par Abyme
le 30/10/14
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Dominique était jongleuse, clown et acrobate. Elle avait appris sur le tas en suivant après sa fugue une petite troupe de cirque belge, à qui elle avait prétendu avoir dix-huit ans alors qu’elle n’en avait même pas dix-sept à l’époque.
Après quatre ans de voyage, d’apprentissage, d’aventure, et après s’être tapé tous les hommes de la troupe, elle fut instamment priée de partir, car sa présence menaçait la cohésion et la survie même de toute l’équipe.
Depuis elle vivait en solo, de ses spectacles de rue et de rencontres aventureuses plus ou moins passionnelles et fructueuses.
La plus récente remontait à la semaine précédente, un animateur sportif d’Anemasse fou de sports extrêmes, qui l’avait hébergée trois jours dans son chalet, durant lesquels ils n’avaient presque pas quitté la chambre.
Puis cet après-midi elle était repartie vers le sud, tendant son pouce avec confiance, sachant qu’une petite nana bien foutue comme elle avec ses longs cheveux noirs attend rarement plus de cinq minutes sur le bord de la route.
En effet : à peine une heure de transit avait été suffisante pour changer de décor.
À présent, la musique de Sharon Shannon lui rappelait de vieux souvenirs dans ce pub irlandais dont elle occupait seule une grande table depuis une heure avec son demi de cidre.
Cet endroit lui avait paru parfait pour une éventuelle rencontre, mais aucun poisson n’avait semblé mordre à l’hameçon, jusqu’à l’entrée du petit chevelu en veste en laine et en jeans.
Il devait avoir la trentaine, cheveux châtains frisés dans tous les sens, nez aquilin et bouche lippue, un petit anneau d’or à l’oreille gauche, et l’air timide. Pas très beau mais charmant et bien foutu, se dit-elle. Il cherchait en vain une table libre avec son verre de coca à la main.
Elle le fixa d’un regard pétillant dont elle connaissait parfaitement l’effet. Son expérience en la matière était incontestable.
Il l’avait remarquée, mais n’osait apparemment pas s’asseoir à sa table.
Timide ou homo ?
Non, hétéro mais coincé, jugea-t-elle.
Elle savait cerner cela ; son instinct ne l’avait jamais trompée. Ce qui lui fut aussitôt confirmé par un regard prononcé sur son décolleté, suivi d’un autre ostensiblement circulaire, du style “je ne regardais rien en particulier”.
Il a vu que j’ai pas de sous-tif, mais toujours rien.
“Hep ! tu peux t’asseoir à cette table, si tu veux ; tu peux même me payer un verre.
- Merci, c’est sympathique. Qu’est-ce que vous buvez ?
- Un autre cidre, merci (“sympathique”, d’où il sort celui-là ?).
- C’est la première fois que je vous vois ici...
- Tu peux me dire tu, j’suis cool.
- Oui, pardon, je...
Il rougit et secoua la tête en souriant.
- T’habites par ici ?
- Oui, pas loin, en face du lac.”
Silence.
Dominique rit intérieurement.
Ce mec est coincé de chez coincé.
Le demi de cidre est servi sur le bar, il faut aller le chercher. Elle lui demande et il se lève précipitamment et renverse son coca sur la table, elle en reçoit le tiers sur le ventre.
“Oh pardon ! Je n’ai pas fait exprès, je ...
- Je m’en doute... ça va, c’est pas dramatique, sauf qu’il va falloir que je lave ça, maintenant.”
Il va au bar, commande un autre cidre, un autre coca et revient avec deux éponges, essuie la table avec l’une, Dominique passe l’autre tant bien que mal sur le bas de son chemisier jaune et sur son treillis kaki, puis il retourne au bar et s’assied à nouveau à la table.
“Je suis vraiment désolé, je suis parfois très maladroit.
- C’est bon, t’en fais pas. Tu t’appelles comment ?
- Dom, et toi ?
- Ça alors, Dominique ? Moi aussi !
- C’est marrant. Mais personne ne m’appelle Dominique, c’est juste Dom. Remarque, personne ne m’appelle tout court.
- Tu vis seul ?
- Oui, je suis un peu sauvage, puis j’ai mes habitudes.
- De vieux garçon ?
- (il rougit) On peut le voir comme ça. J’aime la solitude.
- Tu n’aimes pas les femmes ?
- Oh si ! (écarlate) mais ... ce sont elles qui ... heu ...
- T’as pas de succès ? Moi je te trouve pas mal, pourtant.
- Oh, faut pas exagérer (tomate mûre). Et toi, tu es d’où ?
- De Lorient, en Bretagne, mais ça fait cinq ans que je me balade un peu partout en France. Je jongle dans la rue, je fais la manche.
- Oh ! Et ça marche ?
- Je me défends bien, j’ai fait quatre ans de cirque. Et toi, tu fais quoi dans la vie ?
- Marchand d’idées.
- Marchand d’idées ? Comment ça ? Tu vends quelles sortes d’idées, et à qui ?
- À des agences de pub principalement, mais aussi à des particuliers ou à des organismes.
- Tu fais des slogans, c’est ça ?
- Le plus souvent oui, c’est la partie concepteur-rédacteur de mon boulot, mais pas seulement. Des mairies, des scénaristes, des associations, des chanteurs, des architectes, des industriels et même des hommes politiques ont parfois besoin d’une idée géniale pour organiser une action, sortir un concept nouveau, lancer une mode ou créer un produit ou une œuvre. J’ai commencé par la publicité, c’est vrai, puis j’ai eu l’idée (justement) de proposer sur Internet cette formule originale.
De fil en aiguille, de bouche à oreille, mon site commence à bien fonctionner.
- Cool ! T’es un petit génie, alors ?
- En quelque sorte (il rougit à nouveau). Tu sais, Internet m’est bien utile aussi pour mon inspiration, c’est mon outil principal de travail autant en amont qu’en aval. Puis j’ai eu une idée qui séduit ma clientèle : je leur propose une importante remise s’ils me parrainent d’autres clients.
- Génial. Et ton hobby ? À quoi tu occupes ton temps libre ?
- Heu ... (écarlate), j’aime observer les gens...
Après quatre ans de voyage, d’apprentissage, d’aventure, et après s’être tapé tous les hommes de la troupe, elle fut instamment priée de partir, car sa présence menaçait la cohésion et la survie même de toute l’équipe.
Depuis elle vivait en solo, de ses spectacles de rue et de rencontres aventureuses plus ou moins passionnelles et fructueuses.
La plus récente remontait à la semaine précédente, un animateur sportif d’Anemasse fou de sports extrêmes, qui l’avait hébergée trois jours dans son chalet, durant lesquels ils n’avaient presque pas quitté la chambre.
Puis cet après-midi elle était repartie vers le sud, tendant son pouce avec confiance, sachant qu’une petite nana bien foutue comme elle avec ses longs cheveux noirs attend rarement plus de cinq minutes sur le bord de la route.
En effet : à peine une heure de transit avait été suffisante pour changer de décor.
À présent, la musique de Sharon Shannon lui rappelait de vieux souvenirs dans ce pub irlandais dont elle occupait seule une grande table depuis une heure avec son demi de cidre.
Cet endroit lui avait paru parfait pour une éventuelle rencontre, mais aucun poisson n’avait semblé mordre à l’hameçon, jusqu’à l’entrée du petit chevelu en veste en laine et en jeans.
Il devait avoir la trentaine, cheveux châtains frisés dans tous les sens, nez aquilin et bouche lippue, un petit anneau d’or à l’oreille gauche, et l’air timide. Pas très beau mais charmant et bien foutu, se dit-elle. Il cherchait en vain une table libre avec son verre de coca à la main.
Elle le fixa d’un regard pétillant dont elle connaissait parfaitement l’effet. Son expérience en la matière était incontestable.
Il l’avait remarquée, mais n’osait apparemment pas s’asseoir à sa table.
Timide ou homo ?
Non, hétéro mais coincé, jugea-t-elle.
Elle savait cerner cela ; son instinct ne l’avait jamais trompée. Ce qui lui fut aussitôt confirmé par un regard prononcé sur son décolleté, suivi d’un autre ostensiblement circulaire, du style “je ne regardais rien en particulier”.
Il a vu que j’ai pas de sous-tif, mais toujours rien.
“Hep ! tu peux t’asseoir à cette table, si tu veux ; tu peux même me payer un verre.
- Merci, c’est sympathique. Qu’est-ce que vous buvez ?
- Un autre cidre, merci (“sympathique”, d’où il sort celui-là ?).
- C’est la première fois que je vous vois ici...
- Tu peux me dire tu, j’suis cool.
- Oui, pardon, je...
Il rougit et secoua la tête en souriant.
- T’habites par ici ?
- Oui, pas loin, en face du lac.”
Silence.
Dominique rit intérieurement.
Ce mec est coincé de chez coincé.
Le demi de cidre est servi sur le bar, il faut aller le chercher. Elle lui demande et il se lève précipitamment et renverse son coca sur la table, elle en reçoit le tiers sur le ventre.
“Oh pardon ! Je n’ai pas fait exprès, je ...
- Je m’en doute... ça va, c’est pas dramatique, sauf qu’il va falloir que je lave ça, maintenant.”
Il va au bar, commande un autre cidre, un autre coca et revient avec deux éponges, essuie la table avec l’une, Dominique passe l’autre tant bien que mal sur le bas de son chemisier jaune et sur son treillis kaki, puis il retourne au bar et s’assied à nouveau à la table.
“Je suis vraiment désolé, je suis parfois très maladroit.
- C’est bon, t’en fais pas. Tu t’appelles comment ?
- Dom, et toi ?
- Ça alors, Dominique ? Moi aussi !
- C’est marrant. Mais personne ne m’appelle Dominique, c’est juste Dom. Remarque, personne ne m’appelle tout court.
- Tu vis seul ?
- Oui, je suis un peu sauvage, puis j’ai mes habitudes.
- De vieux garçon ?
- (il rougit) On peut le voir comme ça. J’aime la solitude.
- Tu n’aimes pas les femmes ?
- Oh si ! (écarlate) mais ... ce sont elles qui ... heu ...
- T’as pas de succès ? Moi je te trouve pas mal, pourtant.
- Oh, faut pas exagérer (tomate mûre). Et toi, tu es d’où ?
- De Lorient, en Bretagne, mais ça fait cinq ans que je me balade un peu partout en France. Je jongle dans la rue, je fais la manche.
- Oh ! Et ça marche ?
- Je me défends bien, j’ai fait quatre ans de cirque. Et toi, tu fais quoi dans la vie ?
- Marchand d’idées.
- Marchand d’idées ? Comment ça ? Tu vends quelles sortes d’idées, et à qui ?
- À des agences de pub principalement, mais aussi à des particuliers ou à des organismes.
- Tu fais des slogans, c’est ça ?
- Le plus souvent oui, c’est la partie concepteur-rédacteur de mon boulot, mais pas seulement. Des mairies, des scénaristes, des associations, des chanteurs, des architectes, des industriels et même des hommes politiques ont parfois besoin d’une idée géniale pour organiser une action, sortir un concept nouveau, lancer une mode ou créer un produit ou une œuvre. J’ai commencé par la publicité, c’est vrai, puis j’ai eu l’idée (justement) de proposer sur Internet cette formule originale.
De fil en aiguille, de bouche à oreille, mon site commence à bien fonctionner.
- Cool ! T’es un petit génie, alors ?
- En quelque sorte (il rougit à nouveau). Tu sais, Internet m’est bien utile aussi pour mon inspiration, c’est mon outil principal de travail autant en amont qu’en aval. Puis j’ai eu une idée qui séduit ma clientèle : je leur propose une importante remise s’ils me parrainent d’autres clients.
- Génial. Et ton hobby ? À quoi tu occupes ton temps libre ?
- Heu ... (écarlate), j’aime observer les gens...
Posté dans: Histoires & Confessions
Suggestion
Par : Abyme
JOUR 5
Le départ
Je me réveille
en petite forme
un peu triste
mal au crâne
au ventre
mes règles arrivent.
Je m'extraie des couettes regarde l'heure galoper et mes pieds qui bégaient en descendant les marches, je vais pisser, je me réchauffe un café, tourne en rond dans l’étroitesse de mon cerveau comme un ventre en cage, je reviens te voir, me glisse contre ton sommeil.
Tu remues, ouvres un œil.
«Je venais voir si tu étais réveillé»
Tu me serres contre ton corps chaud, tes bras m'entourent, c'est bon. Je m'apaise dans ton souffle lent qui somnole quelques murmures lascifs. Qui remue en quelques soupirs ronronnant.
Et qui se charge
peu à peu
de ma présence
en creux
au sein de ta masse en latence
qui s’anime,
et contre mes fébrilités s’enhardie,
s’appuie sur
s’élance vers
assiège
mes émotions inverses
frileuses fiévreuses
qui me parcourent à l’intérieur
ces larmes de fond qui m’affleurent aux paupières
cet océan que je contiens par la force d’un orgueil que rien, rien n’effeuillera jusqu’au cœur.
Le clair de tes intentions ne fait plus un doute dans l’obscur qui me ronge ce matin où mon départ m’attend et mon corps épuisé me lâche et me laisse saisie dans l’étau de ton désir pointant déjà son dard contre moi, chétive dispersée émiettée tenaillée de tourmentes sourdes et bouffies sous ton impatience qui s’échaude de mes frissons sans nom s’affaire sur mes vaines paralysies empoigne mes chairs évidées et impérieuses,
me déchire le ventre qui lancine couleur rouge sombre.
