même une altération de la vie de la soumise se met en place dans son rapport à sa liberté. Laquelle ? Celle qui consiste à accepter les demandes de son Maître en matière vestimentaire, en matière sexuelle, de tous ordres ( et après que des limites aient été fixées entre eux ) il ne s'agit pas d'avilissement dans lequel la soumise perd toutes ses convictions, tous ses principes, toutes ses tendances religieuses, politiques, et j'en passe.
Alors, je crois que les réponses vont d'elles mêmes. Si vous ne vous accordez en rien ( en tous cas en terme sociétal, politique, familial, autres ? ) la question est: comment vous êtes vous accordés sur une possible relation de soumission à son égard ?
Et quand bien même ce serait arrivé, je ne vois pas où se trouve la question. Car il n'y a qu'une réponse, comme dans toutes relations, quand ça ne colle plus, on fait ses valises et on déménage.
Toute autre recherche de compromis est déjà l'acceptation de tout accepter, et surtout l'inacceptable. Donc............
Aucune relation liant deux individus ( sauf l'esclavage réel, mais peut on encore parler de relation ) n'implique ce type de soumission absolue.
J'espère avoir été clair et précis dans mon jugement.
Bonne continuation. :-)
Dernière modification le 06/06/2022 09:06:28 par Maitre-d'oeuvre.
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MariusFs
#2
Je pense qu'il ne faut pas étaler cet esprit de soumission à tout va. Une relation D/s n'est qu'un jeu qui pousse deux personnes à vivre leur vie dans une dominance qui reste malgré tout fictive. C'est un jeu de rôle poussant l'un et l'autre à dire et à faire certaines choses dans cet esprit de Bdsm, mais nous avons réellement aucun pouvoir sur ce que pense l'autre, nous n'avons aucun droit de changer leur façon de penser, leur vision des choses et encore moins la façon d'élever leur enfant. Il y a toujours une limite que l'on ne peut pas dépasser. Quand on dit "Le maître à tous les pouvoirs", c'est dans l'esprit du jeu.
En tant que maître, je n'irais jamais dire à ma soumise :
- En guise de punition, je vais maintenant te couper les deux bras pour avoir voler des biscuits dans l'armoire.
- Écoute, tu ne me conviens plus, bois donc cette fiole de cyanure pour que je puisse choisir une autre soumise.
- Je préfère avoir une soumise tox, alors tu vas prendre quelques doses afin de devenir accro à quelque chose.
- Tu es ma soumise, tu vas donc devoir abandonner tout ce à quoi tu crois pour devenir exactement comme je veux.
- Je ne veux pas d'enfant, tu vas donc devoir abandonner ton fils au bord de la route.
Ect. Bref, il y a des limites que nous ne pouvons pas franchir. Un maître ne peut absolument pas changer la perception de la vie de sa soumise. Dans un esprit de jeu Petplay, le maitre peut dire à sa soumise : "Bon maintenant tu vas devenir une chienne." Ce n'est pas pour autant que la soumise va se métamorphoser en chien, ne manger que des Frolics et sortir dehors à poil pour aller uriner sur une borne d'incendie ou contre un arbre.
C'est comme convertir quelqu'un à sa religion, un maître ne peut pas changer peut être des années de réflexions et de philosophie de sa soumise d'un simple ordre. C'est totalement impossible, ou alors dans l'esprit "du jeu", il peut imaginer un scénario mais sans pour autant réellement mettre en danger la vie ou l'esprit de sa soumise !
Dernière modification le 05/06/2022 21:49:43 par MariusFs.
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sylvie35
#3
Merci beaucoup Messieurs pour vos éléments de réflexion.
Je partage vos points de vue (clairs et précis, en effet), mais il me semble que nous faisons référence à des relations de natures différentes.
Certes, la D/s peut être vécue comme un engagement principalement sexuel, ou bien comme un jeu, et c'est d'ailleurs me semble-t-il le cas dans la majorité des relations de ce type. Mais elle peut être vécue également comme un engagement qui dépasse très largement le domaine sexuel. J'aurais tendance à le comparer à un mariage, mais avec un engagement bien plus fort, une asymétrie fondamentale dans la relation, et quelque chose de fusionnel qui en général n'existe pas dans un mariage ou dans un bdsm axé sur le jeu. Je dirais, sans exagération, que la totalité de ma vie tourne autour de la relation avec mon Maître. C'est le point central, essentiel, pour moi, et je suppose ne pas être la seule à vivre la D/s ainsi, même si c'est probablement minoritaire.
