1. Définition et symbolique du crachat dans le BDSM
Au sein des jeux BDSM, le crachat s’inscrit généralement dans la sphère des pratiques liées à l’humiliation ou à la domination-soumission. Il peut se présenter sous différentes formes : un simple filet de salive, un crachat app appuyé, parfois sur le corps, le visage ou même à l’intérieur de la bouche du partenaire.
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Symbolique et psychologie : Pour certain·e·s, recevoir un crachat peut être perçu comme un acte humiliant, une forme de soumission extrême. Pour d’autres, il s’agit d’une démonstration de domination forte, d’une mise en scène de la possession du corps de l’autre, ou encore d’une exacerbation du caractère animal de la sexualité. Tout dépend des fantasmes, des limites et de la sensibilité de chacun·e.
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Variations culturelles : Dans certaines cultures, le crachat est un signe de mépris ou d’irrespect ; c’est d’ailleurs l’image qui prédomine dans la société occidentale. Dans un contexte BDSM, il est essentiel de comprendre que cette pratique, comme toute autre, doit être volontaire, consentie et discutée préalablement. C’est la première étape pour qu’elle soit vécue de manière satisfaisante et respectueuse.
2. Consentement, communication et limites
Comme pour toutes les pratiques BDSM, le consentement est absolument fondamental, il est indispensable ! Il ne s’agit pas de se lancer tête baissée dans l’acte de cracher sur son ou sa partenaire : il est crucial de prendre le temps d’en discuter avant, avec calme et bienveillance. N’oubliez pas d'aborder :
- L’intention : Pourquoi souhaitez-vous inclure le crachat dans votre relation BDSM ? Est-ce pour jouer sur l’humiliation, pour explorer un fantasme de soumission, pour cultiver une ambiance plus “brute” et animale, ou tout simplement pour essayer quelque chose de nouveau ?
- Les limites : Où, quand et comment la pratique peut-elle avoir lieu ? Certain·e·s préfèreront qu’on leur crache uniquement sur le corps (torse, dos, fesses), tandis que d’autres souhaiteront aller plus loin, par exemple un crachat dans la bouche. Il n’existe pas de bonne ou de mauvaise pratique, juste des préférences et des limites propres à chacun·e.
- Le consentement mutuel : Une fois que les deux (ou plusieurs) partenaires se sont exprimés, veillez à valider clairement ce qui est autorisé ou non. En BDSM, on peut utiliser un safeword (mot de sécurité) afin de signaler à tout moment que la pratique devient inconfortable ou dépasse une limite.
- La protection : Bien que le crachat ne présente pas le même degré de risque que certains échanges de fluides (sexe oral non protégé, par exemple), il peut tout de même y avoir un risque de transmission d’infections. Mieux vaut donc savoir où en est son/sa partenaire sur le plan de la santé, ou se documenter sur les risques potentiels liés à la salive.
3. Les aspects pratiques : comment intégrer le crachat à vos jeux BDSM
3.1. Préparer l’ambiance et le décor
L’intégration du crachat à une séance BDSM peut se faire de multiples façons. Pour certaines personnes, cette pratique est plus intense si elle est intégrée à un rituel, un scénario ou une mise en scène spécifique (par exemple, un interrogatoire, un jeu de punition ou une scène très orientée domination/soumission).
- Musique et lumières : Créez une atmosphère propice à la montée en puissance de la tension érotique. Des lumières tamisées ou colorées, et une playlist adaptée, contribueront à faire de ce moment quelque chose de spécial.
- Tenues et accessoires : Latex, cuir, menottes, collier… choisissez des accessoires qui renforcent votre ressenti de domination ou de soumission. Le fait de se préparer ensemble, de revêtir des tenues spécifiques, peut déjà être très stimulant et aider à entrer dans un état d’esprit propice.
3.2. Postures et gestes
- La posture du partenaire soumis : Souvent, celui ou celle qui reçoit le crachat va se mettre dans une position de vulnérabilité, comme à genoux, la tête inclinée, ou attaché·e. Encore une fois, cela dépend des préférences de chacun·e.
- La manière de cracher : Il peut s’agir d’un filet de salive sensuel coulant volontairement, ou d’un geste plus brusque et sec, symbolisant une certaine « violence maîtrisée ». L’essentiel est de rester à l’écoute du ressenti de l’autre.
