LeFleuve
#0

Comment se sentir libre en devenant soumise?

5 personnes aiment ça.
Michel11
#1
Je suppose qu’on ne devient pas soumise, on l’est certainement depuis toujours. On le découvre, on l’accepte par amour.  Ce dont Je suis sur c'est que la liberté c'est pouvoir assumer qui on est
2 personnes aiment ça.
Azhara
#2
En choisissant la soumission tout simplement, c'est déjà la liberté. 
Je suis consciente que je ne dois pas beaucoup vous aider. Je vais avoir du mal à développer plus mais ce n'est pas une contrainte y compris quand il y a de la contrainte. Sourire. 
Il y avait eu, il me semble, des posts sur le forum intéressants sur la liberté de penser notamment et la soumission. Ce n'est pas tout à fait votre sujet mais ça peut donner des pistes de réflexion plus pertinentes que la mienne ce soir :) 
Ah voilà :
Il y avait eu également un article de FFE : https://www.bdsm.fr/blog/6385/Soumission-et-libert%C3%A9/ ;
Je pensais au post de Sylvie35 en écrivant :  https://www.bdsm.fr/forum/thread/7499/Libert%C3%A9-de-conscience-et-soumission-sont-elles-compatibles?/
Mais il y'en a d'autre :  https://www.bdsm.fr/forum/search?forum_id=0&view=&search%5Bsearch%5D=Libert%C3%A9+&search%5Badv_search%5D=0
Bonne lecture :) 
Dernière modification le 17/05/2024 23:21:50 par Azhara.
10 personnes aiment ça.
Cogitum
#3
Libre et soumise, car vous êtes libre de l'être.
Tout simplement.
2 personnes aiment ça.
LeFleuve
#4
J évoque les limites de la soumission. Personnelles. Évidemment. Pour éviter l écueil de L emprise ou encore de la dépendance affective
Soyez la première personne à aimer.
Chélicère
#5
Ben les limites "personnelles", c'est vous qui les placez...

La dépendance affective est lié à chacun, son vécu, sa construction psy, etc, donc c'est pas en lien avec le bdsm de mon point de vue.

Pour éviter l'emprise... Évitez les émotions ! Maintenant, si on considère le bdsm comme une relation humaine justement basée sur des émotions (profondes, extirpées, partagées, surgies...), alors forcément, il va y avoir un problème. Mais il reste possible de se couper de ses émotions et de rester à des sensations physiques raisonnées et raisonnables, et une implication rationnelle cadrée. Cela dit, vous semblez considérer l'emprise comme négative, elle peut être ressentie comme positive et réciproque, et comme composante indispensable du lien. Il y a peut-être à creuser autour de la notion...

La liberté ? Ça dépend de ce que vous mettez derrière. Je me sens libre quand je suis attachée et qu'il me fouette... c'est donc pas tout à fait factuel, en regard extérieur :-)
Dernière modification le 18/05/2024 09:31:08 par Chélicère.
6 personnes aiment ça.
LeFleuve
#6
Je n ai pas l intention de me couper de mes émotions. Une relation est avant tout émotionnelle à mon sens. Pour les deux. 
Oui, je suis libre de m en remettre à mon choix de soumission.
Évidemment.
Pour autant, il y a résurgence de mes peurs infantiles et de mes blessures d'enfant. Les repérer est une chose. Mais leur ancrage, dans l inconscient, est un risque de fuite et donc d'empêchement du choix de la soumission.
J ai ma réponse.
Merci pour vos contributions 
 