Je me laisse
herbe frêle en pâture à tes appétits voraces et aux raisons sulfureuses qui t’envahissent à tes dépens et te poussent à t’épancher en moi par-delà tous mes états, et moi,
et moi qui ne te refuse pas ce plaisir qui me coûte pourtant le prix du silence que hurle mon souffle coupé tu t’escrimes avec une virulence qui semble être à la mesure de l’empreinte que tu souhaites laisser en moi, ma tête cogne celle du lit au rythme de tes décharges je suis l’infinie secousse qui t’inspire et déborde de chaque pore de ta peau suintant de mille gouttelettes,
fine bruine sur moi
un volcan en mon centre
enragé.
Tu te retires.
Du sang sur ton sexe.
Sur mes cuisses.
Dans ma tête
peut-être.
Je t’abandonne ce corps rompu
tu me le rends saignant.
A présent
herbe folle écrasée sous le poids de ton dernier passage,
reste étendue là froissée bouleversée
et qui se redresse tout doucement
en t’entendant dire
«Hier soir en m’endormant je me suis dis qu’au réveil j’allais te faire l’amour très tendrement. Et puis je ne sais pas pourquoi, j’ai oublié».
Tu embrasses le coin de mon sourire
je hausse les épaules de mon ambivalence
à aimer tant ce qui me pousse à vouloir traverser tête baissée
mes peurs mes douleurs
pour relever enfin le regard
et le défi
d’en vivre.
***
Je passe le seuil de la porte que tu m’ouvres.
«Merci pour tout»
Je me retourne et te vois
me regardant
m’envoler sous le soleil frais piquant
de ce matin qui m’inonde en autant de secondes qui crépitent
avec toute la puissance dont se décharge
l’éphémère.
Rendue à ces rues éblouies, mon ombre cavale pour suivre mes pas qui s’égaient, elle épouse, fidèle, ces contours cruels qui me contiennent, m’enserrent, et menaçants m’enlacent de finitudes.
Pour que profondément je m’investisse
entière et multiple
de sens.
La ville est à moi, je cours.
FIN
Le début de ce récit en 7 parties est ici :
http://www.bdsm.fr/blog/2022/journal-de-bord-d-039-une-soumise-1
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Par : Marc Nancy
Ma première relation de soumission a commencé par une gifle donnée par une collègue que j'ai essayé de draguer un soir de séminaire de travail.
Cette gifle a été importante dans le cadre de cette première relation de soumission
Alors que j essayai maladroitement de flirter avec elle, elle m'a donné une gifle.
Elle m a dit que j étais bien trop nouille pour elle, mais qu'elle était prête à faire mon éducation. Elle m'a demandé si j acceptais cette idée, j ai acquiescé.
Elle m a alors donné une deuxième gifle, me demandant si j étais toujours partant.
Pour elle, c était une manière de me tester en tant que soumis. Pour moi, ça a été le signe de l acceptation de ma position de soumis.
Cinq minutes après, nous étions dans sa chambre. Elle m a ordonné : à poil !
et je me suis mis nu à ses pieds , sans discuter !
Elle a ajouté : pas mal, je devrais pouvoir faire quelque chose de toi !
Ca a été le début de cinq années de relations intenses.
Marc
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Par : #
Dans un désir commun, le loup et la belle; sachant qu'elle pouvait faire confiance à cet être mal perçu par son côté animal, arrivent à l'orée du bois.
Ils se regardaient d'un regard entendu, de connivence. Tout deux savaient qu'ils allaient vers ce futur proche avec cette montée d'adrénaline propre à ceux et celles qui vont vivre un moment intense de bonheur partagé. Un fantasme partagé, préalablement éllaboré dans une ambiance décontractée, conviviale ponctuée d'éclats de rire, parfois rougissants quand à leur idées délirantes, rocambolesques. Ensemble, ils décidèrent de ce qu'allait être cette aventure laissant le flux de leur imagination à de prochains rendez-vous. Ils étaient là, dans les prémices de ce qu'allait être leur première fantasmagorie commune.
D'un simple regard, la belle compris qu'il était temps de franchir le pas,d'avancer, de passer à l'action. Quelques badauds éparses observaient la scène avec ce regard inquisiteur propre à l'attente. La belle commença son avancée dans les bois d'un pas félin, sensuel, un tantinet provocateur. Le loup lui emboita le pas laissant une légère avance à la belle. Celle-ci sentait sa présence rassurante et continuait d'avancer. Sa jupe courte laissait entrevoir le haut de son entre-jambe. Une sensation de liberté l'envahie au fur et à mesure qu'elle s'enfonçait dansles bois, prétant tantôt attention aux racines, tantôt à la canopée. Rassurée, exitée, elle commença à remonter doucement sa jupe pour découvrir le bas de ses fesses et de son sexe. Elle se sentie submergée par cette vague de sensations à l'idée de s'exhibé de la sorte à la vue d'éventuels voyeurs et notamment de son loup, imaginant le désir qui montait en lui tel la sève des arbres.
Avançant toujours d'un pas lent et langoureux, elle fit glissé sa jupe jusque sur son bas ventre, dévoilant ainsi toute son intimité. L'air qui glissait, s'immiscait entre ses cuisses lui donnait le sentiment de triomphé de ses apréhensions, celui-ci apaisait ses craintes premières. Elle emplie ses poumons de cet air vigorant tout en dégrafant son corsage, laissant apparaitre sa poitrine gonflée par l'exitation. S'enfonçant toujours plus loin, le loup, à courte distance la suivait. Il pouvait sentir cette allégresse qui emplissait la belle. Celui-ci avait tout comme la belle avait la certitude que d'autre regards les épiaient. Tapis,avançant doucement, à pas feutrés, à l'écart, des individus suivaient du regard l'avancée du couple.
L'exitation était à son comble. La belle ainsi dénudée, son corps quasi totalement offert aux regards était suivie par son loup dont elle percevait la présence sans jamais se retourné. Ce dernier se mit à presser le pas, se retrouva à sa hauteur, lui effleura les doigts et lui prit la main.Tout à lafois pour la questionné du regard afin de s'assurer que tout allait comme désiré, pour affermir ce sentiment de protection et enfin pour la guider vers un endroit connu de lui seul................
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Par : Abyme
Trois jours s’étaient écoulés depuis la blonde et la brune, et toujours rien d’intéressant à se mettre sous la pupille, des hommes d’affaires, sans plus. Dom était accro à ses petites séances de voyeurisme, et seules les femmes l’intéressaient, seules ou accompagnées. Lorsqu’un couple faisait l’amour, il évitait de regarder l’homme mais le spectacle l’intéressait autant, sinon plus que la toilette.
Hélas, de nombreux couples éteignaient la lumière.
Parfois, la chambre restait libre, comme ce soir. Un hôtel ne peut pas toujours tourner à plein régime, et en morte saison, il arrivait qu’il s’écoulât une ou deux semaines pendant lesquelles cette chambre précise n’était pas louée.
Il allait sortir, probablement au Combo ou au Pub Irlandais, histoire de marquer ce morne lundi d’un petit plus.
S’il avait su à ce moment-là à quel point cette soirée allait être marquée !
Il ouvrit le placard et machinalement, avant de décrocher sa vieille veste en laine beige, jeta encore un dernier coup d’œil du côté de la chambre d’hôtel par le judas : toujours rien.
Bon.
Il prit la veste, l’enfila, ferma la porte du placard et traversa le couloir pour déboucher dans le vaste salon qui, ce mois-ci, était partagé en deux par l’énorme divan de bois noir sculpté à la marocaine et ses coussins ocre : côté salon à droite en face de la cheminée, et côté bureau à gauche avec l’ordinateur.
En effet, chaque mois, Dom changeait l’aménagement du salon. C’était devenu un rituel contre la routine depuis presque deux ans, se traduisant plutôt comme un roulement de six ou sept possibilités et leurs variantes qu’il bouclait donc à peu près deux fois par an.
Il passa ensuite dans la cuisine, puis dans le cellier, où se trouvait une porte capitonnée munie également d’un judas. Il la franchit et se retrouva au fond d’un cagibi qui ressemblait à son fameux poste d’observation, celui du grand appartement, sauf qu’il se trouvait à présent dans la cuisine d’un petit deux pièces chichement aménagé, le seul qu’il était censé habiter officiellement.
Cette façade sociale modeste lui permettait d’économiser la taxe d’habitation d’un logement immense et luxueux dont la vue embrassait le lac et les montagnes.
C’était son oncle Douglas qui avait imaginé ce stratagème lorsque dans les années soixante-dix il avait vendu l’immeuble à la compagnie hôtelière, tout sauf le tiers du dernier étage, espace réservé jadis aux serviteurs qu’il avait entièrement rénové, discrètement, et mis au nom de sa femme suisse. Son fils Pablo, le cousin de Dom, avait habité quelques années le deux pièces-cuisine, payant pour la forme un loyer de misère à son père moyennant l’entretien du grand appartement secret qui servait de résidence secondaire en France à Douglas. Douglas et sa femme (Dom avait oublié son prénom) avaient fini leurs jours en Suisse, et Pablo, seul héritier, était parti s’installer à Auroville en Inde après s’être déchargé de l’administration de ses biens auprès d’une agence de Genève, et avait proposé à Dom de prendre sa place.
Personne ne savait vraiment ce qu’était cet espace, par où on y entrait et qui l’occupait, puisque de ce côté de l’immeuble dont la façade donnait sur la grande place en face du lac, on ne pénétrait que dans l’hôtel par sa grande entrée ; et du côté du deux pièces auquel on accédait par un escalier dont la porte donnait dans la ruelle de derrière, on pouvait supposer que l’hôtel commençait derrière le mur de la cuisine, la porte capitonnée étant bien camouflée dans le cagibi.
Une sorte de no man’s land, un territoire de néant, de vide, dont personne n’avait conscience hormis Dom.
Lorsqu’il avait découvert les judas donnant sur la chambre d’hôtel, il s’était demandé s’ils étaient l’œuvre de son cousin Pablo, qui comme lui était célibataire et solitaire, ou celle de son oncle Douglas. Toujours est-il qu’il en avait profité aussitôt, et c’était rapidement devenu une manie addictive.
Il ferma la porte à double tour, descendit les quatre étages à pied (le seul ascenseur de l’immeuble étant bien entendu du côté hôtel), et se mêla à la foule de la ville.
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Par : Monsieur Jones
Bonjour M., vous appelez à l’heure, j'en suis ravi.
A partir de maintenant vous allez m'écouter et ne répondre que par oui.
Si jamais vous prononcez un non, je raccrocherai.
Est-ce clair ? oui
Regardez autour de vous comme cette place est belle, on dit que l’arbre en face de la maison de maître a plus de 300 ans et qu’il exauce les vœux.
Alors faites un vœux M. oui
Bien, maintenant, remontez la ruelle pavée jusqu’au grand escalier qui mène à la petite chapelle romane.
Détendez-vous, profitez de cette balade qui vous rapproche de cet instant que nous attendons vous et moi.
A droite de la chapelle, empruntez le passage du beffroi, traversez le petit jardin jusqu’au magasin de photos.
Vous vous sentez surement fébrile, funambule d'un fil d’émotions paradoxales, en équilibre instable entre raison et déraison.
Mais vous avez envie d’être déraisonnable, n’est-ce pas ? oui
Alors longez la rue de la treille jusqu’au magasin de lingerie de la place Saint Pierre.
Vous y êtes ? oui
Rentrez, présentez-vous sous votre prénom et dites simplement que vous venez chercher "quelque chose de sexy" et on vous remettra un sac. Dites bien "quelque chose de sexy", sinon on ne vous remettra rien.
...
Avez-vous votre sac ? oui
Ne l'ouvrez-pas.
Vous voyez la rue à gauche du fleuriste ? oui
C’est la rue des cordeliers, prenez là et marchez jusqu’à la porte cochère du numéro 29.
...
Vous y êtes ? oui
Poussez cette porte, entrez dans le hall et prenez l’escalier jusqu’au 2ème étage.
Trente deux marches vous séparent de cet interdit que vous et moi allons transgresser ensemble.
Prenez votre temps en montant, écoutez les battement de votre cœur et votre respiration qui s’altère, l'appréhension vous gagne alors que votre bas ventre papillonne irrésistiblement.
Goûtez cette tension qui monte et précède le plongeon, ce moment unique qui vous rapproche du précipice où, doucement, vous palperez le vide de l'abysse qui se présente avant d'y faire le grand saut.
Avez vous envie de faire le grand saut M.? oui
Bien, etes vous sur le palier du deuxième étage ? oui
Il y a deux portes, choisissez la porte de droite, vous êtes arrivée.
Vous avez encore le choix M., rentrer et faire un pas vers ‘nous’, sortir et garder à jamais le regret de ne pas avoir osé.
Voulez-vous rentrer ? oui
Bien, alors rentrez et refermez la porte derrière vous.
...
C’est fait ? oui
Ecoutez bien, je ne le répéterai pas deux fois.
Vous allez ouvrir vos paquets, vous y trouverez la tenue que vous devez porter.
Changez-vous.
Sur la table il y a un coffret de bois, une enveloppe et un bandeau.
Dans le coffret vous trouverez les deux objets de vos outrages à venir, n’y touchez pas.
Dans l’enveloppe, il y a votre dernière consigne.
Quand vous serez changée et que vous aurez lu la dernière consigne, vous mettrez le bandeau.
Est-ce compris ? oui
Vous avez 13 minutes à partir de maintenant, pas une de plus !
Dans 13 minutes, la porte d’entrée s’ouvre et c’est moi qui rentre.
