sylvie35
par le 02/07/24
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La lourde porte s’ouvre lentement, me laissant entrevoir un homme dans la bonne trentaine, à l’air méfiant.

Son visage s’illumine soudainement.

« Bonjour Ysideulte. Quel plaisir de te revoir ! »

« … Bonjour Monsieur »

Te revoir ? Voilà qui me laisse perplexe. Je n’ai pas le souvenir de l’avoir déjà rencontré.

Il me fait entrer et me présente un grand brun viril qui se lève promptement pour me saluer.

« Christophe. Mon compagnon »

« Bonjour Ysideulte. Thierry m’a souvent parlé de vous »

« Euh… Bonjour Monsieur »

Mais qui sont ces hommes ?

« Je vais vous laisser profiter de vos retrouvailles. Tu m’appelleras quand ce sera fini ?»

« Bien sûr » répond Thierry, en l’embrassant tendrement. Ces deux-là sont en couple, pas de doute.

« Mais ne reste pas debout, Ysideulte !» me dit-il en me désignant un fauteuil. « Est-ce que je peux t’offrir un thé ou un café avant de commencer ? »

Avant de commencer quoi ? Voilà qui me laisse encore plus perplexe.

« Un café, s’il vous plait… Monsieur»

« Monsieur… » répond-il d’un air amusé. Comme si ma façon de m’exprimer était décalée.

Puis, comme s’il venait de comprendre quelque chose : « Tu ne me reconnais pas ? »

« Je suis désolée, mais je ne vois vraiment pas ».

« Nous étions ensemble au lycée. Thierry D. »

« Ah oui ! Quelle idiote ! » M’exclame-je en rougissant. « Vraiment désolée, je n’ai pas percuté »

Nous évoquons de nombreux souvenirs. Moment agréable où les images du passé resurgissent. C’est étonnant comme des moments que l’on croyait oubliés reviennent à la surface avec force détails quand quelqu’un les évoque avec nous.

Je remarque qu’il sélectionne soigneusement les moments positifs. Car je doute que cette période ait été très agréable pour lui. Timide, un peu asocial, il n’a jamais été intégré au groupe et fut victime de sous-entendus dévalorisants, parfois humiliants.  La difficulté d’intégration réside dans le fait que la plupart des règles sociales sont tacites et non écrites : il faut savoir décoder ce que le groupe attend de nous. Certains ont le décodeur intégré, d’autres non, et là le stress et la souffrance commencent. Nous aurions pu nous entraider entre asociaux, moi la fille effacée, au prénom qui n’existe pas, lui le garçon timide. Mais j’ai été au dessous de tout et je n’en suis pas fière. On dirait qu’il ne m’en veut pas, heureusement.

Evoquera-t-il le jour où, n’osant pas me le dire de vive voix, il m’a donné une longue lettre dans laquelle il m’avouait son attirance pour moi ? J’aurais dû en être flattée, j’aurais dû le remercier. Mais non, j’ai montré la lettre à Sandrine, cette pouffiasse prétentieuse qui menait le groupe, et qui l’a faite circuler, suscitant de nombreuses moqueries.

Qu’espérais-je en agissant ainsi ? Être mieux intégrée ? Dans un groupe dont je ne partageais pas les idées, dont je détestais les attitudes ? A quoi bon ? Je dois bien me rendre à l’évidence qu’il n’y avait aucune logique à mon comportement.

Dois-je prendre l’initiative d’aborder le sujet avec lui ? N’est-ce pas le moment ou jamais de lui présenter mes excuses ?

Mais il continue son évocation de moments positifs et je ne sais pas comment en parler.

« Tu peux me tutoyer, tu sais, et tu n’es pas obligée de m’appeler Monsieur » me dit-il après avoir maintes fois souri quand je plaçais un « Monsieur » dans une phrase.

Voilà le moment gênant que je redoutais et que j’ai déjà rencontré à d’autres occasions. Comment lui expliquer que, non, je ne peux pas ? Mon Maître m’a dressée en femelle et je me dois d’être respectueuse devant un homme – fût-il un ancien camarade d’école.

Par chance il n’insiste pas et change de sujet.

« Tu as trouvé ton bonheur » me dit-il en désignant mon collier d’esclave et les lourds bracelets métalliques que je porte aux poignets et aux chevilles. Mon Maître adore m’obliger à sortir comme ça quand les circonstances le permettent.

 « Je suis heureux pour toi »

Visiblement il a compris ce que ce collier signifie. Je suppose que je n’ai pas besoin de lui expliquer.

« Oui, j’ai eu beaucoup de chance. C’est un homme que j’admire »

« Je te comprends. Moi aussi je l’apprécie »

Alors ça ! Si je m’y attendais…

« Mais… Euh… Vous connaissez mon Maître ?? »

« Je l’ai rencontré trois fois. C’est lui qui m’a contacté »

Je me demande à quoi joue mon Maître. Comment a-t-il retrouvé ce camarade de lycée ? Pourquoi ? Dans quel but ?

Petit moment de silence… Je ne sais plus quoi dire tant les questions tourbillonnent dans ma tête.
« Vous aussi, vous avez trouvé votre bonheur à ce que je vois », lui dis-je en pensant à son compagnon qui vient de sortir.

« Oui, un coup de chance. Mais à l’époque j’imaginais ma vie avec toi, tu sais »

Nous y voilà… Oui, bien sûr, je sais qu’il avait le béguin pour moi. Je sais qu’il était également attiré par les hommes – du moins ce sont les rumeurs qui circulaient. Il se cherchait, sans doute.

