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balletboots
#14
Je suis Switch, j'ai donc pu aborder la douleurs sous ses deux aspects, en étant soumis et en étant dominant. Je comprend d'ailleurs assez mal comment on peut administrer des sévices à un partenaire sans en connaitre l'impacte sur le mental...... Mais c'est un autre problème (Alalogique il me semble, à très bien parlé de faire subir ce que l'on à déjà subi).

En tant que masochiste la douleur est pour moi un voyage, un peu comme l'exploration que fait un spéléologue en descendant de plus en plus bas, de plus en plus loin au fil de ses expéditions. Chaque expérience permet de franchir des paliers en poussant un peu plus loin l'exploration en déployant toujours plus loin ce fil d'Ariane qui permettra de revenir plus tard en toute confiance jusque là.

J'ai très jeune découvert ce besoin de me faire souffrir, d'abord au travers du self bondage que j'ai pratiqué entre 15 et 20 ans, au début avec des foulards et des ceintures, puis avec des cordes des bandes adhésives et tout ce qui me passait sous la main. C'est là que j'ai découvert cette notion de voyage au centre de moi même, car chaque fois le besoin se fait ressentir d'aller un peu plus loin.

Rapidement on s'interroge sur la fragilité de la vie et la proximité de la mort que l'on va vite tutoyer. Parce qu'il y à quelque part cette relation omniprésente, comme celle du funambule qui traverse sans aucune sécurité un file tendu avec 300 mètres de vides en dessous de lui. Pourtant j'ai toujours fait très attention et j'ai toujours pratiqué sur moi, en respectant des règles de sécurité. Au travers de ce rendez vous avec soi même la douleur devient addictive, je n'en ai pas parlé jusque là mais elle est intimement lié à la sexualité. C'est l'érotisation, pas forcément de la douleur, mais des situations subies qui vont tisser un lien direct entre souffrance et jouissance. Et comme toutes les addictions, le besoin se fait ressentir de toujours augmenter la dose pour continuer à trouver du plaisir.

Il y a un second mécanisme qui intervient dans ce processus qui est le dépassement de soi. Souvent il se manifeste concrètement par le fait d'augmenter la durée d'un sévices, ou la tenue d'une posture, comme un défis au temps.

En tant que dominant j'ai vers 26 ans eus ma première expérience de domination. J'ai vécu 2 années avec une femme masochiste. Au début, nous avons partagé des jeux de domination assez courants comme le bondage, la cire, la fessée. Puis semaine après semaine, nous avons franchi des paliers pour arriver à des pratiques plus durs et plus dangereuses comme l'étouffement contrôlé ou la momification et bien d'autres.
Je pense que j'ai pu accompagner ma compagne de l'époque jusque là, parce que moi même j'avais fait des centaines de fois le voyage vers cette frontière mal définie qu'est "la douleur". J'ai du mettre fin à notre relation, parce que c'était devenu pour moi une chute sans fin dans laquelle j'avais atteint mes limites.
Jamais dans notre relation il n'y a eu autre chose que du plaisir partagé.

Je n'aborderais pas, parce que d'autres l'ont fait, le fait que le plaisir que l'on prend à subir est aussi motivé par le plaisir que l'on ressent à s'offrir à son partenaire et donc à transcender sa propre douleur.

En conclusion je dirais que comme tous les voyages, il faut aller doucement, prendre le temps de repousser doucement les limites, bien se préparer en connaissant son partenaire, ne jamais sous aucun prétexte dépasser les possibilités de celui qui subit.
C'est uniquement la confiance qui permettra d'aller loin et de prendre un plaisir infini à amplifier la jouissance physique grâce au mental.
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