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Par : sylvie35
Avant propos
Cet article peut être lu isolément. Cependant, pour en comprendre pleinement le sens, certains éléments de contexte apportés par mes articles précédents sont incontournables. La liste est ici :
https://www.bdsm.fr/sylvie35/blog/
(à lire de préférence dans l’ordre chronologique de leur publication).
L'article étant assez long (désolée...), je l'ai découpé en cinq épisodes pour vous permettre, si vous le souhaitez, d'en interrompre la lecture pour la reprendre plus tard.
Je vous souhaite une bonne lecture, en espérant qu'elle vous sera plaisante.
**************************************************
--- Episode 1: Redoutable gravitation
Des barreaux pour seul horizon, des minutes qui semblent des heures, des questions sans réponse, ...
J’en ai assez de moisir dans cette cage!
Je me suis masturbée jusqu'à épuisement et maintenant je me languis dans le noir.
C'est long, très long... J'ai l'impression qu'une bonne partie de la nuit est déjà écoulée.
Mais que fait mon Maître?
Il est passé en coup de vent pour me retirer cet objet qu’il m’avait mis dans le cul et relier mon collier à l'un des barreaux par une courte chaîne. Pourquoi ne m'a-t-il pas baisée? Pourquoi me laisse-t-il seule, enfermée, au lieu de profiter de mes orifices? Est-ce que je ne lui plais pas? Est-ce qu'il est en train de baiser Sonia ?
Je me console en me disant qu'au moins j'ai eu l’un des plus puissants orgasmes de ma vie dans cette cage. La situation, l'enfermement, l’incertitude, ... C'était trop excitant.
Mais maintenant j'en ai marre !!!
Mes pensées ne sont pas celles de la soumise dans l'âme que je croyais être. Je me déçois moi-même. J'essaie de me raisonner mais ces pensées de gamine capricieuse me reviennent sans cesse dans la tête. J'ai envie de piquer ma crise et de hurler, d'appeler mon Maître: "Eh, je suis là! J'existe!" Et puis je redeviens rationnelle, avant de sombrer à nouveau dans l'énervement. Un cycle sans fin.
Et si j'étais tombée sur un psychopathe ?
Est-ce qu'il va me laisser mourir de faim et de soif dans cette cage ?
A peine ces pensées m'ont-elles traversé l'esprit que je me sens ridicule, honteuse de les avoir eues.
Est-ce qu'il est encore dans la maison? Suis-je totalement seule? Et s'il y avait le feu?
Je secoue les barreaux, mais ils ne bougent pas. Ils sont solides et la cage est bien verrouillée. Aucune possibilité d'en sortir, même en y mettant toutes mes forces. J'examine la lourde chaîne reliant mon collier à l'un des barreaux. Il faudrait s'appeler Hercule pour la briser.
J'ignore pourquoi mon Maitre a pris autant de précautions. Là c'est sûr que je ne risque pas de m'échapper ! Je me sentais déjà à l'étroit dans cette cage, maintenant la chaîne restreint encore davantage mes possibilités de mouvement. Elle est courte mais extrêmement lourde. Son poids et son inertie rendent chaque mouvement laborieux, pénible, épuisant. Par son intermédiaire, la pesanteur exerce une forte tension sur mon collier, même lorsque je reste tranquille: impossible de me sortir cette sensation désagréable de l'esprit. Impossible d'oublier que je suis esclave à présent.
Le mince éclairage lunaire qui filtre à travers les volets me laisse apercevoir une enveloppe.
Je la saisis en passant la main à travers les barreaux.
"à n'ouvrir qu'en cas d'urgence", est-il écrit.
La clé de la cage ? La clé de mon collier ? Les deux ?
Je n'en sais rien, mais cette idée me rassure.
J'essaie de sentir ce qu'il y a à l'intérieur, mais c'est impossible. Enveloppe à bulles contenant une autre enveloppe à bulles apparemment.
Tant pis. Je la remets à sa place.
L'ouverture des volets me réveille brutalement.
Je m'étais endormie. Comment ais-je pu m'endormir alors que j'étais tellement énervée ? Je n'en ai aucune idée. Dès mon réveil, toutes les sensations désagréables reviennent. Je tente de me redresser un peu et je pousse un cri, surprise par l'énorme masse inertielle de la chaîne, qui se rappelle à mon bon souvenir. Mon Maître s'approche de la cage et m’observe, amusé.
"Tu as passé une bonne nuit, salope ?"
Il se fiche de moi, visiblement.
J'ai bien envie de lui faire part de ma frustration, de mon agacement, de lui dire que je ne supporte plus cette chaîne, mais mon cerveau rationnel me rappelle à l'ordre et je me contente de faire la moue, sans vraiment répondre. Cela le fait rire.
"Ouvre la bouche!"
Pendant une fraction de seconde je crois comprendre que cela signifie "Répond!", et puis non, il m'ordonne de fermer les yeux et de pencher la tête en arrière. Pas facile de me positionner comme il l'entend avec la chaîne au cou, mais j'y arrive plus ou moins.
J'attends ainsi, intriguée, mais rien ne se passe. J'ai l'impression qu'il est parti. La position est difficile à tenir, mais je n'ose pas entrouvrir les yeux pour en avoir le cœur net.
Un liquide froid, presque glacé, me coule sur la langue. Je le bloque avant qu'il s'infiltre dans ma gorge. C'est inhabituel, mais il ne me faut qu'une fraction de seconde pour reconnaître le goût du sperme. Sans doute qu'il en a congelé et l'a ressorti pour moi. Quelle idée bizarre. Mais c'est excitant. Le goût est tellement différent quand il est glacé.
"Tu peux rouvrir les yeux et refermer la bouche, mais n'avale pas!"
J'ai juste le temps d'apercevoir le sourire amusé de mon Maître, avant de m'empresser de baisser les yeux.
Baisser les yeux face au Maître. Tellement simple à dire et si compliqué à faire. Il faut y penser tout le temps. Est-ce qu'un jour cela deviendra un réflexe?
J’aime quand mon Maître me sourit. Ses dents blanches qui contrastent si joliment avec sa peau noire. Qu’est-ce qu’il est beau !
« Mais bien sûr qu’il est beau, idiote, puisqu’il est ton Maître ! », me dis-je à moi-même. « La beauté est dans les yeux de celui qui regarde », m’a dit un jour un grand sage.
Me voilà seule à nouveau. Vais-je passer toutes mes journées ainsi, seule, en cage? Je dois reprendre le travail mercredi, à l'issue de ce week-end prolongé. Est-ce qu'au moins il me laissera sortir? Moi qui pensais venir ici pour être baisée, fessée, fouettée, ...
Je ne m’attendais pas à passer du bon temps, je m'y étais préparée psychologiquement, mais jamais je n'aurais imaginé que mon séjour allait se dérouler ainsi. C'est terriblement frustrant !
J'adore le sperme, mais le garder en bouche pendant une éternité cela finit par devenir vraiment pénible.
A mesure qu'il se réchauffe dans ma bouche, le goût change. C'est surprenant. Je me demande quand mon Maître va revenir et m'autoriser à avaler. Il m'en a mis des quantités et j'ai les joues presque gonflées. Initialement excitée par le fait de goûter pour la première fois le sperme de mon Maître, j'ai maintenant de plus en plus de mal à me retenir d'avaler.
Voilà Sonia qui entre.
"Hello Ysideulte! Nice day, isn't it ?"
Elle se fout de ma gueule ou quoi ? C’est de l’humour britannique ?
Impossible de lui répondre avec la bouche remplie de sperme, à part "humm, humm".
Moi qui rêvais de harceler de questions cette femme que j'admire : entrevoir les coulisses de ses enquêtes, savoir comment elle fait pour se procurer de tels documents compromettants, comprendre d'où elle tire son courage et sa clairvoyance... Mais non, me voilà nue, en cage, la bouche remplie de sperme, sans possibilité de lui parler. Difficile de faire plus frustrant !
Elle ressort presque aussitôt en me faisant un grand sourire. Au moins, elle a l'air d'aller mieux, même si son visage a été salement amoché par les coups de matraque des défenseurs de la démocratie. Elle s’en fiche, on dirait. Quelle femme étrange…
--- Episode 2: Une gifle bien méritée
Encore de longues minutes à attendre. Je n'en peux plus. Je crois que je vais finir par avaler, quitte à être punie.
Heureusement, voilà enfin mon Maître de retour, et la permission tant attendue d'avaler.
Il me demande de lui faire part de mes impressions, ce que je m'empresse de faire. Je lui témoigne l'honneur que j'ai ressenti à pouvoir goûter son sperme.
Il s'éloigne. Zut! Il va encore me laisser seule dans ma cage.
Tant pis, j'ose demander: "Est-ce que je vais rester longtemps dans la cage, Maître?"
Au lieu de me répondre, il déverrouille la chaîne. Oh mon Dieu ! Quelle sensation incroyable d'être soudain débarrassée de cette masse pesante qui était devenue un vrai fardeau, comme si j'avais une tonne suspendue à mon collier. Je me sens légère tout à coup.
Mon Maître ouvre la grille et m'ordonne de sortir. Ouf, ça fait du bien, je suis toute ankylosée. Je suis heureuse et soulagée d'être enfin dehors.
J'ai le sourire aux lèvres, je m'apprête à dire un grand Merci et... je reçois une gifle magistrale. Je ne l'avais pas vue venir celle-là. Mon Maître me montre la cage du doigt et je m'empresse d'y retourner. C'était sa réponse... Sans doute était-ce nécessaire pour que je prenne conscience de l'insolence de ma question.
Il me remet la chaîne, en la raccourcissant. C'est ma punition, certainement, pour avoir été insolente. Mon séjour en cage va être encore plus contraint, plus inconfortable.
Je ne vois plus personne de la journée. Au moins, la lumière du jour me permet d'avoir une vague idée de l'écoulement du temps. J'ai une bouteille d'eau à portée de main, atteignable à travers les barreaux, un pot pour mes besoins, mais rien à manger, rien à lire, rien à faire ... C'est long ! C'est humiliant !
L'utilisation du pot est très très compliquée avec si peu de liberté de mouvement. Je fais extrêmement attention car lorsque nous échangions pas mail, mon Maître a de nombreuses fois insisté sur le fait que sa chienne devra être parfaitement propre dès le premier jour. Je pensais qu'il voulait parler de mon hygiène intime et j'étais un peu vexée qu'il insiste autant car pour moi c'était une évidence de me présenter propre devant mon Maître. C'est seulement maintenant que je comprends vraiment de quoi il voulait parler.
La lumière décroît et je sens que me voilà partie pour passer une nouvelle nuit en cage.
Je vais essayer de dormir et de ne pas trop m'énerver cette fois. Je n'avais pas du tout imaginé ma vie de soumise comme ça. Est-ce que cela fait partie de mon dressage? S'agit-il de me faire bien comprendre que ce n'est pas moi qui décide?
Mon Maître a dit que je peux mettre fin à cette relation à tout moment. Je n'ai pas de raison de ne pas continuer à lui faire confiance, même si je suis perturbée par l'écart entre ce que j'avais anticipé et ce que je vis. Il suffirait que je l'appelle et que je lui dise que c'est fini, que je veux partir.
Mais non, il faut que je tienne bon. Je ne vais pas renoncer maintenant. Ce serait trop bête.
Cette enveloppe qui contient très probablement des clés - du moins ais-je envie de le croire - me rassure. Il suffirait que je l'ouvre et...
Je me suis endormie tôt cette fois, et facilement, même si je me suis réveillée plusieurs fois dans la nuit à cause de rêves érotiques intenses. Le clitoris en feu à chaque fois. A chaque réveil, les sensations désagréables reviennent, me rappelant brutalement ma condition d'esclave. Et pourtant, cela n'appaise en rien mon excitation sexuelle, bien au contraire. Au moins je peux me masturber pour me soulager. Il ne me l'a pas interdit. Il ne me l'a pas explicitement autorisé non plus. Est-ce que j'aurais dû demander la permission? Le doute m'assaille, mais je ne peux me retenir de crier de plaisir à chaque orgasme. La crainte qu'il m'entende et vienne me mettre une bonne raclée n'y change rien - le plaisir qui m'envahit est trop puissant, irrépressible, animal.
Comment se fait-il qu'il ne m'ait pas encore baisée? C'est bizarre quand même. A l'aéroport il m'avait dit que je le faisais bander, et puis maintenant j'ai l'impression de ne lui faire aucun effet.
Réveillée par l'ouverture de volets. La présence de mon Maître déclenche des frissons de plaisir qui me parcourent tout le corps, telle la chienne qui retrouve son Maître après une longue absence. C'est étrange, mais je me sens bien, apaisée, comme si l'énervement, la frustration, s'étaient envolés.
"Tu as passé une bonne nuit, salope ?"
"Oui Maître". Je me rends compte que je souris en lui répondant. Je me sens bien.
"Voilà qui est mieux", me dit-il, d'une voix douce.
Mieux que quoi? Mieux qu'hier matin sans doute, où mon énervement se lisait certainement sur mon visage.
C'est donc comme cela que l'on dresse une chienne? En tout cas, c'est efficace. Je me sens heureuse, à ma place.
Il me retire la chaîne. Je crois que c'est une récompense.
« Ouvre la bouche ! »
Pas besoin d'explication cette fois. Je ferme les yeux, je penche la tête en arrière, bouche grande ouverte, avide de recevoir la précieuse semence, ...
"Quand je reviendrai, je veux te voir en position, prête à accueillir ton Maître dans le cul".
