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par le 11/10/19
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Il est très facile de se mettre à juger quelqu'un, on le fait tous, consciemment ou non. Cet article se consacre surtout aux jugements malveillants de personnes qui s'octroient le droit de vous imposer leur vision des choses, en n'ayant parfois d'autre argument que leur âge avancé pour s'attribuer le statut d'expert d'un domaine qu'ils ne maîtrisent pourtant pas. J'ai pensé un bref moment que le BDSM était épargné ce genre de comportement, étant un mode de vie victime lui-même de vives critiques souvent infondées. Grand mal m'en a pris quand j'ai pris conscience que ceux qui causaient le plus de tort au BDSM, étaient en fait les adeptes eux-mêmes. Si on peut vraiment les qualifier d'adeptes...
Je vais donner certains exemples, que personne ne se sente offusqué s'il s'y reconnait. L'important est de s'en rendre compte pour ne pas le reproduire. La remise en question perpétuelle est une bonne chose car celui que ne se trompe pas (ou plutôt qui pense toujours avoir raison), n'apprend pas non plus.
Les pratiques des uns ne sont pas celles des autres
Ce qui est bon pour vous ne l'est pas forcément pour autrui. Ca a l'air d'être une question de bon sens et pourtant... Nombreux sont ceux qui se permettent de juger les pratiques d'autrui uniquement parce que ce n'est pas leur manière de faire. Si tout le monde devait se comporter pareil, n'importe quel Maître conviendrait à n'importe quel soumise. Les pratiques du BDSM n'auraient aucune richesse et chaque nouvelle relation serait une photocopie de la précédente.
Prenons l'exemple d'un article que beaucoup connaissent : "Les 12 règles de la soumise" pour ceux qui ne connaissent pas, je vous invite à rechercher sur google.
Personnellement, je n'adhère pas à toutes ces règles. J'ai pu constater que beaucoup n'y adhèrent pas également. Jusque là tout va bien. Le problème commence quand ces mêmes personnes se permettent de juger ceux qui y adhèrent. Pourquoi ? Uniquement parce que eux n'y adhèrent pas pour des raisons qui leur sont propres.
Si un Maître se plaît à dominer sa soumise ainsi et que la soumise se plaît à être ainsi traitée, où est le problème ? Sommes-nous en droit de leur imposer notre vision des choses ? Nous pouvons donner notre avis, certes. C'est tout !
Ce qui importe c'est que les deux y trouvent leur compte et nous ne sommes pas en droit de leur dire ce qui est bon pour eux.
D'autres pourront dire quel telle ou telle pratique n'est pas du BDSM. Et alors ? Ce qui compte c'est de faire ce qui nous convient ou de faire du BDSM ? Pour ma part, j'ai commencé le BDSM parce que c'est ce qui se rapproche le plus de ma façon d'être. Je ne connaissais même pas ce terme au début, je l'ai découvert que par la suite. Je le pratique de la manière qui convient le mieux à l'épanouissement de ma soumise et moi-même. Si, j'en viens à devoir faire des choses, qui seraient mal perçues par les membres de la communauté du BDSM, dans l'intérêt de ma relation avec une soumise, je le ferais. Et si ce n'est pas du BDSM, alors donnez-lui un autre nom (BDSMR tiens ! ça sonne bien).
L'âge comme preuve de son expertise
Combien sont ceux qui ont croisé la route de quelqu'un qui se plaçait en expert du BDSM uniquement du fait de son âge ? Pas plus tard que tout à l'heure, en allant visiter un profil dans lequel la soumise disait chercher un Maître entre 20 et 35 ans si ma mémoire est bonne ; quelle ne fût pas ma surprise de voir sur son mur que quelqu'un avait déjà rétorqué que c'était trop jeune et qu'il lui fallait un Maître beaucoup plus mûr. Si j'ai bien appris quelque chose c'est que l'âge est le dernier des arguments à prendre en compte pour évaluer le potentiel d'un Maître ou d'une soumise (bien-sûr il faut quand même être majeur). Et pourtant combien de fois on m'a dit que j'étais trop jeune pour dominer... Les soumises que j'ai eue ne s'en sont pas plaintes pourtant, et les meilleures n'étaient pas forcément les plus âgées. Même dans le milieu professionnel, on nous rapporte toujours l'âge à l'expertise, et quand on prend le temps d'observer, on se rend compte que les "experts" ne travaillent pas toujours mieux, de plus leur "expertise" les empêche parfois de se remettre en question, estimant qu'ils n'ont rien à apprendre de personne.
