CâĂ©tait peut-ĂȘtre la chose la plus idiote Ă faire, se donner Ă un pote de lâuniversitĂ©. Nous avons un rapport simple, amical, sans mystĂšre. Lâaccueil, chez lui Ă Lyon avait Ă©tĂ© des plus normaux. Sans mise en scĂšne, gentil, habituel Ă croire quâon allait jamais oser. Une double bise fugace comme seul contact.
Lâappartement au rez de chaussĂ©e laissait entendre les bruits de la rue. Il se divisait en trois parties. Un salon de dalles blanches, assez froid, un petit coin dâeau fermĂ© entre quatre murs et un mezzanine qui recouvrait tout, plus chaleureuse, avec des objets personnels. Rien d'un donjon travaillĂ©.
A cause de la moquette quâil y avait, et peut-ĂȘtre par effet de la hauteur, il y avait sur ce perchoir une chaleur plus tendre, comme dans une chambre dâenfant. La visite ne dura mĂȘme pas une minute et il mâinvita tout de suite Ă mâasseoir dans son petit salon.
Il disposa sur la table quatre verres dont il remplit le fond de crÚme fruitées différentes et termina par un vin blanc.
Je goĂ»tais les quatre et pris celui Ă la pĂȘche. On discuta un peu, puis il y eu un silence. Je ne sais pas ce que câĂ©tait pour lui, mais je commençais Ă ressentir une premiĂšre gĂšne. Il recommença Ă me parler simplement des choses de la vie courante ; puis il y eu un second silence. Il me souriait gentiment mais je ne sais pas pourquoi je baissais les yeux. Alors il mâa demandĂ© ce que jâavais amenĂ©. Ce fut comme une dĂ©livrance et je comprenais que ce petit discours, qui devait nous rĂ©habituer lâun Ă lâautre Ă©tait aussi pour lui un moyen de faire monter une pression en moi. Il a repoussĂ© sur le cĂŽtĂ© de la table les verres et les bouteilles et mâa regardĂ© ouvrir mon sac avec attention. Jâai posĂ© les menottes sur la table, puis le bĂąillon Ă boule, un pĂ©nis en plastique et puis jâai hĂ©sitĂ©. CâĂ©tait trĂšs Ă©trange de me dĂ©voiler de cette façon devant un ami. Le lui dis simplement « jai aussi ça » en posant le crochet anal sur la table. Il regarda cette brĂšve panoplie avec sĂ©rieux, puis, en me regardant dans les yeux, il me dit « maintenant tu vas me dire vous. Tu vas mâobĂ©ir et mâappeler Maitre. » CâĂ©tait un contraste fort avec lâhomme que je connaissais mais son sĂ©rieux me mis en confiance. Je lui rĂ©pondit « oui maĂźtre » pour la premiĂšre fois.
Il alla baisser les stores et tandis que la pĂ©nombre envahissait tout, il alluma plusieurs bougies trĂšs Ă©paisses quâil monta en haut. Lâespace, simple et presque enfantin sâĂ©tait changĂ© en un monde mystĂ©rieux. Il me demanda de retirer mes vĂȘtements avant de venir le rejoindre avec mes outils. Je mâexĂ©cutait et ne gardait que mes bas, mon soutiens-gorge et ma culotte noire. Je les avais choisis pour lâoccasion.
Il me regarda monter vers lui dans lâescalier et me fit signe dâaller sur une large couette bleue qui faisait un tapis Ă©pais et qui devait au fil de notre jeu se froisser et ajouter une sensualitĂ© visuelle simple et magnifique dans la lumiĂšre instable des bougies. Je me mis Ă genoux au milieu et il passa derriĂšre moi. Il me bĂąillonna, en serrant plus que je nâaurais pensĂ©. Il caressa ma peau, me baisa dans le dos et passa un cordon autour de mon cou quâil en roula comme une Ă©charpe et la fit pendre. Puis les menottes dans le dos. Avec douceur, il me pris contre lui pour me coucher sur lâĂ©paule, la joue et les genoux, les fesses vers le plafond. Je sentais son regard sur moi. Ses doigt qui effleuraient les dentelles de mes derniers vĂȘtements. Puis quelque chose, son pouce sĂ»rement, qui passait sous lâĂ©lastique de ma culotte. « Cambre toi » me demanda-t-il et je le fis. La culotte glissa avec son pouce et dĂ©couvrit cette partie de mon corps. Sa main se posa sur mon sexe, comme une coquille pour le protĂ©ger. Il mâĂ©tudiait, caressait pour sentir mon excitation et cette main, Ă dire vrai, mâexcita plus encore. Je sentis ses doigt sur ma vulve, et bientĂŽt leur glissement facile montrait que je commençais Ă juter de dĂ©sir. Il le senti puisquâil ne sây attarda pas. Sa main remonta vers mon anus, le caressa en lâimprĂ©gnant de la liqueur qu"il avait sur les doigts. Il pressa un milieu, sans jamais entrer en moi.