« J’en ai beaucoup souffert. Mais bon, c’est la vie. On finit toujours par se reconstruire»

Ces mots me transpercent comme un poignard. Ce qui me semblait pas très glorieux, mais sans grandes conséquences, a donc été une épreuve longue et douloureuse pour lui. On ne se met jamais assez à la place des autres, on n’essaie jamais assez de comprendre comment nos actes, nos paroles, sont perçus de leur point de vue.

Je n’ai même pas le temps de lui répondre et de commencer à lui présenter mes plates excuses qu’il se lève promptement et m’invite à en faire autant.

« Bon, on y va ? »

« Euh… Oui Monsieur »

On y va où ?

Je suis de plus en plus perplexe. Mon maître ne m’a donné aucune consigne, aucune information, si ce n’est d’aller sonner à cette adresse, d’être très respectueuse et d’obéir si on me demande quelque chose. Étrangement, il m’a demandé de porter des sous-vêtements, ce qui d’habitude m’est interdit.

Mon hôte me conduit à l’extérieur, jusqu’à un grand abri de jardin dont il ouvre lentement la porte grinçante. A gauche de la porte, une signalétique sans ambiguïté annonce la couleur:


 

En d'autres circonstances, je me serais peut-être exclamée "Ah Ah! Très drôle!". En d'autres circonstances...

J’arrive, péniblement, à dégrafer mon soutien-gorge sans retirer mon haut, et je le suspends à un crochet visiblement disposé à cet effet près du panneau.

Je crois deviner ce qui va se passer. Mon Maître m’a donc conduite ici pour être baisée ? Ou alors c’est autre chose ? Mais quoi ? 

« Est-ce que tu peux me confirmer que tu as bien tes règles en ce moment ? »

« Euh… Oui Monsieur »

Comment le sait-il ? Visiblement mon Maître l’a bien renseigné.

« Désolée, Monsieur, je ne savais pas que je venais ici pour être baisée, sinon je serais passée un autre jour »

A peine les mots sont-ils sortis de ma bouche que je me rends compte de l’absurdité de mes paroles… C’est mon Maître qui m’a ordonné de venir aujourd’hui, ce n’est pas moi qui ai choisi.

 « Mais depuis que je lui appartiens, mon Maître travaille mon anus pour que je sois agréable à la sodomie, donc c’est possible de cette manière. Si cela vous convient bien sûr »

Je m’enfonce… Qu’est-ce qui me prouve qu’être pénétrée est l’objectif de cette rencontre ?

« Ne t’inquiètes pas pour ça. Tu utilises tampons ou serviettes ? »

Qu’est-ce que c’est que ces questions ? Je rougis, embarrassée par la tournure très bizarre que prennent ces retrouvailles.

« Des tampons habituellement, mais aujourd’hui une serviette – ordre de mon Maître »

« Tu peux la clouer ici, à côté de ton soutien-gorge. Garde seulement ta culotte »

J’hésite, un peu perdue, ne sachant plus si je dois rougir de honte ou sourire de ces demandes très bizarres. Mais mon Maître m’a dit d’être respectueuse et d’obéir.

Je la retire en essayant de ne pas trop baisser ma culotte, comme si la pudeur avait encore un sens, puis à l’aide des clous et du marteau qu’il me tend, j’entreprends d’aller jusqu’au bout de sa demande.

« Non, non ! Dans l’autre sens »

Visiblement je suis là pour me faire humilier. La honte…

Je me demande ce que pensera son compagnon quand il rentrera et qu’il verra mes effets personnels intimes ainsi exposés à l’entrée de l’abri de jardin. A moins que ce ne soit un signe ? Ne pas déranger, salope en cours d’utilisation…

Il me conduit jusqu’à un large établi, très propre. Tout l’intérieur de l’abri est parfaitement rangé. Nickel ! Je reconnais-là son côté maniaque, son obsession compulsive de l’ordre, qui déjà à l’époque sautait aux yeux et lui valait bien des moqueries.

« Mets ta main ici », me dit-il en me désignant un étau disposé sur le côté gauche de l’établi

« Dedans ? » dis-je sur un ton par très rassuré, pour être sûre d’avoir bien compris.

« Oui, dedans. Seulement les doigts »

Il resserre lentement l’étau, qui m’immobilise les doigts.

« Aïe aïe aïe ! »

Je me mets à hurler en partie à cause de la douleur, mais surtout à cause de la terreur d’avoir les doigts broyés s’il continue.

« Ne crie pas ! Il y a des voisins »

« L’autre ! »

Il me désigne un étau similaire, fixé à droite de l’établi. Sa voix est devenue plus dure. J’obéis sans discuter malgré la crainte.

Je me retrouve penchée sur l’établi, les mains immobilisées. Une position vraiment pas confortable.

Il relève ma jupe et baisse ma culotte d’un coup sec, la laissant au niveau de mes chevilles.

Je comprends pourquoi mon Maître m’a demandé d’en porter une. Certainement pour lui offrir le plaisir de baisser la culotte de la connasse que j’ai été. La vengeance est un plat qui se mange froid.

Au bout de quelques secondes, ma jupe redescend naturellement.

« Penche-toi davantage » me dit-il tout en relevant ma jupe à nouveau, « Cambre-toi correctement, sinon elle ne tiendra pas ».

Je l’entends s’éloigner et refermer la porte à clé. Me voilà seule, dans le silence. Un éclairage intense me fait presque mal aux yeux. J’aurais préféré qu’il éteigne.

Seule, immobilisée, … Rien à faire à part cogiter. Je prends garde à rester bien penchée, pour éviter que la jupe redescende.

