Sakura
par le Il y a 14 heure(s)
61 vues

Dans les dynamiques de domination et de soumission, le dominant se confronte souvent à une question délicate : quelle intensité de douleur infliger pour atteindre un équilibre entre la souffrance et le plaisir ressenti par le partenaire soumis ? Cette tension entre excès et maîtrise constitue le cœur même de l'expérience SM, où la douleur n'est pas seulement punitive, mais peut devenir source d'une jouissance paradoxale.

Afin de mieux comprendre cette transformation sensorielle et psychologique, nous proposons ici un modèle théorique cherchant à formaliser la relation entre la douleur et le plaisir. En quantifiant les variables impliquées, intensité, seuil de tolérance, réponse endorphinique, et adaptation psychique , nous tentons de décrire mathématiquement la manière dont la douleur peut se métamorphoser en plaisir dans un contexte de contrôle mutuellement consenti.

Pour décrire la manière dont la douleur se manifeste et évolue au cours d'une expérience contrôlée, il convient de relier la stimulation physique initiale à la dynamique psychophysiologique qui s'ensuit. La douleur initiale, notée P0, dépend de plusieurs facteurs : le nombre d'actes infligés N, leur intensité F, et la sensibilité propre de l'individu, représentée par un coefficient k.

Ces variables se combinent selon une loi non linéaire :

où :

  • P0​ : intensité initiale de la douleur perçue (unité arbitraire de sensation).
  • N : nombre d'actes appliqués.
  • F : intensité moyenne de chaque acte, mesurée par exemple en newtons si l'on considère une force mécanique.
  • k : coefficient individuel de sensibilité à la douleur, traduisant la réactivité physiologique et émotionnelle propre à chaque individu.
  • m : exposant de croissance représentant la non-linéarité du cumul sensoriel.

La valeur de m est déterminante pour caractériser la manière dont la douleur s'accumule.

  • Lorsque m1, la douleur croît presque proportionnellement au nombre d'actes : chaque stimulation ajoute une quantité similaire de sensation, typique d'une réponse stable et prévisible.
  • Si m > 1, la douleur s'amplifie de façon supra linéaire : chaque acte successif provoque une réaction plus intense que le précédent, traduisant un effet cumulatif de tension physique et mentale. Ce comportement est souvent observé chez les individus à forte sensibilité émotionnelle ou faible tolérance à la douleur.
  • Inversement, pour 0 < m < 1, la douleur croît sous-linéairement : le système nerveux s'adapte rapidement, la perception marginale de chaque nouveau stimulus diminue. Ce cas correspond à une tolérance élevée ou à un effet d'habituation marqué.

Ainsi, m constitue un indicateur de la dynamique individuelle de perception. Il traduit la manière dont la douleur s'intègre dans le vécu global, entre sensibilité, adaptation et anticipation.

Une fois la douleur initiale produite, elle suit une évolution temporelle sous l'effet des processus biologiques et psychologiques d'atténuation, libération d'endorphines, régulation neuronale, et contrôle cognitif. Cette décroissance peut être représentée par l'équation différentielle suivante :

où A > 0 est le taux global d'adaptation, décrivant la vitesse à laquelle la douleur diminue au cours du temps. La solution de cette équation est donnée par :

où t est le temps écoulé (en secondes) depuis l'application des stimuli.

Cette formulation met en évidence un double processus. La génération instantanée de la douleur, issue de l'interaction mécanique et psychique (), suivie d'une décroissance exponentielle gouvernée par les mécanismes internes (A).

Au creux de la confiance, la douleur se fond en douceur, et se faisant le corps s'adapte à ses propres limites. Il apprend à les aimer.

 

Textes : Sakura / Illustrations : YBUR

Posté dans: Autres
5 personnes aiment ça.
tobiornot
Interessant
J'aime Il y a 13 heure(s)
docile86
Ces équations me donnent des douleurs à la tête !
J'aime Il y a 13 heure(s)
ZarathoustraDom
Un bel effort de théorisation de la douleur... mais avec deux réserves : - A quoi cela sert-il ? c'est pour concevoir un robot / IA Dominant sadique ?. - Ce modèle semble un peu trop simpliste, et éloigné de la pratique réelle. Ainsi, dans la réalité : - F n'est jamais une constante, et vous prenez donc soin de parler d'une moyenne : mais la réalité consiste souvent à commencer doucement (la "caresse" du fouet) et à augmenter progressivement ou par paliers successifs la puissance des impacts, avec des variations intermédiaires, jusqu'à atteindre une "limite", qui peut constituer un point de singularité modifiant profondément la sensation de douleur ; de ce fait, la première partie de la courbe pourrait davantage ressembler à la première moitié tronquée d'une courbe de Gauss, ou bien plutôt d'une courbe à amortissement faible (cf. image jointe) avec des variations sinusoïdales à l'intérieur de la tendance générale... - Lorsque cette "limite" est atteinte, il peut se produire un changement radical de perception de la douleur, avec l'entrée en jeu des fameuses endorphines et l'état tant rêvé de "subspace" : ce changement d'état peut être très rapide voire presque instantané, avec une inversion totale de la perception de douleur vers une perception de bien-être euphorisant... Le concept de variable "A" modélisant le temps d'adaptation n'a donc aucun sens réel, du moins certainement pas en temps que variable linéaire ou fixe.. Bref, et fort heureusement, je pense que la complexité de la biologie et du psychisme humain face à la douleur ne se résument pas à une simple équation linéaire différentielle ! et que rien ne remplace l'empathie, l'attention et la bienveillance du Dom pour sa soumise (ou de la Domina pour son soumis, etc, sans exclusion de combinaison de genres possible)...
J'aime Il y a 1 heure
tobiornot
Certes, et heureusement chaque sensibilité étant différente, les équations ne peuvent pas calculer de manière infaillible une sensation humaine (quelle qu'elle soit).
J'aime Il y a 1 heure