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Heartbeat
#19
cathcleo a dit...

La douleur et le masochisme...

L’expérience de la douleur dans les pratiques sado-masochistes est une expérience particulièrement singulière et qui n’a, du moins me semble-t-il, rien à voir avec les autres douleurs, celles qu’on connait lors de traumatismes, d’accidents, etc..., comme le pointait bien Heartbeat dans son post de lancement. La douleur est singulière parce qu’elle met en marche tout un processus physiologique qui permet d’en éprouver du plaisir. Je dis bien « physiologique » et je dis bien du « plaisir » !

Pour ma part, j’ai remarqué que par exemple le « fouettage » avait, dans un premier temps, pour vertu d’exacerber la peau d’une part, mais aussi de resserrer le temps mental jusqu’à l’instant présent d’autre part. Donc de me mettre dans une immédiateté absolue, dans une disponibilité totale. On est dans l’attente du coup, de la douleur qui irradie la peau et cette douleur se transforme en une vibration qui atteint et sollicite le sexe peu à peu. Et d’ailleurs, pour preuve, les coups font « mouiller » !

La douleur, c’est pour moi une manière de sexualiser tout le corps, c'est-à-dire pas seulement les zones érogènes « classiques », de le rendre par son exacerbation aussi réceptif que le sexe même. C’est la raison pour laquelle, si le Maître s’y prend bien, et dans ces conditions, il est tout à fait possible de jouir de n’importe quel endroit du corps. Moi, souvent ce sont les fesses.

Une fois ce premier état de mise en condition atteint, après la première jouissance, je rentre alors dans le « subspace », qui correspond en fait à la production d’endorphines, produites à la fois par la douleur mais aussi par le plaisir sexuel. Ces endorphines ont le pouvoir de diminuer considérablement, voire d’annihiler totalement la douleur. Pour preuve : les coups les plus forts au cœur de l’orgasme, je les sens à peine.

Une fois la séance terminée, dans l’après-coup donc, plutôt le lendemain, le corps, surtout si la séance a été « dure », garde en mémoire l’érotisation des coups, on a le sexe à fleur de peau, littéralement. On se sent à la fois absolument vivant, présent à soi, et dans une plénitude parfaite. Pour moi, c’est quasiment de l'ordre d'une expérience mystique...

Par ailleurs, je pense que nous sommes tous capables de transformer la douleur en plaisir, pour peu que l’intention du Maître soit là - et soit la bonne - et pour peu que la personne soit dans l’acceptation, voire même dans le désir de la « première » douleur, comme tout bon masochiste. Tout le monde ! Surtout, je pense qu'il n’y a pas de comparaison entre cette douleur-ci et la douleur commune. Les mécanismes mis en branle ne sont pas du tout les mêmes.

Pour plus de précisions là-dessus, les sexologues et les biologistes américains ont beaucoup travaillé le sujet et ont publié abondamment. En France, on trouve d’excellents livres de vulgarisation d’origine américaine qui décrivent très bien ces phénomènes dans lesquels nous nous retrouvons tous, pourvu qu’on sache les reconnaître, les canaliser et en profiter ensemble !


Quelle explication !
Merci...
Comme quoi, le plaisir retiré du fouet est bel et bien SEXUEL (pas uniquement bien sûr), comme quoi se faire fouetter ça n'a strictement rien de platonique...
J'ai appris un tas de choses en vous lisant tous, c'est merveilleux!

Et j'ai une petite question concernant le subspace que vous évoquez, qui diminue la douleur quand vous êtes "dedans"... Combien de temps est-ce que ça dure ?
Soyez la première personne à aimer.