Lorsque pendant l'été 2021 j'ai demandé à mon Maître la permission d'aller manifester, pour la première fois de ma vie, en réaction à un discours et des décisions qui m'ont profondément choquée, il m'a non seulement encouragée à défendre mes convictions mais a également fait le choix de m'y accompagner. Mais cela m'a amenée à réfléchir à ce qu'aurait été ma réaction dans le cas d'un refus clair et net. J'aurais obéi, j'en suis sure, j'aurais ravalé mes convictions, et bien d'autres par la suite, cela ne fait pour moi aucun doute. Mais jusqu'à quel point?
Les points pouvant potentiellement générer des problèmes de conscience, des désaccords profonds, ne manquent pas. L'éducation d'un enfant, par exemple.
Faire ses valises n'est pas toujours si simple, même si cela semble évident vu de l'extérieur. Quand j'étais ado et que j'entendais des histoires de femmes battues qui, comme cela est souvent le cas, étaient malgré tout restées avec leur mari pendant des années, je me disais "Mais elles sont connes ou quoi? Pourquoi elles n'ont pas fait leurs valises dès le premier coup? " (désolée si ça choque, mais c'était ce que je pensais). Je n'ai fort heureusement jamais été battue, mais mon vécu m'a amenée à sérieusement réviser mon jugement. J'ai abandonné des études supérieures qui me passionnaient, sous la pression de mon mari. Oui, avec du recul, évidemment j'aurais du dire non et faire mes valises. Mais quand on est dedans ce n'est pas comme quand on voit les choses de l'extérieur, ou avec le recul du temps. Faire ses valises, c'est reconnaître que l'on s'est lourdement trompée dans ses choix de vie, dans le choix du partenaire, reconnaître que l'on a "investi" du temps et de l'énergie pour rien. Il y a un mécanisme psychologique qui s'apparente à l'inertie en mécanique et qui tend à nous faire persister dans la direction choisie même si elle se révèle toxique.
De plus, celui qui veut imposer son point de vue n'y va généralement pas comme un bourrin, mais joue de divers mécanismes psychologiques, vous fait culpabiliser, vous fait perdre confiance en vos capacités et en la pertinence de vos convictions.
Dernière modification le 06/06/2022 11:45:06 par sylvie35.
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Alicia
#4
Bonjour,
Je pense que c'est dans ces circonstances que jouent la communication et les limites nécessaires pour toute relation D/s. Les gens, les situations évoluent, c'est pour ça que la communication est si importante et que lorsqu'il y a contrat celui-ci doit être revu régulièrement.
Même si le maître décide, il est avant tout responsable de sa soumise, de son bien être et de son intégrité physique et morale. Cest pour ça que sa soumise lui fait confiance et accepté de lui donner le pouvoir. Donc pour moi il ne pas nier et imposer des valeurs ou des décisions qui vont heurter et porter atteinte à sa soumise. Dans ce cas on va vers une relation abusive.
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Lady Spencer
#5
Là, @Sylvie35, tu décris plus le comportement pervers dans une relation, qu'elle soit classique ou DS : la manipulation plus ou moins exercée par l'un des deux dans le couple, conduisant l'autre à devenir dépendant ET obéissant (et inversement) : la manipulation mentale est tout, sauf du BDSM, même si nous utilisons certains mécanismes de manipulation parfois , le tout étant de bien en convenir avant et après et d'en analyser les intérêts pour l'un comme pour l'autre.
Lorsque mon compagnon soumis de l'époque, me disait en souriant : "Oh, Ma Dame, je suis sûr que tu vas être ravie de pratiquer cet acte là ! ", c'était une espèce de manipulation mentale, même joliment tournée .
Pas réellement dangereuse, cette petite manipulation, on peut même dire qu'il s'agissait juste (!!) d'une orientation à peine déguisée, qui le satisfaisait en premier, puis moi ensuite pour LE satisfaire et pour garder en tète que j'avais le pouvoir !
L'éternelle question de "qui domine qui" .......
En revanche, la LIBERTÉ de penser, de croire ou de ne pas croire, d'agir, de vivre donc, reste INTOUCHABLE pour moi, quel que soit le type de relation vécue.
La liberté pour moi, et la liberté pour "l'autre".