Je remarque soudainement deux caméras sur trépieds. Je ne les avais pas encore remarquées car elles sont à contre-jour. Les questions tournent dans ma tête et je finis par oublier de maintenir la position. Zut ! Impossible de relever ma jupe avec les mains immobilisées.

Est-ce un enregistrement ou une transmission ? Qui est derrière l’écran ? Un cerveau humain ou électronique ?

C’est long… Je suis à moitié assoupie quand la porte s’ouvre.

« Oh mais, tu exagères Ysideulte ! Cambre-toi. Ce n’est quand même pas si compliqué » me dit-il, en constatant que la jupe couvre à nouveau mes fesses et que ma position laisse à désirer. Il doit, une fois de plus, la retrousser, et je sens un début d’agacement dans sa voix.

« Passe-moi ta culotte »

Je suppose qu’il veut que je la remonte jusqu’à son niveau, en relevant une jambe avec la culotte autour de la cheville. Je m’y emploie péniblement, avec pas mal de contorsions et frôlant la crampe.

« Avec la culotte dans la bouche, tu crieras moins fort » me dit-il, joignant immédiatement le geste à la parole. Un large ruban adhésif achève de me bâillonner.

Il resserre légèrement l’étau gauche, puis le droit, puis le gauche, puis le droit, … Seulement une fraction de tour à chaque fois. Je sais que je ne dois pas crier, mais je finis par craquer et hurler, terrifiée. Oui, bien que la douleur soit intense, je crois que c’est surtout la peur qui m’a submergée.

Malgré l’atténuation procurée par le bâillon, mes cris sont tout à fait audibles. Bien trop audibles ! Il me gifle pour que je me calme, et continue son affaire. J’ai l’impression que mes os vont céder et ça fait un mal de chien. Que font les zébralyvox ? J’espère qu’ils ne sont pas morts. Pourquoi n’interviennent-ils pas ?

Pas le temps de réfléchir. Une violente douleur aux fesses m’irradie tout le corps. Puis une autre.

Mais avec quoi est-ce qu’il me frappe ?

J’ai la sensation que chaque coup me déchire la peau.

Est-ce un fouet à clous ?

J’ai l’impression qu’un liquide coule sur mes fesses, mais je n’en suis pas sûre. Du sang ? Ne pas voir l’instrument et l’effet de ses impacts est angoissant car on imagine le pire. Je me rassure en me disant que mes fesses ne sont sans doute pas aussi entaillées que ce que j’imagine.

Seulement dix coups, mais quelle souffrance !

J’ai crié. C’était impossible de rester silencieuse.

Il me caresse la joue, comme pour me réconforter (ou me féliciter ?), puis desserre lentement, très lentement les étaux. La réduction de compression produit une sensation presque plus douloureuse que la compression elle-même.

Je finis, enfin, par pouvoir libérer mes mains. J’observe mes doigts, inquiète. Ca va, ils semblent intacts. Ouf !

« Tu peux te redresser »

A peine redressée, je sens un liquide qui se met à couler à l’intérieur de mes cuisses. Je ne devrais pas me sentir gênée – après tout c’est lui qui a voulu me recevoir pendant mes règles. Et pourtant… Je pique un fard.

Je reste debout, immobile, ne sachant pas ce que je dois faire. Il m’observe, souriant.

 « J’ai si souvent rêvé de faire cela quand nous étions au lycée » ajoute-t-il, en entreprenant de me débarrasser des vêtements qui me restent.

J’ai toujours été inquiète la première fois que je me suis retrouvée nue face à un homme. Entre ce qu’il a pu imaginer et ce qu’il voit, n’y a-t-il pas un écart ? Lorsque le fantasme se réalise, la déception est parfois dure, d’autant plus dure que le fantasme m’a idéalisée. J’ai un terrible besoin d’être rassurée.

« Tu es jolie » me dit-il, retrouvant la voix hésitante d’il y a une vingtaine d’années. Est-ce qu’il a ressenti ce besoin ?

N’y résistant plus, je prend l’initiative de me retourner pour me rassurer sur l’état de mes fesses. Aïe. Elles ont morflé et pour ce que je peux voir, elles sont bien entaillées. J’aurais dû m’en douter car ça me brûle terriblement.

« Ne t’inquiètes pas – juste un mauvais moment à passer ». Il me badigeonne avec un produit qui me brûle encore plus dans un premier temps, puis m’apaise.

Il me retire le bâillon sans ménagement.

« Va clouer ta culotte de salope à l'extérieur, en veillant à ce que l'entrejambe soit bien exposée. Face intérieure, bien sûr. »

Je sors seule, nue, et la retire de ma bouche. J'essaye de la clouer du mieux possible pour respecter ses consignes.

J'étais tellement concentrée sur le respect des consignes que je n'avais pas immédiatement remarqué un agrandissement de ma carte d'identité, placardé au dessus de ma serviette hygiénique. C'est donc cela qu'il est allé faire quand il s'est absenté. Fouiller dans mon sac à main et faire une photocopie format A4. Il a écrit "salope" sous ma photo.

Je frappe timidement à la porte. « C'est fait. Est-ce que je peux entrer, Monsieur? »

C'est lui qui sort, histoire d'inspecter le travail. Il semble satisfait. Quelle humiliation !

« Viens, je vais t’aider à t’installer » me dit-il en me prenant la main, m'attirant à nouveau à l'intérieur.

M’installer où ?

J’ai très vite la réponse.

« Grimpe là-dessus » me dit-il, en me montrant un chevalet.

N’ayant pas bien compris ce qu’il attend de moi – peut-être suis-je un peu cruche, j’hésite un peu, attendant qu’il me guide et m’aide. « Comme sur un cheval, charmante cavalière !» ajoute-t-il.

