louna a dit...
Mais en fait, bien que j'apprécie énormément les échanges avec la majorité des intervenants (merci à vous), le "et paf les puristes" d'une personne qui me considere comme tel alors que moi non, me montre encore une fois que mon Maître à raison.
Donc prenant à coeur ce genre de sujet, aimant parler de la soumission mais détestant être regardée de travers sur ces pratiques que j'assume pourtant pleinement, je pars.
Bonjour,
bien que je ne sois pas l'auteur de l'expression incriminée, je ne suis pas le dernier à chambrer les "puristes", aussi ai-je mon petit avis sur la question. Lorsque on prend les choses très à coeur, on en perd souvent le sens de la distance et de l'humour... Il me semble qu'on pourrait entendre ce "et paf les puristes!" comme un petit clin d'oeil malicieux et léger, même s'il peut s'avérer rétrospectivement maladroit s'il vous a blessée. Il faut imaginer que coté switchs, nous prenons à coeur notre condition de switch, et sommes parfois aussi fatigués de nous prendre des "et paf les switchs!" dans la poire, ce qui alimente la tentation de renvoyer la balle.
Mais finalement, quelle que soit notre position, nous ne gagnons rien à nous crisper en nous rejetant la balle les uns sur les autres, et garder un minimum de distance et/ou d'humour à propos des sujets qui nous tiennent à coeur me parait vital pour pouvoir échanger. Il ne s'agit pas de nier nos différences et nos différents, mais de se demander quelle forme on leur donne. A titre personnel, je trouve l'échange de piques humoristiques beaucoup plus agréable que l'échange de reproches.
Edoné a dit...
c'est la que je ne comprends plus, peut-être parce que je ne comprends pas ce qu'est un plaisir purement masochiste.
A mes yeux, le plaisir masochiste n'est jamais "pur", parce que pour la plupart des humains, un truc qui fait mal, ça fait juste mal, et même les plus grands masos que je connais ont mal quand ils se cognent le pied dans la table et ne sont pas d'emblée spécialement excités s'ils se cassent une jambe. Donc pour retourner la douleur en plaisir, ça passe forcément je crois, par un détour mental qui consiste à changer de grille de lecture pour érotiser la douleur. Si je me fais fouetter —et seulement fouetter—, c'est le fait d'être fouetté par une femme qui m'excite qui va faire que le fait d'être fouetté est excitant. Chez moi en tout cas, la douleur en elle-même et pour elle-même n'a aucun sens si elle n'est pas érotisée.
son ange a dit...
Le BDSM de ma compagne (dom) est sexuel du début à la fin, depuis l'étincelle, prémice de sa transformation en abominable garce jusqu'au dernier orgasme qui me rend ma douce. Que ses pratiques soient génitales (sur elle ou moi) ou non, qu'il y ait contact physique ou non, les tourments qu'elle m'inflige l'excitent. Son sadisme sur mon non-masochisme la fait décoller (elle mouille) sans autre stimulation.
Mon BDSM n'est pas sexuel du début à la fin. Chronologiquement le basculement m'excite, les "préliminaires", "jeux" destinés à me faire "descendre" à ma place m'excitent (je bande). Mais dès qu'elle me fait sortir de ma zone de confort, psychologiquement ou physiquement, les sensations et émotions ne sont plus sexuelles (je ne bande plus). Et je rebande instantanément dès qu'elle redescend la pression et me rend ma zone de confort, plus sexuelle.
Ça c'est le schéma classique mais elle utilise aussi le sexe comme outil de domination, en contrôlant mon plaisir, en le forçant, le ruinant ou en m'en privant (temporairement). La privation de sexe, la frustration est l'acte le plus sexuel qui soit, on ne pense plus qu'à ça. Elle l'utilise aussi en déclenchant mon orgasme avant d'exprimer son sadisme, me privant du support de l'excitation qui aide à transcender beaucoup de choses. La douleur et l'humiliation en phase réfractaire, ça pique!
Bref c'est très sexuel, même quand ça ne l'est pas (chez nous).
Ah oui, ah oui, ah oui!
Je pourrais reprendre tout ça mot pour mot à mon compte. Je crois bien que nous avons des fonctionnements très proches. J'ajoute que même dans les moments hors zone de confort qui font débander parce que c'est dur et que ça pique, ça reste pour moi sexuel parce que ça s'inscrit dans un mouvement global qui met le désir en jeu, quand bien même le désir est alors celui de descendre plus bas jusqu'à la défaite totale: c'est cet état extrême d'abandon, de dénuement et de fragilité qui est alors érotisé et désiré.
Et lorsqu'on atteint ce point là, je crois bien que c'est pareil pour les switchs et les straights: et paf les séparatistes!
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