Et puis je me retrouve seule, avec le sperme en bouche. Je vois qu'il m'a laissé de quoi me préparer, me lubrifier le cul, me bander les yeux, ...
Je m'empresse de me préparer du mieux possible, n'ayant aucune idée du temps dont je dispose.
J'ai tout le matériel à portée de main, mais c'est vraiment difficile de se préparer à la sodomie quand on est en cage. Les possibilités de mouvement sont restreintes. Je fais au mieux. Un semblant de toilette, un semblant de lavement, un rapide passage de rasoir, ... C'est loin d'être parfait, mais difficile de faire mieux dans ces circonstances. J'allais commencer à me lubrifier, et puis, je me ravise. Les multiples mails de mon Maître dans lesquels il insistait lourdement sur le fait que sa chienne devra être parfaitement propre dès le premier jour viennent de défiler dans ma tête en accéléré. Je suis terrifiée à l'idée de le décevoir. Je recommence tout en m'appliquant du mieux que je peux: toilette, lavement, rasoir, ...
Je me lubrifie copieusement l’anus. Je n’aime pas la sodomie. Je n’ai été enculée qu’une fois dans ma vie et j’ai tellement détesté que je n’ai jamais remis ça. Mais pouvais-je me porter candidate à la soumission et refuser à mon Maître l’accès à l’un de mes orifices ? L’aurait-il accepté ? Peu importe, de toute façon, c’était inenvisageable pour moi : j’ai besoin de cohérence, de logique, sinon je ne comprends plus rien à ma propre démarche.
Je me sens un peu agacée à nouveau. "C'est vraiment n'importe quoi", me dis-je. Et dire que je m'étais parfaitement préparée avant de prendre l'avion ! Moi qui pensais être baisée tout de suite à mon arrivée. Je m'étais même examinée à la loupe pour m'assurer qu'aucun poil n'avait échappé au rasoir. La chatte parfaitement lisse, la raie des fesses parfaitement lisse, ... Quel gâchis !
Et pourtant je me sens excitée par la manière dont je suis traitée. Je crois que je perds mes repères. Ou bien suis-je en train de m'en recréer d'autres, plus conformes à mon nouveau statut ?
Pas facile de trouver la meilleure position. J'essaie différentes possibilités. Il faut que je m'imagine du point de vue de mon Maître. Quelle position lui faciliterait au mieux l'accès à mon cul, à travers les barreaux? Quelle drôle d'idée quand même de m'enculer ainsi, en cage. Mais ce n'est pas moi qui décide...
J'attends encore une éternité, en position, le bandeau sur les yeux... Dommage, si j'avais su j'aurais pris davantage de temps pour me préparer. Tant pis, maintenant il vaut mieux que je reste en position car il peut débarquer d'un moment à l'autre. S'il ne me trouve pas en position, il ne sera vraiment pas content, ça j'en suis sûre.
Et Sonia, où est-elle? J'espère qu'elle ne va pas assister à ma sodomie ?
Je me suis fermement plaquée le cul contre les barreaux après m’être bien écarté les fesses. Bien centrée, cambrée au maximum. J’ai bloqué mes tibias entre les barreaux du côté, ce qui par la même occasion me maintient bien ouverte. C’est très inconfortable, mais peu importe, la seule chose qui m’occupe l’esprit est que mon Maître y prenne du plaisir. Ma poitrine est plaquée au sol, mes mains tiennent fermement les barreaux. J’espère ainsi pouvoir tenir bon, ne pas trop bouger pendant qu’il s’enfoncera en moi.
J’appréhende la sodomie. La seule que j’ai connue m’a laissé un souvenir amer, et je suis saisie d’angoisse quand j’entends mon Maître.
Je m’attendais à une pénétration brutale, mais mon Maître y va lentement. Très lentement.
« Ouh là ! Il va falloir travailler ce cul » me dit-il. « On est comme dans un étau là dedans. »
Puis il accélère la cadence et je mets toutes mes forces en œuvre pour ne pas être projetée en avant sous ses coups de boutoir, tenant les barreaux le plus fermement possible. Mes muscles commençaient à tétaniser quand je l’ai entendu gémir de plaisir. Heureusement car j’aurai difficilement tenu plus longtemps. Je dois avoir les marques des barreaux sur les fesses, tellement j’ai poussé en arrière de toutes mes forces pour rester bien plaquée.
Malheureusement, il m’a été impossible de garder tout le sperme en bouche. J’en ai laissé échapper pendant qu’il me sodomisait, j’ai bavé, je crois que j’en ai mis un peu partout mais avec le bandeau je ne peux pas voir… « Tu seras punie », me dit-il.
Je remercie mon Maître, après qu’il m’ait autorisée à avaler le peu que j’avais réussi à garder en bouche. Je sais que cela se fait quand on est soumise, mais je n'y ai pas réfléchi : les remerciements me sont venus spontanément.
"La bite, ça se mérite" m'a-t-il écrit à plusieurs reprises lorsque nous échangions par mail. Je crois que je viens de vraiment comprendre ce qu'il voulait dire. J'ai tenu bon, je n'ai pas renoncé, malgré l'incertitude, malgré l'inconfort, malgré mes doutes, seule dans ma cage. J'ai mérité la bite. Enfin, je crois que c'est ce qu'il faut comprendre.
"Tu es une bonne chienne" me dit-il pendant que je lui nettoie la bite avec ma langue. C'est tout ce qu'il m'a dit. Mais quel compliment !
Qu'est-ce que c'est bon de se faire enculer par son Maître !
Je n'aime pas être sodomisée, et pourtant, malgré l'inconfort, j'étais au bord de l'extase...
Rien de physique, non, tout se passe dans ma tête, et c'est vraiment puissant. Mon cul déteste, mais mon cerveau adore. Je dois être un peu cinglée, me dis-je...
--- Episode 3: Visite guidée
Après avoir été autorisée à retirer mon bandeau et avoir soigneusement léché le sperme que j'avais laissé échapper, je suis enfin libérée de ma cage. Des douleurs aux articulations et quelques vertiges – j’ai repris trop vite la position debout. Mais rien de grave.
C'est bon la liberté ! C'est quand on en a été privée que l'on s'en rend vraiment compte. Mon Maître m'autorise à utiliser les toilettes et la salle de bain. Il me suit et m'observe... Bonjour l’intimité…
La douche à l'eau froide n'est pas des plus agréables, mais après presque deux jours en cage, on relativise... De toute façon, les règles sont claires: "pas d'eau chaude pour les chiennes".
« J’aime bien tes mamelles », me dit-il, quand je sors de la douche. C’est la première fois qu’il me fait un compliment sur mon anatomie. L’eau était glaciale : j’ai la chair de poule et les tétons hyper saillants. C’est spécial… Mais plutôt joli.
Maître accroche une laisse à mon collier et me fait visiter sa maison, puis son jardin. Nue, complètement nue... Heureusement qu'il n'y a pas de vis-à-vis...
J’ai une bouffée d’émotions quand il me fait visiter sa chambre. Est-ce que je serai autorisée à partager son lit, une fois dressée ? Ou bien est-ce que je passerai mes nuits en cage ?
Je cherche des yeux des affaires appartenant à Sonia, mais je n’en vois pas.
Est-ce qu’il l’a baisée ? Je n’en sais toujours rien.
Rien de visible. De toute façon, cela ne prouve rien, me dis-je. Elle n’aurait pas forcément laissé traîner sa culotte… Mais je regarde partout à la recherche du moindre détail. Une boucle d’oreille, un mouchoir, une plaquette de pilules, n’importe quoi…
« Tu as perdu quelque chose ? » me demande mon Maître, l’air amusé.
« Euh, non Maître, j’observe simplement ».
La jalousie est un très vilain défaut, surtout quand on est esclave sexuelle…
Dans la pièce voisine, un fauteuil d’examen gynéco, avec tout le matériel. Je savais qu’il en avait un, il me l’avait dit. Je m’attendais à être examinée très intimement dès mon arrivée, mais je ne l’ai pas été. Pourquoi ? Mystère. Je pensais qu’examiner le vagin de son esclave était une des premières choses qu’un Maître faisait.
"Installe-toi pendant que je vais chercher Sonia. Elle souhaitait voir ton clitoris."
Ces paroles me glacent le sang.
"Rassure-toi, c'est purement professionnel. Elle ne te touchera pas. Tu comprendras plus tard."
Qu'est-ce que c'est que cette histoire? Je n'y comprends rien, mais j'obéis. J'ai à peine le temps de m'installer que mon Maître est de retour, accompagné de Sonia, et je me fais immédiatement engueuler: "Décapuchonne-le correctement! Comment veux-tu qu'elle l'évalue?"
"Do you think her clit is well suited for your needs ?" lui demande mon Maître
"Perfect! It is far beyond my expectations", dit Sonia en me souriant. "Thank you so much, Ysideulte, and so sorry to have asked you that".
Elle ressort aussitôt. J'apprécie la délicatesse qu'elle a eue de ne pas prolonger inutilement mon humiliation.
Je m'attendais à ce que mon Maître poursuive mon examen et me mette le spéculum, mais il m'ordonne de redescendre. Je ne sais pas s'il fait exprès de contrarier mes anticipations. C'est très perturbant pour moi qui aime tout planifier.
Certaines pièces ne font pas partie de la visite. Peut-être que Sonia a dormi dans l’une d’elles et que je me fais du souci pour rien.
« C’est ici que tu seras attachée et fouettée », me dit mon Maître, en me montrant des anneaux au plafond de la cave. « Tu pourras hurler, personne ne t’entendra ». Ces mots me font frémir de crainte et d’excitation à la fois.
C’est très désagréable de marcher pieds nus sur les gravillons qui tapissent l’allée, mais je m’efforce de ne pas me plaindre et de marcher à la cadence de mon Maître pour qu'il ne soit pas obligé de tirer sur la laisse. Sur la pelouse ça va mieux. Je me sens fière d’être ainsi promenée en laisse pour une visite guidée. Par chance, il ne me demande pas de marcher à 4 pattes.
J’aime cet homme. Malgré mon énervement dans la cage, je sens que j’ai fait le bon choix, que j’ai viscéralement envie d’être sa chienne. Je sens sa bonté intérieure, malgré la manière dont il me traite.
"Est-ce que tu étais consciente de ton érection quand Sonia t'a examinée ? J'ai vu ton clitoris gonfler dès que tu l'as décapuchonné.", me demande mon Maître.
Non, pas vraiment. J'étais tellement perturbée que j'ai un peu déconnecté de la réalité. C'est que que je tente d'expliquer à mon Maître.
"En tout cas, je suis extrêmement fier de toi. Tu lui as montré que tu es une salope, même si c'était involontaire".
Alors là ! S'il savait l'effet que ces mots me font !
J’admire une nouvelle fois l’Aston Martin garée au fond du jardin. Je meurs d’envie de la conduire, mais malheureusement mon permis m’a été retiré.
--- Episode 4: Plaisir d'un repas partagé
Sonia nous rejoint pendant que l’on fait le tour du jardin.
J'avais tellement de questions à lui poser et puis je me borne à quelques banalités. J'ignore pourquoi. Suis-je intimidée? Certainement.
J'ai honte d'être nue, en laisse, en présence d’une autre femme. Et puis, elle m'impressionne. Un mental d'acier derrière une apparence toute douce. Je le ressens de plus en plus. Elle me fait presque peur parfois. Celui qui la fera plier n’est pas encore né.
Elle nous annonce que le déjeuner est servi.
Ah bon? Je croyais que c'était moi l'esclave ici.
Mais je ne vais pas m'en plaindre. C'est tellement agréable de se faire servir.
Je meurs de faim et sans même m'en rendre compte je me jette sur la nourriture, à peine servie.
"Tu manges comme une truie ! Où as-tu été éduquée ?" me dit mon Maître, sur un ton proche de l'engueulade.
Je me confonds en excuses, ne sachant plus où me mettre. Je viens de me rendre compte du ridicule de mon comportement.
Sonia me demande ce que cela me fait de déjeuner nue en présence de deux personnes habillées, ce qui me fait rougir. Elle m'interroge au sujet de mon expérience en cage. Nous échangeons en anglais. Pas facile pour exprimer le fond de ma pensée mais, moi, la grande timide, j'ose m'exprimer. Il faut dire que les félicitations appuyées de mon Maître, pendant que l'on faisait le tour du jardin, m'ont vraiment dopée. Ces deux nuits en cages ont été très dures, mais quelle récompense à la clé!
Rien à faire, ma curiosité dépasse ma timidité. Que faisait-elle sur le lieu de cette manifestation? Quel intérêt? La population est en large majorité favorable aux miliciens et hostile aux manifestants : une bande d’ignorants, anti-vax, anti-science, racistes, fascistes, ... La lie de l’humanité, à en croire les journalistes. Ce n'est pas une vidéo montrant la brutalité des Brigades de Défense de la Démocratie qui y changera quelque chose.
Que faisait-elle donc là? Pourquoi prendre le risque de se faire capturer par les défenseurs de la démocratie? Cela n'a aucun sens.
Elle était certainement là pour une autre raison, mais laquelle? Et pourquoi s'inquiétait-elle autant de l'état de sa caméra? Il y a des éléments qui m'échappent. Je tente de lui poser quelques questions, mais je comprends vite que je n'en saurai pas plus.
Après le dessert, mon Maître pose un petit flacon sur la table et me demande si je sais ce que c'est.
Aucune idée...
A part une forme un peu originale, je ne vois pas ce que ce flacon représente ni ce qu'il contient. Du verre tout ce qu'il y a de plus classique. A l'intérieur, un liquide transparent, qui a toute l'apparence de l'eau, quoiqu’un peu plus opaque.
