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Hephaistos

Homme Dominateur. Vit à Paris, Picardie, France. 46 ans. est en couple et c'est compliqué.
  Merci de cette invitation à me renseigner. Elle illustre parfaitement cette manie contemporaine de croire que le désaccord vient toujours d’un déficit d’information chez l’autre, jamais d’un excès d’idéologie chez soi. J’ose espérer que tu appliques ce principe avec autant de rigueur à tes propres opinions.   Quant à l’histoire du BDSM (que j’ai parcourue sans besoin de ton aimable permission) elle montre précisément ce que je souligne. Ce sont les régimes qui ont brouillé la frontière entre vie publique et vie privée qui se sont autorisés à intervenir dans les pratiques intimes. Le conservatisme classique, lui, opère selon le principe fondamental de non-ingérence à savoir "ce qui ne se montre pas, ne se juge pas". Dire que le conservatisme est un retour en arrière relève davantage du slogan que de l’argument. C’est une pétition de principe car on suppose que l’histoire est une flèche vers un progrès continu et que tout ce qui n’y souscrit est rétrograde. Mais c’est précisément ce type de raisonnement linéaire et dogmatique qui fait le lit des intolérances masquées sous les habits du progrès.Ce n’est pas tant l’histoire du BDSM qui devrait inquiéter, mais l’oubli de cette évidence : c’est souvent au nom du bien, du progrès, et de la visibilité, que les libertés privées ont été les plus pernicieusement grignotées.   Le retour du conservatisme ne menace pas les marges discrètes. Il gêne seulement ceux qui confondent vie privée et spectacle. Ce qui n’est pas exactement la même chose. Je crois qu’il y a ici une confusion assez embarrassante(mais malheureusement courante). On confond conservatisme et autoritarisme liberticide. C’est un peu comme confondre un moine et un policier sous prétexte qu’ils n’aiment ni l’un ni l’autre voir des gens nus en public. Le conservatisme d'un point de vue philosophique valorise la retenue, la discrétion, la liberté de ne pas exhiber. Il ne cherche pas à régenter la chambre à coucher, mais simplement à éviter qu’elle devienne une estrade. C’est une philosophie du retrait, pas une pulsion de contrôle. Le liberticide, lui, n’a pas d’idéologie propre. il se loge aussi bien dans les dictatures de droite que dans les puritanismes progressistes. Mais j’admets qu’il est plus facile de dénoncer une menace fasciste imaginaire que d’interroger les dérives d’un progressisme devenu intrusif. Et ça, effectivement, ça peut faire peur… même à ceux qui aiment avoir les yeux bandés ^^ Maintenant, d'un point de vue politque, la confusion entre conservatisme et autoritarisme liberticide est non seulement erronée mais historiquement malhonnête. Le conservatisme c’est la préservation de l’ordre, des coutumes, d’une certaine stabilité mais pas l’instauration d’un régime de contrôle sur les corps et les consciences. Ce sont deux registres distincts. L’un tient de la philosophie politique, l’autre de la "pathologie" étatique. Si on regarde les régimes qui ont été les plus intrusifs dans la sphère intime ne sont pas toujours ceux étiquetés "conservateurs". Par exemple, les utopies totalitaires du XXe siècle (souvent issues de la gauche radicale) ont eu une fâcheuse tendance à vouloir reprogrammer jusqu’aux désirs. Là où le conservateur classique aurait dit "fais ce que tu veux chez toi', le progressiste social t’expliquera comment tu dois jouir, avec qui, et dans quel cadre linguistique. Donc si l’on parle de politique réelle, ce n’est pas le conservatisme qui représente une menace pour le BDSM ou toute autre pratique privée. C’est toute idéologie, de droite , du centre ou de gauche, qui prétend faire du citoyen un projet à normaliser. Et dans ce cas, oui, la vraie inquiétude devrait porter sur ceux qui veulent transformer l’intimité en programme universel, pas sur ceux qui veulent simplement qu’on garde le rideau fermé. Finalement, ce n’est pas une querelle entre progressistes et conservateurs mais entre ceux qui respectent la frontière entre sphère publique et sphère privée, et ceux qui veulent la faire sauter au nom de la morale, de la vertu ou de la visibilité. 
a mis a jour son propre profil.