Une fois en « selle » je me rends compte que de multiples pointes de clous dépassent très légèrement de la barre horizontale, visiblement destinées à me torturer la chatte. Je me tiens sur la pointe des pieds pour ne pas trop ressentir leur effet.

« Je risque de tacher votre chevalet » dis-je penaude, comme pour m’excuser d’avoir mes règles.

Cela le fait sourire.

« Tu es adorable » dit-il pendant que je rougis une fois de plus.

Mes bracelets de poignets sont fixés à une chaîne qui pend du plafond. Il a tout prévu… Sans doute que mon Maître est passé par là. Et puis, ce que je redoutais. Il remonte mes chevilles en arrière et les relie par une chaîne, passant par-dessus le chevalet. Je ne peux plus déplier les jambes. J’essaie de soulager, malgré tout, le poids portant sur ma chatte, mais très vite je tétanise, les muscles de mes cuisses étant pris de terribles crampes. Je dois me faire une raison : je suis là pour souffrir et je n’ai pas d’échappatoire.

Thierry déplace les caméras pour un meilleur angle de vue. Il s’assoit sur une chaise et observe avec délectation mon supplice, certainement heureux de savourer ainsi sa vengeance.

Le supplice est interminable. Je n’en peux plus. Mes gémissements reviennent à mes oreilles avec une tonalité étrange. On dirait les gémissements d’un animal terrassé.

« Salope ! » me dit-il. « Tu as ce que tu mérites ! »

Puis, se reprenant immédiatement :

« Excuse-moi, Ysideulte. Je ne le pensais pas ».

Et pourtant il a raison. J’ai ce que je mérite…

Les zébralyvox sont aux abonnés absents, une fois de plus. Cela m’inquiète un peu.

Est-ce qu’ils sont devenus sensibles à mon état d’esprit ? Est-ce que le fait qu’au fond de moi je sois consciente d’avoir mérité ce que je suis en train de vivre a pu jouer ?

Je vois soudain des scintillements bleu-jaunâtre qui semblent venir de la fenêtre, puis qui emplissent rapidement la totalité de mon champ visuel, gagnant en intensité. Manquait plus que cela…

Cette couleur impossible me donne le mal de mer et fermer les yeux ne change rien. Elle est dans ma tête, pas à l’extérieur.

« Excusez-moi, Monsieur, je crois que je vais vomir »

Il déniche une bassine et me la place sous la bouche juste à temps. La honte…

Les scintillements ont disparu.

« Je vais te libérer » me dit-il, un peu inquiet.

« Ca va aller maintenant. Excusez-moi Monsieur »

« Tu es sûre ? »

« Oui, ça m’arrive parfois. Je ne sais pas ce qui me fait ça, mais c’est sans rapport avec la douleur ».

Enfin, si, je sais, ou bien je crois savoir. Cela pourrait être le moyen par lequel les zébralyvox tentent de communiquer avec ma conscience. Mais que viennent-ils de chercher à me dire ? Je n’ai pas le décodeur.

Je ne tarde pas à avoir un indice. Des voix graveleuses se font entendre malgré mes gémissements de douleur. Elles viennent d'assez loin. Probablement sont-ils en train de sonner à l'entrée de la maison.

« Attends, je vais voir »

Je distingue à peine la conversation, mais je devine qu’il s’agit d’une patrouille de défenseurs de la démocratie. S’ils découvrent que je suis attachée, nue, dans l’abri de jardin, sans Fucking Pass, nous allons être arrêtés tous les deux.

« Quels connards ! » me dit-il en revenant. « Il paraît qu’un voisin a entendu des cris suspects. »

 Dénoncer ses voisins est devenu un sport national depuis les campagnes incitant à dénoncer ceux qui baisent sans Fucking Pass. Maintenant le moindre prétexte est bon pour dénoncer et nul n’est à l’abri. Le summum du progressisme…

« Je leur ai dit que je me suis coupé » me dit-il, en me montrant la main sanglante, qu’il s’est lui-même entaillée. Que ne faut-il pas faire pour donner le change et éviter un contrôle…

« Je me demande qui nous débarrassera de cette vermine… » ajoute-t-il, n’y croyant visiblement plus, résigné à subir les règles de plus en plus absurdes du totalitarisme progressiste aux apparences démocratiques.

Le pangolin fou, peut-être ? me dis-je intérieurement. Mais je ne peux rien lui révéler. Je doute que mon Maître l’ait informé de nos activités illégales.

Visiblement cette interruption lui a coupé l’appétit. Il entreprend de mettre fin à mon supplice.

En sortant je jette un coup d’œil à mes effets intimes, exposés à côté de mon identité. Visiblement, il n'est pas question que je les récupère. Le soutien-gorge, je m'en fiche, mais dans mon état la culotte m'aurait été bien utile. Mais je ne dis rien. Demander la permission de la récupérer serait complètement déplacé et impoli dans le contexte. C'est une évidence.

Je le suis dans le jardin, jusqu'à la maison, complètement nue, comme une chienne docile, sans un mot. Il tient ma jupe et mon haut à la main. Je suppose qu'il me les rendra plus tard.

A peine la porte d'entrée franchie, il m'attrape par les cheveux sans ménagement et me traîne jusqu'à la salle de bain, m'accordant un instant pour me refaire une beauté. « Ne traîne pas! » précise-t-il, sur un ton qui ne donne pas envie de désobéir. Je fais aussi vite que je peux, mais je prends néanmoins le temps d'inspecter mes fesses dans le grand miroir qui donne de la profondeur à cette salle de bain magnifiquement agencée. Il n'y a pas à dire, les homos sont doués en agencement d'intérieur - ce n'est pas juste un cliché. Cela s'avère finalement pire que ce que j'avais imaginé. Je me demande avec quoi il m'a frappée pour me déchirer la peau ainsi. Il va en falloir du temps pour que les lacérations disparaissent!