Sonia place une puissante loupe devant le flacon.
Mais je ne vois rien de plus.
Ah si! Je viens d'apercevoir deux formes bizarres qui nagent de concert dans le liquide. On dirait qu'ils sont liés l'un à l'autre tellement leurs mouvements sont parfaitement synchrones.
Ils ont une tête, on distingue presque un visage très étrange, à la fois doux et inquiétant. Qu'est-ce que c'est que ce truc?
C'est Sonia qui me donne l'explication.
Un zébralyvox gémellaire, être improbable surgi de la préhistoire.
Ils sont toujours par deux mais ne semblent faire qu'un: synchrones alors qu'ils ne sont pas matériellement reliés, incapables de survivre l'un sans l'autre.
Intrication quantique? Non, je délire... Je me prends à rêver de ce lien impalpable mais pourtant tellement puissant qui, je l'espère, m'unira un jour à mon Maître.
Les premiers spécimens ont été découverts dans la région du Nuvavut, au Canada, lors d'un sondage, dans la calotte glaciaire. Mais l'on a de bonnes raisons de penser que le gisement principal se situait dans le grand glacier de l’île Komsomolets, au Nord de la Sibérie.
Comment a-t-elle pu se procurer ce spécimen ? Mystère. J'ose le lui demander mais elle me fait comprendre que cela fait partie des informations qu'elle ne peut pas divulguer.
Le zébralyvox gémellaire est le plus remarquable anti-douleur qui soit. Il se fixe sur un faisceau de fibres nerveuses et émet une multitude de filaments pour établir des ponts électriques entre les points d'interruption de la gaine de myéline, prenant par la même occasion le contrôle total de la transmission de l'influx nerveux, qu'il détourne à son profit. L'électricité humaine ou animale lui fournit l'énergie essentielle à son métabolisme. S'il en est privé, il ne peut survivre plus d'une quinzaine de jours, d'où l'importance pour lui de trouver rapidement un hôte.
Pendant des millions d’années, il a vécu en parfaite symbiose avec les vertébrés, apaisant leurs souffrances en échange de la précieuse énergie électrique. Puis il a disparu, on ne sait pourquoi. Enfin, pas totalement, puisque quelques spécimens ont traversé les âges, emprisonnés dans les glaces.
Comment se fait-il que cette découverte ne soit pas connue du grand public? Ce serait une magnifique alternative pour apaiser les souffrances des malades, sans l'effet assommant, voire toxique, des analgésiques chimiques. Le marché des soins palliatifs est énorme et a explosé en raison de la forte dégradation de la santé de la population que l’on observe depuis quelques années.
Ce n'est pas si simple. La Bill&Alvértos Fucking Corporation vise le monopole de la distribution de ce nouvel anti-douleur, m'explique Sonia. Ils sont en train de mettre au point une version génétiquement modifiée, stérile, qu’ils reproduiront dans leurs laboratoires par clonage. Parallèlement, ils cherchent à détruire les spécimens naturels, pour tuer dans l’œuf tout risque de concurrence. Ainsi, la BAFC pourra vendre à prix d'or ce remède miracle contre la douleur.
Une magnifique invention de la nature détournée au profit de politiciens et de financiers véreux. Je comprends maintenant les motivations profondes de l'opération militaire massive menée par la Suprême Alliance Démocratique en Sibérie, qui me semblait absurde quand elle a été relatée. Pourquoi un tel déchaînement de violence dans une région qui ne me semblait pas spécialement stratégique ? Pourquoi raser l’île Komsomolets au point de faire fondre une grande partie du glacier sous un déluge ininterrompu de bombes thermobariques ? La Suprême Alliance Démocratique a perdu 53 bombardiers stratégiques dans l’opération, interceptés par les S-500 et les forces aérospatiales ennemies. Pourquoi assumer de telles pertes pour un enjeu qui me semblait dérisoire ? « Mais enfin ! On ne doit reculer devant aucun sacrifice quand il s’agit d’apporter la démocratie aux peuples opprimés. C’est ce qui fait la grandeur de la Suprême Alliance et la noblesse des valeurs que nous défendons », martelaient les journalistes… C’est cela, oui… J’y vois plus clair à présent.
Quelle est l’idée de Sonia? Je ne vois pas ce que l'on peut y faire. Révéler l'affaire? Neuf citoyens sur dix n’en croiront pas un mot. Ils se laisseront facilement convaincre que tout cela n'est que « fake news ». Il suffit de lâcher la meute des fact-checkers, avec si besoin le soutien de quelques experts de plateaux, et le tour est joué.
Je ne sais pas ce qu’elle a en tête, mais je comprends qu'elle veut absolument préserver ce spécimen et qu'il lui faut donc un hôte. Visiblement elle pensait à se l’implanter et maintenant elle pense à moi. Mais pourquoi moi? Qu'est-ce que j'ai de spécial? Et si j'accepte, qu'est-ce que je risque?
Mon esprit fourmille de questions, mais ma curiosité est brutalement interrompue par mon Maître.
"En cage!"
Oui, Maître. Je m'empresse d'y aller et de refermer la grille, qui se verrouille automatiquement.
Mon Maître a le don de me frustrer comme c'est pas possible. J'avais tellement de questions à poser. C'est bête. C’est énervant. Je suis en train de bouillir intérieurement. Et puis j’explose. Je secoue les barreaux de ma cage, de rage, mais ils ne bougent presque pas. C’est du solide.
--- Episode 5: Décision difficile ? ... ou évidence ?
Cette fois, je ne reste pas seule bien longtemps.
Mon Maître me rejoint et sourit. Je me rends compte que la rage doit se voir sur mon visage et que, bien que je sois totalement nue, je transpire, je dégouline, tellement je me suis acharnée sur les barreaux comme une furie.
« Vous, les femelles, vous possédez un organe dont l’unique fonction est de procurer du plaisir. Plus de dix mille terminaisons nerveuses dans un minuscule volume. Imagine l’énergie électrique que le symbiote pourrait récupérer sur ton nerf dorsal. Le paradis pour lui. »
« Et toi en particulier, tu semble exceptionnellement bien dotée, d'après ce que j'ai pu observer », rajoute-t-il en rigolant.
Il m'observait donc les nuits passées quand je me masturbais. Comment? Caméra infra-rouge? Entrebâillement de la porte ? La honte...
« Tu es intelligente, je suppose que tu as compris. Je te laisse réfléchir, Ysideulte. Appelle-moi quand tu auras décidé. »
Tiens, il m’appelle par mon prénom maintenant. Je commençais à penser que je me prénomme « salope ».
"S'il vous plait, Maître". Je l'interpelle avant qu'il ne me laisse seule.
"Est-ce que Sonia vous a expliqué comment je devrai procéder, si j’accepte ?"
"Tu ouvres le flacon et tu verses le contenu très délicatement sur ta chatte. Ne t'inquiète pas, le symbiote trouvera tout seul son chemin. Il a parasité des mammouths, alors ce n’est pas ta peau qui lui fera obstacle. Mais si tu veux lui faciliter la tâche, attends d'être bien excitée et décapuchonne soigneusement ton clitoris en érection".
"Et si je perds une goutte et qu’il est dedans?"
"C'est un liquide nutritif, légèrement visqueux. Si tu fais attention, tu n’en perdras pas. Et puis je serai à tes côtés pour te surveiller. Je ne tiens pas à rater ça»
"Je risque de ne plus avoir d'orgasmes tant qu'il sera en moi ?"
"Peut-être. Peut-être pas. Mais est-ce important ? N'es-tu pas esclave sexuelle à présent ?"
Je me retrouve seule à nouveau. Cette fois je ne vois pas le temps passer. Les questions, les pensées, me traversent l'esprit dans tous les sens. Peser le pour et le contre. Méditer. C'est ce que voulait mon Maître, certainement.
Il aurait pu m'imposer de servir d'hôte. J'aurais obéi. Mais il ne l'a pas fait. Pourquoi? Sans doute parce qu'il estime que ce serait de l'abus de pouvoir. C'est donc à moi de décider... Je sais ce qu’il veut, mais il me laisse le choix.
Mes yeux restent fixés sur le flacon, que mon Maître m’a laissé à portée de vue, derrière la loupe. J'observe l'élégant ballet de ce duo impeccablement synchronisé. Il me devient presque familier. Je finis par éprouver une sorte d'affection pour cet être étrange surgi du fond des âges.
Si j’accepte, est-ce que je devrai passer les prochains mois, ou peut-être même les prochaines années, avec un passager clandestin dans mon clitoris ? Quel étonnant passager ! Son double visage a presque l'air humain. On a envie de le protéger. Est-ce que je vais souffrir quand il percera ma délicate chair pour se frayer un chemin jusqu’au nerf dorsal de mon clitoris ? Et comment est-ce que l'on me le retirera?
Est-ce qu’il ne risque pas de me grignoter peu à peu le clitoris de l’intérieur? L’influx nerveux lui fournit l’énergie, mais il doit bien manger un peu, non ? Il a une bouche – non, deux bouches. Je vais finir par péter les plombs à force de réfléchir.
Le temps passe sans que j'arrive à y voir clair. Ma réflexion tourne en rond. Je me fais une liste de questions importantes, que j'essaie de mémoriser. Sonia y répondra. Mon Maître ne peut pas me refuser cela. Et puis je me ravise, je me dis que je ne prends pas le problème par le bon bout. Qu'y-a-t'il de plus important que d'aider Sonia dans sa démarche, quoi qu'elle ait en tête et même si elle ne peut pas me le dire? Qu'y-a-t'il de plus important que de montrer à cet homme - mon Maître - dont je suis en train de tomber éperdument amoureuse que cette relation compte vraiment pour moi, que ses souhaits, même s'ils ne sont pas des ordres, comptent plus que tout pour moi ? Ma liste de questions pratiques semble dérisoire en comparaison.
Je suis à nouveau prise d'une folle envie de me masturber.
Et si c'était l'un de mes derniers orgasmes?
Cette seule pensée me fait hurler de plaisir à peine me suis-je effleurée.
Bon sang, il était fort celui-là !
J'éprouve soudain un sentiment de honte en réalisant que Sonia, où qu'elle soit en ce moment dans la maison, m'a certainement entendue hurler de plaisir. Je dois être une sacrée salope à ses yeux... C’est pour cela qu’elle a pensé à moi, sans doute.
à suivre...
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Par : Abyme
JOUR 3 (suite)
littérature
J'ouvre un autre livre.
Tu m'ouvres les cuisses.
« Je lui décris
la beauté de sombrer
avec un homme,
Tu y glisses ta langue
de voyager avec lui
tes doigts
très loin,
très profond,
Tu joues
jusqu'à ce qu'on appelle
la petite mort,
Je tressaille
qui m'a toujours semblée,
à moi,
mes paroles entrecoupées
très grande,
de tes habilités
bien plus grande que l'autre
qui viendra un jour
à me faire fondre
sournoisement
ployer par-delà ce vide
et laissera mon corps
rigide.
vaincue.
Dans la petite mort
j'abandonne
je flotte
tu t'infiltres
comme dans une eau très pure,
au sein de ma bulle folle
très légère,
qui s'envole
et se trouverait
à des milliers de mètres
si loin
de la surface. »
du monde.
J'aime ce moment
où je reviens
doucement à moi,
vers ta joie
de me voir ainsi
inondée,
répandue,
acquise.
***
A ton tour tu tends le bras pour attraper un livre. Un tout petit livre dont tu caresses la tranche, en attendant que mon oreille se prête aux paroles qu'il renferme encore dans la patience de ses pages.
Je rassemble mes attentions, recolle les fragments épars de ma conscience, concentre tout ce qui s'est violemment dispersé en moi, recoiffe mes sauvageries, réincarne ce corps tenu, sage et disposé à recevoir le flot des mots dont tes lèvres se mouillent déjà de lire.
