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BDSM
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Le Shibari est le bondage japonais. C'est un type de bondage à conotation sexuelle d'origine japonaise entrant souvent dans le cadre de jeux sado-masochistes. Son principe est d'entraver un modèle qui ipso-facto se retrouve dans le rôle de personne soumise. Mais cette entrave ne se fait pas n'importe comment : elle repose sur des figures géométriques pré-définies à l'aide d'une corde de 6 à 8 millimètres de diamètre, le plus souvent. La cordelette est en chanvre ou en jute.

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Necalli
Les Occidentaux sont attachés au terme Shibari, mais les Nippons lui préfèrent le terme Kinbaku (qu’on peut traduire maladroitement par « lié avec une corde de manière serrée »). À la différence du Shibari, qui se traduit par le simple fait d’attacher (y compris une chaise, une table, ou même votre micro-ondes), le sens du terme Kinbaku porte en lui la sensualité, la contrainte, les émotions, et implique souvent les notions de gêne et d’exposition. Kinbaku Quant à Alex (a.k.a DirtyVonP), il faisait de la photo érotique en amateur, jusqu’à ce qu’il se retrouve frustré par le manque, dans ces sessions, d’interactions et de sincérité émotionnelle. Passionné par la culture traditionnelle nippone, il finit par tomber sur des photos de Kinbaku, qui le touchent là où il faut. Il se rendit compte que pour entrer dans ce monde et faire venir à lui des modèles, il fallait qu’il apprenne à attacher. Alex pratique presque tous les jours depuis une dizaine d’années. Lui-même disciple d’un maître (Riccardo Wildties), il récupère la tête de l’Ecole des Cordes en 2016, la première école française de Kinbaku. Photo du site de l’Ecole des Cordes avec Alex Dirty Von P Photo d’Alex en train d’attacher. Photo du site de l’Ecole des Cordes Technique, Esthétique et Intention L’Ecole des Cordes enseigne une vision du Kinbaku bien précise. C’est une technique et une esthétique propres au style dit Naka Ryu – autrement dit, l’érotisation de la souffrance. Sur leur site, le message est clair : « L’érotisation de la souffrance, ce n’est ni de la pornographie ni de la torture. Il s’agit d’exacerber la sensualité de la personne attachée, dévoiler sans montrer, proposer sans imposer… ». Proposer sans imposer, Alex y tient. Le consentement est bien évidemment fondamental et doit être explicite. Entre celui qui attache et celui qui est attaché, se crée un échange sensible, essentiel à la construction progressive d’une intensité sensuelle ou dramatique. Son maître lui a appris à être dans l’Intention quand il attache ; à générer des émotions, bien davantage qu’à s’offrir en spectacle. Il estime, par exemple, que la suspension n’est qu’une partie d’une session de cordes et non pas un but à atteindre. Les moments passés au contact du sol engendrent, selon lui, parfois plus d’émotions. Sa sainte trinité ? Technique, Esthétique et Intention. Alex accorde un intérêt tout particulier à l’évolution de la relation entre les partenaires de cordes au fil de la session : la contrainte est progressivement amplifiée, de corde en corde, jusqu’à mener l’autre à l’abandon complet. Il précise que « l’attacheur doit s’adapter à la personne qu’il attache » : il faut être un fin anatomiste. Il nous raconte aussi le pouvoir révélateur des cordes, qui dévoilent tout de l’énergie et du ressenti de celui qui est lié. Pas de feinte possible avec le Kinbaku. Se faire attacher pour mieux se libérer Comment retranscrire par les mots tous les flux émotionnels et sensitifs, qui m’ont traversée lors de ma première session ? J’étais théoriquement préparée, mais dans la pratique, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. J’appréhendais de ne pas réussir à me laisser aller, ni même à supporter l’étreinte des cordes. Nous n’étions pas seuls, ce qui contribuait à renforcer ma gêne un peu plus. Mas aussi ma difficulté à oublier le monde autour. Je ne portais qu’une culotte et un débardeur fluide légèrement transparent. À genoux, dos à lui, il commence à m’attacher les bras et les mains dans le dos. Je suis face au reste de la pièce, le regard perdu. Je cherche un point d’accroche rassurant, loin de ceux qui regardent. Alex m’expliquera plus tard qu’il a tendance à bander les yeux de ses modèles la première fois. Il a très bien fait de ne pas bander les miens. Mon sourire mi-amusé, mi-embarrassé, se trouve être le seul bouclier que je puisse brandir