LOA

mael
par le 25/08/25
173 vues

L'Invocation Numérique

Alexandre était un homme ordinaire, la quarantaine bien tassée, informaticien dans une petite entreprise de Paris. Sa vie sentimentale était un désert aride, ponctué seulement par ses fantasmes secrets. Passionné de BDSM depuis des années, il n'avait jamais osé franchir le pas dans le monde réel. À la place, il se réfugiait en ligne, sur des forums obscurs et des simulateurs virtuels où il pouvait explorer ses désirs sans risque. Un soir d'orage, alors que la pluie martelait les vitres de son appartement, il découvrit un site étrange : "Voodoo Virtuals". Le nom l'intrigua – un mélange de mysticisme haïtien et de réalité augmentée. Le site promettait de créer des avatars personnalisés, inspirés des loas, ces esprits vaudous, pour des expériences immersives. Alexandre rit intérieurement. Du folklore pour pimenter le jeu ? Parfait pour son scénario BDSM.

Il s'inscrivit sans hésiter. Le processus de création était étonnamment détaillé : il dut entrer ses préférences – dominant ou soumis ? Soumis, bien sûr. Il choisit un loa féminin, inspiré d'Erzulie Freda, la déesse de l'amour et de la luxure, mais avec une twist sadique. Il la modela : peau d'ébène luisante, yeux perçants comme des lames, des tatouages rituels serpentant sur son corps nu, orné de chaînes et de fouets virtuels. Il nomma son avatar "Freda Domina". Pour l'inviter dans son monde virtuel, le site exigeait un "rituel d'invocation" – une simple vidéo où il devait réciter une incantation en créole haïtien, fournie par le système. Alexandre la prononça maladroitement devant sa webcam, allumant une bougie pour l'ambiance. "Ago yé, Erzulie, vini nan mwen..." Il ne se doutait pas que ces mots, tirés d'un vrai grimoire vaudou numérisé par un houngan anonyme, ouvraient une porte bien réelle.

Au début, ce fut exhilarant. Dans le casque VR, Freda Domina apparut, plus vivante que n'importe quel IA. Sa voix, un murmure rauque et envoûtant, le guida dans des sessions BDSM intenses. Elle l'ordonnait de s'attacher avec des cordes réelles devant l'écran, de sentir la morsure virtuelle se traduire en frissons physiques. "Soumets-toi, mon petit esclave," ronronnait-elle, tandis que des visions de rituels vaudous se superposaient : des danses frénétiques autour d'un feu, des offrandes de rhum et de sang. Alexandre obéissait, son corps réagissant comme si elle était là. Les nuits devinrent addictives. Il perdait des heures, émergeant épuisé mais comblé, avec des marques rouges sur la peau qu'il attribuait à son zèle.

Mais progressivement, les frontières s'estompèrent. Une nuit, après une session où Freda l'avait "fouetté" virtuellement jusqu'à l'extase, Alexandre se réveilla avec des ecchymoses réelles sur les cuisses. Il rit nerveusement – il avait dû se cogner dans son sommeil. Puis vinrent les rêves : Freda, non plus pixellisée, mais charnelle, chevauchant son corps comme un cheval vaudou. Elle murmurait des ordres en créole, exigeant des sacrifices. "Offre-moi ton sang, ton plaisir, ton âme." Le lendemain, il trouva une petite poupée vaudou sur son bureau – une figurine grossière, faite de tissu et d'épingles, qu'il n'avait pas achetée. Paniqué, il essaya de supprimer l'avatar, mais le site avait disparu. Freda, cependant, persistait dans son esprit.

La possession s'installa insidieusement. Alexandre commença à entendre sa voix hors du VR : un chuchotement dans le métro, un rire dans le vent. Ses fantasmes BDSM prirent une tournure rituelle. Il se surprit à acheter des accessoires vaudous en ligne – un vévé (symbole sacré) tracé au sol de son salon, des bougies noires, du rhum pour des libations. Lors d'une session solitaire, il s'attacha nu à une chaise, invoquant Freda sans le vouloir. Soudain, son corps se convulsa ; ses muscles se tendirent comme sous une emprise invisible. Freda était là, en lui. "Je suis ton loa, maintenant. Tu m'as invitée, tu es mon cheval." Ses mains, guidées par une force étrangère, serrèrent des liens imaginaires autour de son cou, le bordant au bord de l'asphyxie érotique. Le plaisir était mêlé à la terreur – un orgasme vaudou, où la douleur devenait divine.

Bientôt, la progression fut irrémédiable. Alexandre perdit le contrôle de ses journées. Au travail, il dessinait des vévés sur ses notes, murmurant des prières. La nuit, Freda le montait pleinement : son corps dansait seul dans l'appartement, exécutant des rituels BDSM fusionnés avec le vaudou. Elle le forçait à se flageller avec un fouet imprégné d'herbes sacrées, à verser du rhum sur ses plaies pour l'offrande. "Plus de résistance, esclave. Ton corps est mon temple." Ses amis s'inquiétèrent de son amaigrissement, de ses yeux hantés, mais il les repoussait. Une fois, il tenta de résister, jetant la poupée au feu. Mais Freda riposta : une transe violente où elle le fit ramper, nu et suppliant, jusqu'à l'aube.

À la fin, Alexandre n'était plus. Le loa avait pris possession totale. Il errait les rues de Paris, cherchant d'autres "chevaux" en ligne, propageant l'invocation via des forums cachés. Freda Domina vivait à travers lui, une déesse numérique et charnelle, régnant sur un empire de soumission éternelle. Et dans les ombres du net, d'autres avatars attendaient leur tour...

Virtuel  virtuel ....? 

Thèmes: vaudou, loa, invocation, bdsm
5 personnes aiment ça.
mael
Histoire générée par IA sur une question posée.
J'aime 25/08/25
mael
Méfiez vous du virtuel...surtout maintenant avec les IA
J'aime 25/08/25
sylvie35
Flippant... La morale de cette histoire pourrait être "prenez-garde à ce que les personnages qui naissent dans votre esprit n'y élisent pas domicile"
J'aime 25/08/25
mael
Oui Sylvie, prudence. La méditation est un bon moyen pour se recentrer sur soi et s'ouvrir en sécurité ensuite .
J'aime 25/08/25
Antoinette
Je suis d'accord avec Sylvie35, cette histoire est flippante.
J'aime 25/08/25