Mr Xavier
par le 08/05/25
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Tu attends. Debout immobile, enveloppé dans un manteau trop court pour vous protéger, le corps tremblant sous l'air de la nuit. Les yeux baissés, le cœur bat la chamade. Un coin de rue. Le rire se déverse d'un bar voisin, ainsi que des regards - certains éphémères, d'autres s'attardants.

 

Tu restes. Parce qu'il t'a dit de le faire.Quand il arrive, il ne dit rien. Il vous entoure comme un prédateur, silencieux. Puis, avec un geste net, il soulève le bord de votre manteau. Pas de mots. Pas de sous-vêtements. Juste toi - pris entre la peur et le désir.

 

- « Regarde-toi », dit-il enfin. « Ils te voient. Ils voient ce que vous êtes. »

 

Votre gorge est sèche, vos pensées sont floues.

 

— « Dis-le. Dis ce que tu ressens. Dites ce que vous êtes. »

 

Tu avale fort. Puis, doucement :

 

— « Je... J'aime ça. Être vu. Être exposé. »

 

Il vous étudie, expression illisible.

 

— « C'est ce que je pensais. »

 

Il ne te prend pas la main. Il n'en a pas besoin. Il marche. Et vous suivez. Chaque pas ressemble à une confession. Le vent soulève le manteau. La ville veille. Ou vous imaginez que c'est le cas.

 

À l'hôtel, il s'enregistre. Tu t'agenouilles à côté de lui sans un mot. Pas parce que vous devez, mais parce que vous en avez besoin. Les regards reviennent. Mais vous vous concentrez uniquement sur lui.

 

Dans l'ascenseur, il vous tourne pour faire face à votre reflet.

 

— « Regarde. C'est ce que vous êtes maintenant. »

 

Vous hésitez. Il tape votre menton doucement, mais fermement.

 

— « Pas un jouet. Pas une victime. Autre chose. Quelque chose de brut. Prêt. »

 

Dans la pièce, la porte se ferme derrière vous, et le monde s'estompe. Il n'y a que lui maintenant. Et toi. Et la ligne que vous franchissez ensemble.

 

- « Déshabiller. Lentement. »

 

Tu le fais. Pas pour la séduction, mais pour l'abandon. Chaque mouvement est délibéré, cérémoniel. Lorsque le manteau glisse de vos épaules, il marche autour de vous. Silencieux. Présent. Dominant.

 

Vous vous agenouillez sur le sol froid, la peau sur le bois, et vous sentez le changement. La perte du contrôle. Le don de quelque chose de plus profond que le corps.

 

Ce qui suit est intense. Difficile. Il vous guide, non seulement par la commande physique, mais aussi par les endroits à l'intérieur de vous-même que vous n'avez pas osé visiter seul. À chaque acte, il ne vous prend pas - il révèle. Retire les couches. Teste.

 

La douleur devient le langage. La retenue devient libération. Vous pleurez - non pas par peur ou par tristesse, mais parce que quelque chose en vous est en train d'être défait, réécrit. Et il est là pour tout ça.

 

Quand c'est fini - non, pas fini, mais en pause - il ne disparaît pas dans le silence. Il est là. Contre vous. Te tenir.

 

- « Tu respires », murmure-t-il. « Parce que je suis toujours là. Parce que tu es à moi. Et parce que je t'aime. »

 

Et dans cette immobilité, dans ses bras, vous découvrez une vérité non pas de soumission, mais d'être vraiment vu.

 

Tu t'endors. Non diminué. Mais entier.

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