Je crois entendre une conversation, puis un hurlement me fait sursauter: « Qu'est-ce que tu fabriques, femelle ! ». Je m'empresse de sortir de la pièce avec une serviette de bain autour du corps et puis je me ravise, consciente qu'il pourrait très mal prendre ce genre d'initiative, alors je laisse la serviette et me dirige nue vers le salon. Comme je le craignais, Christophe vient de rentrer. Confortablement installé dans un fauteuil, un peu dans la pénombre, je crois qu'il m'adresse un sourire bienveillant et compatissant. Paradoxalement, ce signe de soutien me fait fondre en larmes. Trop d'émotions, d'humiliation et de peur accumulées. Trop de culpabilité remontée à la surface. Je craque. Mais je me ressaisis très rapidement, les implore d'excuser ma réaction déplacée, et rassemble toutes mes forces pour subir dignement la suite de ma punition, dont j'ignore totalement la nature. Une double pénétration anale, peut être? Mon Maître me travaille le cul sans relâche depuis que je lui appartiens, mais je n'ai jamais vécu cela et je ne crois pas être capable de le supporter. Une multitude de possibles plus inquiétants les uns que les autres me traverse l'esprit en une fraction de seconde.

Thierry me tend un mouchoir pour essuyer mes larmes, prononce à voix basse quelques mots rassurants à mon oreille, puis palpe et soupèse mes mamelles, avec un sourire un peu moqueur - à moins que ce soit moi qui y vois une moquerie qui en réalité n'existe pas. « Pas mal - mais je les avais imaginées plus développées à l'époque » me dit-il, sur un ton plus gentil que moqueur. Il invite son compagnon à venir évaluer mes mamelles par lui-même. « Très agréables au toucher » me dit Christophe, comme pour me rassurer. Avant de retourner s'assoir, il jette un coup d'oeil intrigué à mon entrejambe. « Est-ce qu'elle est réglée? » demande-t-il. « Oui, j'y tenais absolument et son Maître a aimé l'idée »

J'avais presque tout envisagé, sauf que Thierry me rendrait subitement ma jupe et mon haut, sans explication, et me congédierait de manière abrupte. J’ignore pourquoi il agit ainsi. Trois gifles en guise d'au revoir. La troisième me fait presque tomber par terre.

« Merci Monsieur » dis-je, penaude, les joues en feu, avant de m'éloigner. Je ne sais pas de quoi je le remercie, mais cela m'est venu instinctivement. C'est un merci profondément sincère venant du fond du coeur - je le sens - je le sais. La lourde porte se referme brutalement, avec un bruit qui me fait sursauter, comme s'il voulait me montrer qu'il me claque la porte au nez.

Sur le chemin de halage qui mène à proximité du quartier de la gare, je me perds dans mes pensées. Beaucoup de questions restent sans réponse. Mais je crois que j’ai apprécié cette punition humiliante. Que valent des excuses ? Ce ne sont que des mots. Alors que là j’ai le sentiment que l’on m’a offert une opportunité de rédemption. Je me sens bien. Une étrange sensation de bien être similaire à celle que j’ai parfois ressentie après un effort sportif intense.

Pourtant, la manière froide et brutale dont il m'a congédiée me laisse un goût d'inachevé. Cela contraste si étrangement avec le sourire avec lequel il m'a accueillie. Peut-être est-ce une manière de prolonger ma punition en me laissant vivre avec une subsistance de doute. Le bruit de cette porte qui claque hantera mes cauchemars.

Arrivée à la gare, j’attends mon Maître, comme convenu. Nous devons prendre le train ensemble. Qu’a-t-il fait pendant ma punition ? Mystère. Il me laisse souvent dans l’incertitude. Mais c’est son choix et je n’ai pas mon mot à dire.

Je reste debout. M'assoir sur mes fesses profondément lacérées serait insupportable. Je crois que je devrai rester debout dans le train ce qui n'annonce pas un voyage très plaisant. Dans ce hall de gare sans âme, j'ai trouvé un coin tranquille dans lequel je peux m'essuyer discrètement la chatte quand je sens que cela devient nécessaire, sans trop me faire remarquer. Heureusement que j'ai une bonne réserve de mouchoirs en papier dans mon sac à main. J'ai des tampons dans mon sac, mais mon Maître m'en a interdit l'utilisation ce jour. Putain de condition de femelle ! Ca m'énerve. Mais les ordres sont les ordres...

Désœuvrée, je consulte mon historique de crédit social. Les chiffres semblent pris de folie, leurs contours ondulant bizarrement. Je me demande si c’est une migraine ophtalmique qui démarre. Mais cela semble bien réel. Peu à peu, ils se morcellent comme un kaléidoscope, et se recomposent, formant peu à peu un motif qui ressemble à un pangolin.

« Il va falloir être courageuse et ne pas perdre espoir » indique un message qui vient d’apparaître en bas de l’historique.

Qu’est-ce que c’est que ça encore ? Est-ce que l’Intelligence Artificielle joue avec moi ? Que suis-je supposée comprendre ? Est-ce que l’on cherche à me prévenir de lendemains difficiles ?

