Abyme
par le 01/08/15
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Puisque Thutale me le demande, je me plie à ce jeu consistant à parler de moi, de ma vie et de mes secrets...


1. Je suis né par accident, de deux parents adolescents hippies et naturistes, obligés de se marier. Si l’avortement avait été déjà légal je ne serais pas là. J’ai un quart de sang corse.

2. Le jour du premier pas sur la lune, mes parents et moi y avons assisté en direct, c’était un dimanche soir. Je leur ai dit « C’est mal fait, je préfère Les Envahisseurs ».

3. La même année, j’ai vécu ma première humiliation publique : le maître d’école avait refusé de me laisser sortir faire pipi alors que je me tordais d’envie, car il ne restait que 10 minutes de classe. J’ai fait dans ma culotte et ai subi la risée de toute la classe et ai dû nettoyer pendant la récréation.

4. J’ai appris à lire pratiquement seul avec Tintin et Le Petit Prince. Je savais déjà lire et écrire en entrant au CP.

5. Tout petit j’avais déjà une bonne oreille musicale. Ma mère me montrait en spectacle à ses copines : je devais reproduire des génériques télévisés en chantant, ou n’importe quelle chanson de la radio, et je ne me trompais jamais.

6. Enfant, j’ai appris à sculpter sur des bouts de gruyère à la fin des repas. Mon premier succès fut le buste du Général de Gaulle de 6 cm de haut. Ma mère a essayé de le garder, mais un jour il fallu le jeter.

7. Ma mère était libertine nymphomane. Mais à l’époque on n’utilisait pas ce terme, on préférait dire « salope » ou « traînée ».

8. À 10 ans et demi, mon frère m’a demandé de l’enculer, ce que j’ai fait.

9. À l’école j’ai toujours été premier en dictée, orthographe et français, alors que je n’ai jamais appris mes leçons.

10. Mon dépucelage, à 15 ans, était une grande blonde du même âge, notre histoire a duré plus d’un an. Plus tard elle est devenue mannequin aux USA.

11. À 16 ans j’ai eu la chance de voir mes BD publiées dans un journal régional. Mon personnage était un oiseau sur sa branche, qui dispensait des pensées subversives.

12. La même année (1978) j’ai fondé mon premier groupe. C’était du hard rock, notre nom était Cyanürr. J’étais chanteur-bassiste.

13. Mes parents ont divorcé lorsque j’avais 11 ans, ce fut la guerre entre eux, et mon frère et moi avons été pris en otages, puis séparés : lui chez ma mère et moi chez mon père. Je n’ai retrouvé ma mère qu’à l’âge de 17 ans et demi, âge où j’ai quitté mon père pour entamer 3 ans d’errance en stop & SDF.

14. Je n’ai pas mon bac ni fait d’études (à part 2 ans de psycho, à 30 ans, j’avais fait croire que j’avais mon bac). J’ai toujours eu la moyenne sans travailler. Je n’ai jamais appris mes leçons, j’en étais incapable. Je suis autodidacte pour la plupart de ce que je fais.

15. Un jour, j’ai rencontré mon double parfait : sosie exact, même prénom et même date de naissance. Mon premier roman évoque cette rencontre hors du commun.

16. J’ai toujours été si étonné par le besoin de croire des humains que j’ai fait mes propres études autodidactes de théologie. Fasciné par le mysticisme et l’astro-physique à la fois, j’ai toujours considéré que la croyance religieuse était une espèce de tare, une béquille bénéfique pour les crédules qui en avait besoin. J’ai découvert pourtant que même des gens intelligents pouvaient être croyants, voire fanatiques, ce que je ne me suis jamais expliqué.

17. L’authenticité a toujours été mon crédo : l’honnêteté et la transparence, le fait de ne jamais mentir, me permettent d’être spontané, crédible et totalement libre. J’ai toujours résisté aux influences (y compris l’enseignement), qu’elles soient artistiques, politiques, spirituelles, etc.

18. J’ai découvert la vraie puissance de l’amour lorsque ma fille est née. Ce fut une renaissance.

19. Je suis à la fois un misanthrope cynique et un philanthrope ébahi. Un solitaire sauvage qui s’accorde une multitude de rencontres et d’échanges.

20. Je suis convaincu que la Poésie est le substrat de toute forme d’art.

21. Le fait de vivre en Inde a accentué ma circonspection rebelle envers le système sociétal dans lequel nous sommes coincés en occident.