« J'écoute ton amour me retenir de mourir
mes mots graves contre tes mots rieurs
tu fais de mon corps lourd ton grand jouet tardif
nous mêlons nos âges dans la coupe lubrique
le temps s'immobilise entre nos corps conjoints
je te soulève légère
je te repose brûlante
entre mes livres et tes lèvres
mystère sans mot qui donne à nos élans
le visage du désordre
germes d'une poésie sauvage
c'est comme un livre que je vois s'écrire
immense et ivre
vertige frère et sœur hérésie
furtive fiancée
je crois au génie qui te dévore l'esprit pendant tes insomnies
aux cris que tu retiens et aux soupirs que tu leur prends
pour en faire des murmures
je crois en ton ventre petitement renflé
et sa toute grande avidité
je crois en tes sens
jusqu'à tes non-sens
de ton corps tu écris ton premier livre vrai
viens que d'un baiser je t'étende
et te vainque délicieusement
viens régner sur le dernier empire que je puisse fonder
et que je t'abandonne
chaque mot tu le mouilles sur ta langue
le fait fondre
c'est ainsi parfois que je te fais taire
alors que je t'écoute encore
et que ta parole coule jusqu'en mes veines saoules
j'aime ta paresse ton indolence moite
tes volutes équivoques
les feintes restrictions de ta chair alléchée
j'aime ton imperfection volant en éclat
je ramasse les éclats
les rapproche
les rassemblent
un amour qui fou ne veut pas mourir
de l'amour des fous
tant pis si mon bonheur réussit à m'anéantir
je guette l'accélération du temps
qui nous sépare encore
singulière percée des paroles de tes nuits
ce monstre est là je le sens
il palpite sous ta peau
je le vois dans ton regard entre tes gouttes d'encre
il grandit de ton art de faire chanter les cris
en dépit de leur stridente origine
folie fécondée dite et sans fin à dire
vertigineuse utopie d'être pleinement soi-même
son propre gisement retourné de fond en comble
de néant en naissance
je salue
sans mot
l'instant béni de notre mélodie
relire ce bonheur à défaut de n'avoir su le garder
cela obsède cela fait que parfois
une paupière trop lourde écrase une larme imprudente
loué soit le verbe de nous laisser seuls
avec nos corps avec nos cœurs
nos humains tremblements
tout bouge tout cherche tout s'anime et imagine
le petit monde de ma ferveur de toi
mon bonheur est une présence titubante
demeure la douceur du soir
dans celle maintenant de tes matins
je t'aime
avec des sens
des émotions
du sexe du rêve
de la gravité
de l'humour
des mots
de la percussion et des cordes
mais je ne pourrais t'aimer avec de la raison
nous avons besoin de la folie
pour savoir ce qu'aimer veut dire
on s'accroche à nos corps à nos esprits
on s'échange nos substances
des richesses intérieures
des horreurs aussi
on se fouille
on se transfère
s'accapare
on s'envahit
on se fait des prélèvements
l'un dans l'autre
des offrandes farfelues ou bien définitives
danse extrême et brève
celle qui fait de deux vies une seule tornade
laquelle en brûlant pend dans le vide
advienne que pourra
c'est un poète paraît-il
mais non c'est un rythme avec de la carne autour
mon rythme t'aime
écoutes-le tirer sa contrebasse vers le haut du désir
écoutes mes oraisons
les crues qui trouvent de la piété à croire en l'impudeur
viens ma mignonne débraillée t'asseoir sur mes genoux
ils sont encore farceurs
si tu savais combien je t'aime
ainsi tombée de ta balançoire sur mon talus rêveur
ce n'est que mon sang d'encore reprenant sa couleur
au mensuel du tien
dans mon paquet de nerfs une alvéole à miel
renouer avec la naïveté des appétences premières
j'écris sur la douceur comme si c'était une violence
un assaut
je t'écris sur un fleuve les sentiments
mais j'écris sur une poudrière
le verbe
accords secrets
imprévisible
correspondance
du soufre et des larmes
je t'aime
d'un cœur tantôt de troubadour
quand la lumière m'égaie
et tantôt de trouvère
quand j'ai l'âme brumeuse
je prend le bonheur au moment où il vient
là où il se pose
dans la rêveuse discrétion
d'un charme qui sait qu'il va mourir
ne pas rater une occasion
d'aller à l'essentiel du périssable
une histoire enchantée
plus belle que mon histoire écrite
vous serez vouvoyée pour terminer ce livre
doux empressements
à vous toucher
à vous baiser
vous entendre réciter de cannibales cantiques
et quelle révélation que d'écrire l'amour
tandis que se rapprochent de moi
vos bruits de pécheresse vos silences coupables
l'innocence de vos lèvres instruites par les vampires
l'heureux scandale de nos accouplements
a quelque chose de la douceur du temps
quand le temps temporise
une soie de mot
plus chaude que la poésie
plus orientale que la prose
habille de vos printemps mon automne débraillé
nous n'y pouvons rien après tout
si nous nous sommes perdus
ceux qui nous retrouverons
ne trouverons que nous-mêmes. »
Le livre est refermé,
et sous ta main posée
il murmure encore,
soupire,
se rendort.
Tu te retournes vers moi.
« Il y a dans ce texte beaucoup de choses que je voulais te dire ».
Je plane,
bercée par le rythme
de tous ces mots tendus vers moi,
animée de cette musique
qui cherche
sans cesse
à composer,
à dire de sa plume la justesse
de celle qui se joue dans nos corps,
celle que nos frissons murmurent,
celle qui cadence nos élans et nos doutes,
comme celle aussi
dont mes folies
voudraient tant en éclater la portée
pour s'accorder de la beauté
jusque-là où l'existence
dissone, grince
et meurt.
« Merci, c'est un beau texte », te dis-je seulement.
***
Tu caresses ton sexe en me regardant.
Le sang me monte au visage, des flux en tous genre me parcourent le corps.
« Mets-toi à genoux »
Tu viens derrière moi, pose une main sur mon dos, tu me cambres, m'ajustes, m'arrondis les fesses, en m'expliquant posément qu'il te prend à présent une sérieuse envie de m'enculer.
Ta main se fait plus pressante, mon anus s'exclame et sursaute quand ton doigt s'y immisce, ma colonne vertébrale se tortille, tu te branles et me prépares savamment à ton intromission.
Mes mains au sol sont celles d'un animal qui attend, cloué par sa docilité.
Tu viens en moi un peu brusquement, je te sens nerveux et très excité, tu me tapes sur les fesses et puis agrippes mes hanches ; tout mon corps est un immense écho aux élancements qui t'emportent
hors de toi
et pilonnent
féroces
mes dispositions à t'apaiser mais tu ne t'apaises pas, je me cramponne et puis je ne tiens plus sur mes genoux je rampe presque, secouée transpercée éparpillée sur le sol j'ai l'impression que je vais m'ouvrir en deux tu t'acharnes de plus en plus fort mes hanches frottent au sol je ne crie plus je ne peux plus on dirait, je ne suis qu'un spasme sans queue ni tête sans début ni fin, et cette odeur de poussière et cette chaussette qui est là je m'y agrippe comme si comme si
Tu t'arrêtes soudain, je ne sais pas si tu as joui, mais tu estimes sûrement
qu'à présent,
j'ai eu mon compte.
Et je ne dirai pas l'inverse.
Je ne me relève pas.
Mon corps n'est plus que poussière.
« Et maintenant tu vas te laver de ta merde ».
Je me hisse sur ce qui doit être mes jambes, et titube jusqu'à la salle de bain.
Une fois que je suis dans la baignoire, tu poses un pied sur le bord et pisses sur moi.
C'est chaud et humiliant.
Tu passes ta main dans mes cheveux, je te lave le sexe.
Et puis je lave mon corps,
comme si ce n'était plus mon corps
à ce moment-là,
cachée dans la nuit tombante
je fais couler l'eau
sur mon silence.
Fin du 3ème jour
(à suivre)
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Par : Abyme
LA JUSTE PAROLE est mon deuxième roman, sorti en 2013.
C'est l'histoire revisitée de la société humaine sur plusieurs siècles, à travers une autre religion que celles que notre humanité a connues dans notre réalité.
Sous forme de conte uchronique pour adultes ou d'épopée, illustré par AlxiA, ce roman de théo-fiction s'attaque sans ménagement au concept de religion, s'inspirant de certain monothéisme. Le mot "dieu" n'y est pourtant pas mentionné une seule fois.
Dans un monde qui pourrait être le nôtre (entre la dystopie et l'uchronie), une religion artificielle devient, de l'antiquité à l'ère moderne, le courant spirituel dominant, façonnant la société humaine avec ses préceptes, ses lois, ses jeux de pouvoir, ses guides charismatiques, ses opposants, son inquisition et ses guerres.
Mais la foi, quelle que soit la validité de sa nature d'origine, engendre autant le bien que le mal, et gouverne pour le meilleur et pour le pire le destin des hommes, consciemment ou inconsciemment, à travers des siècles de générations.
Le prophète a annoncé qu'à la fin du septième âge, la Comète de Mand repassera et marquera la venue du rédempteur, le Juste d'entre les Justes.
À l'ère moderne, Dhorès, un journaliste désabusé, va enfin découvrir celui-ci, et aura à choisir entre le chaos immédiat et une longue agonie du monde perverti.
Épopée d'une société humaine, sur dix-sept siècles, en plusieurs époques clefs, à travers l'histoire de sa religion, de ses fondements jusqu'au chaos final, La Juste Parole nous délivre un message d'humanité, teinté d'écologie, de socio-philosophie, de politique, mais aussi d'amour.
Broché - 15x21 cm - 338 p -illustré couleur - ISBN 978-2-918566-29-8 - 22 €
(disponible sur Amazon ou commandable en librairie,
mais il vaut mieux me le commander directement par ici, en com ou MP)
J'ai composé et enregistré également la B.O. du livre, un CD musical de 50 mn, comme une musique de film.
Pour l'écouter en ligne : https://soundcloud.com/la-juste-parole
Voici un extrait, tiré de la deuxième époque :
Le Prince était dans un bon jour, il était impatient de revoir la mystérieuse étrangère, de l’admirer danser. Peut-être allait-elle, comme à la foire aux esclaves, le choisir de son regard.
Les musiciens commencèrent dès qu’ils furent prêts. Un rythme lent mais enjoué, d’attente contenue, en sept temps, sur lequel s’installait peu à peu un mode très ouvert. Un thème de milieu de journée, particulièrement adapté à l’état d’esprit du Prince, joué par un des meilleurs flûtistes de l’empire sur une flûte en or. L’étrangère ne devait pas être loin derrière. Elle déciderait elle seule du moment où elle ferait son entrée, lorsque la musique l’inspirerait. Le Prince souhaitait que cette attente ne durât pas. Il arrivait que la danseuse reste en coulisse et ne sorte jamais, si la musique ne lui convenait pas.
Dans ce cas les musiciens étaient châtiés.
À sa grande surprise, elle fit son entrée dès la première pièce de musique, après seulement cinq minutes d’introduction. Décidément, elle n’avait pas froid aux yeux !
À moins qu’elle ignorât l’usage. Il vit d’abord sa silhouette s’avancer lentement entre deux tentures. Entièrement cachée sous un voile qui la recouvrait de la tête aux pieds. Elle joue le mystère ! se dit-il. Le vieux flûtiste s’accorda sur cette entrée subreptice.
Volutes de mains sous le voile, de plus en plus haut.
Volutes de notes, en spirales sur la gamme ascendante.
Mouvements circulaires des hanches, de plus en plus larges.
Microtons balançant avant et après les notes.
Le voile se lève et tombe, comme à regret.
Montée à l’octave aigu et retour pentatonique au grave.
À la chute du voile, le Prince put enfin voir les yeux, seulement les yeux ocre-orange, car un autre voile cachait le visage en dessous. Un maquillage qu’il n’avait jamais vu entourait les yeux, des arabesques noires serpentant jusqu’aux tempes.
Le flûtiste traduisait chacun des mouvements de la danseuse, et celle-ci, inspirée par la musique, réagissait en harmonie avec elle, de sorte qu’une émotion homogène s’empara de l’atmosphère de la pièce.
Un homme vint déposer des bougies à l’avant de la piste, devant les hommes assis, car le jour déclinait. La danseuse s’approcha des frêles lueurs, fléchissant ses jambes, écartant les bras, puis elle avança la tête, les yeux grands ouverts pour mieux regarder l’assistance. Les jeux d’ombres, les mouvements de ses seins sous les voiles, et ce regard illuminé par les chandelles, tout cela acheva d’envoûter le cœur du Prince et de ses invités. La percussion s’intensifia, et le voile s’écarta du visage, libérant la bouche entrouverte, souriante, coquine. Mais en un tournoiement harmonieux et léger, la danseuse regagna le fond de la piste dans l’ombre, et commença à raconter une histoire.
Un conte sans mots, que peut être chacun pouvait interpréter à sa manière ; pour le Prince il était vaguement question de naissance, de printemps, d’astres, de lumière, d’adoration, de détresse, d’amour, de mort... Les cheveux furent libérés, puis le dos. Le temps n’existait plus. Le Prince, définitivement séduit, sentait une émotion tangible à chaque fois que le regard de la danseuse croisait le sien. Elle l’avait élu. Il en était désarmé, fier et honoré à la fois, même s’il s’y attendait.
Depuis combien de temps, dansait-elle à la lumière de ces chandelles, il n’en avait plus aucune idée. Cela pouvait faire des heures. Il faisait nuit dehors lorsqu’elle enleva enfin le dernier bout d’étoffe, un turban qu’elle déroula autour de ses seins fermes et fièrement pointés vers le ciel, le turban couvrait encore le ventre, passait entre les jambes et remontait entre les fesses pour se nouer autour de la taille. C’est par là qu’elle acheva de le dégager, qu’elle le fit glisser de toute sa longueur sur son sexe glabre, puis après quelques arabesques dans l’air, elle le fit tournoyer et se poser devant le Prince.
Elle était complètement nue, le rythme progressif de ses pas avait considérablement accéléré et approchait un paroxysme soutenu par le percussionniste. Tout le monde était fasciné par les décharges d’énergie et d’émotions qu’irradiaient cet être vivant habité par le divin, en proie à sa transe communicative. Elle tournait, tournait sur elle-même, criait même à présent, une note que la flûte s’empressa d’harmoniser, puis elle s’effondra enfin à genoux devant le Prince, tête baissée et mains jointes devant. C’était fini. Silence.
Quelque chose de si intense venait de se passer qu’un temps d’expiration et de réajustement avec la réalité fut nécessaire. Puis une ovation. Des cris, des larmes de joie. Les hommes se levèrent tous en l’acclamant.
CRITIQUES DE LECTEURS
Les commentaires suivants proviennent de littéraires et intellectuels parmi les premiers à lire mon roman, avant que celui-ci ne soit publié sous la forme d'un livre, avant ma collaboration avec Alexia qui l'a illustré, avant l'écriture de l'époque médiévale qui est la plus longue du récit, et avant la composition et l'enregistrement du CD qui l'accompagne. Autant dire à l'état de base non finalisée. Mais ces critiques plutôt positives de "bêta-lecteurs" m'ont encouragé à améliorer ce livre.