J'aborde très vite les questions qui fâchent généralement, politiques, religieuses, sociales, écologiques, etc......parce qu'elles déterminent souvent la vie quotidienne : un soumis me proposant sa soumission après ses réunions RN, puis un passage à l'église pour y déposer son repenti de soumis, et une tite manif contre le droit à l'IVG par exemple, me fera très moyennement vibrer les nerfs sympathiques !!
(Ne souriez pas, c'est du vécu, auquel je n'ai pas donné suite of course)
Ma liberté est de refuser d'entamer une relation, DS ou autre, avec une personne sachant parfaitement que nos oppositions nous feraient aller dans le mur
Ma liberté est aussi de refuser de changer les opinions de quelqu'un lorsque celles-ci sont bien ancrées et que la lutte serait épuisante.
Je ne suis pas Domina pour que le soumis me suive en tout et pour tout, comme un être décérébré, rampant derrière moi en acceptant TOUT sans jamais une réflexion sur ce que la relation lui apporte en bien et en moins bien.
Et je reste abasourdie lorsque je croise des doms hommes et femmes comme tu les décris, Sylvie, qui, sous prétexte de domination, veulent entrainer "leur chose" à TOUT accepter, même contraire à leurs valeurs profondes !
C'est totalement antinomique pour moi, avec le concept de RESPECT fondamental : et pas besoin de codes, de lois, de règles BDSM, le respect ...ça se respecte !
Je respecte le corps du soumis que je malmène parfois (oui, souvent même ! ohhh, ça va, si on ne peut plus jouer tranquille maintenant.....:smiling_imp:), je respecte aussi sa tète et ce qu'il y a dedans !
Ce n'est plus de BDSM dont il faut alors parler, mais d'un égo démesuré se substituant à l'idée de domination, ne pouvant se vivre que par le pouvoir exercé sur l'autre: et là, ça ME semble dangereux.
Une forme de dictature psychologique comme on le voit dans certains pays où les femmes pour la plupart, suivent tète baissée leur mari.
Alors oui, la sentence "à chacun son BDSM" va resurgir, mais en sachant bien de quoi il s'agit.
Même si j'ai besoin d'échanges sur des tas de sujets hors bdsm, besoin de m'enrichir auprès des autres, besoin de confrontation aussi car les discussions passent parfois via des avis différents, d'où l'enrichissement ou la claque sur le museau (ça dépend), j'ai besoin de toutes ces voies de connaissance sur le soumis entre mes griffounnettes, parce que, au fond, le BDSM pour moi, c'est un respectueux partage.
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Zecat
#6
Quelle que soit la forme de relation, il s'agit toujours de quelque chose qui se passe entre des êtres humains.
Or, parmi les choses qui font un être humain, il y a, entre autres, le libre-arbitre. Soit le droit que l'on possède d'avoir une pensée propre, des opinions, une philosophie de vie, etc.
Quelqu'un qui imposerait à son/sa partenaire des idées ou des modes d'être qui ne lui correspondent pas est un tyran. S'il se fait aimer, c'est un gourou qui a l'orgueil et la vanité de penser à votre place.
Attention à ne pas s'enraciner soi-même dans la destruction. L'exemple que vous citiez des femmes battues en est un bon exemple.
Ne soyez qu'une seule personne: VOUS.
Quiconque prétend VOUS aimer doit aussi VOUS accepter et VOUS respecter.
Excellente continuation
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Bonjour
En relation D/S 7/7 H24 jamais il ne m'imposera et ne me dictera ma façon de penser. Une relation D/S n'est pas une relation d'imprise psychologique même s'il y a toujours un brin de manipulation de la part du D. Mais c'est le jeu ça comme dirait Lady Spencer.
Ensuite pour moi dans une relation D/S totale il faut partager certaines valeurs et avoir des affinités pour que ça fonctionne...comme dans n'importe quel couple ou amitié.
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Bonsoir sylvie35,
Il serait inconcevable que mon Maître interfère dans certains domaines.
Quand je l'ai rencontré nous avons appris à nous connaître et nous partageons les mêmes valeurs fondamentales.
Mon Maître a envie et besoin d'une soumise qui pense, réfléchit, pose des questions. Nous partageons librement nos avis sur beaucoup de sujets, le but n'est pas d'être d'accord sur tout mais d'échanger, de discuter de nos visions des choses sans les imposer et parfois de creuser ensemble certains sujets.
J'ai connu la manipulation en couple vanille et plus jamais je ne permettrai à quelqu'un de me manipuler.