4 personnes aiment ça.
Good_girl
#7
Ah lalala................... ZE question qui m'a menée sur ce site!!!!
C'est un ressenti de novice que je partage ici.. Dans une précédente vie, je me suis battue contre des carcans traditionnels, culturels qui enfermaient la femme dans une position docile, pour tenter de toucher du doigt la notion de "liberté".
Si on s'accoude au bar et qu'on fait de la psycho-sociolo-mentalo(menthe-à-l'eau)-analyse de comptoir, la liberté est une notion tellement onirique au final : dans une société où le consumérisme a systématiquement 72 pas d'avance sur vos désirs, où les diktats patriarcaux ont tracé des voies visibles depuis l'ISS, et où les stéréotypes esthétiques suivent un cycle imperméable au réchauffement climatique, et sans parler de Big Brother, des GaFAS et big pharmas...est on vraiment libre? (sortez vos copies, vous avez 2 heures :stuck_out_tongue_winking_eye::grin:)
Aujourd'hui, je plussoie @Chélicère (bravo pour votre post concis, et précis) sur le point de vue de l'emprise comme étant un partage d'une toile d'émotions, que chacun tisse patiemment. Celle que mon Monsieur a tissée m'a donné une nouvelle vision de la liberté : Celle de pouvoir la choisir "librement", sans bagarre, sans combat inégal. Me rappeler si souvent que j'ai la liberté de "retirer mes billes". C'est une forme exaltante de liberté que je goûte là. S'assurer que non seulement je le suive, mais aussi me montrer comment meler mes fils aux siens, c'est une forme de liberté tout aussi exaltante qu'il me donne.
Le fait de m'en remettre à lui, c'est, pour ma part, ma façon de lui confier ma liberté d'aller exploiter les frontières de mes limites, de titiller ce que je veux et me proposer d'aggrandir mon champs de possible. Seule, mal accompagnée, ou simplement dans un quotidien vanille, ce n'est pas une liberté que je prendrai. Là, je choisis de la confier à quelqu'un, qui saura en faire bon usage.
J'ajouterai également que si l'emprise implique du lâcher prise, à mon sens, elle ne vous dispense pas d'un certain "self-control", absolument necessaire même pour une soumise. Pour moi c'est comme un rendez-vous d'introspection avec soi-même, pour renouveller la pleine conscience de son don à l'autre, et c'est encore une forme de liberté que vous vous appropriez.
Voilà, en espérant avoir réussi à partager mon point de vue, que mon discours ne soit pas trop décousu, et avec toutes mes excuses de ne savoir m'exprimer que par des "images".
@Azhara, je vais vous appeler Wikipédia!!!! MERCI, vous êtes une mine d'or de ressources, je vous vois souvent sortir des sources et des liens tellement interressant à lire!  
Dernière modification le 18/05/2024 13:53:30 par Good_girl.
13 personnes aiment ça.
"Devenir" soumise n'est ce pas la liberté de son envie profonde et l'assumer....?
3 personnes aiment ça.
LeFleuve
#9
Merci GoodGirl. Vous avez toute ma gratitude.
Belle journée 
1 personne aime(nt) ça.
Athéna 32
#10
Good_girl, merci pour votre commentaire où une phrase totalement hors sujet (il me semble) me pose questionnement. Lâcher prise et Selfcontrôl.
Je me pose alors ici à voir si d'autres vont rebondir, ces deux notions plus qu'interessantes peuvent elles se mêler ? 
Dsl de rebondir sur seulement ces expressions mais je trouve interessant cette notion de mélanger les deux.
2 personnes aiment ça.
Good_girl
#11
Hello @Athéna 32 (j'me permets le "hello" vu l'échange qu'on vient d'avoir sur la punition hein😅)
J'ai parlé de ma vision du self control ici : le fil date de l'année dernière mais bon, mes insomnies trouvent parfois des pépites😄
https://www.bdsm.fr/forum/thread/8390/la-%22Relation-bdsm%22,-tout-un-po%C3%A8me?/
1 personne aime(nt) ça.
Good_girl
#12
Je précise ma pensée: le self control est à prendre comme étant une forme de "limite" saine, par exemple pour une novice comme moi qui n'est pas encore familière avec le lâcher prise total et qui a l'habitude d'avoir le "full control" dans mon quotidien.... 
Il m'était impossible de comprendre ou d'intellectualiser le "lâcher-prise", alors j'ai dû le prendre à contresens: "quelle est la limite du lâcher prise? 
Je n'ai trouvé que la notion de "self-control", et plus le temps passe, plus je trouve ces 2 notions compatibles, voire complémentaires.
6 personnes aiment ça.
CathyO
#13
C'était un peu compliqué d'expliciter ma vision de la liberté dans ma relation BDSM mais là, avec des concepts que je trouve antinomiques c'est plus simple. 

Plus simple pour MOI, ce n'est que mon regard et en rien une vérité.

Le self-control c'est la relation vanille, un ensemble de compromis, des retenues permanentes pour que le couple fonctionne sans que chacun se sente agressé ou remis en question... une relation où tout doit être contrôlée.

