servitude
#0

Il n'y a pas que dans les films BDSM ou "de genre" que l'on trouve des images fétichistes ou BDSM. Dans le cinéma "traditionnel" aussi.


Voici, sur cette photo extraite d'un vieux film, l'une des plus belles images d'un rapport inégalitaire entre un homme et une Femme que j'ai jamais vu (même si le film en question ne parlait pas du tout de ce sujet).


Y-a-t-il des cinéphiles dans les parages ? Je vous laisse trouver le titre.


 

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BDSM
#1

Bravo pour cette initiative ludique. Ici, on donne sa langue au chat !

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servitude
#2

Aucun cinéphile dans les parages, à ce qu'il semblerait.


Donc, pour votre culture personnelle, le film dont est extrait cette photo est "chantons sous la pluie".


Quanbt à l'actrice, il s'agît de Cyd Charisse, que l'on a surnommé "The legs". Alez savoir pourquoi Happy

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James Bondage
#3
Je pense que ce topic est le lieu tout indiqué pour parler du film Tokyo Decadence

Réalisé par l'écrivain Ryu Murakami, le sujet principal est le SM. Il s'agit de l'histoire d'une jeune femme qui vit de cela en dominant ou en se soumettant à ses clients. Elle est d'ailleurs plus souvent soumise que dominatrice et réalise ainsi, contre de l'argent, les fantasmes de ses clients. Quelques images :





Un film que je recommande à tous ceux qui ont notamment un intérêt certain pour le Japon et le SM (mais pour ça je pense être au bon endroit^^).
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Hector
#4


"Maîtresse" (1975), un film de Barbet Schroeder à la réputation sulfureuse avec Bulle Ogier et Gérard Depardieu.

En quelques mots, c'est l'histoire d'un jeune provincial, Olivier (Gérard Depardieu), qui vient de débarquer à Paris et s'est trouvé un petit boulot de vente de livres, au porte à porte. Il fait la connaissance d'Ariane (Bulle Ogier), une jeune femme blonde qui vit seule au dernier étage de son immeuble, au-dessus d'un appartement inoccupé que notre cambrioleur d'occasion, aidé de son ami Mario, visite la nuit suivante. Ils y sont surpris par Ariane qui a installé dans ce local... son donjon SM : sa nouvelle amie est une dominatrice professionnelle.

Ariane semble réellement amoureuse de lui : pourtant, souvent, le temps de descendre un escalier intérieur qui relie les deux appartements, la blonde et fragile jeune femme se transforme en brune et dure idole que ses serviteurs appellent respectueusement "Maîtresse". Maîtresse Ariane commence à utiliser le petit loubard dans ses séances avec ses soumis, et Olivier découvre les jeux pervers d'une Maîtresse professionnelle...

Barbet Schroeder a l’intelligence de filmer la relation SM comme un théâtre plus cérébral que sexuel. Ce qui est excitant ici n’est pas tant ce qu’on voit, mais la mise en scène en soi, un spectacle raffiné qui fait durer le désir, puisqu’in fine c’est bien le désir, prolongé et sublimé, qui compte, le plaisir s’autodétruisant au moment où il arrive.

Le film est intéressant du fait bien sûr de la qualité des acteurs mais aussi par son aspect quasi documentaire : les scènes de domination sont jouées par de vrais pratiquants (dans une scène intense, Maîtresse Ariane châtie par exemple les testicules et les tétons d'un soumis avec des aiguilles, du jamais vu dans un film mainstream à ma connaissance, d'autant plus à l'époque), plusieurs accessoires du donjon appartiennent à des Maîtresses parisiennes d'alors, lorsqu'Ariane explique à Olivier son métier, son plaisir à le pratiquer, chaque ligne du dialogue a été effectivement prononcé par de véritables maîtresses avec qui le réalisateur s'est entretenu (Schroeder a notamment rencontré Monique Von Cleef, une dominatrice hollandaise fameuse en son temps), et, cerise sur le gâteau, les tenues SM sont signées Karl Lagerfeld...