Mon Maître le sait et il est très attentif à assurer mon bien-être à tous les niveaux.
Il sait par, exemple, que je ne suis pas maso, il n'a jamais essayé de me "convertir". Il a été surpris quand je lui ai demandé de reprendre des séances d'impacts. Il m'a interrogée pour savoir ce qui motivait ma demande et il s'est assuré que je le faisais pour moi et non pour lui.
Quand je lui ai dit que j'étais prête pour l'urolagnie, il a également vérifié que j'étais réellement prête et que je prenais cette décision pour de bonnes raisons.
J'aime que nous partagions la même vision sur l'essentiel en ce qui concerne le BDSM mais également la vie en général.
J'aime sa façon de voir les choses : liberté, confiance, discussion et évolution quand une conversation constructive et équilibrée nous fait réfléchir et parfois voir les choses sous un angle différent.
J'aime son ouverture d'esprit, aucun sujet n'est tabou.
Pour moi soumission et liberté de conscience sont entièrement compatibles et je ne vois aucun épanouissement pour les partenaires dans une relation hyper contrôlante, au contraire, j'y vois juste un déséquilibre toxique.
Dernière modification le 06/06/2022 21:33:56 par StellaMaris de Ngu59fr.
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Ngu59fr
#9
Bonsoir à tous et à toutes, je vais juste partager mon point de vue, sans forcément vous convaincre.
Nous, adeptes du bdsm, on a des textes de lois au dessus de nous... il y a des règles qui vous sont importantes et vous restez fidèles à ces règles dans votre quotidien... chacun obéit à ces codes, comme bien lui semble, il suffit de mettre le curseur la ou il faut selon le respect de tout à chacun...
je suis un dom certes, mais je ne suis pas un dictateur ni un despote... et je pense que pour une fois, je veux évoquer la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948...
on a tous besoin de liberté fondamentale, que vous soyez dom ou soumis... vous avez vos 4 libertés, ce sont des droits inaliénables... pensez y, les relations bdsm abusives... c'est pas bien, et tout le monde devrait lutter contre ça...
Encore une fois ? Quel est la différence ? Entre un bon dom et un mauvais dom ? 😀
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Lady Spencer
#10
Il faut déjà partir du postulat qu'un Dom est un soumis comme un autre . :smiling_imp::smiling_imp::smiling_imp:
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Maitre-d'oeuvre
#11
@ Lady Spencer. Vous avez un grand sens de l'humour. :alien:
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Gallifrey
#12
Quand on est dans une relation 24/7 la capacité d'obéissance d'une soumise a de quoi donner le vertige. Cela impose de redoubler de vigilance pour ne pas sombrer dans l'abus de pouvoir. Au quotidien, sur le long terme, c'est évidemment bien plus difficile qu'il peut sembler de prime abord, mais il faut se faire violence et se fixer à soi-même des limites strictes, car une soumise dans l'âme peut aller très loin - trop loin - dans l’obéissance.
Ceci mis à part, si on veut être un peu rationnel, on devrait voir que même en considérant uniquement l'intérêt du Maître, le fait de transformer une femme intelligente en potiche qui n'a même plus le droit de penser, c'est se priver de tout l'enrichissement qui naît de l'échange d'idées et d'analyses. C'est, de mon point de vue, d'une connerie sans nom.
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Il faut déjà partir du postulat qu'un Dom est un soumis comme un autre . :smiling_imp::smiling_imp::smiling_imp:
Même sans avoir jamais été soumis un Dom se met forcément dans la tête et dans la peau du soumis, il doit toujours attentif et en alerte, il doit écouter, comprendre et analyser les réactions du soumis, comprendre son langage non verbal.
La maîtrise des Doms me rend admirative.
Alors oui, un Dom est aussi un soumis même en restant totalement Dom.
Dernière modification le 20/06/2022 20:11:14 par StellaMaris de Ngu59fr.
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sylvie35
#14
Très juste!
Merci beaucoup à tous pour vos points de vue intéressants et enrichissants.
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Maitre-d'oeuvre
#15
@ StellaMaris de Ngu59fr
Bonjour. Je ne partage pas votre déclaration, même si j'en comprends l'esprit : "un Dom se met forcément dans la tête et dans la peau du soumis,"
Non, un Dom ne se met pas dans la tête et surtout pas dans la peau du/de la soum. En aucune manière. Ce serait aller à l'encontre de l'intérêt de la relation.