22. Mon atelier était le QG local des Indignés sous Sarkozy. En parallèle, j’étais rédacteur en chef d’un journal dissident intitulé « Le Dazibao du Chaos », dont la particulartié était de s’afficher dans la rue, et dont la diffusion s’est interrompue en 2012.

23. J’ai pratiqué le judo pendant 9 ans et le kung fu pendant 13 ans. Et l’escalade libre (sans sécurité) toute ma vie, jusqu’à ce que mon handicap du dos me force à arrêter le sport.

24. Cela fait dix ans que je devrais porter un corset pour soutenir ma colonne vertébrale, mais j’ai toujours refusé, par crainte d’en être dépendant. Et je suis toujours debout.

25. J’ai créé une personne virtuelle que je fais vivre depuis huit ans. Elle a participé à plusieurs forums du net, et elle a sa page FB.

26. Cela fait 15 ans que ma fille devrait être morte. Grâce au succès d’une opération du cœur, son espérance de vie est devenue normale.

27. Ma boisson préférée est le jus de fruits. Je bois un peu d’alcool parfois mais je n’accepte pas d’alcooliques chez moi. Mon atelier-loft est un salon de thé.

28. Plus jeune, j’étais un grand timide. Je n’ai pratiquement jamais dragué de ma vie. En général j’ai toujours préféré qu’on vienne à moi plutôt que de solliciter.

29. Depuis ma rupture en 2006 avec la femme que j’aimais, je cultive l’indépendance (opposé de dépendance) et évite l’engagement exclusif. Je me suis rendu compte, comme un cap d’évolution, de maturité, que ce fonctionnement solitude/diversité/liberté me convient parfaitement, et me permet d’expérimenter, d’explorer, de vivre libre, d’être parfaitement bien dans ma peau.

30. Un jour je me suis retrouvé en tête à tête avec Serge Gainsbourg et nous avons discuté pendant trois quarts d’heure.

31. Un jour j’ai dû poignarder un homme (dans son bras, avec son propre couteau) pour sauver ma vie.

32. Lorsque j’avais 19 ans, la maison Barclay m’a proposé un contrat pour un album, mais j’ai refusé (ils voulaient que je traduise mes chansons en français alors que je les avais composées en anglais).

33. Dans le même style : Actes Sud ont accepté le manuscrit de mon premier roman, en 2002, mais comme j’ai refusé d’en changer la fin, le contrat ne s’est jamais fait.

34. Il existe en France 4 femmes qui ne veulent plus faire l’amour avec d’autres hommes après m’avoir connu (dont une depuis 8 ans et une autre depuis 7 ans).

35. Peu après ma séparation avec la mère de mes enfants, je me suis retrouvé un jour sur la plage avec une amante, à une fête en plein air où se trouvaient par hasard mon ex et ma maîtresse, qui venaient de faire connaissance. Elles sont venues me gifler toutes les deux à la suite sans explication, et celle qui m’accompagnait, après leur avoir demandé des éclaircissements, est venue faire de même ensuite. J’ai estimé que je le méritais et ai accepté la sentence sans réagir. J’ai fini la soirée seul.

36. J’ai déjà fait une semaine de prison.

37. Les trois femmes que je fréquente en ce moment le plus régulièrement portent toutes les trois le même prénom, par coïncidence.

38. J’ai dormi des centaines de nuit dans des cimetières de campagne.

39. J’ai inventé des petites choses qui, si j’en avais déposé les droits, auraient pu me rendre riche (le pin’s, le Yalta jeu d’échec à trois joueurs, la poche A4 dans le dos d’une veste, le soundtrack de roman…)

40. J’ai été en froid avec mon père pendant 30 ans. Juste avant de le retrouver, j’avais en tête l’image d’un homme plus jeune que celui que j’étais devenu.

41. Avant de passer derrière l’objectif et de devenir photographe, j’étais modèle, mannequin et comédien. Plusieurs photographes, publicistes et cinéastes ont exploité mon image.

42. J’ai rencontré 9 femmes de ce site, dont 7 avec qui j’ai eu des relations sexuelles, et dont 4 avec qui ça s’est reproduit plusieurs fois.

43. Lorsqu’on me lit (ici notamment), on peut croire que je suis prétentieux, égocentriste, vantard ou même mythomane. Mais lorsqu’on me rencontre on s’aperçoit que non, au contraire : je suis quelqu’un de généreux, attentionné, humble et vrai.

44. J’ai atteint un stade de ma vie où je me sens heureux et libre, en phase avec mes convictions. Je vis hors-système, en toute marginalité (et pauvreté par choix). Il ne se passe pas un jour sans que je crée. L’art, la création et l’expérimentation sont mon moteur de vie principal. Le sexe y est inclus mais est loin d’en être l’élément principal.