Le film trouble aussi en ce sens qu'il révèle l'intemporalité du rapport entre la femme dominatrice et l'homme soumis. Le film a été réalisé il y a bientôt 40 ans mais il aurait pu être tourné hier : les séances, les fantasmes, les pratiques, les accessoires, les comportements,... les tarifs élevés aussi Smile,... tout était déjà là. La seule évolution dans l'intervalle étant la relative démocratisation du BDSM.
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BDSM
#5
LeMarquis a dit...

Pour ma part, je vous recommande le cinéaste Andrew BLAKE, un chantre du porno chic US.
Des situations, des actes, des scènes qui exaltent tant et plus la féminité et le BDSM.
Il s'agit de cinéma pornographique, avec des scènes non masquées, mais avec tant de subtilité...
Sur WIKi, vous pourrez trouver le noms de ses "oeuvres"...et bonne recherche à vous.


Andrew Blake c'est très bien ! ... S'il fallait en conseiller un : The Villa Tongue
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servitude
#6
J'ai vu ce film il y a très longtemps, au point d'en avoir un souvenir un peu confus. Mais de mémoire il m'avait semblé passionnant (En particulier, Bulle Ogier y était aussi belle que talentueuse. Mais Bulle Ogier est fabuleuse dans tous ses films, et trop peu connue à mon goût).
Bref... Reparler de ce film me donne envie de le redécouvrir.

Hector a dit...



"Maîtresse" (1975), un film de Barbet Schroeder à la réputation sulfureuse avec Bulle Ogier et Gérard Depardieu.

En quelques mots, c'est l'histoire d'un jeune provincial, Olivier (Gérard Depardieu), qui vient de débarquer à Paris et s'est trouvé un petit boulot de vente de livres, au porte à porte. Il fait la connaissance d'Ariane (Bulle Ogier), une jeune femme blonde qui vit seule au dernier étage de son immeuble, au-dessus d'un appartement inoccupé que notre cambrioleur d'occasion, aidé de son ami Mario, visite la nuit suivante. Ils y sont surpris par Ariane qui a installé dans ce local... son donjon SM : sa nouvelle amie est une dominatrice professionnelle.

Ariane semble réellement amoureuse de lui : pourtant, souvent, le temps de descendre un escalier intérieur qui relie les deux appartements, la blonde et fragile jeune femme se transforme en brune et dure idole que ses serviteurs appellent respectueusement "Maîtresse". Maîtresse Ariane commence à utiliser le petit loubard dans ses séances avec ses soumis, et Olivier découvre les jeux pervers d'une Maîtresse professionnelle...

Barbet Schroeder a l’intelligence de filmer la relation SM comme un théâtre plus cérébral que sexuel. Ce qui est excitant ici n’est pas tant ce qu’on voit, mais la mise en scène en soi, un spectacle raffiné qui fait durer le désir, puisqu’in fine c’est bien le désir, prolongé et sublimé, qui compte, le plaisir s’autodétruisant au moment où il arrive.

Le film est intéressant du fait bien sûr de la qualité des acteurs mais aussi par son aspect quasi documentaire : les scènes de domination sont jouées par de vrais pratiquants (dans une scène intense, Maîtresse Ariane châtie par exemple les testicules et les tétons d'un soumis avec des aiguilles, du jamais vu dans un film mainstream à ma connaissance, d'autant plus à l'époque), plusieurs accessoires du donjon appartiennent à des Maîtresses parisiennes d'alors, lorsqu'Ariane explique à Olivier son métier, son plaisir à le pratiquer, chaque ligne du dialogue a été effectivement prononcé par de véritables maîtresses avec qui le réalisateur s'est entretenu (Schroeder a notamment rencontré Monique Von Cleef, une dominatrice hollandaise fameuse en son temps), et, cerise sur le gâteau, les tenues SM sont signées Karl Lagerfeld...

Le film trouble aussi en ce sens qu'il révèle l'intemporalité du rapport entre la femme dominatrice et l'homme soumis. Le film a été réalisé il y a bientôt 40 ans mais il aurait pu être tourné hier : les séances, les fantasmes, les pratiques, les accessoires, les comportements,... les tarifs élevés aussi Smile,... tout était déjà là. La seule évolution dans l'intervalle étant la relative démocratisation du BDSM.
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James Bondage
#8
On peut rajouter aussi la série de film Hellraiser dont les personnages ont un look et des pratiques SM très prononcé.
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analogique
#9
Bonjour Léonin,
Dans le défouloir, vous avez écrit ceci:

Léonin a dit...