L’attente est longue et j'ai terriblement mal à la chatte - réminiscence de la torture sur le chevalet. J'aurais bien acheté un livre de poche pour m'occuper l'esprit, mais je sais que je n'arriverai pas à me concentrer sur ma lecture. Je souffre trop et les zébralyvox n'ont visiblement aucune intention d'appaiser ma souffrance cette fois.

Voilà enfin mon Maître. Je vais lui montrer mon historique de crédit social et lui demander ce qu’il en pense. Mais quand je me reconnecte le message a disparu et tout est revenu à la normale. Parfois je me demande si ce n’est pas moi qui perds la boule. N’est-ce pas l’une des ficelles du totalitarisme que de détruire tous les repères au point de rendre les gens dingos, encore plus réceptifs au narratif absurde du pouvoir ?

« Merci de m’avoir offert cette possibilité de rédemption, Maître »

« Est-ce que cela t’a fait du bien ? »

« Je me sens comme libérée d’un poids. Puis-je vous demander comment vous avez retrouvé mon camarade d’école et comment vous avez eu connaissance de ce qui s’était passé il y a une vingtaine d’années ? »

« Je n’y suis pour rien. J’ai reçu ses coordonnées sur ma boîte mail, accompagnées d’une multitude d’informations. Cela m’a incité à le contacter »

A suivre

 

Contexte et notes personnelles

Bien que le contexte soit ici moins important que dans mes articles précédents, il est utile de préciser que l’histoire d’Ysideulte se situe dans la seconde moitié de notre décennie, au sein d’une société qui est une extrapolation d’évolutions sociétales récentes. Si cet article a éveillé votre curiosité, vous pourrez découvrir le monde d’Ysideulte à travers mes articles précédents, dont la liste est ici https://www.bdsm.fr/sylvie35/blog/ (à lire de préférence dans l’ordre chronologique de leur publication). L’occasion de faire connaissance avec le zébralyvox gémellaire, et tout un tas de joyeusetés telles que le Fucking Pass, la Bill & Alvértos Fucking Corporation et les redoutables Brigades de Défense de la Démocratie.

Je dédie ce texte aux hommes que j’ai pu blesser par une parole maladroite, que j’ai pu décevoir en n'étant pas à la hauteur des espoirs qu’ils avaient mis en moi. Je le dédie aussi, tout particulièrement, à mon premier Maître qui m’a tant appris et que j’ai certainement beaucoup déçu. Et je n'oublie pas, bien entendu, mon Maître actuel qui  mériterait une médaille pour la patience dont il fait preuve face à une esclave pas toujours à la hauteur de ce qu’il serait en droit d’attendre.  Malgré les apparences, ceci n’est pas une note négative : je sais que la condition humaine est ainsi faite - on fait tous des erreurs, on commet tous des maladresses que l'on regrette amèrement, moi la première, ..., et on ne peut pas revenir dans le temps pour les corriger. Il faut faire avec, ne pas trop culpabiliser, positiver et aller de l’avant. Mais j’ai eu envie d’évoquer ce sujet. C’est en quelque sorte un chemin détourné que j’ai eu envie d’emprunter. Un chemin à l’issue duquel l’histoire reprendra son cours principal.

En conséquence, j’ai tenté d’écrire plus spécifiquement pour un public masculin… si tant est que le style d’écriture et le contenu d’un récit puisse être adapté à un genre – spéculation douteuse, je l’admets. Mais j’espère que les femmes apprécieront aussi.

J’en profite pour remercier masque_gris (https://www.bdsm.fr/blog/4733/Une-pénitenceinitatique!/) et julesverne (https://www.bdsm.fr/blog/9802/Errance-aux-cot%C3%A9s-du-Diable/), dont la lecture, un peu par hasard, de textes personnels, m’a inspirée, directement ou indirectement, pour évoquer ce sujet qui me trottait dans la tête depuis quelque temps.

Enfin, bien entendu (est-il besoin de le préciser), concernant les doigts dans l’étau : ne faites pas ça chez vous à moins de maîtriser parfaitement ce que vous faites !

 