Il ne faut jamais arrêter de se remettre en question, c'est valable pour la soumise, mais aussi (surtout) pour le Maître. Ne pas se remettre en question nous empêche de voir nos erreurs et donc de progresser. Comment un Maître peut-il prétendre faire progresser sa soumise si lui même n'en est pas capable ? La connaissance absolue d'un domaine est une utopie et chacun aura toujours quelque chose à apprendre, quel que soit son niveau d'expertise. Ne pas juger ceux qui ont des pratiques différentes est une preuve de sagesse. Chaque relation est unique et l'important est d'être épanoui dans ce qu'on fait. Merci à ceux qui ont lu jusque là.
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thomasreplay
Tout ce que vous écrivez respire le bon sens et s'applique à tous les domaines de la vie.
J'aime 11/10/19
thomasreplay
Vous trouvez que ceux qui s'adonne au BDSM sont plus réfractaires à ces préceptes que les vanille ?
J'aime 11/10/19
HCL
Interressant... Cependant, je mettrai un petit bémol, mais n y voyez pas malice... quoique je puisse être taquin. Sur internet (et je ne parle pas que du cas bdsm.fr), j'ai remarque au fil du temps la chose suivante : toute personne qui émet un avis argumenté, contradictoire, et qui le défend sur la durée, est souvent vue comme une personne jugeant négativement, et n'allant pas dans le sens du mouvement. Sur les réseaux sociaux, pour le peu que je pratique, avez vous remarqué que seul la fonction "like" existe, et non la fonction "dislike". La fonction "like" n'est elle pas déjà elle même un jugement? positif certes, mais un jugement, une critique? Je comprends que le fond et la forme de l'expression doivent être important. Pour revenir à l'exemple pris des divers copier coller du net que l'on retrouve partout, pour ma part oui, j'ai tendance à être assez "critique" sur le sujet. Parce que justement, bien souvent ces choses là sont vue comme des bibles, que bien souvent des personnes "soumises" en manque d'expériences vont pouvoir admettre cela aveuglement, et tombant sur des personnes plus aguérit et prédatrice qui lui asséneront qu'ils détiennent la vérité et le savoir. (ce qui rejoint votre deuxième partie) Donc Il me semble parfois utile de donner un avis dont la forme soit appuyée, quitte à ce qu il paraisse pour un jugement, afin que cet avis contradictoire puisse ouvrir à débat et permettre aux personnes qui se recherchent de faire leur propre avis. Si on part du principe dit "D Arnold et Willy" énonçant qu'il faut de tout pour faire un monde, et de fait les avis exprimés de façon plus forte ne doivent pas avoir lieu, alors je pense que nous nous retrouvons très vite chez les bisounours, ce qui laisse une place aisé ou loup déguisé en agneau, fort présent en ce monde. Je reviendrais peut être plus tard sur la notion "Expertise" versus "Experience". Je citerai juste en introduction: "Le savoir est une lumière qui n'éclaire que le chemin parcouru."
J'aime 12/10/19
HCL
Ce que je dis est que la notion d'avis ou de jugement ne tient qu' à la perception du lecteur. Et ceci est accentué par le fait de l’écrit qui efface toute intonation du discourt.
J'aime 12/10/19
ktycat35
bonsoir, il est toujours bien, je crois, de réaffirmer qu'en bdsm ,il n'y a pas de règles établies générales, uniquement celles que ceux qui le pratiquent entre eux admettent. je rejoins HCL pour l'intérêt de voir certains articles sur telle ou telle autre façon de voir ou de pratiquer. cela permet de se construire ou au moins de comprendre pourquoi certains fonctionnent ainsi, ce qui peut être agréable ou comment cela est vécu, sans pour autant obliger les lecteurs à suivre la même démarche. par exemple, je me suis intéressée à l'uro, ça n'est pas du tout une de mes pratiques, c'est même un interdit mais j'ai cherché à éclairer mon point de vue et comprendre mon aversion. en tout cas, merci pour l'article au plaisir
J'aime 12/10/19