Emporté par la lame de fond de ton talent, ça se lit comme on déguste un bon vin, une femme ou son plat préféré.
Comme je te disais, la chronologie est séduisante par son approche, et la fin... La boucle est bouclée !
Pessimiste à l'occasion, mais ça donne justement plus de vigueur au message.
Message spirituel indéniable (quoique basé sur nos acquis judéo-chrétiens et musulmans (hindouistes ?)).
Bref, une bouffée d'air frais et un avertissement tout en finesse.
Les personnages sont bien étoffés même si nombreux... Bref peu de critiques si ce n'est parfois quelques mots "modernes" dans la première époque.
Le chapitre du viol de la première période est un peu hard mais enfin, c'est la "Passion".
Donc, bon et puissant... La fin de l'Humanité ? Et pourquoi pas !
(Zarfo)
J'ai vraiment trouvé ce texte très bon. Et comme toi, je suis une lectrice "difficile", je n'ai pas le compliment facile et n'ai ni le mépris ni la condescendance de l'hypocrisie ou de la complaisance.
D'abord, cette écriture sur le fil, savant équilibre entre synthèse - comme celle qu'on trouve dans le trait efficace d'un bon coup de crayon - et analyse - cette acuité de regard aussi bien intellectuel qu'émotionnel. Pas une maladresse de style, pas la moindre trace d'une négligence.
Mais surtout, ce qui m'a frappée, c'est l'ambition du projet et sa portée philosophique. Le monde recréé aussi bien dans son espace que dans le temps. L'épaisseur historique, la réalité géographique que tu as su lui donner grâce aux cartes, à ces noms de pays, de régions, d'océans, à ces citations, à ces références précises à des textes imaginaires. La profondeur de ta réflexion sur la religion, sur sa place dans notre monde moderne, surtout sur les formes qu'en prendrait une encore vivante, encore en train d'écrire son histoire - entre internet, l'ultra-médiatisation et ses dérives, l'appétit de gloire notamment.
Cette histoire religieuse créée de toute pièce, d'un "genre" renouvelé si je puis dire, est débarrassée des tabous et misogynies que nous lui connaissons, mais enrichie des problématiques de notre époque.
Primo, l'identité sexuelle et ses ambigüités à travers le mythe de la métamorphose que l'on retrouve autrement, de l'homme en femme, question d'autant plus centrale qu'elle concerne la figure sacrée du prophète et qui renouvelle totalement le statut de la femme dans la religion. Les amours sacrifiées du prophète à sa condition aussi, qui l'humanisent autant qu'elles le grandissent. Le rapport de la religion au mensonge et à la vérité ; la mise en question de la croyance tout autant que la remise en question de la valeur vérité, double questionnement, inscrit dans l'histoire elle-même, que j'ai trouvé très fort, relancé encore par la mise en abîme créé par le parallèle évident entre le propos de ton texte et le projet littéraire lui-même : on y croit, à la "Juste Parole" - à sa sagesse comme à son histoire ! Cette religion "fictive" (s'il en est d'autres...) gagne, à travers ton texte, la même réalité d'existence, dans l'esprit du lecteur, que les religions établies dans le monde réel ! C'est génial !
Et puis, le jeu sur la temporalité, la surprise de réaliser que le mythe fondateur se situe dans l'avenir (à moins que je n'ai laissé échapper une date au début...?) ; le mélange des genres, entre conte fondateur et un réalisme (Je suis encore traumatisée par la scène du viol !...) qui effleure la science-fiction à la fin...
Parfois seulement, j'ai trouvé le ton un peu trop ostensiblement didactique. Mais on n'a pas tous la même sensibilité à cela, et - ça va sans doute paraître prétentieux, ce que je vais dire, mais - si l'explication peut sembler inutile à certains, d'autres en ont davantage besoin. Il en faut pour tous les lecteurs. Mais c'est vraiment pour ne rien te cacher, car ce n'est pas là une impression dominante.
(Alexandra Plays)
J'admire la fertilité de ton imagination : le nombre et la variété des personnages, des lieux, le souci du détail dans ton récit, tes descriptions, et j'en passe... On se laisse porter par l'histoire, par les histoires, car tu te plais à juxtaposer des scènes, des périodes... Un talent qui augmente à mon sens le plaisir de te lire et que l'on retrouve dans certains de tes autres écrits.
L'ensemble se tient et offre un superbe moment de rêve et de réflexion sur la spiritualité et la responsabilité de l'homme sur sa propre existence et celle du monde.
De très belles aquarelles.
Je note également que le sexe est omniprésent dans tes récits (obsédé !) et que tu exprimes avec une aisance évidente des ressentis féminins.
Quant à ta dualité, on la retrouve partout : homme/femme, enfant/adulte, douceur/violence, naïveté/dureté, spiritualité/sexualité, passion/liberté... Complexe complétude qui font de ces paradoxes une riche personnalité dont je me sens très proche.
(Sylvie Jonq)
Ce n'est pas seulement l'intelligence de la construction, l'élaboration patiente et passionnante d'un univers, d'une cosmogonie. Ni seulement l'utilisation d'une langue fluide et précise qui me ravit. C'est la simple humanité des personnages, leur doutes et leurs certitudes, leurs souffrances et leurs joies, qui m'a liée à eux et tenue éveillée tard dans la nuit pour achever de lire ce roman. Je reste dans le bonheur et la lumière de cette lecture.
(C. Constance)
Mes impressions ? Très impressionnée, surprise de ton savoir sur l’histoire des religions qui est la base de ton écriture. Je ne pensais pas avoir envie de tout lire au début, car au premier ressenti je me suis trompée sur la direction que pouvait prendre ton texte, en le prenant pour de la fantasy. Bref, …j’ai dévoré.
Déjà le langage qui coule malgré le poids des informations ; la narration ne freine pas par sa difficulté. Peut être quelques problèmes au début pour se souvenir de qui est qui et de retenir les noms des lieux. Merci de joindre la carte – j’ai ma mémoire visuelle – ça m’a aidé beaucoup.
Ce qui m’a plu, c’est cet assez intéressant passage d’une partie à l’autre, la transition. Apparemment chaque chapitre surgit d’un nouveau sujet comme une coupure, on commence à lire, pas de lien, et tout de suite un fil qui mène vers le reste : c’était superbe. Je n’ai pas senti la lourdeur des descriptions, et les illustrations y sont pour quelque chose.
Le rythme – assez intense - éveillait ma curiosité à tel point que parfois mes pauvres yeux pleuraient et négociaient l’effort de lire plus.
Agréable surprise que tu ne te sois pas arrêté sur une seule époque… très adroit passage dans l’anticipation. Et les associations avec notre réalité sont discrètes mais bien lisibles (j’ai adoré). Tu sais tout ça, mais ça me donne envie de lire tes nouvelles. Merci aussi pour ça.
(Solweig Irena Barbier)
Ce roman a la rare qualité d'emmener le lecteur dans un monde qu'il ne veux pas quitter, de le passionner jusqu'à son expiration, en apothéose, pour le laisser haletant mais serein, conscient d'avoir effleuré l'espace de quelques jours une vérité, ou du moins un morceau de la Vérité. Je partage beaucoup des théories que tu abordes ici, et si seulement une infime portion de l'humanité faisait de même, le monde serait moins sale, moins terne.
(Tanid)
J'ai lu hier le manuscrit. Son registre ne m'est pas très familier et je t'avoue ne pas avoir un goût prononcé pour les romans couvrant de longues périodes, à l'exception des textes sud-américains.
La première bonne surprise a été pour moi de ne pas me perdre dans le dédale des noms de personnages et de pays.
La relative brièveté du texte et l'efficacité des descriptions doivent y être pour beaucoup. Tes personnages prennent d'ailleurs rapidement consistance malgré le peu d'attention romanesque qui leur est consacrée (constat sans portée critique : j'ai simplement été étonnée par le format que tu as choisi, entre conte et épopée, et je te dirai que c'est d'ailleurs ce qui m'intrigue probablement le plus dans ce que tu as fait (je ne parviens d'ailleurs pas à savoir si cela m'a plu).
Par ailleurs, ton rapport à certains de tes personnages est touchant.
Je trouve la construction du récit excellente, les derniers chapitres évitant l'écueil de la fin apocalyptique, sans surprise puisque tout la prépare et qu'en bon citoyen du XXIème siècle, on la pressent, on la veut même. Il me semble que cette fin permet d'alléger un peu le didactisme (compte tenu de ton propos, ça ne doit pas trop te faire plaisir, mais il est là, tout aimable et bienveillant soit-il) qui se dégage de l'ensemble.
Ta lecture du phénomène religieux, ceci dit, est très intéressante et intelligemment déployée (avec le mérite d'une clarté incontestable). J'aime beaucoup la juxtaposition d'écrits "sacrés" et profanes, ainsi que le ton d'ensemble de l'"enquête".
À plusieurs égards, cela m'a fait penser à Michel Tournier (La goutte d'or), Shan Sa (La joueuse de go, Impératrice) et Flaubert (Salammbô) mais les passages que j'ai préférés sont ceux où la plume se libère : la danse, par exemple, est superbe.
Sinon, les thèmes que tu abordes trouvent en moi un écho certain. Cette question du masculin, du féminin, de l'humain, d'une transcendance... du silence.
(Laurence Mornand)
J'ai dévoré le roman La Juste parole en 5 parties, soit les 4 époques ainsi que l'épilogue. Chacune de ses parties ont mérité selon moi une attention particulière, singulière, comme si chacune était un roman à part entière.
Tu m'as fait voyager, en moi comme en ce monde que tu as créé de toutes pièces avec tant de talent. Au fil de ma lecture, dont mes yeux avaient du mal à s'arracher, chaque personnage, chaque paysage, chaque émotion et chemin emprunté devenaient peu à peu les miens. J'ai ressenti le déchirement, la douleur, la joie, l'illumination et, surtout, la passion en une foi incommensurable. Tout y était.
Ne crois pas que ce commentaire soit fait pour te faire plaisir. Si quelque chose en ce texte m'avait déplu tu l'aurais su.
Mais voilà, j'ai aimé... et bien plus encore.
Je n'ai qu'un seul reproche : J'aurais voulu te lire encore.
J'ai ressenti ce vide du lecteur à la dernière page d'un roman. Sachant qu'il laissait à jamais des amis proches. Certes il pourra toujours se relire... encore et encore... Mais une première fois est incomparable. Un dernier mot : Merci.
(Véronique Fracas)
Je viens tout juste de terminer la lecture... c'est magnifique ! Bien écrit, et surtout bien construit ! J'ai eu l'impression que cette religion aurait pu être réelle, que les personnages aussi, et même le récit. Ce roman est empreint d'un souffle de sagesse et vaut la peine d'être lu. Magnifique dans tous ses détails, très captivant, il sort un peu de l'ordinaire de ce que l'on peut lire. Félicitations !
(Sylphide)
Voilà, je suis arrivé au bout, à l'heure du commentaire.
Epoustouflé, c'est le 1er mot qui me vient à l'esprit.
Tu as recréé tout un monde, une Histoire et une religion sur lesquels nous pouvons faire des parallèles permanents avec la réalité.
Une œuvre très philosophique, à laquelle tu ajoutes une petite touche poétique finale, pour ne pas rester sur une note trop pessimiste. Encore qu'une vision où la nature survivrait à l'homme ne soit pas si pessimiste que ça...
Je reste persuadé qu'il y a matière à 3 tomes minimum, en développant un peu les époques : 1 pour chaque
époque, en regroupant les 2 premières, qui sont véritablement une continuité l'une de l'autre.
Je vais maintenant essayer de faire lire ta Juste Parole à ma femme. Je pense et j'espère qu'une fois qu'elle l'aura lue elle comprendra un peu mieux pourquoi je passe du temps sur ce genre de lecture. Elle comprendra aussi sans doute pourquoi j'ai envie de dépasser le monde virtuel pour rencontrer un auteur.
(Christophe "Mémère" Rossi)
Filo, je viens de finir la Juste Parole. Je n'ai qu'une chose à dire : clap clap ! Très bon travail, très intéressant.
L'idée de la progression dans le temps est géniale, notamment lorsqu'on suit comment les 4 Apôtres vivent leur foi et comment elle s'accorde avec l'évolution des sociétés c'est excellent. Petit bémol sur cette époque : on aurait pu s'attendre, et on aurait souhaité, une étude plus approfondie de la façon dont chacun vivait sa foi (que ce soit Mila et la politique ou Salya auprès du peuple...).
L'époque de la Révolution est une superbe vue de l'alliance politico-religieuse. Là encore, on aurait voulu un peu plus d'approfondissement.
Quant à la dernière époque : ENORME. As-tu lu "La Mort de la Terre" de Rosny-Ainé ? Car on s'y croirait mais en moins ennuyeux. Une excellente idée.
Le flashback final est ma partie préférée du conte. La fin est SUPERBE. Elle est écrite de façon géniale.
Bref, je me suis régalé. Bravo Filo : clap clap clap !
Un très beau conte, inspiré de nombreuses références à des mythes et légendes du monde entier. Tout le conte en est imprégné mais pas de façon grossière, ce qui n'est pas évident. Une belle histoire que je vais faire lire à certains de mes potes et peut-être même à mes parents.
