Méridienne d'un soir
par le 29/06/20
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La nuit était immobile, sans un souffle de vent. Le bonheur des hommes n'est sans doute que dans
le souvenir et dans l'imagination. J'essayais de profiter le plus de temps possible de notre attente et de
notre impatience. Je regardais le ciel et ses étoiles, le phare et la mer. De temps en temps, l'air remuait
un peu. J'apprenais par cœur, les yeux, les cheveux et les lèvres de Patricia. On compte bien les étoiles.
On ne dépeint pas la nuit, la présence et l'attente. Nous ne bougions pas. Nous cédâmes alors à tout ce
que nous avions combattu depuis deux semaines. Elle leva la tête et me regarda avec un regard embrumé,
je déposai un baiser sur ses lèvres. Patricia porta sa main jusqu'à mon visage penché sur elle et me toucha
la joue, l'effleurant de ses doigts. Elle se baissa encore lentement et me rendit mon baiser avec douceur
et tendresse, effaçant les semaines de séparation. Elle ferma les yeux et entrouvit les lèvres tandis que
légèrement, je lui caressai les bras en embrassant son cou, ses paupières, et elle sentit la moiteur de ma
bouche s'attarder là où mes lèvres l'avaient touchée. Elle me prit la main et la guida vers ses seins; un
gémissement monta dans sa gorge lorsque je les palpai à travers le tissu léger. Elle déboutonna sans un
mot son chemisier et me laissa explorer son corps. Il était brûlant. Ma langue parcourut lentement son
ventre lisse. Nos corps s'enlacèrent, peau contre peau, désir contre désir. Je l'embrassai dans la nuque,
la mordillant amoureusement, tandis qu'elle soulevait ses hanches pour que je puisse lui ôter son jean.
Elle trouva les boutons-pression, les défit. Ce fut presque au ralenti que nos corps nu finirent par se
rejoindre. Je fis courir ma langue le long de son cou tandis que mes mains glissaient sur la peau lisse et
chaude de ses seins, descendaient le long de son ventre, passaient le sillon de ses reins et remontaient.
Nous nous étendîmes devant la cheminée. On eût cru qu'avec la chaleur, l'air s'épaisissait. Elle cambra le
dos lorsque je roulai sur elle d'un mouvement souple. Elle me couvrit de baisers. Tandis que je me maintenais
au-dessus d'elle, les muscles de mes bras tendus dans l'effort, elle me passa les mains dans les cheveux et
m'attira plus près d'elle. Lorsque je lui caressai les seins, elle sentit un désir impatient la gagner. Je continuai
jusqu'au moment où ce fut plus qu'elle ne put supporter. Quand nos corps se mêlèrent, Patricia poussa un
cri en enfonçant avec force ses doigts dans mon dos. Nous sentîmes la violence d'un ogasme profond.
Elle ouvrit les yeux et m'observa à la lueur du feu, s'émerveillant de la grâce sensuelle de ma nudité. Elle vit
mon corps étincelant d'une sueur cristalline. Les gouttes ruisselaient le long de mes seins et perlaient sur sa
poitrine comme la pluie au-dehors. Elle faisait un effort pour reprendre son souffle tout en frémissant. Mais dès
l'instant où ce fut fini, un nouveau frisson commença à naître, et elle se mit à les ressentir en de longs spasmes.
La pluie avait cessé, le soleil s'était couché, elle était épuisée mais elle ne voulait pas que meure le plaisir entre
nous. Nous passâmes la journée dans les bras l'une de l'autre, s'étreignant tandis que les flammes s'enroulaient
autour des bûches. Il n'est pas de plaisir malhonnête, il n'est pas de vice lorsque le corps réclame ses bonheurs.
Bientôt, Le chuintement de la douche se tut doucement, plongeant la pièce dans le silence, coupant court à mes
réflexions. Quelques minutes plus tard, elle sortit nue de la salle de bain, une serviette noire enroulée sur la tête,
la peau rosie par l'eau chaude. Les gouttes cascadant sur ses courbes, tombaient silencieusement sur le parquet
en bois blanc, coloré par la lumière pâle. Elle se déplaçait nue d'une démarche féline, langoureuse, envoûtante;
ses longues jambes brunes étaient terminées par des pieds fins, aux ongles vernis de rouge.
