Mur Général - Pour se rencontrer sur BDSM.FR

32 secondes. 32 secondes de refus. Je réalise pas. Je vous entends. Un, deux, trois, quatre... Ça n'a à ce moment là aucune réelle portée dans ma tête. 32 secondes, pourquoi il compte ? Pourquoi il s'arrête pas ? [Putain mais stop !] 32 secondes ça va si vite et c'est si long. La relativité du temps devient si concrète entre vos mains. Cinq, six, sept, huit, neuf, dix... "Donne moi ton téléphone ! Déverrouillé, Le téléphone !" Je tends le bras, "Non !" C'est dans ces instants que mon corps et ma tête sont tout sauf en symbiose. Le refus qui s'exprime dans chaque parcelle de mon enveloppe... 32 secondes à gesticuler, hésiter, geindre, résister. Onze, douze, treize, quatorze... 32 secondes qui me semblent encore dérisoires. Pourtant 32 secondes, que tu sais pertinemment, tu paieras... Parloire ne compte pas à haute voix pour meubler la conversation. Quinze, seize, dix-sept, dix-huit. [Silence ! Bordel silence ! ] Impassible, le décompte s'enchaîne, verrouillant aussi sûrement le temps d'après, le temps de passer à la caisse, scellé dans ces 32 secondes. Et pourtant tu les laisses défiler ces secondes. Dix-neuf, vingt, vingt et un, vingt-deux, vingt-trois ... C'est un viol de ton esprit, vous ouvrir mon téléphone c'est vous ouvrir mon journal intime. Les photos, les ratées, les reçues, les conversations, les notes, si il lisait mes notes, mes brouillons perdus, mes pensées volées... NON ! mon corps se refuse à vous céder gentiment le contenu le plus intime de ma boîte crânienne. Les gestes vont à l'encontre de mon esprit, tu le sais: il faut renoncer, mais ton enveloppe agit contre ton gré. Et les mouvements se font désordonnés, réfractaires, 32 secondes. Le bras bouge "oui", revient vers soi "non". T'as l'air d'un pantin désarticulé Encore. Gémir. Tiiiiiic____taaaaac___tiiiiic____taaaac___ Jouer avec le temps, le rendre insoutenable c'est votre outil le plus efficace pour me faire "plier". [Je peux ! donne le téléphone Novice, allez lâche.] Non, non et non, mon corps ne suit pas. Vingt-quatre, vingt-cinq, vingt-six... Pourquoi c'est si dur ? A quoi tu penses ? Pourquoi tu souffres ? Mes restes d'intimité, demeurer à vos yeux ce que je pense si bien dissimuler. Laissez-moi y croire. De quoi t'as peur ? Arrête de réfléchir ! Trente, trente et un, TRENTE DEUX ! Abdiquer... 32 secondes qui te foutent à plat émotionnellement. 32 secondes de bouillonnement interne. 32 secondes d'enfer. Et puis la note tombera. La douloureuse n'aura jamais aussi bien portée son nom . Dix secondes tu pourras payer dix secondes... Plus tard ...au Parloire.*