Le lâcher prise c'est la relation BDSM, totalement asymétrique, un investissement total de chacun dans son rôle sans retenue, une acceptation du transfert de pouvoir à un guide avec une confiance totale, la liberté profonde du consentement.

C'est un peu la definition par abstraction que je fais de la liberté dans la relation BDSM par opposition à la relation vanille. Définition proposée et partagée par mon Maître bien sûr.
 
Dernière modification le 19/05/2024 14:42:28 par CathyO.
5 personnes aiment ça.
Azhara
#14
Moi je ne veux pas être appelé Wikipedia ! :) :) :) :) mais ouais j'ai beaucoup farfouillé dans le forum j'avoue... :)
3 personnes aiment ça.
Good_girl
#15
@Cathy, heureuse que vous ayez trouvé VOTRE définition, c'est le plus important !
@Azhara, en tous cas, MERCI encore, vous dénichez vraiment des perles à chaque fois!
6 personnes aiment ça.
Silla
#16
A moins de choisir un mode de vie "extrême" dans lequel la personne soumise n'a plus le droit de travailler, plus d'argent, est enfermée au domicile, n'a plus droit à aucune initiative personnelle, ou plus le droit d'échanger avec les personnes de son choix, doit épouser les convictions de son maitre et j'en passe... il n'y a pas de raison de ne pas se sentir libre.
7 personnes aiment ça.
Bonjour Le Fleuve
Quand vous exprimer se sentir libre : vous parlez de votre individualité ? de la peur de vous perdre ? 
Dernière modification le 20/05/2024 10:11:14 par gitane sans filtre.
3 personnes aiment ça.
Louvia
#18
Bien le bonjour. 
Pour la faire très courte, pour moi, être libre, c'est embrasser qui je suis. Laisser vivre ma personnalité, ma nature.
Celle ci étant soumise (dans mon couple/ intimité), de nature obéissante, et chérissant cette position, les devoirs/droits/obligations/ et aussi permissions,  pour moi la question ne se pose même pas... 
Là ou ma liberté trouve son apogée, c'est quand je suis en droit de ne pas devoir me dissimuler derrière un masque de femme libre et indépendante. De ne pas devoir supporter les carcans que la société moderne nous impose. Un monde où je n'ai pas à mener des combats qui ne sont pas les miens. 
Ma plus grande liberté est finalement d'avoir la liberté de ne pas vouloir être libre. 😆
 
10 personnes aiment ça.
LeFleuve
#19
Vous nourrissez mon besoin de partage et je vous en remercie.
Mes réponses s affinent un peu plus à la clôture de ce WE. Dans une meilleure compréhension de ce que serait une relation verticale ou horizontale. Ce qui se profile pour moi. C est une relation horizontale, dans laquelle s intègre dans un espace temps, une relation verticale que j appellerai D/s. 
Oui Gitane sans filtre, j évoquais mes peurs, et je comprends là, avec Sylvère, que la confiance en l autre dépend de la confiance en soi. 
Il s agit donc pour moi de les absorber pour libérer cette part infinie de lâcher. 
A bientôt. Encore merci à vous et bien sûr à cet homme qui sait entrer sans effraction dans mon royaume intérieur.
 
