mael
par le 05/09/25
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💘. Imaginons la scène comme un petit dialogue théâtral, dans une ruelle blanche et chaude d’Athènes, où la voix ironique de Socrate croise la prestance troublante d’Antoinette.

Socrate — Bonjour, noble dame. Ton port altier attire mon regard, et ton vêtement sombre tranche sur la blancheur des murs. Dis-moi : est-ce que la beauté réside dans ce que l’on donne, ou dans ce que l’autre reçoit ?

Antoinette — Tu commences déjà par un piège, Socrate. Moi je dis que la beauté est dans la maîtrise. Quand je tiens quelqu’un, il brille par l’abandon, et moi par le contrôle.

Socrate — Donc, si je comprends bien, la beauté serait dans l’inégalité, dans ce déséquilibre entre celle qui commande et celui qui obéit ?

Antoinette — Non. Le déséquilibre n’est qu’apparence. Il faut l’accord secret des deux, une harmonie tacite. Sans consentement, il n’y a que violence. Avec consentement, la douleur devient un chant, une offrande.

Socrate — Un chant ? Voilà qui m’intrigue. La douleur est ce que chacun fuit. Or tu dis qu’elle devient une offrande. Dis-moi donc, Antoinette : y a-t-il de la beauté à faire souffrir ?

Antoinette (souriant, un peu cruelle) — Si la souffrance est pure, sans haine, elle devient une sculpture. Regarde : l’âme du soumis se tend, le corps se cambre, l’instant se suspend. Est-ce laid, ou est-ce l’extase d’une beauté différente ?

Socrate — Ainsi, ce n’est pas la douleur qui est belle, mais la transformation qu’elle opère ?

Antoinette — Exactement. La douleur n’est qu’un pinceau. Ce qui est beau, c’est la peinture : le lâcher-prise, l’intensité, l’éclat dans les yeux.

Socrate — Je vois. Donc la beauté naît du paradoxe : quand ce qui paraît destructeur devient créateur de lien.

Antoinette — Tu apprends vite, Socrate. Mais peut-être devrais-tu goûter par toi-même, au lieu de philosopher dans les ruelles...

Socrate (riant) — Voilà que la maïeutique se retourne contre moi ! Peut-être est-ce là une autre forme d’accouchement des âmes, par la morsure plutôt que par la question.

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mael
Socrate trouvera t'il les réponses à ses questions sous le fouet cruel d’Antoinette ?
J'aime 05/09/25
Antoinette
Amusant dialogue. Aurait il évité la cigue s'il avait connu mon fouet ? Peu probable. Xanthippe son épouse portait la culotte d'après les ragots, c'est peut être pour cela qu'il est devenu philosophe.
J'aime 05/09/25 Edité