contre toute la confusion qui s’empare de moi. Photo de la session kinbaku de Desculottées Photo de la session kinbaku de Desculottées Je le sens tout proche de ma nuque, très à l’écoute de mes respirations. Il est très doux, beaucoup plus doux que ce à quoi je m’attendais, et consciencieux. Je me suis rapidement sentie en sécurité. Les mains d’Alex me manipulent, tel un corps précieux qu’il apprivoise et apprend à connaître. Le premier impact mémorable de la pression des cordes sur ma peau, c’est cette sensation pétillante dans les mains, comme des bulles de champagne. Alex me parle, m’écoute et m’incite même à lui répondre. Plus le temps passe, plus j’accepte – sans même en avoir conscience – de détendre tous mes muscles, de divaguer. Après un certain temps avec les jambes attachées, je ne sens plus mes pieds. Encore à moitié lucide, je lui demande si c’est un problème. Mais je n’étais pas inquiète, je voulais simplement qu’il me donne, par sa réponse rassurante, le feu vert pour tout oublier. Comme le gong qui sonnerait l’heure de la libération, je choisis délibérément de faire disparaître mes pieds de ma conscience. Je pense que cela a été un moment décisif dans l’épanouissement de mes divagations. Je n’étais pas absente. J’étais ailleurs, propulsée dans un monde secret et éphémère, qui ne semblait appartenir qu’à nous deux sur l’instant. La puissance du processus d’attachement amène aussi, dans la foulée, un sentiment d’affection intense pour son attacheur. Du moins, c’est ce qui m’est arrivé. Placée au centre de son attention, dans un état d’offrande indéniable, je me suis sentie submergée par la confiance que je lui accordais. Grossièrement, ça pourrait se traduire par : « Je te fais entièrement confiance et mon dieu, qu’est-ce que c’est bon ! ». Ajoutez à cela, l’érotisme qui découle du fait qu’il respecte cette confiance sans détours. Endorphines… please, ne me quittez pas Le Kinbaku est une pratique éminemment cérébrale. Mon esprit s’est fondu dans un espace méditatif qui m’était jusqu’alors étranger. Sans m’en rendre compte, j’étais sur le point d’oublier à peu près tout ce qui constituait la pièce qui m’entourait. Sauf Alex. C’est un délicieux mélange de maîtrise (résistance) et de lâcher-prise. Suspension shibari Suspendue à la fin de ma séance de kinbaku – shibari Au-delà de l’impact psychologique, la pression des cordes sur certaines zones érogènes du corps sécrète des endorphines. En repensant à cette expérience, plus tard, je me suis trouvée à la comparer à l’expérience d’une drogue. Il y a d’abord la montée – l’inconfort, l’adaptation –, l’explosion – oubli total de la souffrance, excitation, divagation –, puis la redescente. Parlons-en, de cette redescente. À mesure qu’il me détachait, l’esprit toujours lointain, je me souviens avoir refusé de croire que c’était terminé. Je ne sais pas l’expliquer, mais le retour à la réalité m’est apparu presque injuste. Le temps est passé à une vitesse fulgurante. Une heure, ressenti 20 minutes. J’étais frustrée, j’en voulais encore et encore, je n’en avais pas eu assez. On se trouve vulnérable, un peu apeurée par l’idée d’abandon. Heureusement, Alex m’a détachée tout doucement, j’ai eu le temps de recouvrer mes esprits et d’accepter la finalité. Le courant étant bien passé entre nous, nous avons fait une deuxième session (qui poussait davantage la contrainte et la sensualité), et je me rappelle avoir eu envie de pleurer à la fin. J’ai spontanément ri, aussi, pendant. Une première expérience de shibari réussie Je suis très heureuse d’avoir vécu ma première expérience avec Alex (DirtyVonP). Non seulement, il maîtrise son art et sait de quoi il parle, mais en plus il est généreux, bienveillant, subtil, ultra talentueux. Que demande le peuple ? Je mets l’attention sur ce point car, depuis les scandales et la fermeture de la Place des Cordes, il fait bon de savoir que l’on est entre de bonnes mains. Vous pouvez vous jeter dans ses bras les yeux fermés. En tout cas, il a ouvert quelque chose chez moi, et si j’en suis déjà à ma deuxième session, je ne compte pas m’arrêter là. J’espère que ce témoignage donnera envie, à celles et ceux qui désirent les cordes, de ne plus les éviter.
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HLM42
Kinbaku est une branche du shibari, ce n'est pas un nom préféré par les Japonais au nom shibari!
J'aime 16/06/25
education
"Lui-même disciple d’un maître (Riccardo Wildties)" il ne l'est plus depuis des années (un disciple)
J'aime 17/06/25 Edité