sylvie35
#1
Beaucoup de questions intéressantes.

Il y a globalement deux aspects: assumer sa nature de soumise vis-à-vis des autres, et l'assumer vis-à-vis de soi-même.

Pour le premier aspect, seuls mes parents sont au courant. Je tenais à les en informer car ma relation de soumission est essentielle dans ma vie et j'étais très mal à l'aise avec le fait de leur cacher un élément aussi important. En parler à mon père a été (relativement) facile. Pour une raison que j'ignore, je me suis toujours sentie plus à l'aise pour aborder un sujet intime avec un homme qu'avec une femme. Je n'ai trouvé le courage d'en parler à ma mère que bien plus tard. A chaque fois que j'étais sur le point d'aborder le sujet avec elle, je sentais mon coeur s'emballer et la panique arriver - un trac énorme -, donc je renonçais car je savais que je risquais de bafouiller et perdre mes moyens à un moment où au contraire il faut expliquer les choses clairement. Quand j'ai (enfin) réussi à  lui en parler, je me suis surprise moi-même par mon assurance, par le fait que les mots me venaient naturellement - sans doute le résultat du fait que j'étais claire dans ma tête ("ce qui se conçoit bien s'énonce clairement...").
Elle l'a bien accepté. Sans prétention, je pense que je me suis surpassée ce jour-là en matière de clarté des explications 😇  De plus, elle avait déjà eu à plusieurs reprises l'occasion de rencontrer mon Maître (que j'avais présenté comme un compagnon) et elle avait bien vu qu'il est humble, sérieux et posé (bien loin de l'image du maboul pervers et mégalo que quelqu'un qui ne connaît pas le bdsm pourrait se faire 😂). Ce qui est marrant c'est qu'ensuite elle m'a dit qu'elle se doutait qu'il y avait quelque chose comme ça, d'après la manière dont je me comportais envers lui.

Pour le 2ème aspect, si on n'est pas de nature soumise dans la vie sociale et professionnelle, la dissonance cognitive n'est jamais très loin et il vaut mieux avoir la tête sur les épaules pour ne pas sombrer dans des des questionnements sans fin.
Étant de nature indépendante, un peu "électron libre", a priori capable de me gérer toute seule sans avoir besoin que l'on me dise quoi faire et quoi penser, avec en plus de gros problèmes à accepter l'autorité quand elle m'apparaît absurde, pourquoi est-ce que je ressens un tel bien être à obéir à un homme ? Mystère et boule de gomme 😂
Non, en fait j'ai ma petite idée. Le premier élément de réponse est que l'on ne se soumet pas au premier venu. Obéir à n'importe qui et obéir à un Maître que l'on admire et en qui on a toute confiance ce n'est évidemment pas du tout la même chose. Alors oui, j'obéis totalement, mais c'est une autorité que j'ai pleinement acceptée en connaissance de cause, logique et saine (mon Maître ne m'a jamais rien ordonné d'absurde ou de manifestement contraire à mes intérêts fondamentaux). Le deuxième élément de réponse, que j'ai plus de mal à expliquer, mais que je ressens très intensément, est une espèce de pulsion instinctive (comme si c'était codé dans les gènes...): appartenir à un Maître me fait me sentir viscéralement en harmonie avec une sorte de "nature profonde". Enfin bref, la soumission me rend très heureuse et finalement c'est le principal.
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