Abyme
par le 27/05/15
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JOUR 4 (suite)
La surprise



Tu te relèves, et je reprends quelques grandes respirations salvatrices, tes mains passent derrière ma tête et dénouent le bandeau.

«Je te présente Olivier»

Je mets quelques secondes avant de revenir dans un état où je me sens en mesure de répondre à ces présentations soudaines.

Je redresse la tête
et ouvre les yeux

Me surplombe, toujours calé entre mes cuisses, cet homme qui m'observe de ses yeux rieurs.

Un regard qui se transmet dans mon sourire.

«Enchantée», dis-je en riant, car la situation m'amuse assez, sa grosse barbe m'attendrit, son corps large et tatoué me plaît.

Tu es sur le côté, un peu consterné de voir que tu débandes.

«Alors il te baises bien le barbu?», me demandes-tu, avec un clin d’œil à celui qui a changé depuis vos dernières entrevues.

La sonnette retentit alors, c'est l'ampli que tu attendais tant, tu descends et me laisse seule avec ton pote, ravi de s'amuser encore avec mes lubricités.

On descend boire un thé, je nous roule un gros pétard, il faut que je décompresse.

Je reste en retrait des nouvelles que vous vous échangez, quoi qu'attentive et un peu impressionnée par la teneur des discussions.

«Et maintenant tu vas te caresser devant nous», me dis-tu après un silence qui clôt cette petite trêve. Excite-nous».

Je sens
le sang
qui me monte au visage

j'ouvre des cuisses
timides
j'y faufile une main
discrète
je vous jette quelques regards
furtifs

Franche ta main d'un geste
vient écarter mes genoux

«Ouverte, offerte»

Vous vous branlez en m'observant,
en voyant mon corps nu se tendre pour vous.

La situation me dépasse
je ne sais pas quel spectacle
j'offre,
j'ai peur d'être ridicule
face aux exigences de vos regards
de vos vices,
peur
de ne pas savoir
vous alanguir,
novice.

Tu me demandes alors de venir sur toi, et de m’empaler sur ton sexe dressé.
«Que je t'ouvres bien le cul».

Je t'enjambe,
j'appréhende,
je descends
dos à toi tout doucement sur ton membre,
impassible et patient.
Je respire profondément pour parvenir à me détendre, mais la douleur dans mes fesses est vive, car je me contracte instinctivement.

Tu me menaces.
«Vas-y maintenant, car dans pas longtemps c'est moi qui prend le relais, et tu sais ce que ça veut dire.»

Prise de panique de frissons d'urgence je descend encore un peu je gémis j'ai mal je souffle je descends encore m'agrippe à tes cuisses.

Olivier s'avance et se pose, debout face à moi. Je lève les yeux vers lui. Il se caresse la queue, qu'il tend à ma bouche qui se trouve là, et s'entrouvre frémissante.
Ses mains me poussent vers son sexe et me tiennent par les cheveux pendant que je le suce.
Je m'applique, tout en jouant de mon bassin au dessus de toi, me laissant doucement apprivoiser.

Je m'encule sur toi longtemps, et puis tes mains s'excitent sur mes fesses, tu palpes tapes griffes mes chairs, tu induis
ton rythme
ta vigueur
et grognes
ton contentement
pendant que ton ami me presse sans vergogne la tête contre lui, ma gorge toute entière investie de son sexe, il prend plaisir à me voir
ainsi
suffoquer
me rebeller en vain,
et il profite,
encore,
de son ascendant.

Je ne tiens plus mes muscles me lâchent
mes cuisses ne sont plus qu'une immense tétanie je me relève flanche tu me soutiens
Je tremble de tout mon corps
je ne tiens vraiment plus sur mes jambes
c'est du sérieux.

Je suis invitée à monter à nouveau dans le plumard. J'avance à petits pas bredouillants, mais au fond de moi je jubile de me trouver si bien encadrée, et que le festin ne soit pas encore terminé.

«Tu peux l'enculer si tu veux, mais vas-y tranquille elle en a pris plein le cul ces jours-ci»

Ma tête pudiquement baissée vient confirmer tes dires. Mais je me dérobe sous ses tentatives de me pénétrer, j'ai trop peur, je le sens impatient et peut-être pas aussi indulgent que toi, trop pressé.
Je ne me laisse pas faire

Olivier s'allonge je le caresse et viens lui lécher les tétons sous ses encouragements.
Je te sens venir derrière moi.

«Alors j'y retourne»
Et d'un coup tu viens te loger entre mes fesses. Surprise j'échappe un cri je me tords mais ton emprise est ferme, tu vas et viens déjà sans modération, mon corps sous tes impulsions bouge sur Olivier,
que je lèche
caresse
suce
Je le regarde
et m'agrippe férocement à lui
y plante mes griffes
désespérées
comme pour lui transmettre
la violence de tes assauts
en moi.

«Elle m'a fait jouir juste en me regardant», dit-il soudain à ton attention.

Mes cris suivent ton rythme fou tu t'emballes tu t'acharnes, insatiable, j'ai l'impression que tu veux montrer à ton ami à quel point tu te joues de moi avec quelle hargne tu te permets de me bousculer à quelle intensité tu m'as habituée ; les cris que tu m'arraches ressemblent à des plaintes qui se cramponnent

Tu t'arrêtes, et regardes ton compère

«On dirait que tu tiens la chandelle»

«Ça va, j'ai joui quatre fois. Et puis je la tiens elle, ce n'est pas une chandelle».

Je me redresse, vacillante, et lui souris.

«Ça dépend...»


Rires, échanges de paroles, il complimente mes seins, tu complimentes tout le reste, ma mouille autant que mes airs de sainte-nitouche.

Et moi je suis là,
face à vos corps détendus
et vos regards sur moi
avec ce sourire
en coin
que jamais je ne sais réprimer
et c'est ça qui est bon.

Ton ami se penche sur moi et m'embrasse.

«Il faut que j'y aille»

Je lui fais part de ma joie d'avoir vécu ce moment, et lui dis à la prochaine.

Tu te tournes vers lui et confirmes :

«C'est une invitation»

Accolades, remerciements.

Je t'entends parler avec lui, au seuil de la porte

«Je voulais vraiment que ce soit toi».

J'aime bien votre complicité.
Elle berce ma confiance.


***



On laisse aller
nos pas repus
parmi ces rues noires
où résonnent
les cloches du soir
tombé
sur nos ombres
guidés par des étoiles
qui ouvrent au dessus de nos têtes
minuscules
un ciel sans fond
un froid qui perce
nos peaux
défient nos sueurs
cet air qui nous passe
au travers
des os.


Fin du 4ème jour

(à suivre)
Thèmes: Compte-rendu
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