Il me semble que le simple fait de s'exposer "publiquement", quel que soit le moyen, implique nécessairement d'être "jugé" par les autres, c'est un risque que l'on assume au quotidien lorsque l'on vit dans une société ou que l'on participe à un groupe déterminé. L'humain est ainsi fait il voit, il ressent, il juge, il classe et hiérarchise. Je suis pour ma part autant géné par les remarques péromptoires dénuées de toute argumentation autre que "c'est nul", "N'importe quoi !" que par les commentaires pseudo empathiques qui n'ont en définitive pour objet, pour certains/la plupart, que de flatter le propre ego de son auteur ou d'aboutir à des fins qui peuvent faire douter de leur sincérité...


Et je souscris pleinement à vos propos!
C'est la raison pour laquelle je suis un peu frustré lorsque je lis vos laconiques remarques cinéphiliques...
Il me semble que ce fil gagnerait beaucoup si nous faisions l'effort d'y développer les raisons pour lesquelles on a aimé ou pas un film.

Léonin a dit...

J'ai regardé pour la première fois aujourd'hui "Salo ou les 120 journées de sodome" (http://www.imdb.com/title/tt0073650/?ref_=sr_1), j'ai bien aimé le début et l'idée du film mais le reste m'a un peu ennuyé.

Sinon :
- The servant : http://www.imdb.com/title/tt0057490/ (vu, pas mal)
- Portier de nuit : http://www.imdb.com/title/tt0071910/?ref_=sr_1 (pas vu)


Je ne retiens de votre liste que ces trois films que je tiens pour des chef-d'oeuvres absolus. Il me semble primordial de préciser qu'en aucun cas il ne s'agit de films sur le bdsm, et qu'ils n'ont absolument rien d'émoustillant. Pour la plupart des spectateurs, leur visionnage procède même au contraire d'une expérience dérangeantes.
Les raisons pour lesquelles ils méritent qu'on s'y arrête sont des raisons cinématographiques et politiques.

Le "Salo" de Pasolini est une transposition de l'oeuvre de Sade dans l'Italie fasciste. C'est un huis-clos insoutenable qui renvoie le spectateur à son propre voyeurisme, et qui pousse les limites de ce mécanisme jusqu'à confronter le spectateur à ce qu'il est finalement capable d'imaginer, puisque toute la fin du film n'est pas montrée directement, mais est suggérée à travers un gros plan sur quelqu'un qui assiste à des tortures atroces.
Le projet de Pasolini était de faire vivre au spectateur une expérience extrême: faire un film qu'on ne peut pas regarder en face sans être renvoyé à ses propres démons intérieurs.
A ce titre, c'est une entreprise qu'on peut sans doute rapprocher de celle de Bernard Noël lorsqu'il a écrit le Château de Cène, et qu'il a expliqué dans la postface intitulée "l'outrage aux mots": il s'agissait, au sortir de la guerre d'Algérie, d'écrire dans la langue coloniale (le français), un texte qui retournerait cette langue contre elle-même en devenant insoutenable pour ses lecteurs.

"Portier de nuit" sonde les mystères de la relation entre une rescapée des camps de concentration et le nazi qui la torturait, qu'elle retrouve dans un autre contexte quelques années plus tard. Ce film explore la zone trouble de fascination réciproque entre une victime et son bourreau, et envisage la dimension érotique du système concentrationnaire. C'est la raison pour laquelle c'est un film aussi trouble que troublant.

Dans un registre moins dérangeant mais peut-être pas moins trouble, et servi par le même acteur que Portier de nuit (Dirk Bogarde, magistral), "the servant" campe un personnage de valet manipulateur qui prend progressivement l'ascendant sur le "maître" qu'il est sensé servir. Ce film est le lieux de tous les paradoxes et de tous les retournements. Mais le mensonge et la manipulation, faut-il le rappeler, sont là encore des choses très éloignées du bdsm...

Bref, ce sont là à mes yeux trois films extraordinaires, mais qu'on ne saurait pas vraiment recommander à quelqu'un qui espère se rincer l'oeil pour y satisfaire sa fibre fétichiste...
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