Il fit le tour, se mit face Ă moi et me demanda si jâavais un regret. Je secouais la tĂȘte. Il dit « non maĂźtre » ; je rĂ©pĂ©tais sa phrase sans pouvoir la dire Ă cause du baillon. Alors il posa sa bouche sur la boule. Contact indirect qui me donna une irrĂ©sistible envie de lui. Sa bouche, ses mains, quelque chose de vrai, un contact. Mais il repassa sur le cĂŽtĂ© et glissant sa main le long de mon dos, comme Ă son animal. Il prĂȘtait une attention trĂšs particuliĂšre Ă mon anus. Il imprĂ©gnait ses doigts du jus de ma vulve pour le prĂ©parer, lâouvrir doucement. Il commença Ă mâexpliquer ses gestes, Ă me dire de cogner le sol « quand » jâaurais trop mal avec mon front.
Je sentis un doigt entrer en moi, tailler une place pour le crochet que je sentis bientĂŽt entrer Ă la place du doigt, mais beaucoup plus profondĂ©ment ce qui me provoqua dâabord une gĂšne, pĂ©nible Ă cause du froid du mĂ©tal, puis plus douce.
Il attrapa la corde autour de mon cou et la passa en symĂ©trie sous mes bras, dans le dos, les croisant et me tissant un bustier. Il passa ensuite les ficelles derriĂšre le baillon, mâordonna de me cambrer plus et rattacha les deux bouts au crochet. Je ne pouvais plus bouger que des jambes et dĂ©jĂ je ressentais une envie de gĂ©mir de plaisir. Jâavais aussi cette envie de lui, ce dĂ©sir simple de la sexualitĂ© la plus innocente. Simplement sentir son sexe glisser en moi.
Je me souviens de ce dĂ©sir intense car jâai cherchĂ© dans le noir, pendant une bonne minute, Ă deviner sâil Ă©tait en Ă©rection sous ses vĂȘtements.
Je commençais Ă me tortiller, Ă onduler du bassin en soupirant, pour lâinviter Ă cet endroit.
Il y eut un claquement qui me provoqua une douleur trĂšs vive et une surprise. Il avait fouettĂ© mes fesses avec une cravache, fort, me provoquant un sursaut qui tira sur le crochet. « âNe bouge pas » disait il. Je serrai des poings de douleur, mais Ă peine commençais-je Ă mâen remettre, je commençais Ă dĂ©sirer quâil me frappe encore. Il recommença deux fois et je me sentis jouir Ă la derniĂšre. Il remonta ma culotte par-dessus le crochet et il y eut un rĂ©pit pendant lequel il vint sâasseoir par terre devant moi.
Sur la table en verre Ă cĂŽtĂ© il avait enroulĂ© plusieurs choses dans une serviette. Il tira un opinel et commença, devant moi, Ă sculpter un morceau de gingembre. Il avait Ă©tĂ© attentif Ă ce quâon sâĂ©tait dit par messagerie.
