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Heartbeat
.Posté dans Votre rapport à la douleur
LeMarquis a dit...Je trouve ce sujet fort bien amené par Heartbeat...C'est un des sujets MAJEURS du SM et donc du BDSM.Beaucoup de témoignages sur le RESSENTI de la Douleur, et encore peu sur le VÉCU de celui/celle qui fait mal...Qui est sadique? Pourquoi? Comment?Est ce réellement du sadisme, en tire t'il/elle du plaisir de ces maux infligés...Le sadisme est il "honteux" ???Ou est ce juste un "accident statistique", que cette absence de l'expression de celui/celle qui fait mal à l'Autre... ??Il semble que la douleur catalyse, augmente, intensifie la jouissance, la retarde et la magnifie...Mais peut on étudier cette douleur là ??Y a t'il un seuil minimum de douleur pour accéder à ces effets positifs?Est ce toujours une douleur "cutanée", ou "intracorporelle"? ( pinces à tétons / plug par exemple)Peut on quantifier cette douleur?? une échelle du "jouir" en faismoimal/seconde est elle réalisable??Et bien d'autres questions....encore sur ces ressentis douloureux ET "si bons"...Mon approche est sans doute "estudiantine", mais un parallèle s'impose à moi avec la douleur symptôme en médecine, que l'on tente de mesurer, d'objectiver, de comprendre pour alors la faire "taire"...Peut on en BDSM, de même, apprécier la douleur, la connaitre, pour savoir l'utiliser à la bonne dose, au bon moment, pour la faire "parler"???J'avoue avoir un avis, mais le vôtre m'intéresse beaucoup...Merci Heartbeat de cette "fenêtre de tir" constructive sur un sujet BDSM....On parle beaucoup de choses entourant le bdsm, des rapports humains (et c'est très bien!) mais assez peu du sadisme comme du masochisme...Et oui, la douleur est habituellement considérée comme négative, quand on demande à une personne si elle a mal, c'est que les choses commencent à devenir sérieuses...D'où mon terme "comment apprivoisez-vous la douleur" ! Parce que quand on est maso/sadique (je parle bien du PLAISIR maso/sadique, pas de la punition), on apprivoise sa douleur, qu'elle soit subie ou non ça ne change rien. On la rend érotique, plaisante, et acceptable. On apprécie par exemple le fait de se faire fouetter, parce ce que ce fouet, on le désire, parce qu'on en a envie, parce qu'on sait que ça va "faire du bien"...Comment réussit-on à rendre cette chose d"habitude négative en une belle chose, en une manière de prendre du plaisir...?Faire du MAL pour faire du BIEN...
Heartbeat
.Posté dans Votre rapport à la douleur
éléonore a dit...Oui heartbeat, retrouve nous cela, ca m'intéresse beaucoup.je viens de chercher, il y a trop de contributions avec le mot "masochisme mental", je passerais toute la nuit si je devais creuser un peu... Ce que je vais faire c'est que je vais ouvrir un topic sur l'hypothèse de la soumission au sein du BDSM vue comme un masochisme mental (qui n'a RIEN de péjoratif, au contraire, je le reprécise) et je vous tiendrai au courant!
Heartbeat
.Posté dans Votre rapport à la douleur
Goepin a dit...Douleur de surface. Par exemple pincer l'extrémité du méat urétral pour tout dire. La cire chaude, pourquoi pas… mais hantise des d'autres types de brûlures (totalement exclues) ! Donc c'est vraiment variable et peut-être pas uniquement une question d'intensité, mais certainement aussi de type de pratique.Douleurs de surface...C'est exactement pareil pour moi, il y a des douleurs que j'exclus totalement... Par exemple, me faire insérer des punaises dans le vagin, ou ailleurs, enfin ce genre d'objet, comme on peut le voir sur les films "Queensnake" (par exemple) ou le lire dans certains témoignages, c'est juste MORT. Les douleurs en surface m'intéressent et m'excitent (et encore, pas toutes), mais celles "internes" (comme le travail de l’urètre par exemple) me font juste flipper... Je tiens à mon intérieur... Je suis entièrement bloquée sur ces douleurs et manipulations "intérieures"... Enfin pour moi, ces membranes et muqueuses intimes sont tellement "fragiles"...Après si ça se trouve ce n'est pas dangereux, ceux qui pratiquent ça n'ont pas de problèmes de santé, mais moi je ne préfère pas m'y risquer... Trop de précautions à prendre, trop de risques, je ne suis absolument pas préparée à ça ! Enfin bref Je vois le parallèle intéressant concernant l'étude médicale de la douleur et j'en profite pour préciser que pour moi, la douleur dans le contexte BDSM ne pourrait absolument pas être rapproché d'une autre douleur. La douleur symptomatique est pour moi de ce point de vue similaire au coup de l'armoire sur le pied : purement désagréable. En fait il faudrait presque un autre mot pour la douleur en BDSM… mais quoi qu'il en soit, toutes ces douleurs sont toutes difficiles à décrire et à mesurer.Je pense que c'est vraiment la relation D/s (vécue ou imaginée) qui donne sa saveur à la douleur ressentie. Hors du jeu, ça n'a plus rien à voir. C'est mon point de vue, mais il est dépendant de ma subordination du SM au D/s comme je l'ai précisé plus haut.Bien à vous.Un autre mot... Douleur érotique et consensuelle ? Je pense aussi que dans mon cas, une relation DS donne sa saveur à la douleur ressentie...J'ai aussi eu l'occasion de discuter (sur le même forum, qui assez enrichissant car les configurations sont diverses, de ce fait on ne "s'habitue" pas à une vision qui devrait être soit disant "modèle" et complètement stéréotypée du BDSM) avec des personnes strictement SM, et elles affirment pour la plupart ne pas pratiquer la DS car ça ne les stimule pas et que ça leur déplaît, que seules les sensations liées à la douleur, à sa résistance, à son acceptation, les intéressent. Des "purs" masos/sadiques ! Moi, je pense que le SM et la DS sont très liés, au point que pratiquer du SM, c'est déjà pratiquer une forme de DS... Parce que quand tu t'abandonnes aux mains d'une personne, quand tu la laisses disposer de ton corps et en actionner les différents rouages (qui mènent à la douleur), quand tu dépends du plaisir lié à la douleur que la personne sadique te procure, tu es "soumis" à son plaisir sadique... Donc je pense que le SM est déjà une forme de DS... Comme la DS une forme de SM...