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MENTAL
" En ce qui concerne vos remords ne vous flagellez pas, " d'autres seront heureux de vous soulager de cette charge.1f607.png
J'aime 02/10/24
sylvie35
Merci beaucoup ymerwhite. Effectivement, lire les articles dans l'ordre chronologique c'est beaucoup mieux, car quand je rédige je fais comme si tout ce qui a été décrit précédemment était connu. Les lire dans un autre ordre fait passer à côté de plusieurs subtilités (et à côté du suspense aussi 1f642.png). Difficile de changer sa nature profonde. Moi je culpabilise énormément quand je me rends compte que j'ai blessé quelqu'un, et encore plus quand c'est quelqu'un que j'apprécie. Concernant les erreurs que l'on regrette ou devrait regretter, il y a même très probablement des cas où on a eu un comportement blessant et on ne s'en est jamais rendu compte. Les gens réagissent très différemment à une parole ou un comportement blessant. Cela peut aller de l'extériorisation sans ambiguïté du ressenti jusqu'à un repli sur soi, avec tous les degrés intermédiaires possibles. Pour ma part, face à des mots qui me font vraiment mal, je ne dis rien, je ne laisse rien paraître. Donc la réciproque est certainement vraie aussi: j'ai pu prononcer des mots blessants et ne jamais m'en être rendue compte parce que la personne en face n'a rien montré de son ressenti. Dans un contexte bdsm je trouve que c'est plus simple, pas principalement à cause de la possible punition, bien que ça puisse jouer, mais surtout parce que la relation est plus franche, plus transparente, qu'une relation vanille. Il n'y a pas de non dit. Ou alors c'est peut-être lié au fait que l'on est complètement sur la même longueur d'onde, et pas à la nature de la relation. C'est difficile à démêler, mais en tout cas le résultat est là.
J'aime 02/10/24
sylvie35
@MENTAL: mon Maître s'en charge, mais il ne s'embarrasse même pas de prétextes 1f602.png
J'aime 02/10/24
MENTAL
@sylvie35 ohlala nous voilà rebondissant sur le thème du consentement éclairé !!!1f631.png
J'aime 02/10/24
sylvie35
1f602.png1f602.png1f602.png J'ai donné mon consentement libre et éclairé (vraiment libre, et vraiment éclairé, pas comme en médecine 1f642.png) une bonne fois pour toutes au début de la relation. Pour nous ça marche nickel comme ça (mon Maître l'avait expliqué en détails, après que je l'ai harcelé pour qu'il écrive https://www.bdsm.fr/forum/thread/7893/Me-d%C3%A9finir-en-tant-que-dominant%E2%80%A6/?view=90879). S'il se mettait à me redemander mon consentement toutes les 10mn je me demanderais s'il n'a pas fait une mauvaise chute sur la tête 1f602.png.
J'aime 02/10/24
MENTAL
voilà une soumise qui sait contrôler son Maître1f60b.png
J'aime 02/10/24
sylvie35
Le harcèlement ça marche 😂😂😂
J'aime 02/10/24
MENTAL
il faut montrer de la ténacité et faire passer cela pour de l'attachement1f604.png
J'aime 02/10/24
sylvie35
Ouh là, rebondissement inattendu sur le thème de la manipulation et de la tromperie 😯 Peut-être est ce le moment de préciser que je répondais au second degré à un commentaire qui l'était aussi 😂 histoire que des lecteurs de passage ne me prennent pas pour une affreuse harceleuse manipulatrice 🙂
J'aime 03/10/24
MENTAL
laissons passer ces lecteurs pas sages 🙂
J'aime 03/10/24
sylvie35
Je me demandais pourquoi pas sages 1f914.png. Il m'a fallu un moment pour voir le jeu de mots 1f642.png
J'aime 03/10/24
Hidden Side
En l'occurence, Ysideulte a un comportement effectif à se reprocher (la lettre passée à la meneuse du groupe, et l'humiliation consécutive de "Thierry" qui l'a très mal vécu des années durant). On peut donc dire qu'il y a eu un préjudice effectif (au delà du subjectif - celui vécu par T. du fait de ce rejet). Dont acte, avec cette séance ayant pour but l'expiation... en lui faisant ressentir "dans sa chair" ce que lui a ressenti moralement. Mais... mais, mais, il est aussi des situations où on fait du mal à autrui sans qu'il n'y ait d'autres conséquences que ce que la personne s'inflige par elle-même du fait de sa façon de réagir. J'ai été très blessé (professionnellement) à une période de ma vie, et j'ai fais (essayé de faire) un parcours pour mieux me comprendre. Une des pensées qui m'est restée de cette épisode douloureux - il y a déjà 20 ans - c'est que chacun est aussi un peu responsable de la façon dont il "reçoit" une offense. Vous le vivez dans votre chair au quotidien : ce que vous prenez comme une récompense, venant de votre maître, pourrait être vécu de façon atroce par quelqu'un d'autre. Certes, le contexte fait tout - et le parallèle est sans doute douteux - mais j'ai compris que la manière dont on "choisit" de recevoir une offense peut évoluer, et nous aider à grandir. Tout ceci n'est sans doute pas très clair, mais pour synthétiser, je dirais que les gens offensés dans votre passé par certains de vos propos sont sans doutes aussi un peu responsables de s'être sentis offensés...
J'aime 13/09/25
sylvie35
Merci pour votre commentaire Hidden Side. Oui, du point de vue de la personne qui est blessée par un acte, un comportement, ou une parole, il est certain que la manière dont elle le prend est essentielle. Elle peut rebondir dessus et s'en servir pour avancer, ou bien dramatiser, ruminer l'évènement et se morfondre. Néanmoins, je pense que cela n'élimine pas la responsabilité de la personne qui a commis une grosse maladresse et la culpabilité qu'elle peut ressentir (même si le fait de voir que cela n'a pas eu de grosses conséquences est évidemment rassurant). Je parle de "grosse maladresse" car je mets de côté les cas où "faire du mal" est volontaire, car la plupart du temps les personnes qui se comportent ainsi ne ressentent pas d'empathie (voire prennent du plaisir à faire souffrir) et donc ne culpabilisent pas. Je mets aussi de côté les cas des personnes "offensées" qui se posent en victimes permanentes et se sentent offensées pour un rien. Je me place plutôt dans la configuration où le mal fait est une sorte de dégât collatéral, qui n'était pas l'objectif recherché, mais qui était néanmoins prévisible. Dans l'exemple évoqué dans le récit, l'objectif recherché (bien que confus et pas très rationnel) est l'intégration à un groupe et le mal fait est un dégât collatéral, qui n'était pas recherché en lui-même, mais qui était néanmoins totalement prévisible. Dans de telles configurations, on peut amèrement regretter, après coup, d'avoir eu un tel comportement. Parfois il n'y a même pas d'objectif recherché, il s'agit d'une mauvaise réaction, d'une parole malheureuse, ... Ceci étant, j'admets qu'étant de nature à culpabiliser assez facilement, ce sujet me travaille certainement plus que la moyenne...