- Le contact visuel : Dans des pratiques où la domination et l’humiliation ont un rôle important, le regard peut amplifier la sensation de soumission ou de contrôle. Maintenir le regard lors de l’acte de cracher peut s’avérer extrêmement intense, et parfois même suffisant pour provoquer un frisson d’excitation.
3.3. L’hygiène avant tout
Même si la salive est moins risquée que d’autres fluides, il reste primordial de s’assurer que tout le monde est en bonne santé buccale. Un brossage de dents préalable, un bain de bouche, et une hygiène générale irréprochable peuvent vous éviter toute mauvaise surprise.
4. Les dimensions psychologiques et émotionnelles
Le crachat peut être perçu de mille manières différentes : certains y verront une dégradation forte et excitante, d’autres s’en sentiront peut-être trop gêné·e·s. Il est donc important de se pencher sur les motifs intérieurs qui nous poussent à vouloir introduire cette pratique.
- Relation de pouvoir : Le/La partenaire dominant·e peut y trouver un sentiment de contrôle exacerbé, tandis que la personne soumise peut se sentir “possédée” ou “abaissée” de manière consentie.
- Sentiment d’appartenance : Dans certaines dynamiques D/s (Domination/soumission), le crachat peut symboliser une forme d’appartenance plus profonde ; il n’est plus simplement question de sexe, mais de se sentir entièrement offert·e ou possédé·e.
- Déclencheur émotionnel : Pour certains couples ou partenaires, le crachat peut provoquer une véritable libération émotionnelle, une forme d’abandon de soi, voire une catharsis. Dans ce cas, il n’est pas rare qu’il s’accompagne de larmes, de rires ou de soupirs de soulagement – le tout faisant partie intégrante de la scène BDSM.
5. Après la séance : l’importance de l’aftercare
Quelles que soient la nature et l’intensité de la séance, a gestion de l'après est cruciale pour tout le monde. Il est souvent appelé “aftercare” dans le milieu BDSM. Prenez un moment calme à deux (ou plus, selon le nombre de partenaires) pour :
- Décompresser : Des câlins, des mots doux, un plaid bien chaud ou une boisson réconfortante peuvent aider à redescendre en douceur après une scène intense.
- Communiquer : Discutez de ce que vous venez de vivre. Qu’avez-vous ressenti ? Qu’est-ce qui vous a plu ou déplu ? C’est le moment idéal pour faire un débrief, dans la bienveillance et le non-jugement.
- Veiller à la santé de l’autre : Qu’il s’agisse du mental ou du physique, assurez-vous que chacun·e se sente bien, et qu’aucune gêne ou douleur persistante ne gâche la suite.
L’aftercare vous permet de resserrer les liens, de renforcer la confiance mutuelle et de poser les bases d’une prochaine scène encore plus harmonieuse et épanouissante.
6. Conseils et bonnes pratiques
- Commencer en douceur : Si vous n’avez jamais intégré le crachat à vos jeux, essayez dans un premier temps des choses plus douces, comme un filet de salive déposé volontairement sur le corps du/de la soumis·e. Vous verrez déjà si cela vous procure (ou non) de l’excitation.
- Installer un climat de confiance : Plus une pratique est perçue comme extrême ou humiliante, plus la confiance entre les partenaires doit être forte et réciproque. Assurez-vous que tout le monde se sente en sécurité émotionnellement.
- Rester attentif·ve aux signaux : Pendant la scène, gardez toujours un œil sur les réactions de l’autre. S’il ou elle se met à trembler, à pleurer (sans que cela soit désiré), ou manifeste un blocage, il se peut que la pratique devienne trop violente ou intrusive. Dans ce cas, il est essentiel de stopper immédiatement, de passer en mode “réassurance” et de communiquer.
- Éviter tout jugement : Dans le milieu BDSM, il existe une devise bien connue : “Your Kink Is Not My Kink, But Your Kink Is OK”. Cela signifie qu’il n’y a pas de “bonne” ou de “mauvaise” manière de vivre sa sexualité, tant que tout se déroule dans le respect, le consentement et la bienveillance.
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