Je suis Switch, j'ai donc pu aborder la douleurs sous ses deux aspects, en étant soumis et en étant dominant. Je comprend d'ailleurs assez mal comment on peut administrer des sévices à un partenaire sans en connaitre l'impacte sur le mental...... Mais c'est un autre problème (Alalogique il me semble, à très bien parlé de faire subir ce que l'on à déjà subi).En tant que masochiste la douleur est pour moi un voyage, un peu comme l'exploration que fait un spéléologue en descendant de plus en plus bas, de plus en plus loin au fil de ses expéditions. Chaque expérience permet de franchir des paliers en poussant un peu plus loin l'exploration en déployant toujours plus loin ce fil d'Ariane qui permettra de revenir plus tard en toute confiance jusque là.J'ai très jeune découvert ce besoin de me faire souffrir, d'abord au travers du self bondage que j'ai pratiqué entre 15 et 20 ans, au début avec des foulards et des ceintures, puis avec des cordes des bandes adhésives et tout ce qui me passait sous la main. C'est là que j'ai découvert cette notion de voyage au centre de moi même, car chaque fois le besoin se fait ressentir d'aller un peu plus loin. Rapidement on s'interroge sur la fragilité de la vie et la proximité de la mort que l'on va vite tutoyer. Parce qu'il y à quelque part cette relation omniprésente, comme celle du funambule qui traverse sans aucune sécurité un file tendu avec 300 mètres de vides en dessous de lui. Pourtant j'ai toujours fait très attention et j'ai toujours pratiqué sur moi, en respectant des règles de sécurité. Au travers de ce rendez vous avec soi même la douleur devient addictive, je n'en ai pas parlé jusque là mais elle est intimement lié à la sexualité. C'est l'érotisation, pas forcément de la douleur, mais des situations subies qui vont tisser un lien direct entre souffrance et jouissance. Et comme toutes les addictions, le besoin se fait ressentir de toujours augmenter la dose pour continuer à trouver du plaisir.Il y a un second mécanisme qui intervient dans ce processus qui est le dépassement de soi. Souvent il se manifeste concrètement par le fait d'augmenter la durée d'un sévices, ou la tenue d'une posture, comme un défis au temps. En tant que dominant j'ai vers 26 ans eus ma première expérience de domination. J'ai vécu 2 années avec une femme masochiste. Au début, nous avons partagé des jeux de domination assez courants comme le bondage, la cire, la fessée. Puis semaine après semaine, nous avons franchi des paliers pour arriver à des pratiques plus durs et plus dangereuses comme l'étouffement contrôlé ou la momification et bien d'autres.Je pense que j'ai pu accompagner ma compagne de l'époque jusque là, parce que moi même j'avais fait des centaines de fois le voyage vers cette frontière mal définie qu'est "la douleur". J'ai du mettre fin à notre relation, parce que c'était devenu pour moi une chute sans fin dans laquelle j'avais atteint mes limites.Jamais dans notre relation il n'y a eu autre chose que du plaisir partagé.Je n'aborderais pas, parce que d'autres l'ont fait, le fait que le plaisir que l'on prend à subir est aussi motivé par le plaisir que l'on ressent à s'offrir à son partenaire et donc à transcender sa propre douleur.En conclusion je dirais que comme tous les voyages, il faut aller doucement, prendre le temps de repousser doucement les limites, bien se préparer en connaissant son partenaire, ne jamais sous aucun prétexte dépasser les possibilités de celui qui subit.C'est uniquement la confiance qui permettra d'aller loin et de prendre un plaisir infini à amplifier la jouissance physique grâce au mental.