J'aime 13/09/25
Sly
Enfin un article pour les vrais mecs ! Je rigole bien sûr, perso je n'ai pas remarqué de grande différence. On retrouve votre touche, votre sensibilité, et tout ce qu'on aime dans vos récits. En même temps je suis un soumis, pas vraiment le public visé j'imagine. Je vais le relire en bombant le torse pour voir 1f606.png C'est plus très naturel car cela fait un moment que je me suis libéré du rôle de "gros dur". Rôle de composition dans lequel je me suis enfermé tout seul, à l'image d'Ysideulte, pour m'intégrer, car c'était ce que mon environnement et la société attendaient de moi. Pour rebondir sur votre note personnelle, très touchante, et sur ce que j'ai pu lire dans les commentaires, je remarque que vous mettez l'accent sur le mal que vous auriez pu faire sans vous en rendre compte. Vous imaginez uniquement que vous avez blessé plus de personnes que vous en avez conscience, alors que l'inverse existe également. Je m'explique : quand on est plus sensible et empathique que la moyenne, je ne sais pas pourquoi mais je pense que vous l'êtes 1f609.png, on a tendance à surévaluer considérablement sa capacité de nuisance. L'expérience m'a appris que parfois, des personnes que l'on pense avoir blessé ne se souviennent même plus de l’événement qui "hante" notre conscience. Au final on se torture tout seul, alors que la victime présumée est passée à autre chose depuis longtemps, voir elle n'a même pas relevé. Pour finir sur une note plus légère, merci pour l’avertissement concernant l'étau, mais c'est trop tard pour moi. Je ne suis pas allé aussi loin que vous, j'ai essayé avec un seul doigt pour voir. Que voulez-vous ? Curiosité et masochisme forment un cocktail détonnant, ou plutôt écrasant dans ce cas précis 1f605.png
J'aime 30/10/25
sylvie35
Merci pour votre commentaire, Sly. Quand je me suis relue récemment, c'est vrai que je n'ai pas ressenti de différence flagrante de style. Pourtant j'en étais persuadée quand je l'ai écrit. Comme quoi, la perception est très subjective et variable au cours du temps. Effectivement, c'est tout à fait possible que l'on surévalue parfois l'impact qu'une parole ou une action malencontreuse peut avoir. Cela ne m'est jamais arrivé de présenter mes excuses à quelqu'un qui a complètement oublié le truc, qui m'a regardé avec de grands yeux et m'a répondu "Euh...?? Tu t'excuses de quoi, exactement?" 1f602.png mais néanmoins je vois bien ce que vous voulez dire. Je suis une hypersensible et une grande anxieuse, mais ça va, j'arrive à gérer. J'ai la chance d'avoir un esprit rationnel qui m'aide à examiner mes propres biais et à prendre systématiquement du recul sur moi-même. Cela m'évite de me laisser trop déborder par mes émotions. En plus mon Maître est très zen, ce qui me stabilise aussi beaucoup émotionnellement 1f607.png Enfin, de toute façon, je ne vais pas me plaindre, on a tous nos fardeaux, et puis chaque caractéristique psychologique a un côté positif et un côté négatif, donc on regagne d'un côté que l'on perd de l'autre (ou l'inverse 1f600.png) - par exemple, l'empathie donne prise à la manipulation par culpabilisation, mais d'un autre côté est associée à la capacité à sentir intuitivement beaucoup de choses cachées derrière les apparences. Globalement tout cela s'équilibre plus ou moins. Je décline toute responsabilité pour l'usage abusif de l'étau 1f607.png1f600.png
J'aime 31/10/25
Sly
En effet, vous avez raison pour le côté positif et négatif de chaque caractéristique. Perso je pense que ne rien ressentir du tout est bien plus déroutant et handicapant pour les personnes concernées. Avoir l'impression de ne rien comprendre au monde qui vous entoure doit être terrible. Ne vous inquiétez pas pour l'étau, c'était bien avant de lire votre récit. Vous ne pouvez pas être tenue pour responsable 1f606.png Vous voyez les raquettes électriques pour tuer les mouches ? Je fais partie des personnes qui, la première fois qu'elles se retrouvent avec ce gadget en main, mettent leur doigt dans la grille pour voir ce que ça fait. Mais à part ça la curiosité a aussi des côtés très positifs. J’espère juste ne jamais tomber sur un piège à ours lors d'une randonnée... 1f602.png
J'aime 31/10/25
sylvie35
Pour l'instant j'ai réussi à éviter de mettre les doigts sur la raquette électrique 1f607.png Par contre, ayant vécu ma jeunesse à la campagne, j'ai pu tester à de multiples reprises les clôtures électriques pour bétail (involontairement, en voulant passer par dessous, ou en les touchant en croyant qu'elles n'étaient pas alimentées): eh bien, ça fait un sacré choc !
J'aime 31/10/25
Sly
Ah oui je connais aussi 1f605.png C'est pire que la raquette ! Par contre, quand on marche avec quelqu'un, c'est amusant de lui prendre la main, lui faire un petit sourire, et toucher la clôture pour qu'elle prenne la décharge 1f606.png
J'aime 31/10/25
sylvie35
Ca je n'ai jamais osé le faire. Je ne suis pas sadique 1f602.png Effectivement, je pense que c'est beaucoup plus douloureux que la raquette, et le choc est beaucoup plus violent, même si je n'ai pas testé la raquette (il y en a une qui est alimentée par un grosse batterie et l'autre par une ou deux petites piles...). Le pire c'est quand il a plu et que le sol est humide 1f915.png
J'aime 31/10/25
Sly
Oh bon sang ! Je suis aussi plus sadique que la moyenne dans ce cas 1f605.png A ma décharge (héhé) je prends aussi un bon coup de jus au passage. C'est plus du partage que du sadisme pur. Enfin j'essaie de me rassurer...
J'aime 31/10/25