Abyme
par le 05/01/17
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APOGÉE HURLOIR

L'intrusion d'un ciel retors
au poids d'incontinences
lacrymales et impudiques

interdit les soubresauts extrudés
de ma bouche
mangeant ma bouche

le cou cambré
la nuque calée
sur le passé agonisant

sur les soutes de lambeaux amoncelés
amarrées à ma schyzo-panoplie
désamarrées de ma torpeur d'insouciance

je chie mon désespoir
esquive les gouttes d'acide
et m'ampute de ma nuit noire

ô ma nuit d'orgueil
mon puits de peines éperdues
mon chaos rampant aux minutes creuses

son cri t'a dissolue, équarrie
je franchis enfin ton horizon
lame effilée, limite du chaos

mes jambes enjambent
mon entrejambe entrejambe
mes bras brassent

mon torse se tord
mes dents Dante
et mon âme, Madame,

te hurle l'amour libéré


Pour écouter la version sonore de ce poème, c'est ici : http://filosphere.free.fr/Musique%20MP3/ApogeeHurloir.mp3

(J'ai fait la musique avec un archet de violoncelle sur une basse électrique, d'où le son bizarre)


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Thèmes: Poésie, Musique
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Abyme
Libération après rupture, oui. <br />Les cris sont récupérés d'anciens enregistrements, pas de moi.
J'aime 06/01/17
Abyme
Merci beaucoup Lyse, j'apprécie qu'on se penche à ce point sur ma poésie, surtout lorsqu'elle est comme ici assez hermétique (pour moi-même aussi d'ailleurs). Cet hermétisme est parfois une démarche stylistique délibérée qui ajoute certes du "mystère" au propos et à la forme, mais constitue également une composante même de la Poésie qui peut aussi entretenir un flou artistique, un questionnement, une réflexion consciente ou inconsciente, une sensation métaphorique s'approchant quelque part de la peinture impressionniste, voire abstraite face à la figurative.<br />Ici le propos est une résilience vécue après une dépression post-rupture.
J'aime 06/01/17
Lady Spencer
Pourquoi ne suis-je pas étonnée par les mots ? Par les sons ?
J'aime 06/01/17
Lady Spencer
Merci Filo de nous faire partager cette intimité là ...pure et profonde .
J'aime 06/01/17
Feuler
Ah tiens, moi dès la première lecture j'ai eu des impressions et des échos. Beau poème, merci du partage ! (rajout : déjà le titre m'avait accroché l'oeil)
J'aime 09/01/17 Edité