domreve
par le 15/06/15
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Cela faisait déjà plusieurs semaines, que je l’avais repérée au restaurant d’entreprise. Un joli visage, des cheveux coupés courts à la garçonne, des longues jambes et de jolies formes qu’elle mettait en valeur par des tenues parfois un peu seyantes. Tout cela avait attiré mon attention mais c’était surtout ce mélange d’assurance et d’air un peu altier qui m’interpellait …
Parfois au détour d’un couloir, nous nous croisions: un sourire, en même temps qu’un rapide et banal bonjour étaient nos seuls échanges.
L’envie de la connaitre mieux me trottait dans la tête mais comment l’aborder? Comment rentrer en contact avec elle alors que nous n’avions aucune relation professionnelle?
L’idée de lui envoyer un mail me vint, mais quoi lui dire? Que raconter?
Le mail que j’écrivais me surpris moi-même. Il était intitulé «Audace»
«De l’audace vous en avez eu en portant ce joli short accompagné de ces très belles bottes ces derniers jours.
Mais parfois il en faut plus pour arborer des choses bien moins visibles.
En aurez-vous suffisamment pour orner votre cou d’un joli et discret ruban ? ».
Les jours qui suivirent, j’attendais l’heure du repas avec impatience mais pas de ruban, pas plus qu’un quelconque changement dans son attitude, ni aucune réponse à mon mail.
Après 3 semaines, je pensais que mon message était tombé dans l’oubli et renonçait à me rapprocher d’elle lorsqu’elle apparut au restaurant un foulard, très fin, ceint autour du cou. En portant son plateau, je voyais son regard parcourir la salle comme si elle cherchait quelque chose alors que d’habitude elle passait hautaine et distante de ce qui l’entourait.
Bien sûr mon cœur ne fit qu’un tour mais était-ce réellement mon mail qui l’avait incité à porter ce foulard ? J’avais évoqué un ruban, pas un foulard …
Le soir je me jetais frénétiquement sur mon PC : elle avait répondu à mon mail …
«Je ne sais à quel jeu vous jouez, ni même quelles sont vos intentions.
C’est la curiosité qui m’a poussé à suivre vos recommandations et j’avoue que je trouve cela plutôt amusant.»
Sa réponse avait bien sûr semé plein d’espoir en moi : amuser une femme était déjà la séduire mais que faire pour poursuivre? Comment lui faire comprendre qui j’étais puisque j’agissais dans l’anonymat?
Mon esprit bouillonnait pour lui répondre, mes doigts parcouraient le clavier presque malgré moi:
«Gaelle,
Merci d’avoir accéder à ma demande, vous étiez charmante avec ce foulard, mais demain un pull, une jupe courte vous iraient à ravir.
Au plaisir de vous admirer.»
Le lendemain, la matinée s’étira à n’en plus finir et c’est avec empressement que je rejoignais le restaurant. Elle apparut habillée comme je le lui avais suggéré et ce fut un immense plaisir de la voir ainsi. Comme la veille, elle sembla chercher du regard dans la foule des gens qui mangeaient, et moi je me délectais de la savoir soucieuse de trouver qui pouvait être l’auteur de ces messages et de ces directives auxquels elle répondait.
Une réponse me parvint le soir:
«J’ai accédé à vos demandes et je trouve cela finalement fort plaisant mais il me parait maintenant plus intéressant de savoir à qui j’ai à faire».
Je m’étonnais moi-même de ma réponse qui fut plutôt sèche.
«Gaelle,
Je ne souhaite pas me faire connaitre maintenant.
Si vous souhaitez un jour me rencontrer, vous devrez faire preuve de patience et montrer de la compréhension dans les demandes que je vous formulerais.
Pour demain, un chemisier et un pantalon seront parfaits».
A ma grande déception, le pantalon et le chemisier ne faisaient pas partis de sa tenue du lendemain.
Pas de message le soir non plus. Ma joie de lui dicter des ordres du début, n’avait d’égal que ma déception qu’elle n’ait pas répondue cette fois-ci à ma demande.
Le lendemain, c’est en pantalon et chemisier qu’elle se présentait au restaurant.
Le soir son mail fut le suivant:
«Monsieur,
Je vous prie de bien vouloir m’excuser de ne pas avoir répondu favorablement à votre demande dès hier. J’ai eu une certaine réticence à exécuter votre directive mais vous avez suscité chez moi tant de curiosité que poursuivre n’est pas pour me déplaire».
«Gaelle,
Je conçois que tu ne sois pas encore habituée à mes exigences et je veux bien passer sur ton caprice d’hier mais sache que si tu t’écartes encore une fois de mes consignes, tu n’entendras plus jamais parler de moi.
Pour demain, un pantalon serré, un chemisier que tu ne boutonneras pas complètement et pas de soutien-gorge».
Le lendemain elle s’exécutait et son décolleté bien ouvert avait dû faire tourner quelques têtes.
J’exultais car c’était pour moi qu’elle faisait tout cela, sur mes demandes, qui plus est sans me connaître. Le pouvoir que je commençais à avoir sur elle me comblait, me fascinait, m’impressionnait moi qui n’était pas forcément quelqu’un ayant l’habitude d’ordonner de la sorte.