(Guillaume Herpe)
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Par : Thutale
Fictionnelle genèse - Titre dissuasif mensonger homophonique - Récit non érotique
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Enfances
(Récit pathétique)
Nous nous faisons face, yeux dans les yeux, sans ciller, d'acier de chaque côté. Une fois de plus. – Tu bois trop, me dit-elle, titubante, en me giflant à toute volée, et je serre mes poings au bout de mes bras menus, pour éviter de lui rendre la pareille, sans percevoir que j’inhibe pour longtemps toute capacité à me défendre. – Tu t'habilles comme une traînée. Mouais. Je porte une tunique mauve sur de vieux jeans élimés ; des fringues baba qu'on me donne ou que je récupère aux fripes. Que je chipe parfois dans les magasins mal surveillés ; il faut bien se vêtir. – Regarde tes seins. Je suis sûre que tu as mis du coton dans ton soutif. Tu es laide, tu es vulgaire. Mes seins en fleur, ma féminité naissante, ça l'a immédiatement dérangée. Une esquisse de sourire redessine mes lèvres à la pensée de la chair qui gonfle et s'éveille. Voilà un flot de vie que rien ne pourra endiguer. – Tu es méchante, m'assène-t-elle hors d'elle, une fois de plus. Elle me gifle à nouveau. Je fugue ou je ne fugue pas. Cette nuit ou demain. Ou je me flingue. J'hésite.
J'avais cessé de l'écouter. Elle hurlait devant moi, gesticulant avec de grands mouvements de bras qui m'affolaient, son visage dans le mien. Elle va me dévorer avec ses yeux si elle le peut. – Ne me regarde pas avec cette haine, me dit-elle en me poussant en arrière. Derrière moi, la cage de l'escalier s’ouvre : un long colimaçon en bois de chêne imprégné d’huile de lin par mes soins – je tente éternellement de lui plaire, oh avec quelle maladresse, en me chargeant de toutes les tâches. Je ne cherche pas à me rattraper. Je ne sais pas si je veux la culpabiliser, qu'elle me blesse et soit obligée de regarder en face sa propre haine. Ou bien si, déjà masochiste, je me satisfais étrangement de cet échange et de son apogée. Je dévale les marches sur le dos, tête la première sans me protéger. J'arrive presque en bas, déçue de n'avoir que des ecchymoses. Je me redresse quand j'entends la porte de sa chambre claquer.
Je me roule un pét' en écoutant Thiéfaine à fond au casque dans la salle commune de la Communauté. Avec son shit mais je sais que j'aurai l'occasion de remplir sa boîte avant qu'elle ne s'en rende compte. Il n'y a que nous deux à la Com' aujourd'hui. Je leste mes poches de munitions et je pars dans la neige. Je remonte un sentier pour aller passer la nuit dans la chaleur de l'appart' de mon voisin : faire l'amour sur sa banquette, fumer, regarder le feu et les étoiles. Il a quinze ans de plus et du haut de sa trentaine me paraît très expérimenté. On baise dans les bois, sous le clair de lune, adossés aux contreforts des cathédrales, ou le long des sentiers cathares, dans des châteaux en ruine où l'on s'introduit les nuits trop étouffantes d'été. Je rêve secrètement qu'au cours d’une de nos escapades, soudain colère, il casse un rameau et m’en fustige le corps, mais je n'ai jamais osé le lui avouer.
Avec lui ou avec d’autres, l’amour est plein de douceur et de légèreté ; le sexe joyeusement subversif ; la baise sans tabou et sans entrave. Nous voyons dans nos chairs magnétiques qui s’apprivoisent et s'agrippent, nos corps hagards aux bouches naïves et avides, aux sexes inépuisablement en quête, et qui trop hâtivement s’enchâssent, une expression de la vie, de l’amitié, ou d’autres choses, innocentes et généreuses. Nous en parlons des heures. Nous l’affichons agressivement en riant des mines consternées et de la réprobation que nous faisons tout pour susciter. En jubilant sous l’opprobre comme sous les caresses. C’est l’Amour libertaire, insoumis, entre égaux. L’Amour anarchiste. Idéaliste et politisé.
Pourtant, quand je somnole, lorsque mon esprit, devenu libre, tapine à la frontière du sommeil et des créations de l’inconscient, lutinant mes fantasmes secrets, je me métamorphose du tout au tout, devenant l'anti-héroïne recevant en rétribution de ses mineurs méfaits maltraitance, humiliation, abus, et copieusement. L’amant trahi que je moquais, décompte sa vengeance fouet à la main, coup après coup. Le professeur redouté me corrige jusqu’à ce que je pleure d’humiliation devant lui, le regard enfin respectueux. Un homme inconnu qui me séquestre invente de créatifs sévices sexuels, pour bien punir mes désirs et mon comportement follet. Un époux machiste m’inflige la fessée lorsque je lui tiens tête et la sodomie lorsque je lui désobéis. Une mère m’oblige à baisser moi-même ma culotte et à me courber soumise sur ses genoux.
Invariablement, l’autre est hostile.
Invariablement, l’autre est puissant. Invariablement...
...dans ce jeu confus d’illusions, je me projette en enfant pure à l’âme diaphane, dénuée de malice… Pourtant, au plus profond de moi, je suis dévorée par un besoin absolu d’expier, comme s’il me fallait monnayer d’un lourd écot de douleur le droit de vivre. Je veux être violentée, rejetée, encore et encore, sans fin, sans frein. En m’offrant l’ultime fierté : être une victime qui jubile, une victime qui jouit.
Les flocons tourbillonnants piquent mes yeux, qui clignent et s’embuent. Je cueille en marchant quelques branches de bouleau argenté, fines, griffantes. Puis une longue badine souple et sans nœud de coudrier. Mon offrande du soir. Saurai-je lui expliquer quelle indigne jeune fille je me sens être ? Et l’étendue de mon besoin de sanction et d’autorité ? Acceptera-t-il, saura-t-il, aimera-t-il, sévir et me diriger ?
Ô amant, corrige-moi, que je devienne moins mauvaise…
Plus tard dans la nuit, je m’endors bien à l’abri dans son étreinte fauve de mâle, son sexe encore en moi. Sa paume rugueuse pèse sur mon sein dur de nymphette. Mon fagot de bois vert a brûlé dans la cheminée. Ça sent bon la fumée et le sperme frais. Les bouquets d’herbe qui sèchent un peu partout. Je me sens désirée. Voulue. Voulue en vie. Ou presque. Je glisse dans un songe heureux, les yeux clos, la peau à vif.
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Par : Surho
Évolutions
Je constatais progressivement des changements.
Bien que je ne sois jamais bâillonné et que je n'aie pas signé de contrat ou autre engagement, je ne m'exprimais pas sur mon sort, l'intensité de mes gémissements étant bien interprétée par les intervenants qui décidaient de prolonger ou modifier mes épreuves. Je sais aussi que le maître les guidait en observant tout par le visionnage permanent totalement intrusif.
Pour éviter l'accoutumance et un certain aguerrissement, l'impromptu resta de mise.
Des décharges électriques ou une branlette me réveillèrent parfois en pleine nuit m'avertissant de quitter ma nuisette pour rejoindre mon entravement avec le médicastre qui, en plus de l'examen déjà décrit, triturait maintenant longuement mes gros testicules pendant qu'il me demandait de chantonner doucement.
Certains jours, un message me précisait de prendre un comprimé tel que je devais vaquer à mes tâches ménagères et mes occupations avec un priapisme fort gênant qui me faisait désirer la délivrance par une séance qui n'arrivait pas toujours. C'en devenait même douloureux et la marche sur le tapis était compliquée.
Quand le maître rentrait le soir, il reproduisait le rituel du premier jour qui semblait nécessaire pour lui permettre d'évacuer le stress accumulé dont je pouvais estimer l'importance selon l'intensité de ses gestes.
Première sortie
Un jour, le maître m'apporta un pantalon de survêtement qui se fermait sur le côté. Cela m'intrigua car la température était toujours suffisante en son logis.
Et le vidoyeur revint pour ses bas offices, m'épargnant cependant la sonde urinaire. Il m'aspergea enfin d'une sorte de déodorant.
Le soir, le maître m'indiqua d'enfiler le pantalon et une chemisette et emporta une de mes capuches. Le trajet ne fut pas très long. Il me couvrit la tête, retira mes habits et me guida dans un escalier extérieur. Découvrant de nombreuses voix, je me retrouvai avec les mains attachées en hauteur. Je sentais du monde passer en me palpant, pinçant, triturant parfois avec une certaine brutalité. Puis on m'emmena toujours avec les mains attachées qui furent fixées plus bas, je devinais d'autres présences près de moi qui échangeaient quelques paroles. On m'enduisit abondamment l'anus et je compris que l'abattage commençait en entendant les gémissements de mes voisins de bât.
Tous les assaillants avaient, semble-t-il, une capote, j'eus l'impression d'un godemichet mais au contact des couilles, je compris qu'il s'agissait d'un bourrin comme je n'en avais jamais éprouvé.
À la fin, nous les soumis fûmes mis en cercle face au public avec une main entre les fesses bien enflammées du voisin de gauche et l'autre main branlant le voisin de droite, de nombreuses excitations (notamment d'un meneur qui s'était placé au centre) et quolibets retentissant.
Nous finîmes la soirée attachés comme au début pendant que les participants devisaient tranquillement, ne se gênant pas pour nous tripoter et tester nos réactions. À aucun moment je n'ai entendu de cri torturé ou de supplication comme on les imagine dans des soirées de sadiques. J'ai eu l'impression d'une confrérie qui nous connaissait déjà par des échanges vidéos.
L'apprenti
Par un message vidéo, le maître m'annonça un grand bouleversement. "Une de mes connaissances de ton âge a trouvé un jeune de 25 ans qui lui est très attaché mais qu'il voudrait être certain de garder. Il ne veut pas le confier à des sados qui ne jouissent que par la souffrance des autres et qui vont l'esquinter. Nous t'avons longuement observé sur les vidéos et il a décidé de te le confier pour lui apprendre à être dominé et soumis. Tu commenceras samedi après-midi, avec tout le matériel que tu trouveras, sans te faire voir et sans lui parler."
Effectivement, il fut amené au garage, mit la capuche et monta nu à l'étage où je l'attendais. Ce que je n'avais pas prévu, moi qui n'ai jamais été attiré par les jeunes, c'est d'être troublé par sa beauté encore gironde et son apparente fragilité. Heureusement qu'il n'en voyait rien. Lui tremblait comme une feuille et je manquais d'assurance. Je réussis à lui mettre un collier avec une laisse, appuyai sur ses épaules et le fis marcher à coups de martinet. Son érection fut impressionnante dès que je le suspendis, je passai derrière lui et le masturbai jusqu'au résultat qui ne s'est pas fait attendre. Son érection ne cessant pas, je commençai légèrement mais régulièrement à lui donner des coups de badine et de martinet y compris sur la verge et entre les fesses. Je me replaçai derrière lui et lui triturai les seins jusqu'à ce qu'il se débatte. Puis je lui plaçai les jambes sur la table pour lui glisser un gode qui le fit frétiller. Bien entendu j'ai pris du temps pour faire durer son émoi. Pour finir, je l'ai amené dans la salle d'eau, en me plaçant derrière lui j'ai tenu sa verge jusqu'à ce qu'il urine, enfin je l'ai douché et frotté sans ménagement.
À la deuxième séance, je le vis arriver sûr de lui et apparemment souriant. Dès qu'il eut repris sa posture de chien, je m'assis sur lui pour glisser ma main dans son cul, il avait de bons sphincters mais se laissait faire, je lui ai relevé la tête pour lui faire sentir longuement mon gant avant de lui faire croire que j'allais le lui mettre dans la bouche. Il perdit aussitôt de sa superbe. Ensuite, dans la douche, j'ai uriné sur lui afin qu'il comprenne qu'il n'était plus le petit dieu vénéré. Après un rapide rinçage, je l'ai ramené au donjon pour reprendre les pratiques initiatoires sans jamais le marquer durablement ni le blesser.
Bien que je sache que nous étions évidemment observés, aucun commentaire ne m'a été fait. Ce fut une expérience compliquée entre le désir de faire évoluer un être humain pour accepter la dépendance et celui de l'aider à trouver son épanouissement dans les interactions, la tentation de me rapprocher de lui et la nécessité de ne pas lui en susciter l'envie.
Les loisirs
Le dimanche et le lundi, mon maître restait habituellement chez lui.
Mon heure de réveil ne changeait pas, il l'avait programmé à 5 heures. Après quelques gorgées, direction le tapis de marche pour 20 minutes à 4 km/h (les autres exercices dépendaient du déroulé de la journée). Toilette approfondie et déjeuner impérativement avant celui du maître que j'assistais en restant debout près de lui.
Les tâches ménagères m'occupaient alors en veillant à ne pas déranger ses conversations téléphoniques, mais je devais être présent au sortir de son bain pour répondre aux moindres désirs.
L'après-midi, à la réception du message "disparais", je regagnais mon étage pour ne pas perturber l'arrivée d'un jeune homme beau et vigoureux, pas toujours le même. Je le sais car après son départ, j'étais convié dans le salon afin d'assister au visionnage de ces ébats, les mains sur la tête, et quand l'érection se pointait, je devais me masturber de la main gauche, l'autre main entre les fesses devait être assez rapide pour recueillir le sperme que je nettoyais enfin avec la langue. Si le maître n'était pas satisfait, capuche et direction la palissade en plein après-midi (je n'ai jamais su si quelqu'un m'y voyait) ou si le temps ne le permettait vraiment pas, dans un réduit du sous-sol, les pieds attachés aux mains.
Quand il était de bonne humeur, il me sortait parfois dans le jardin après avoir attaché une laisse discrète à la base de mon sexe.
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