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Il y a dans votre demande une chose qui devient rare dans cette époque de frénésie de tout. Une vraie recherche de profondeur où l’excitation ne vient pas du geste mais de ce qui se passe avant...dans l’œil, dans la tête, dans cette cérébralisation du  non-dit. Cette manière de voir le BDSM (comme un jeu mental et symbolique) c’est une forme d’art en soi. Cela penser à ce que disait Lacan. Le désir ce n’est pas juste ce qu’on veut, c’est ce qu’on imagine que l’autre veut qu’on veuille. Autrement dit, ce n’est pas le fouet qui compte, mais le regard avant qu’il tombe. Ce genre de tension-là, on ne le trouve pas partout. Si vous cherchez des œuvres qui parlent plus à la tête qu’au corps, il y en a quelques-unes qui me viennent tout de suite en tête. Eyes Wide Shut, de Kubrick. Tout y est lent, codé, feutré. Ce n’est pas un film sur le sexe, c’est un film sur le pouvoir du non-dit. Possession de Żuławski...plus dérangeant, plus intense, mais ça travaille sur la tension, la perte de contrôle mentale, pas sur l’acte lui-même. En photo, Francesca Woodman ou Erwin Olaf ont des mises en scène très fortes, pleines de silence et de symboles. On sent que chaque image pourrait être le début d’un rituel. Côté lecture des auteurs comme Ballard (Crash) ou Duras (Le Vice-Consul) ne parlent pas de BDSM au sens strict, mais ils posent des ambiances lourdes, ambiguës, dans lesquelles le rapport de force est psychologique avant tout. Et bien sûr, on ne peut pas éviter Vénus à la fourrure, pour le côté rituel et inversions symboliques. Bref, vous êtes dans une démarche précieuse et rare qui va à contre-courant de ce qu’on voit souvent. Vous avez mis des gardes fous, c'est très bien, veillez tout de même si je peux me permettre à rester attentifs à d'autres formes d'approches qui ne sont par nécessairement si éloignées de votre vision mais qui pourraient peut-être vous ouvrir d'autres perspectives. Je suis certain que vous trouverez ici de judicieux conseils si vous prenez le temps de les écouter.
C’est une question intéressante, mais elle repose sur une association assez curieuse entre le retour du conservatisme et les pratiques BDSM, comme si l’un allait nécessairement entraîner la disparition ou la persécution de l’autre. Il faut rappeler une chose élémentaire. Les sociétés conservatrices, si elles valorisent l’ordre social, la famille, les coutumes, ne sont pas nécessairement intrusives dans la sphère privée. Au contraire, elles tendent à considérer la vie intime comme un sanctuaire, un domaine soustrait au regard public, au débat idéologique, et surtout, à "l’administration politique". Ce sont souvent des régimes et des pensées politiques fondées sur une séparation nette entre le public et le privé. Autrement dit "ce que vous faites chez vous ne regarde que vous." Et cela vaut pour les jeux d’échecs comme pour les jeux de cordes. Le conservatisme n’a pas vocation à réglementer les pratiques sexuelles des adultes consentants, il se méfie simplement de leur mise en scène permanente dans l’espace public. Nuance essentielle. Ce qui est paradoxal c’est que les discours les plus progressistes ont tendance à surinvestir la sexualité, à la transformer en drapeau, en revendication identitaire, en terrain de lutte. Tout devient objet de discussion, de pédagogie, de validation collective. On passe du "faites ce que vous voulez" au "dites-nous ce que vous faites et pourquoi, et si c’est bien, on l’inclura dans le programme scolaire". Et là, paradoxalement, ce n’est plus la liberté qu’on célèbre, mais la normalisation de la marge. Je force le trait mais c'est un peu l'idée qui finalement devient un peu la caricature de ce qu'elle prétend dénoncer. Donc non, en soi, il n’y a pas lieu de s’inquiéter d’un retour du conservatisme  sauf si l’on confond pudibonderie et pudeur. Tant que les pratiques restent à l’abri du regard public, elles ont toutes les chances de passer sous les radars. Ce n’est pas le conservateur qui viendra juger ce qui se passe dans votre chambre, mais c’est peut-être le militant ultra-moderne qui voudra en faire un objet d’étude, une étiquette ou une cause. Finalement, dans ce débat, on peut renverser la question . Ne serait pas tant le conservatisme qui menace le BDSM, que l’époque elle-même, qui ne sait plus où finit l’intime et où commence la performance sociale...? Le retour du conservatisme ne m’inquiète pas (au moins au titre de ma vie intime), mais il pourrait bien représenter, pour ceux qui veulent vivre librement et discrètement, un climat bien plus serein que celui d’une société hyper-progressiste, où tout doit être justifié, étiqueté et approuvé. Car si l’on pousse le raisonnement jusqu’à l’absurde, il se pourrait même que le BDSM ait plus à craindre d’un excès de lumière que d’un peu d’ombre.      
Pas mieux que les autres. Cela demande une immense communication entre votre vanille et vous. Par expérience on sait que ce genre de relation finit inévitablement par un déséqulibre tel que l'un des 2 en souffre. A moins qu'il ne souhaite être présent, que vous soyez guidés tous les 2 peut-être pas quelqu'un qui maîtrise et qui a bien cerné votre demande, je crains que cela soit effectivement un jeu dangereux pour votre couple.
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a répondu à la discussion "Petite présentation" de DarkBetty.
Bienvenue,  Une soumise à en général énormément de sollicitations lorqu'elle pointe le bout de son nez....beaucoup moins lorsqu'elle ajoute qu'elle a déjà un Maître. Cela vous donne une idée du "fabuleux" univers BDSM ! Je pense que le plus simple et de présenter le BDSM que vous vivez avec votre Maître, cela devrait déjà poser un cadre et faire naître quelques commentaires.  
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