Il demandait, en taillant une large pointe, si je me sentais bien. Je rĂ©pondit « oui maĂźtre » sans pouvoir parler vraiment. Alors il se rapproche de moi, repoussa le bĂąillon sur mon cou, et tandis que je me couchais sur le cĂŽtĂ© je posais la tĂȘte sur ses cuisses. Il tailla longtemps le gingembre, temps pendant lequel il me demanda dâexprimer mes dĂ©sirs. Je lui dit que jâavais envie de son sexe, de le contempler nu dans cette lumiĂšre Ă©trange. Que je voulais lui donner du plaisir moi aussi. Je ne sais pas si jâaurais du lui confier cela. Il nâa rien rĂ©pondu, mais tandis que je cherchais de la joue Ă tĂąter son Ă©rection il eut un mouvement de recul. Il me remit en position, comme sa construction, remis le bĂąillon et passa derriĂšre moi. Il baissa la culotte, retira le crochet et tirant progressivement sur le cordage, enfonça le bĂąillon dans ma bouche. Quand il fut complĂštement retirĂ©, je sentis les ficelles se desserrer. AprĂšs quelques secondes je sentis les liens se resserrer encore et le fer chaud pĂ©nĂ©trer mon vagin. Sa main rejoua briĂšvement avec mon sexe pour son jus, et le sentis le gingembre entrer Ă la place du crochet dans mon anus prĂ©parĂ©. Je sentis une brĂ»lure, elle vint rapidement et sâintensifia jusquâĂ ĂȘtre insupportable. Je cognait le sol de ma tĂȘte en serrant les poings mais il sentit que je ne voulais pas arrĂȘter. Il joua Ă le retirer, le faire rentrer Ă nouveau. La douleur, continue, me faisait mâhabituer Ă elle alors quâelle semblait sâintensifier. Câest Ă ce moment quâil baisa vraiment mon corps et que je sentis quâil se passait une chose pour lui. Ses lĂšvres, posĂ©es sur mon dos, sur mes fesses, mes mains menottĂ©es et ses mains me caressant, tĂ©moignaient dâune forme dâamour pur pour moi, telle quâil mâavait rendue, totalement soumise dans une douleur dĂ©licieuse.
Il me coucha sur le dos et le crochet me fit mal. Il retira ses habits pour nâĂȘtre plus quâen boxer. Il ^recommença Ă baiser mon corps. Sur le ventre cette fois, puis le sexe, et se coucha contre moi en me serrant Ă lui. Je me suis senti profondĂ©ment heureuse Ă ce moment. La brĂ»lure du dĂ©sir, celle du gingembre, celle peut-ĂȘtre aussi dâune forme dâamour respectueux me prenait complĂštement. Il retira le bĂąillon Ă nouveau. Je voulu baiser sa bouche mais elle Ă©tait trop loin. Nous sommes restĂ©s comme cela longtemps. Puis il a dĂ©fait le cordage, retirĂ© le crochet, retirĂ© le gingembre et les menottes en dernier.
Je suis restĂ©e couchĂ©e dans ce plaisir, prĂšs de lui et en lâappelant MaĂźtre, je lui ai demandĂ© sâil ressentait du dĂ©sir pour moi et sâil voulait me prendre. Il affirma, mais semblait avoir quelques rĂ©ticences. Je crois que c'Ă©tait une suprise pour lui que je le veuille de cette façon. Il adapta. Je le suppliais, baisant ses genoux et ses pieds. Il me demanda alors de me dĂ©shabiller complĂštement et il mâobserva nue avant de retirer son dernier vĂȘtement. Je pris son sexe dans ma main, il Ă©tait dur. Jâai demandĂ© « puis-je MaĂźtre ?» et il a hochĂ© de la tĂȘte.
La domination continuait, mais le rapport Ă©tait devenu celui de la tendresse. Jâai joui trĂšs rapidement quand je lâai reçu en moi, câĂ©tait finalement ce que jâattendais depuis des semaines. Il sâest alors mis sur le dos, allongĂ© sur cette couette qui faisait comme les vagues dâun ocĂ©an, et jâai retirĂ© le prĂ©servatif et pris son sexe dans ma bouche. Jâen ai avalĂ© la crĂšme chaude.
JâĂ©tais un peu confuse quand il mâa raccompagnĂ© dans la rue. Le rapport intime avait Ă©tĂ© merveilleux. Mais peut-ĂȘtre nâavais-je pas su choisir entre lâabsolu tendresse et la douleur gradissante. Jâai embrassĂ© ce maĂźtre dans le cou. Je ne savais plus comment lui parler. Tu ? Vous ?
La seule chose certaine est que je nâoublierai jamais ce dimanche. Merci Delyb, maĂźtre adorĂ©. Mille fois merci.
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