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Heartbeat
#18
M. Walter a dit...

Quelques citations récentes extraites de cette discussion :

"Je n'ai pas de recul suffisant pour me prononcer personnellement…" ; "J'ai trop peu exploré cette dimension de ma libido pour discerner cette limite..." ; " j'ai toujours l'impression de donner cette souffrance à la domina mais peut être je me trompe. Peut être que c'est l'addiction qui me pousse..." etc.

Je sais que le doute est moteur de connaissance et honore bien souvent celui qui le professe, mais - vous l'avez compris - je suis très étonné de toutes ces interventions ici de la part de personnes qui ne SAVENT pas, qui n'ont aucune notion, aucune expérience. Car le "sujet" me semblait être ouvert, justement, à ceux et celles ayant la plus grande expérience du SM et être plutôt adressé aux autres, pas l'inverse !

Pour ma part, je considère (avec beaucoup de membres de la communauté, mais qui curieusement ne s'expriment pas assez sur ce site) que le SM, c'est d'abord une CULTURE - et non pas un simple rassemblement de pratiques et/ou d'essais/erreurs de la part d'individus isolés ou perdus qui ne comprennent (forcément) rien à leurs tentatives de débutants. C'est pourquoi d'ailleurs un forum comme celui-ci pourrait être un instrument formidable d'intégration, d'apprentissage et d'aides aux rencontres. Or il n'en est rien, car prennent ici majoritairement la parole, et d'autorité de surcroit - c'est ça qui me sidère -, des personnes qui ne SAVENT rien, qui n'ont que des expériences marginales, mal conduites ou sans repères (physiques, physiologiques, psychologiques, sociales, historiques). C'est vraiment dommage. Et quand quelqu'un qui a un vrai parcours, des connaissances ou des repères s'exprime : pas de réaction, pas de questions, ou des réactions liminaires.

Autre motif d'étonnement (mais qui va de pair avec les prises de parole ratées des novices) : cette obsession récurrente de l'ADDICTION.

Décidément, les vendeurs de soupe pharmaceutique et médicale ont bien placé leur produit ! On voit de l'addiction partout ! Normal : on médicalise tout ! Normal aussi : on veut à la fois faire l'expérience du BDSM et à la fois rester dans la norme, dans un "politiquement correct sexuel et conjugal", on se méfie donc de tout et de tous ! On ne s'assume pas !

Et si cette obsession de l'addiction allait de pair également avec un effondrement collectif de la libido ? Ca pourrait être une piste. La peur, ou l'horreur du sexe. Idéologique. Un moralisme rampant qui pénétrerait la chapelle même du BDSM. Bientôt avoir trois rapports sexuels vanille par semaine, les désirer et faire un effort constant pour les renouveler sera considéré comme une addiction... Quid de manger sa mousse au chocolat tous les matins ? J'exagère, bien sûr !

C'est que bien souvent ceux qui voient les choses sous l'angle de "l'addiction sexuelle" n'assument pas leur sexualité SM (combien de fois je l'ai constaté !), ou alors que la sexualité SM n'est pas faite pour eux ou, plus probablement, qu'ils ne la connaissent pas, ne se sont pas repérés dans ses lois et quant aux diverses pratiques qui la font, n'ont pas été guidés, n'ont pas voulu s'informer. N'ont même pas un bouquin sur le sujet dans leur bibliothèque.

Notre site devrait servir à ça : fournir des repères, donner des clés, lister des ouvrages, des associations ou des clubs. Nous nous y complaisons majoritairement à y étaler nos peurs et nos préjugés, notre "sexuellement correct personnel", j'en suis consterné.

N'oubliez pas que de parler de "sexualité SM" est ici un GROS tabou.
N'oubliez pas que la sexualité, c'est bien sûr uniquement la pénétration et le "coït"...
Soyez la première personne à aimer.