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Thutale
#37
L'autre jour je discutais avec un collègue libertin à qui j'expliquais ce que signifie être sapiosexuel, et pourquoi je n'avais pas eu envie de la copine qu'il m'avait présentée pour un trio (je la trouvais tellement stupide que je n'ai pas pu avoir d'érection), alors que lui la trouve "hyper-bandante" selon ses termes.
[…]
Je suis persuadé de ne pas être le seul dans ce cas, notamment ici. Qu'en pensez-vous ?
Je te rejoins, Abyme, sur ce point : je ne veux pas partager de jeux érotiques avec quelqu'un que je mépriserais.
Mais l'intelligence d'une personne ne détermine pas tellement mon estime, et encore moins mon excitation.
Bref je ne suis pas sapiosexuelle : certaines qualités intellectuelles - assorties à quelques valeurs de base indispensables - vont susciter de l'estime, de l'intérêt ; en complément d'autres qualités, elles vont inciter à l'amitié ou l'affection, mais en tant que telle elles ne m'excitent pas. Ce n'est pas rédhibitoire non plus, ceci dit.
Qu'est-ce qui m'excite alors chez l'autre ? Des choses douteuses… La virilité, le magnétisme, la violence, le sadisme, l'autorité, la souffrance, la capacité à séduire et à s'imposer… couplées dans le meilleur des cas à des choses nobles : l'éthique, la profondeur, la liberté d'être soi… Ouais ça fait des gens tordus. J'évite d'ailleurs de suivre aveuglément la boussole de mon excitation.
En effet, si le principe est un one-shot, pourquoi s'encombrer de telles considérations, puisqu'on est là pour du sexe et pas pour faire la conversation, et qu'on n'est pas obligé de se lier avec la personne ?
Le one-shot implique tout autant qu'une relation suivie le désir, non ?
Parfois, en période de famine, quand on meurt de faim, le désir prend un tel caractère d'urgence qu'il est moins dépendant de l'objet qui le reçoit. Et parfois ...il est plus facile de s'abandonner - quand les jeux sont troubles ou peu assumés - avec quelqu'un dont on se sent distant.
Bon, moi j'adore les one-shots, les inconnus qui vous déshabillent et vous maltraitent, les premiers contacts directement scénarisés et consommés. Un espace hors du temps, un moment à moi seule, où je m'autorise à balancer mes fantasmes les plus rétrogrades (il n'y a pas d'enjeu relationnel) ; un fantasme à part entière et un plaisir en soi.
Edoné
Par ailleurs, je suis toujours étonnée que la question de l'intelligence ne soit pas traitée de la même manière que celle de la beauté. Il semble parfaitement dicible de donner son opinion sur l'intelligence ou la connerie d'untel ou d'unetelle mais inadmissible d'évoquer sa beauté ou sa laideur.
Tiens, pour moi c'est tout autant indélicat… Nul n'est ravi de se sentir ou d'être perçu comme limité, nul ne l'est par choix ou par plaisir…
Pas plus que dans la plupart des autres domaines - force physique, beauté ou jeunesse -, surtout lorsqu'ils ne relèvent pas pleinement d'un choix, je ne me sens légitime pour reprocher à quelqu'un son manque d'intelligence...
Dernière modification le 26/09/2018 20:37:22 par Thutale.
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