Nuage

Je devais aller au munch. Mais mes pas se sont perdus quelque part, dans le flou, entre fatigue et vertige. Et aujourd’hui... Je me sens petite. Presque translucide. Je m’excuse de ne pas être là, de ne pas savoir habiter le monde comme il faut, de me cacher parfois dans les plis de mon propre silence. J’aurais voulu être lumière. J’arrive à peine à être présence. Je rêve d’un souffle grave, d’un mot qui ancre, d’une main ferme posée sur ma nuque, comme un phare dans la brume. Je veux fléchir, me déposer, livrer mes failles sans craindre le regard. Il y a des jours où mes mots sont les seuls liens que je tisse encore, des cordes fragiles entre moi et le monde. J’écris pour ne pas disparaître tout à fait. J’écris pour tendre la main. Et dans un coin de moi, il y a cette prière douce, adressée à un cœur solide, à quelqu’un qui saurait m’apprivoiser sans m'enfermer et qui ne fuirait pas quand mes ombres dansent trop fort. Je vacille, oui. Mais je reste ouverte, et peut-être que quelque part... Peut-être que dans ce flou où je me perds, je suis déjà en train de me retrouver.