Je vais tâcher de m'en expliquer:
Le Dom doit ressentir ce qui est nécessaire à sa soumise, ce qui peut la faire grandir, ce qui doit lui prouver que sa confiance est justifiée. Et non pas être le copié collé de ce qu'elle est elle même.
Un Dom ( D/s) et non pas un Dom ( spécialiste SM de la douleur et de la contrainte physique ) Est tout d'abord celui qui choisit de prendre sous son aile ( pouvoir accordé) une soumise aux fins de la protéger, de l'aimer éventuellement, assez pour lui accorder toute son attention, sa mansuétude, sa bienveillance, et finalement la rendre plus grande, plus assurée de ce qu'elle est réellement, de sa force par conséquent.
Car une soumise n'est ni un jouet, ni une écervelée. C'est une femme, qui confie ses "faiblesses" ou en tous cas ses doutes sur elles même à un Dominant qui va l'amener, parfois contre ses propres allants, vers se réelle nature, qu'elle soit du domaine sexuel ( accepter d'être la salope qu'elle est au fond ) que sociale, la renforcer dans sa détermination à devenir ce qu'elle souhaitait devenir !
Le tout dans un rapport dans lequel Il est le guide, mais aussi le " Maître " des directions prises. ( donc responsable du résultat final )
Loin de se mettre dans la peau de qui que ce soit, il doit être bien dans sa sienne, et avoir donc cette liberté de prendre en charge le devenir de sa belle.
Comme @sylvie35 j'ai choisi de parler de Dom/soumise, mais ceci peut être réversible bien entendu, le principe et les actes étant les mêmes dans le fondamental.
Voilà ma conception de la domination face à une soumission offerte dans la confiance indispensable entre les partenaires.
A vous lire
:grinning:
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Bonjour Maitre-d'oeuvre,
Je vous vous remercie pour le partage de votre vision de la relation D/s, je partage votre avis sur une grande partie de ce que vous écrivez : guider et faire grandir la soumise.
Mais je reste persuadée qu'un Dom se met inconsciemment ou non dans la peau ou dans l'esprit du soumis.
Pour moi ce n'est pas "aller à l'encontre de l'intérêt de la relation" , bien au contraire. C'est une sorte de projection pour mieux comprendre et aider la personne soumise à avancer et également la guider sur de nouveaux chemins où elle pourra se découvrir réellement et se dépasser.
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Maitre-d'oeuvre
#17
@StellaMaris de Ngu59fr
Je vous laisse penser ce qui vous paraît être le plus plausible.
Puis-je vous faire part de ceci ?
Ce que vous me dites pourrait être comparé à cela: Pour bien construire une maison, il faut avoir été une maison ou être dans la "brique et la charpente" d'une maison !! :wink:
Métaphore un peu brute de fonte, je vous l'accorde, mais cela étant.... :wink:
Dernière modification le 22/06/2022 09:59:58 par Maitre-d'oeuvre.
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Merci de m'accorder le droit d'avoir ma vision des choses Maître-d'œuvre. 😉
Se mettre à la place n'est pas être ou avoir été.
Un architecte se projette grâce à ses plans, un maçon procède différemment en fonction des matériaux, un charpentier utilise des bois différents suivant les circonstances, un Maître fait preuve d'écoute, d'empathie et avance en fonction de la progression de la personne soumise.
Mon Maître n'a jamais été et ne sera jamais soumis mais il "vit" ma soumission indirectement, quand je lui parle de subspace, de subdrop, de ce que je ressens lors de nos séances mais aussi dans ma vie de soumise en général. Il est et sera toujours le Maître mais il est obligé d'intégrer en permanence mon ressenti et mes réactions pour pouvoir m'aider à progresser.
Dernière modification le 22/06/2022 17:21:39 par StellaMaris de Ngu59fr.
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sylvie35
#19
Cela m'arrive souvent, en lisant les commentaires sur le forum, de me dire que malgré des désaccords apparents, les personnes qui contribuent sont plus ou moins d'accord sur l'essentiel, mais donnent des sens différents aux mots, se réfèrent à des contextes différents, etc. Ce n'est pas toujours le cas bien sûr, mais je crois qu'il y a de ça bien plus fréquemment qu'on ne le pense.
Pour prendre quand même position sur ce point, je dirais que le maçon qui "ressent" la multitude de forces, de réactions et contre-réactions, qui s'exercent dans sa construction sera toujours bien meilleur que celui qui n'en a qu'une vision externe.
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