Nicojedi
par le Il y a 5 heure(s)
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Ce soir-là, au restaurant, l’air semblait vibrer d’une électricité légère, presque ludique. Toute la journée, une audace nouvelle m’avait effleuré, un souffle d’insolence tendre qui me donnait des allures de funambule défiant son propre vertige.

Maîtresse Elie, elle, observait ce frémissement avec un calme souverain, comme une reine amusée par la danse d’un papillon autour de sa couronne.

Je croyais bousculer ses certitudes, ébranler un instant l’édifice de son autorité.

Je me trompais.

Lorsque je laissai tomber quelques mots bravaches, une provocation drapée d’ironie, elle ne s’emporta pas.

Elle se leva, effleurant mon épaule d’un geste à peine perceptible, et murmura d’une voix douce :

« Très bien, Sabine… si tu le dis. »

Ce souffle porta avec lui un parfum familier, un élixir auquel mes sens n’ont jamais su résister. En un instant, mon assurance se fendilla. Mon odorat, traître premier, se laissa happer par cette essence qui m’enlace toujours avant même que ses mains ne m’atteignent.

Quand elle revint, son geste trouva le chemin de ma peau, glissant sous le tissu de ma chemise avec une lenteur calculée, telle une brise disciplinée. Sa main, à la fois ferme et bienveillante, pinça un téton et raviva chaque fibre de mon être. Elle n’avait besoin ni de mots ni d’efforts : c’était un rappel, silencieux mais absolu, de la place que je prétendais oublier.

Puis ce fut sa voix.

Elle parlait de tout et de rien, de ces banalités qui, dans sa bouche, deviennent des sortilèges. Ses intonations, ses infimes variations, le mouvement de ses lèvres, … tout conspirait à me désarmer. J’écoutais sans réellement entendre ; je chutais déjà.

Elle prit son temps.

La lenteur était sa vengeance, la maîtrise son arme la plus élégante.

Quand elle se pencha pour m’embrasser, ce fut avec une intensité qui renversa mes dernières certitudes. La douceur de ce contact fit vaciller ma fausse désinvolture ; le goût même de sa présence me rappela que je n’avais jamais cessé d’être sous son empire.

Elle se redressa ensuite, se détacha de moi comme on retire une étoffe au ralenti, et regagna sa place avec cette démarche souveraine qui toujours m’assomme. Je la suivais du regard, impuissant à faire autrement.

Alors elle lança l’assaut final.

« Tu voulais soutenir mon regard ? Alors profites-en… tu ne pourras pas le refaire de sitôt. »

Son regard se planta dans le mien, acéré mais lumineux. Sous la table, un contact précis, à peine un appui mais d’une maîtrise totale, acheva de faire chanceler le peu de contenance qu’il me restait.

Je tentai de résister, mais son doigt, léger sous mon menton, redressa mon visage.

« Ne quitte pas mon regard, Sabine. »

Sa voix… un velours qui brûle.

Mon esprit… une forteresse dont elle connaissait toutes les portes.

Mes sens, un chœur soumis à sa baguette et à sa volonté.

J’étais ivre. Non de vin mais d’Elle, dans toute sa splendeur et toute sa magnificience.

Ivre de sa présence.

Ivre de sa volonté.

De cette puissance tranquille qui fait céder en douceur toutes mes défenses.

Un ultime regard, un dernier mouvement de lèvre, une insoupçonnable augmentation de la pression de son pied sur mon sexe tendu à l'extrême et le tsunami pouvait se répandre entre mes jambes en même temps que je ne pouvais contenir un râle orgasmique, son regard victorieux planté dans le mien, penaud.

Aussitôt sa sentence tomba, simple et limpide :

« Tu vas te lever, Sabine, et aller régler l’addition. »

Sa voix ne commandait pas : elle scellait.

Son regard ne demandait pas : il possédait.

Je me levai, le cœur battant, traversant la salle avec la conscience aiguë de l’instant, de ce qu’elle venait d’accomplir sans jamais hausser le ton, sans jamais brusquer, simplement par la force d’un empire qui dépasse les gestes.

Mon entrejambe gonflé laissait apparaître une auréole honteuse et personne se tournant vers moi ne pouvait l'ignorer.

Payer la note fut un acte à la fois banal et immense.

J’étais redevenu ce que je n’aurais jamais dû cesser d’être : son sujet, son dévoué, sa propriété douce et consentante.

Je revenais à elle humblement, la tête plus légère, l’âme plus claire.

Elle, déjà, retrouvait son trône invisible, celui qu’elle n’avait en vérité jamais quitté.

Son regard me cueillit une dernière fois, un mélange de tendresse et d’autorité.

Mon châtiment serait long.

Mon abandon serait total.

Et jamais plus, depuis ce soir-là, je n’ai songé à défier son pouvoir.

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Tav
Un bon rappel à l’ordre, qui remet chaque être à sa place !
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Nicojedi
La mienne, Tav, est aux pieds de Maîtresse Elie, à la servir et à lui vouer obéissance.
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Maîtresse Elie
Tu m’appartiens 2665.png
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Nicojedi
Corps, coeur, âme et trous Maîtresse Elie, pour mon plus grand bonheur.
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