3 personnes aiment ça.
Good_girl
#20
Aaaah c'est une superbe image que l'horizontalité ou la verticalité dans une relation! Bravo pour votre cheminement, je vous souhaite de l'épanouissement et du bonheur!
2 personnes aiment ça.
Good_girl
#21
🎶👀🎶
Soyez la première personne à aimer.
Merci pour votre confirmation Le Fleuve, et ravie de ce que je lis, je vais essayer de faire court et clair 
J'adore votre définition d'horizontalité et verticalité. Pour moi c'est la : 1+1=3 : chacun apporte sa personnalité, ce qu'il est et ensemble créée le Nous qui s'élève et nous élève. Pour cela  c'est avant tout l'écoute de soi, de l'autre (et inversement, surtout ^^), chacun a ses fissures et ses blessures et le besoin d'être rassuré(e) sans être pour autant dans la dépendance affective (d'ailleurs les Dom ont aussi besoin d'être rassurés ^^) 
Ma liberté est de l'offrir à l'autre, en me découvrant, en m'ouvrant à des pratiques dits immoraux, en me déshinnibant sans pour autant me changer, ne plus être dans les contraintes du monde public 
J'aime beaucoup les interventions de chacune où je me retrouve dans une part des définitions, des réflexions  et des mots 
Dernière modification le 20/05/2024 18:01:00 par gitane sans filtre.
3 personnes aiment ça.
LeFleuve
#23
Merci Gitane sans filtre, cette définution est belle et je l'ai adoptée.  C'est Sylvère qui (pro)pose sa définition de la relation D/s. Cela me parle, me plaît, m'enivre sans m'embrouiller. Je me sens moi dans tout ce qui me compose et je reviens à mon essentiel/naturel, dans une spontanéité que je finissais par délaisser, à contre coeur, à contre coeur. A bientôt, ici ou ailleurs
3 personnes aiment ça.
Eva
#24
Bonjour... votre question m'a sonné directement et m'a chamboulé en même temps, surtout à réveillé en moi du vécu positif et négatif. Après un bon moment de pause, recul et  millions de réflexions, je dois dire que être soumise et être en même temps" libre " n'est pas donné à tout le monde !  Façon de parler ... en essayant de garder toujours le vécu positif en bonne mémoire , pour avancer aussi ( enfin je dis cela et je dis rien) passée par une histoire intense  D/s avec plusieurs on/ offs... ou simple partenaire de jeu je n'ai toujours pas trouvé ma réponse... je crois en gros il faut être très clean du fond de l'intérieur avec soi - même, ou juste avoir le bon guide . C'est quoi le bon guide pour-soi ? Cela libère ? Pour ce Nous ? Est- ce ce Nous qui lie et qui libère enfin ? Bref, Autre sujet , autre débat ...  Cordialement, Eva 
5 personnes aiment ça.
Nanook
#25
Bien le bonjour.  Pour la faire très courte, pour moi, être libre, c'est embrasser qui je suis. Laisser vivre ma personnalité, ma nature. Celle ci étant soumise (dans mon couple/ intimité), de nature obéissante, et chérissant cette position, les devoirs/droits/obligations/ et aussi permissions,  pour moi la question ne se pose même pas...  Là ou ma liberté trouve son apogée, c'est quand je suis en droit de ne pas devoir me dissimuler derrière un masque de femme libre et indépendante. De ne pas devoir supporter les carcans que la société moderne nous impose. Un monde où je n'ai pas à mener des combats qui ne sont pas les miens.  Ma plus grande liberté est finalement d'avoir la liberté de ne pas vouloir être libre. 😆  
Votre commentaire, votre vision, me parle particulièrement. En effet, je vous rejoins en totalité dans vos propos ! Néanmoins, j'ajouterai une chose, cette liberté vous apporte la force, l'équilibre, qui sont les vôtres, en toute liberté :wink:
Dernière modification le 20/05/2024 19:29:06 par Nanook.
1 personne aime(nt) ça.
sylvie35
#26
Définition du Larousse (variante numéro 1 sur https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/libert%C3%A9/46994):
"État de quelqu'un qui n'est pas soumis à un maître"
:grinning:

La variante numéro 5 est intéressante également:
"Possibilité d'agir selon ses propres choix, sans avoir à en référer à une autorité quelconque"

   
7 personnes aiment ça.
MisterTaurus916
#27
L'ambiguïté qui revient au grand galop, bien vu car je n'ai jamais pensé à Robert ou son pote Larousse...
Vaste sujet où je viens de m'abonner ici-même, ce concept quasi philosophique plein de contre-sens, vous ne trouvez pas ?! 
2 personnes aiment ça.
LeFleuve
#28
Le sujet  n' est pas philosophique. Pas dans ma démarche, ici ni dans ma question. Puisqu elle est d actualité et personnelle et que ce qui m intéresse ici, c est le cheminement des personnes soumises. Le sujet est vivant. Il est humain. 
2 personnes aiment ça.
Carpo
#29
Être libre en se soumettant ?
Voilà une question de fond, qui revient parfois et sur laquelle il est bon de se pencher régulièrement, car le regard peut changer.
Je suis assez mitigé sur la réponse à apporter, peut-être au regard de ce que le concept de liberté peut recouvrir.
 
