Un regard de Dominant : Patrick LE SAGE

Alors y'a beaucoup de choses à dire. Procédons dans l'ordre :

@lupa : J'aime bien votre message, il relève pas mal de choses qui m'avait un peu perturbé au visionnage. L'idée notamment que les "femmes"serait une espèce à part au lieu de les prendre comme des êtres humains dans toute leur complexité d'être humain. Personnellement je ne pense pas et ne vois pas de différence fondamentale entre les hommes et les femmes. On tend à vouloir coller à certains codes oui mais sorti de ça... Le fétichisme des corps j'ai rien contre, je trouve ça plutôt cool mais le fétichisme des gens ça me rend déjà plus circonspect.

Je partage un peu votre avis non sur le BDSM sexuel mais sur ce que j’appellerais le BDSM charnel. Perso c'est toujours compliqué pour moi quand je ne peux pas toucher, serrer, embrasser, mordre, lécher, sentir, presser... Et c'est vrai que c'est vachement plus easy dans une relation switch où les relations sont beaucoup plus trouble et peut être moins codifié. Cela requiert, selon moi en tout cas, des techniques de communication plus complexe pour palier à une partie"rituel" moins exacerbée.

C'est ça qui me gêne dans ce reportage : c'est que le prisme est unique. On a une vue subjective et on est privé de tous les autres angles. On ne cherche jamais à remettre en question ou à approfondir les propos du dom et on n'entend jamais la voix de ses partenaires. Bref c'est de la télé : on se limite à la surface et on se borne à de l'information trés superficielle.

@mozart : Je tiens déjà à vous remercier pour avoir fait un effort pour qu'on arrive à se comprendre. J'ai tendance à penser que tant qu'on arrive à exprimer son propre ressenti et surtout de manière bienveillante on ne peut pas se tromper. Alors que tenter d'exprimer le ressenti des autres à leur place, c'est toujours plus délicat.

Je comprend votre point de vue. Néanmoins, je pense que ceux qui critique un BDSM peut être plus rigide, sont ceux justement qui se sentent un peu oppressé, par le fait que des personnes revendiquent "ce BDSM" comme une norme. Car je pense vraiment que la relation D/s classique reste une norme. Elle est peut être davantage remise en question ici qu'ailleurs mais en tout cas chez mes partenaires potentiels,c'est ce qui reviens le plus souvent. Alors on se moque peut être trop de cette norme, voir on la méprise mais je pense ici que c'est plus une volonté de critiquer un modéle que de mépriser des pratiquants.

Je pense que c'est ce qu'on reproche à ce documentaire (en tout cas pour certain(e)s)). Cette esthétique à la "eyes wide shut" ou "philosophie dans le boudoir" qui est par essence élitiste et efface peut être encore un peu plus tout le spectre des autres pratiques.

Enfin mozart vous avez le droit d'avoir votre avis et je trouverais très bien que vous continuez à l'exprimer. Juste, essayer d’éviter des amalgames ou des "pensées raccourcies" qui pourrait blesser des gens, je pense que ça pourrait permettre d'avoir des échanges plus productif. Je pense sincèrement que ce que vous critiquez ici, c'est juste la volonté de personnes qui sont minoritaire et qui cherchent à remettre en question un modèle. Si comme vous le dites,vous êtes dans ce modèle, je peux comprendre que cela vous bloque. Mais, fondamentalement, je pense que ça n'a que comme unique but de faire évoluer ce modèle et de le rendre notamment plus inclusif. Et franchement je pense qu'on a tous à y gagner.