«Gaelle,
Une jupe, un haut que tu choisiras toi-même. Avant de te rendre au restaurant, tu passeras aux toilettes retirer ta culotte, tu la mettras dans un petit sac en plastique que tu prendras avec toi pour aller manger. ».
Le midi, elle parut beaucoup moins hautaine que d’habitude, bien moins sûr d’elle, son petit sac à la main … et moi je jubilais d’être le seul à savoir que la belle se promenait devant tout le monde les fesses à l’air.
«Monsieur,
J’ai respecté à la lettre Vos ordres d’hier. Ce fut un plaisir pour moi de le faire pour Vous et maintenant je brûle de Vous connaitre.
Votre dévouée Gaelle»
Le ton de son message me faisait comprendre qu’un lien s’était créé entre nous, qu’une proximité c’était installée, qu’une certaine confiance était placée en moi, sans qu’elle ne me connaisse et cela me bouleversait et en même temps m’effrayait un peu. Comment poursuivre? Qu’attendait-elle de moi en cherchant à me connaitre? Ces questions me déstabilisaient et pourtant je m’apercevais que j’adorais lui donner des ordres, qu’elle y réponde, j’avais quelque part l’impression de la contrôler et cela me donnait une sensation de pouvoir vis-à-vis d’elle mais plus encore une responsabilité: celle de la mener là où elle avait envie que je la mène.
Etait-ce la curiosité qui la poussait à continuer comme elle l’avait laissé entendre? Etait-ce le jeu qui lui plaisait? Je ne saurais le dire mais maintenant il fallait que nous nous rencontrions. Je sentais de plus en plus d’envie à poursuivre le jeu, à imaginer une suite … et je me rendais compte que de l’audace c’est moi qui finissait par en avoir vraiment.
«G.,
J’avoue ne pas apprécier que tu quémandes une rencontre mais il est vrai qu’il est maintenant temps de faire connaissance.
Tu m’attendras ce soir, à 18h30, devant le bar le Voltigeur. Je saurais te reconnaitre.
A. ».
Dix minutes avant l’heure dite, la belle attendait déjà … et elle attendit longtemps car je n’avais pas envie de la rencontrer. Du moins pas encore. Sans me montrer – elle me connaissait de vue – je la regardais, avec un brin d’amusement, s’impatienter, jeter un coup d’œil à sa montre, montrer de l’agacement, aller et venir devant le bar. Elle attendit plus d’une heure avant de repartir, l’air dépité, non sans avoir regardé une dernière fois derrière elle.
Je me précipitais sur mon PC avant qu’elle ne soit rentrée.
«G.
Je sais que tu m’as vainement attendu ce soir mais sache que si tu souhaites poursuivre dans cette voie, il te faudra parfois faire face à des situations qui ne te seront pas toujours agréables au premier abord.
Demain, tu te rendras au Sofitel à 19h00, j’y ai réservé une chambre au nom de M. Oget. Sur le lit tu trouveras un bandeau que tu placeras sur tes yeux et tu m’attendras.
A.»
J’attendais dans ma voiture sur le parking jusqu’à 19h00 … mais personne.
Quinze minutes s’était écoulées et j’imaginais que le lapin que je lui avais posé hier, avait peut-être refroidi son ardeur à me rencontrer, quand je la vis sortir précipitamment de sa voiture et s’engouffrer dans l’entrée de l’hôtel. J’allais moi aussi la faire patienter un peu et ce n’est que vers 19h30 que je rejoignais la chambre. J’ouvris doucement la porte. Elle était là, devant moi, debout, le bandeau sur les yeux.
Comment une aussi jolie femme qu’elle, pouvait s’en remettre à quelqu’un, sans l’avoir vu une seule fois? J’étais certes un peu décontenancé par la situation que j’avais moi-même initiée, mais en même temps je finissais par me convaincre que ce que je lui avais proposé jusque-là était finalement ce qu’elle attendait.
Sans un mot, je fis le tour de la belle comme on fait le tour du propriétaire. Elle essaya un peu de me suivre de la tête comme si elle pouvait me voir. Je voyais sa poitrine se soulever, sa respiration s’accélérer. Je posais doucement ma main sur sa nuque et sa tête se pencha en avant comme pour me montrer que désormais elle était mienne.
... Fin
… ou début …
6 personnes aiment ça.
Feuler
Excellent récit, très prenant ! A suivre ?
J'aime 15/06/15
domreve
Merci à tous de vos "J'aime".<br />C'est très gentil.
J'aime 16/06/15
domreve
Il y a effectivement une suite Feuler <img src="http://www.bdsm.fr/file/pic/emoticon/default/smile.png" alt="Smile" title="Smile" title="v_middle" />
J'aime 16/06/15
Feuler
Cool <img src="http://www.bdsm.fr/file/pic/emoticon/default/smile.png" alt="Smile" title="Smile" title="v_middle" /> Et... fiction ou réalité ??
J'aime 16/06/15
domreve
Fiction ... inspirée par du réel et mon imagination ... rire
J'aime 17/06/15
Feuler
<img src="http://www.bdsm.fr/file/pic/emoticon/default/smile.png" alt="Smile" title="Smile" title="v_middle" /> On part toujours du réel, et pis on le magnifie ^^
J'aime 17/06/15