Règles du jeu :

Ceci est le jeu du portrait québécois.
Si vous cliquez sur "j’aime", je vous donnerai un nombre entre 1 et 50. Vous devrez alors :
1) écrire autant de choses sur vous que le nombre que je vous ai donné,
2) me dédicacer le titre de la manière suivante "x choses sur moi pour Abyme",
3) publier ce texte dans la section Articles,
4) me le faire savoir.

Vous devrez indiquer la même règle du jeu avec texte (en haut ou en bas) et agir de même avec celles et ceux qui likeront votre texte.

Si vous voulez me faire savoir que vous likez sans être obligé de faire des devoirs, laissez juste un commentaire.

Si vous cliquez sur j’aime et que vous vous êtes déjà plié à l’exercice, prévenez-moi en commentaire, sauf si vous voulez le refaire.

Jeu & règles établis ici par Wondersalope.
Posté dans: Autres
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Thutale
Un parcours impressionnant. <img src="http://dd.forums.online.fr/images/smilies/icon_surprised.gif" alt="" class="parsed_image" />
J'aime 02/08/15
Abyme
Oui. Pour moi le sexe est aussi potentiellement une forme d'art, qui implique la créativité, l'imagination, et le refus des rites routiniers induits par l'exclusivité, d'où ma soif d'expérimentations diverses.<br />Et réciproquement, comme tu le suggères, mes autres formes d'expression artistique se nourrissent mutuellement, y compris la sexualité, mais aussi la cuisine, la rhétorique, l'humour, et même ma manière de pratiquer le sport, ou encore d'être dans l'instant en permanence, de marcher avec le temps, de façon à ce qu'il ait peu de prise sur moi.
J'aime 03/08/15
Abyme
J'ai calculé qu'une personne "normale" passe la moyenne de ses jours moyens de 24h avec cette répartition en trois tiers : <br />8h à travailler, 8h à dormir, et 8h pour le reste (incluant repas, démarches administratives, déplacements, toilette, corvées, etc, ce qui doit prendre plus de la moitié de ces heures libres, allez disons la moitié).<br />Si on prend mettons une vie de 90 ans, le calcul est simple : cette personne passera donc 30 ans à travailler, 30 ans à dormir et il ne lui restera que 30 ans pour le reste, dont seulement la moitié de libre, pour le plaisir.<br /><br />Donc pour répondre à ta question, Moi, je n'ai qu'une vie, mais mon travail et mon temps libre sont confondus, car en tant qu'artiste je ne considère pas mon travail comme un labeur. Par ailleurs, je ne dors que 4h par jour, je "gagne" donc 15 ans de temps libre en plus par rapport à ceux qui dorment 8h. Ce qui me fait sur 24h seulement 4h de "perdues" à dormir. Donc sur 90 ans, j'ai 75 ans pour vraiment faire ce que je veux, ce que je peux, au lieu des 15 ans de la moyenne.
J'aime 10/08/15
Missy
Superbe
J'aime 11/08/15
Abyme
Je dirais plutôt que c'est un choix.
J'aime 27/08/15
Sôleille
Superbe portrait.
J'aime 19/09/15
Abyme
Merci Noeudvice.
J'aime 23/11/15
Abyme
Un écrivain qui se livre, c'est un peu comme un canard qui se confie...
J'aime 26/11/15
Abyme
Le 37 et le 42 ne sont plus à jour.
J'aime 04/02/16
Thutale
Pourquoi les cimetières comme lieu de couchage ?
J'aime 05/02/16
Abyme
Parce que j'étais SDF, et allais de région en région, plutôt du côté des campagnes (voir le 13). <br />En belle saison, pas de problème pour dormir à la belle étoile, mais lorsqu'il faisait froid et que je n'avais pas trouvé de squat ou d'autre solution, les cimetières étaient toujours un lieu de choix pour y trouver un abri (en général des caveaux vides attendant leur occupant, trappe non encore scellée, ou au pire le cabanon d'entretien). <br />Les avantages y sont nombreux : il y a toujours un robinet d'eau, on n'est pas dérangé, on est à l'abri du vent, de la pluie, et une fois qu'on est dans un caveau, il suffit de quelques bougies pour gagner des degrés de chaleur. Et à la campagne, les cimetières ne sont pas gardés comme en ville.
J'aime 05/02/16
difficile
on à tous un passé plus ou moins lourd et tout le monde ma pas ce caractère fort qui vous permet d'être ce que vous êtes aujourd'hui.
J'aime 26/02/16