 
Se soumettre, c'est faire le choix libre (et espérons le éclairé) de confier une part de ses libertés à une autre personne. Ces libertés offertes sont récupérables à tout moment - c'est là un des équilibres de la relation - mais elles n'en sont pas moins momentanément perdues...
 
 
Paradoxalement, c'est peut-être par l'explicitation de ces libertés offertes et perdues qu'il est possible de s'alléger d'un poids, celui du choix ou de l'indécision, et donc de tendre vers une libération, mais qui tiendrait alors plus du soulagement que de l'émancipation.
Le choix libre de la personne dominante par celle soumise est un élément important de la réponse : la bonne personne dominante sera souvent celle qui permet à celle soumise d'exprimer une part d'elle. Seule, elle n'en est pas toujours capable pour différentes raisons (dont des barrières sociales, culturelles, psychologique, ...), mais avec cet accompagnement, entre alchimie relationnelle et catalyseur (ou encore révélateur), elle gagne cette capacité à se vivre plus complètement. Est-ce là une forme de liberté ? Je vous laisse apprécier par vous même. 
J'aurais eu tendance à dire il y a quelques temps que se soumettre et être libre allaient de pair pour moi, peut-être dans une démarche d'autolégitimation. Désormais je serais plus nuancé avec un propos de type : "ça n'est pas si évident, et ça n'est pas un problème : on peut aussi s'accomplir et se vivre pleinement dans un espace contraint par des limites, voire être aidé par ces limites. "
 
 
5 personnes aiment ça.
sylvie35
#30
Je vais donner mon point de vue en m'inspirant de mon cas personnel - pas par narcissisme, mais pour éviter les généralisations abusives du genre "la soumise doit ...", puisque ce qui me convient ne convient pas nécessairement à d'autres.

Dans mon cas, la perte quasi-totale de liberté fait partie du socle de la relation. C'est un élément essentiel et je ne peux même pas concevoir qu'il en soit autrement. Si j'étais libre cela changerait fondamentalement la nature de la relation.

Il y a eu un choix initial, libre et éclairé, sans pression. Le choix de faire don de ma liberté. Et quel don! Tous les dominants ne mesurent pas ce don à sa juste valeur, malheureusement.

Tant que j'appartiens à mon Maître, je ne suis pas libre. Je dois lui obéir. Je n'ai pas le droit de prendre de décision par moi-même (hormis bien entendu les micro-décisions sans conséquence que l'on prend des centaines de fois par jour). Si un jour cela ne me convenait plus, je garde une liberté inaliénable: celle de mettre définitivement fin à la relation.

Est-ce une mauvaise chose? Certainement pas, puisque depuis que je suis soumise, je me sens très heureuse et épanouie comme je ne l'ai jamais été.

La perte de liberté n'est pas nécessairement négative. Dans la vie en société, on accepte constamment de renoncer à une part de notre liberté au profit d'un intérêt supérieur. Par exemple, dans une nation gouvernée sainement, on accepte naturellement des restrictions aux libertés si elles sont dûment justifiées par le bien commun.
 
Dans une relation D/s ou Maître/esclave, ce n'est pas si différent. La soumise ou l'esclave renonce partiellement ou totalement à sa liberté. Au profit de quel intérêt supérieur?
Là, à chacune sa réponse. Pour ma part, je pourrais mentionner, en vrac:
  • Clarté et stabilité de la relation. Pas d'ambiguïté, pas de non dits. Je sais quelle est ma place, c'est parfaitement clair, et j'aime cette clarté dans la relation.
  • Me sentir en accord avec ma nature profonde. C'est instinctif et difficile à expliquer, mais j'aime viscéralement obéir à un homme et sentir que "c'est lui qui décide".  
  • Bien-être apporté par une relation fusionnelle: quand le don de liberté est sincère, total, et apprécié à sa juste valeur par le dominant, cela crée un lien d'une force incroyable.
  • Épanouissement sexuel. Cela peut sembler paradoxal, mais le fait d'avoir totalement perdu ma liberté sexuelle, dans le sens où seul mon Maître décide du quand et du comment, sans que j'aie mon mot à dire, a décuplé ma libido. A tel point que souvent je ne pense qu'à ça...
  • ...

Est-ce que néanmoins la perte de liberté peut être malsaine? Certainement, si le Maître n'a pas les qualités humaines lui permettant de gérer intelligemment l'immense pouvoir qui lui est confié. On retombe toujours sur le même prérequis: on ne doit pas faire don de sa liberté au premier venu...