Je me rappelle cet été quand je regardai ses sandales claquer sur ses talons nus, déjà envahie par un désir
brûlant, irrépressible; mes yeux s'étaient alors soudés aux siens, lourds d'envie; elle me souriait; ses lèvres ourlées
lui prêtaient un air sensuel et lascif. Elle lèva les bras et ôta sa serviette en secouant la tête. Une furie de cheveux
noirs tomba sur ses épaules fines. Sous ses sourcils bien dessinés, ses grands yeux noirs, très brillants, semblables
à la surface d'un lac au crépuscule, me sondaient sans vergogne. J'avais pressenti chez elle des promesses de sexe
brutal, très primaire, mais il n'en fut rien; au contraire, des deux, c'est moi qui me révèla la plus dépravée. Elle fut
tout en tendresse et soucieuse de plaire. Elle n'était pas à sa première expérience saphique mais elle me répèta que
je surpassais de loin ses précédentes conquêtes; je me plus à la croire, car mes expériences hétérosexuelles n'avaient
jusqu'à présent jamais été bienheureuses; avant elle, j'étais amoureuse d'aucune fille en particulier, mais seulement
des filles en tant que telles, comme on peut aimer sa propre image, trouvant toulours plus émouvantes et plus belles
les autres, que l'on se trouve soi-même, dans le plaisir à se voir abandonner sous leurs caresses.
Par dessus le drap, elle posa sa main sur ma cheville et mes seins durcissèrent aussitôt; juchée sur ses genoux, elle
écarta les jambes pour me laisser passer. Malgré la douche, son entrejambe diffusait encore un parfum à l'arôme sensuel
mêlé de ma salive et de son désir; une fois allongée sous elle et peinant à contenir ma propre impatience, je commençai
par lécher sa peau autour de ses lèvres odorantes. Il s'en dégageait une douce chaleur; ma bouche fraya maintenant avec
son aine, très près de sa vulve, et elle trembla d'anticipation. Je glissai le bout de mon index sur le dessin plissé de son
sexe moite qui s'ouvrit graduellement sous mes yeux, la sentant se resserer autour de mes doigts, l'entendant gémir à
me faire tourner la tête. Peu à peu, rattrapée par mon impatience, je commençai à laper ses grandes lèvres, une à une,
en faufilant désormais le bout de mon index dans son ventre, avant d'oser ma langue, assez loin pour que mes dents
touchent la crête enflée. Elle se cabra, elle se tut, elle savoura le moment. Elle répandit son désir dans ma bouche. Ses
seins étaient pressés contre mes mollets; assise à califourchon sur mon visage, gémissante, pendant que j'écartai ses
fesses pour m'enivrer de sa saveur, glissant mes doigts sur ses jambes brunes. Elle glissa sur moi, me permettant ainsi de
voyager de sa vulve savoureuse au sillon de ses reins. Juste à la crispation des muscles de ses cuisses, elle parut sur
le point d'abdiquer sous le zèle de mes caresses. Elle roula sur le coté, puis remonta vers la tête de lit. Les volets étaient
tirés, la chambre presque obscure. Dehors, le phare de Sauzon lançait ses feux verts et rouges dans la nuit.
- Pas encore, haleta-t-elle.
Malgré son teint hâlé, je remarquai ses joues rougir par le désir. Ainsi étendue sur le dos, les bras au dessus de la tête,
elle exhibait ses seins en constante érection; je rampai vers elle pour mordiller leurs pointes, dures et foncées, avant de
lécher avidement les aréoles; elle m'enlaça, promèna ses ongles le long de mon épine dorsale. Constatant son soudain
avantage, elle me retourna sur le dos; les genoux écartés, je sentis son souffle chaud sur ma vulve. Elle introduisit ses
doigts dans mon logis profond et onctueux. Enhardi, son plaisir la guida entre mes reins, dans la vallée chaude de mes
mes fesses, à l'entrée de l'étroit pertuis; je me cambrai pour aller à la rencontre de sa bouche affamée. Gémissant plus
d'une heure sous ses caresses, et enfin les seins dressés, les bras rejetés en arrière, empoignant les barreaux du lit,
je commençai à crier, lorsqu'elle se mit à mordre lentement la crête de chair où se rejoignaient, entre les cuisses, mes
petites lèvres; me sentant brûlante et raidie sous sa langue, elle me fit crier sans relâche, jusqu'à ce que je me détendis
d'un seul coup; je râlais alors que je jouissais pour la seconde fois de la journée. Nous nous endormîmes, en mêlant nos
rêves et nos corps, bouleversées d'amour et de désir dans cette chambre de l'hôtel du Phare à Sauzon à Belle île en Mer.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Méridienne d'un soir.
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Si en plus vous évoquez ainsi des lieux qui me sont chers, je vais devenir définitivement adict à vos textes. Bonne journée.
J'aime 30/06/20
Décidément, vous aimez les îles.
J'aime 30/06/20
C'est vrai ! Mais je respire bien dans ma campagne. Et j'ai plein de souvenirs d'îles ensoleillées, enneigées, toujours battues... par les flots.
J'aime 30/06/20
insolence
Beau récit, bises
J'aime 05/07/20