Cela peut devenir étouffant: par exemple, si le Maître veut tout contrôler. En pratique, mon Maître m'accorde un espace de liberté assez large (par exemple il m'autorise à écrire ce que je veux sur ce site, y compris de grosses bêtises dont je me rends compte a posteriori :joy:). Mais c'est lui seul qui détermine les contours de cet espace de liberté et qui les redessine le cas échéant.

Reste également la liberté de conscience, la liberté de penser et d'avoir mes opinions. Rogner sur ce terrain relèverait certainement de l'abus de pouvoir. On peut y ajouter la liberté de conserver des liens sociaux, des liens avec la famille, etc. Dans mon cas, ces liens ont été davantage encouragés que restreints. A titre d'exemple, je dois demander la permission pour inviter mes parents à déjeuner, mais la plupart du temps il me l'accorde et très souvent m'encourage à renforcer ces liens.

J'espère ne pas être trop hors sujet. Il y a une multitude de manières d'interpréter la question initiale.
Dernière modification le 21/05/2024 19:13:27 par sylvie35.
11 personnes aiment ça.
Silla
#31
Le sujet  n' est pas philosophique. Pas dans ma démarche, ici ni dans ma question. Puisqu elle est d actualité et personnelle et que ce qui m intéresse ici, c est le cheminement des personnes soumises. Le sujet est vivant. Il est humain. 
Pour moi on est bien sur de la philosophie de bienheureux occidentaux gâtés derrière nos écrans.
Je pense qu'en regardant un peu autour de soit (au hasard, chez les talibans ? en Iran ? Gaza ?), se demander si on est libre en étant soumise trouve vite réponse. Et vous avez raison, c'est un sujet d'actualité. On le voit également dans le recul des droits LGBTQ+ dans de nombreux pays, ou aux États-Unis, l'interdiction de l'avortement dans de nombreux états. Qui dit perte de droits, dit perte de liberté. Alors nos histoires de bdsm... oui je suis soumise, oui je suis libre ! Et j'use de ma liberté d'expression pour le dire 🙂 car ma liberté je l'avais perdue à un moment de ma vie (violences conjugales et harcèlement) alors tout ça me hérisse. Sans rien de personnel et je ne lirai même pas la suite de ce fil 😉
1 personne aime(nt) ça.
MisterTaurus916
#32
Pour cela que je mettais quasi philosophique, tout dépend la sensibilité de chacun. Mais j'aime ce duo de mots si savoureux, soumis(e) et liberté 😈
4 personnes aiment ça.
Comment ne pas se sentir libre, en devenant soumise ?
Pour moi on est bien sur de la philosophie de bienheureux occidentaux gâtés derrière nos écrans. Je pense qu'en regardant un peu autour de soit (au hasard, chez les talibans ? en Iran ? Gaza ?), 
Je pense qu'on peut largement s'interroger sur la liberté des femmes, et sa trajectoire descendante, avec un point commun aux trois situations citées, en restant en France.
On le voit également dans le recul des droits LGBTQ+ dans de nombreux pays, 

À quoi faites-vous allusion ?
2 personnes aiment ça.
LeFleuve
#34
#Carpo, votre réponse me parle. Nous savons profondément que nous sommes Variations et c'est en cela que le terme "libération" est plus ajusté. En ce qui me concerne, évidemment. Une réflexion (ou réflection, qui sait?) que j'ai pu avoir avec cette personne avec laquelle je souhaite aller plus loin se situe aussi autour des limites. Pas celles du cadre qui serait donné à cet espace-temps D/s dans la relation (pas encore peut-être, sans doute), les limites qui m'ont bridées, ou encore qui m'ont construites, les siennes, le dépassement dans chacune de nos vies au long cours, les résistances, les blessures, les volontés d'explorer plus loin ou autrement, bref, se lbérer encore et sans aucun doute choisir de poursuivre ensemble.
1 personne aime(nt) ça.
LE DEMON 83
#35
Question ardue ! mais la reponse est d'une simplicité, ne cherchons pas une interprétation qquelconque et à fortiori littérale ! 
la soumission se traduit par le transfert de pouvoirs qui permetr ainsi de vivre libre dans la sphére choisie !
1 personne aime(nt) ça.